Comment se soigner avec des plantes médicinales et la phytothérapie

La phytothérapie propose des solutions afin de se soigner avec les plantes. Que ce soit pour mieux dormir ou en atout minceur, la phytothérapie; c’est-à-dire l’ensemble des plantes médicinales, permet de remédier à des problèmes du quotidien de manière naturelle. C’est une solution à la fois alternative et complémentaire aux traitements de la médecine classique, de plus en plus en vogue et dont l’efficacité est de plus en plus reconnue. Voici dans cet article les différentes façons d’utiliser les plantes médicinales : tisanes, poudres et extraits de plantes, teintures mères…

« Les plantes médicinales servent à soigner des  « pathologies mineures ». À partir d’un certain moment, il faut savoir passer la main à un professionnel de la santé, un médecin ou un pharmacien, qui peut seul poser un diagnostic et faire une ordonnance avec un traitement avec des médicaments »-  Olivier Escuder, chercheur au Muséum national d’Histoire naturelle

Les tisanes

La tisane, définie par la Pharmacopée Française comme un mélange de plantes pour préparations officinales, standardise ces préparations. Elle comprend trois annexes : listes des plantes médicinales, des drogues végétales pour améliorer la saveur et l’aspect des tisanes. Les mélanges se composent de drogues végétales pour consommation en tisanes. Il y a des règles strictes : pas plus de 10 drogues végétales, dont cinq actives à 10% du poids total, trois pour la saveur (15% max) et deux pour l’aspect (10% max).

Les drogues actives doivent avoir des propriétés médicamenteuses similaires ou complémentaires et des modes de préparation identiques (macération, infusion, décoction). Il faut éviter d’associer des drogues avec des degrés de fragmentation différents et stocker les mélanges au sec, à l’abri de la lumière, la conservation dépendant de la durée la plus courte parmi les drogues.

L’EMA et le HMPC, via le « Glossary on herbal teas », standardisent le lexique des tisanes médicinales. Ils se concentrent sur les produits médicinaux à base de plantes (HMP) et traditionnels (THMP), soulignant l’importance des méthodes de préparation. Les monographies communautaires créées par le HMPC précisent la posologie et la méthode d’administration.

Selon l’EMA, les tisanes sont des préparations aqueuses orales (décoctions, infusions, macérations). Le document HMPC harmonise les termes de préparation des tisanes médicinales, en absence de directives existantes. Il convient de le consulter en parallèle avec la législation sur les monographies et listes communautaires de substances à base de plantes.

La tisane permet de libérer divers constituants de la plante grâce au milieu aqueux. De natures variées, ils peuvent être des composés polyphénoliques (acides-phénols, flavonoïdes, tanins catéchiques ou galliques, anthocyanosides), des mucilages, des sels minéraux, des oligoéléments, des vitamines B1, B2 et C, des phytohormones.

L’infusion

Les premières traces de tisanes remontent au Ve siècle av. J.-C., avec Hippocrate faisant l’éloge de la « ptisanè », une décoction d’orge mondée. Aujourd’hui, la tisane est une forme liquide, chaude ou froide, où l’on met en contact une ou plusieurs plantes sèches avec de l’eau, à une température variable. La préparation filtrée contient les principes hydrosolubles des plantes.

En France, la méthode la plus courante est l’infusion. Elle consiste à verser de l’eau bouillante sur la drogue fragmentée, puis à laisser refroidir. Chaque ouvrage de phytothérapie propose des modes opératoires variés. L’infusion convient aux drogues fragiles et riches en huiles essentielles.

Une infusion se fait généralement avec les fleurs et les feuilles des plantes, mais dans certains cas, il est possible de faire également infuser des racines et des écorces. Le principe est simple : vous versez de l’eau bouillante sur la plante (il faut compter une cuillerée à café de plante par tasse), et vous laissez infuser entre dix et vingt minutes. Une infusion peut se conserver au réfrigérateur pendant 48 heures maximum. En principe, il est préférable de ne pas sucrer les tisanes. Comme toutes les plantes ne sont pas également agréables au goût, vous pouvez adoucir votre tisane d’une cuillerée de miel.

La décoction

La décoction convient surtout aux parties souterraines des plantes comme les racines, et aux écorces, qui libèrent difficilement leurs principes actifs en infusion. Des plantes telles que la réglisse, le ginseng, ou le pissenlit sont couramment décoctées. Cette méthode extrait les propriétés des plantes en les faisant mijoter dans de l’eau bouillante. Utilisez une cuillerée à soupe de plantes par tasse.

Hachez ou moulez les plantes, avec un mixeur ou un moulin à café. Mettez-les ensuite dans une casserole, couvrez d’eau froide, portez à ébullition, et laissez mijoter environ vingt minutes jusqu’à réduction d’un tiers du liquide. Laissez infuser et refroidir pendant une heure avant de filtrer. Conservez la décoction trois jours au réfrigérateur.

La technique de décoction implique de maintenir les plantes en ébullition pendant 15 à 30 minutes, efficace pour extraire les composants actifs de parties végétales robustes comme racines, rhizomes et écorces. Pour les plantes médicinales ligneuses, suivez ces étapes :

  • Mettez 1 cuillère à soupe (5 à 8g) de plante dans une casserole en acier inoxydable.
  • Ajoutez 500 ml d’eau et portez à ébullition.
  • Laissez mijoter de 5 à 30 minutes en couvrant pour éviter l’évaporation.
  • Filtrez et consommez la décoction sucrée ou non dans les 24 heures, chaude mais conservée au frais.

La décoction dure 15 à 30 minutes. Après ébullition, filtrez après un court repos. Une variante consiste à jeter la plante dans l’eau bouillante. Cette méthode, bien qu’efficace pour les plantes dures, peut détruire certains composants. On peut utiliser le décocté pour infuser d’autres plantes.

La macération

La macération de plantes médicinales est une méthode simple et efficace pour créer des remèdes naturels. Elle implique l’immersion de la drogue végétale, fraîche ou séchée, dans un liquide comme l’eau ou l’alcool, à température ambiante (environ 25 °C), pendant au moins 30 minutes. Les feuilles, fleurs, graines et parties tendres macèrent entre 10 et 12 heures, tandis que les tiges, écorces et racines tendres hachées macèrent entre 16 et 18 heures. Pour les parties dures, la durée s’étend à 22-24 heures avant de filtrer.

Cette méthode préserve les sels minéraux et les vitamines des plantes. Des plantes comme la camomille, le thym, la lavande, le calendula et la menthe poivrée, aux propriétés thérapeutiques variées, sont souvent utilisées. Les macérations alcoolisées sont plus concentrées et fortes, d’où l’importance de respecter les dosages.

Faire des macérations à la maison contribue au bien-être naturel et peut soulager de nombreux maux courants. Il est cependant recommandé de consulter un professionnel de santé avant de les utiliser. La macération implique de tremper les plantes dans de l’eau froide pendant plusieurs heures, avec des dosages précis selon le volume d’eau. Elle peut aussi se faire dans l’alcool, la glycérine ou d’autres solvants.

La macération à température ambiante dure de 30 minutes à 48 heures. Pour les tisanes, l’eau est le solvant utilisé. Cette méthode douce convient aux principes actifs thermolabiles et permet d’exclure certains constituants indésirables. Le macérat obtenu se consomme le jour même.

Les inconvénients incluent un risque de contamination bactérienne en absence d’ébullition, une durée de préparation plus longue et une conservation limitée. La macération sert aussi à préparer d’autres formes phytogaléniques avec différents solvants comme le vin, l’huile, l’alcool ou la glycérine.

Autres méthodes

La digestion, peu pratiquée, implique de garder en contact une drogue végétale avec de l’eau potable à une température inférieure à l’ébullition, mais supérieure à la température ambiante, pour une durée de 1 à 5 heures. Elle représente en fait une forme de macération à chaud. Ce processus est rarement utilisé, excepté pour certaines plantes comme la racine de Polygala de Virginie (Polygala senega L.), connue pour ses effets anti-tussifs, anti-inflammatoires bronchiques et diurétiques, ou le rhizome de Valériane officinale (Valeriana officinalis L.), utilisé contre l’agitation nerveuse, l’anxiété et les troubles du sommeil.

La lixiviation est également une forme peu courante de tisane. C’est une technique d’extraction des produits solubles qui consiste à laisser s’écouler lentement de l’eau, par gravité, à travers un solide en poudre : la drogue végétale. Le liquide emporte alors les principes actifs solubles. Ce principe est similaire à celui d’une cafetière, produisant un liquide nommé lixiviat.

La teinture

Les teintures présentent essentiellement deux avantages : elles peuvent se conserver pendant trois ans, et les principes actifs végétaux qu’elles contiennent sont rapidement absorbés par l’organisme. Le principe de la teinture consiste à capter les principes actifs de la plante en la faisant macérer, généralement dans de l’alcool. Vous pouvez utiliser de l’alcool éthylique vendu en pharmacie, mais vous pouvez aussi utiliser de la vodka. Les plantes sont donc mises dans de l’alcool à 60 degrés ou dans un mélange d’alcool et d’eau, pendant plusieurs semaines (entre deux et cinq).

Le produit obtenu est ce que l’on appelle la teinture-mère. Il vaut mieux mettre des plantes sèches à macérer, car certaines plantes fraîches peuvent être toxiques. Placez les plantes dans un bocal en verre, et versez l’alcool (ou le mélange alcool-eau) dessus. Fermez le bocal et conservez-le dans un endroit frais pendant quelques semaines, en secouant le pot de temps en temps. Filtrez ensuite le mélange et versez-le dans une carafe avant de mettre le liquide obtenu dans de petites bouteilles que vous étiquetterez. Si la teinture a plus de trois ans, il faut la refiltrer.

Exemple d’utilisation : comptez 200 grammes d’herbes fraîches ou 40 grammes d’herbes sèches pour un litre de mélange d’eau et d’alcool à 25°. Pour obtenir un alcool à 25° à partir de vodka à 40 °, ajoutez 37, 5 cl d’eau à 60 cl d’alcool.

Vous pouvez aussi broyer les plantes dans un solvant, en comptant cinq volumes de solvant liquide pour l’équivalent d’un volume en poids sec de plantes. Vous mettez le tout dans un mixer, puis vous laissez le mélange obtenu macérer pendant plusieurs semaines, en prenant soin de le remuer chaque jour. Le mélange doit ensuite être filtré, et conservé de préférence dans un flacon en verre teinté : la lumière peut altérer les principes actifs contenus dans la teinture. Vous placerez le flacon à l’abri de la lumière et de la chaleur.

Les infusions à l’huile

Les infusions d’huiles médicinales représentent un art ancestral, alliant les bienfaits de la nature à la sagesse de la médecine traditionnelle. Au cœur de cet art se trouve la capacité des huiles à capturer l’essence et les propriétés thérapeutiques de diverses plantes et herbes. Ces préparations huileuses, obtenues par l’infusion de matières végétales dans des huiles porteuses, offrent une méthode douce et naturelle pour soutenir la santé et le bien-être.

À travers les âges, de nombreuses cultures ont développé leurs propres techniques et recettes d’infusion, exploitant la richesse des plantes locales pour créer des remèdes adaptés à une multitude de maux. De l’apaisement des douleurs musculaires à la promotion de la relaxation, en passant par la revitalisation de la peau, les infusions d’huiles médicinales se sont imposées comme une composante essentielle de la pharmacopée naturelle.

Infusion à l’huile froide

La technique de l’infusion à l’huile froide consiste à remplir un grand bocal en verre de plantes, puis à les couvrir d’huile. Mode d’emploi : comptez 250 grammes d’herbes sèches ou 500 grammes d’herbes fraîches pour 50 cl d’huile végétale pure (huile d’amandes douces, de tournesol ou de pépins de raisin). Vous fermez le bocal et vous laissez macérer pendant une quinzaine de jours dans un endroit ensoleillé. Une fois ce délai écoulé, vous filtrez l’huile en la versant dans une carafe. Vous versez ensuite le liquide dans des bouteilles en verre foncé. Choisissez de préférence de petites bouteilles : une fois que celles-ci sont ouvertes, l’huile s’abîme très vite. À noter : pour obtenir une plus grande teneur en principes actifs, vous pouvez répéter la même opération plusieurs fois avec la même huile, en renouvelant les plantes à chaque fois.

Infusion à l’huile chaude

Pour fabriquer des crèmes, des onguents, ou des huiles de massage, vous pouvez faire infuser les herbes médicinales dans de l’huile chaude. Les huiles de tournesol, d’amande douce ou de carthame sont conseillées. Mode d’emploi : préparez un bain-marie, en plaçant un récipient en verre sur une casserole d’eau frémissante. Dans ce récipient, versez l’huile et les plantes, à proportion de 250 grammes d’herbes sèches ou de 500 grammes d’herbes fraîches pour 50 cl d’huile végétale pure (huile d’amandes douces, de tournesol ou de pépins de raisin). Laissez « cuire » deux heures à feu doux, avant de filtrer dans une carafe. Pressez bien l’huile restée dans le filtre et versez dans des bouteilles en verre foncé. Vous pourrez les conserver pendant trois mois dans un endroit frais.

Applications topiques

En dehors de l’administration par voie orale, l’usage topique est vivement conseillé pour les préparations à base de plantes médicinales. Les produits suivants se révèlent extrêmement bénéfiques pour les soins cutanés en cas de blessures, ecchymoses et infections locales.

Les onguents

Les onguents peuvent être préparés à base de graisses animales diverses (lanoline, saindoux, beurre de karité ou de coco).

La préparation d’onguents est simple : ils se composent d’huile végétale (comme l’huile d’amande douce), de cire d’abeille et d’huiles essentielles. Ces corps gras forment une couche protectrice sur la peau. Pour la préparation, utilisez 25 grammes de cire d’abeille pour 10 cl d’huile végétale et 20 à 30 gouttes d’huiles essentielles. Faites fondre la cire et l’huile au bain-marie, puis retirez du feu et mélangez avec une cuillère en bois jusqu’à ce que le mélange durcisse. Ajoutez ensuite les huiles essentielles et versez dans des petits pots en verre teinté pour plusieurs mois de conservation.

L’onguent, une formulation topique semi-solide à usage médicinal, se compose de lipides, cires et résines. Sans eau, il est stable et durable. Pour le fabriquer, mélangez 250g de graisse animale (lanoline, beurre de karité) avec des herbes, chauffez au bain-marie, reposez toute la nuit, réchauffez et ajoutez des huiles essentielles si nécessaire. Filtrez et versez dans des récipients à large ouverture, puis conservez au frais.

Utilisé historiquement dans diverses cultures, l’onguent traite une variété de problèmes cutanés. Il libère contrôlée des actifs, créant une barrière protectrice sur la peau. Pour les crevasses, appliquez une couche épaisse ; pour la sécheresse, une couche fine après chauffage ; pour d’autres irritations, appliquez de même. L’onguent sert aussi pour apaiser la peau irritée des nourrissons, traiter des problèmes dermatologiques comme l’eczéma, après le rasage ou sur les pointes des cheveux secs.

Les crèmes et pommades

La préparation d’une pommade suit le même principe que l’onguent, avec l’ajout d’eau. Pour cela, mettez 25 grammes de cire d’abeille et 10 cl d’huile végétale dans un récipient en verre et chauffez au bain-marie. Chauffez également 2,5 cl d’eau au bain-marie dans un autre récipient. Après avoir retiré les récipients du feu, versez lentement l’eau sur le mélange huile-cire. Remuez jusqu’à ce que la crème épaississe et refroidisse, puis ajoutez les huiles essentielles en continuant de remuer. Versez le mélange dans des petits pots en verre teinté pour une conservation de plusieurs mois.

Les pommades sont des formulations semi-solides pour usage cutané, libérant localement des principes actifs ou offrant une action protectrice et émolliente. Elles sont généralement composées d’un excipient monophase lipidique, parfois enrichies de solides ou de liquides.

Les pommades herbacées, riches en principes actifs végétaux, sont absorbées efficacement par la peau. La bardane, la camomille et le plantain conviennent aux peaux sensibles, tandis que le gingembre ou la cayenne en faible quantité sont utiles pour une action thermogène sur les articulations.

Le choix de l’huile de base dépend de l’usage : l’huile de ricin pour un effet intensif, l’huile d’olive pour une base polyvalente, et l’huile d’amande ou d’argan pour les soins du visage. Cependant, l’huile de noix de coco peut être moins adaptée en raison de sa solidité à température ambiante et de son effet asséchant sur certains types de peau.

Pour préparer la pommade :

  • Chauffez au bain-marie 10 cuillerées à soupe d’huile médicinale et 2 ½ cuillerées à soupe de cire d’abeille.
  • Mélangez jusqu’à ce que la cire soit incorporée et ajoutez quelques gouttes d’huiles essentielles quand la préparation est tiède mais liquide.
  • Mettez en pot et laissez solidifier.

Les compresses d’extrait de plante

Pour faire une compresse, on utilise une infusion ou une décoction de plantes, dans laquelle on trempe un linge propre que l’on place ensuite sur l’endroit douloureux. Vous pouvez l’attacher à l’aide d’une serviette ou d’une bande.

Les compresses de plantes médicinales, une méthode traditionnelle, traitent efficacement diverses affections et problèmes de santé. Utilisant des plantes fraîches ou séchées, elles soulagent la douleur, diminuent l’inflammation, stimulent la guérison et améliorent la santé générale.

Une compresse médicinale consiste à appliquer une pâte de plantes, une décoction ou une infusion chaude directement sur la peau. Les principes actifs des plantes pénètrent ainsi la peau, offrant un effet thérapeutique local.

Pour préparer les compresses, il y a plusieurs méthodes. La décoction se fait en bouillant les plantes dans l’eau, puis en appliquant le liquide sur la zone concernée. L’infusion se réalise en versant de l’eau bouillante sur les plantes, suivie d’une application sur la peau. Une autre option est d’écraser des plantes fraîches en pâte, puis de l’appliquer sur la zone affectée.

Les compresses médicinales réduisent l’inflammation, apaisent la douleur, favorisent la guérison des tissus, préviennent les infections, et soulagent le stress grâce aux arômes des plantes. Elles sont utiles pour :

  • Soulager les blessures musculaires et articulaires
  • Traiter les problèmes dermatologiques
  • Atténuer les douleurs menstruelles
  • Réduire les symptômes du rhume
  • Soigner les blessures mineures.

Il est important de consulter un professionnel de santé avant de les utiliser, surtout en cas de conditions médicales ou de prise de médicaments. Les compresses conviennent particulièrement pour les problèmes de peau, entorses, fractures et douleurs musculo-articulaires. Elles sont à usage unique.

Pour les utiliser, imbibez une compresse ou un tissu propre avec une infusion ou une décoction de la plante, appliquez-la sur la peau, maintenez avec un bandage et laissez en place une vingtaine de minutes, à renouveler après quelques heures.

Les cataplasmes

C’est par conséquent le même principe que pour les compresses, à la différence que ce sont ici les herbes qui sont directement utilisées, et non pas une infusion. Les plantes sont hachées grossièrement, puis mises à chauffer dans une casserole, recouvertes d’un peu d’eau. Laissez frémir deux à trois minutes. Pressez les herbes, puis placez-les sur l’endroit à soigner. Couvrez d’une bande ou d’un morceau de gaze. Un cataplasme se garde pendant trois ou quatre heures, en changeant les herbes toutes les heures si besoin est.

À base de plantes médicinales

Un cataplasme est une préparation de plantes médicinales, fraîches ou cuites, appliquée directement sur la peau. Pour le préparer, hachez les plantes et réduisez-les en purée, en ajustant la texture avec de l’eau si nécessaire. Étalez cette préparation sur une gaze et placez-la sur la zone à traiter, en enduisant d’huile pour éviter que ça ne colle. Fixez le cataplasme avec un bandage et remplacez-le après plusieurs heures pour une distribution homogène des principes actifs.

Pour les plantes fraîches, hachez ou écrasez-les pour en extraire le jus ou passez-les à la vapeur. Avec des plantes séchées, formez une pâte en les mélangeant avec de l’eau chaude. Pour maintenir la chaleur, couvrez le cataplasme d’une bouillotte. Si irritation, retirez le cataplasme et appliquez un onguent de souci.

Les cataplasmes appliquent directement les bienfaits des plantes sur la peau. Ils servent à extraire des substances étrangères des plaies ou à apaiser l’inflammation. Par exemple, un cataplasme de gingembre frais soulage les articulations douloureuses.

Les cataplasmes sont utilisés pour la cicatrisation, atténuer les douleurs musculaires, réduire l’inflammation ou traiter des affections cutanées. Des plantes courantes pour les cataplasmes incluent la consoude pour les os et entorses, l’argile verte pour les inflammations, le chou pour les douleurs articulaires, la moutarde pour les douleurs musculaires, le lin pour les plaies, la camomille pour les irritations cutanées, le gingembre pour les douleurs, le plantain pour les piqûres et coupures, le fenugrec pour l’inflammation et l’ail pour ses propriétés antiseptiques et anti-inflammatoires.

Algothérapie

L’algothérapie, intégrant les soins aux algues, est une composante essentielle de la thalassothérapie, offrant une richesse en bienfaits pour la santé. Les algues, véritables filtres naturels, absorbent les éléments de l’eau de mer et sont dotées de minéraux, vitamines, acides aminés et autres composants bénéfiques. Elles possèdent des vertus antibactériennes, antivirales et sont utilisées pour traiter des douleurs musculaires, des problèmes cutanés et bien d’autres maux.

Les algues, telles que les laminaires et le fucus vesiculosus, offrent des propriétés spécifiques comme la détoxification et la stimulation de la sudation. Les méthodes d’application varient entre enveloppements, applications locales, bains et autres techniques.

L’algothérapie, tirant parti des algues marines, est riche en oligo-éléments, acides aminés et vitamines, et reconnue pour ses propriétés antiseptiques, anti-inflammatoires et désintoxiquantes. Les soins se présentent sous forme d’enveloppement d’algues ou de bains d’algues chauffés, apportant décontraction, désintoxication et reminéralisation au corps.

Cette pratique, 100% naturelle, attire de plus en plus de personnes pour ses bienfaits. Certaines algues peuvent même avoir un effet coupe-faim, tout en fournissant des nutriments essentiels.

L’algothérapie soulage les problèmes musculaires et articulaires grâce à son effet détoxifiant et reminéralisant. Chaque type d’algue retient différemment les éléments marins, comme le fucus qui induit une sudation pour éliminer les toxines et possède des vertus amincissantes grâce à sa richesse en iode.

En enveloppement, les algues chaudes appliquées sur le corps stimulent la circulation sanguine et favorisent l’élimination des toxines. Ces soins se pratiquent souvent dans les instituts de beauté et les centres de thalassothérapie, propices à la détente et au bien-être.

Argilothérapie

L’argilothérapie, associée aux cataplasmes de plantes médicinales, tire parti des vertus thérapeutiques de l’argile. Cette pratique ancestrale utilise l’argile pour éliminer les toxines, réduire l’inflammation, soulager la douleur et promouvoir le bien-être. L’argile, riche en silicates d’aluminium, de magnésium et de calcium, possède des propriétés antiseptiques, anti-inflammatoires, analgésiques et cicatrisantes. Elle s’avère efficace contre les douleurs musculaires, les infections cutanées, l’acné, les brûlures, les ecchymoses, les piqûres d’insectes, les maux de tête, les douleurs menstruelles, et les troubles digestifs.

  • Différents types d’argiles sont utilisés en argilothérapie, tels que le kaolin, les smectites et l’illite, chacun ayant des usages spécifiques. Elles s’appliquent sous forme de cataplasmes, masques, bains ou boissons. En agissant sur la peau, elles stimulent la circulation sanguine et lymphatique, accélérant la guérison et réduisant l’inflammation.
  • L’argile, issue de l’érosion de roches volcaniques, doit être pure et naturelle. Le kaolin, blanc et équilibré en aluminium et silice, s’utilise dans les cosmétiques. Les smectites, comme la montmorillonite, sont bénéfiques pour le système digestif. L’illite, riche en calcium et fer, absorbe les impuretés et soigne les contusions.
  • Les argiles se déclinent en plusieurs couleurs, chacune offrant des propriétés uniques. L’argile verte est reminéralisante, la blanche adoucissante, tandis que les argiles rouge et jaune sont nettoyantes. L’argile bleue et caramel détoxifient, et la rose, un mélange de rouge et blanche, est douce pour la peau et les cheveux. Le rhassoul marocain est idéal pour les peaux grasses.
  • Les bienfaits de l’argile verte incluent le traitement des blessures, des rhumatismes et des troubles gastro-intestinaux. L’argile blanche combat la transpiration et améliore l’hygiène buccale. L’argile rouge, riche en fer, est utile contre l’anémie.

Plantes toxiques

Abordons désormais un sujet crucial pour la santé et la sécurité : les plantes toxiques, ces éléments naturels qui, malgré leur apparence souvent inoffensive, peuvent présenter de graves dangers pour l’homme et les animaux.

Cas d’intoxications

Les accidents impliquant des plantes constituent une préoccupation majeure, sachant que près de 10 % de la flore en France pourrait être mortelle. Les plantes utilisent des métabolites actifs en guise de défense, et, comme le disait Paracelse au XVème siècle, « c’est la dose qui fait le poison ». Cependant, en France, les informations épidémiologiques sur ce sujet restent limitées. On compte environ 100 000 appels par an aux centres antipoison, soit plus de 250 appels quotidiens, dont 4 à 5 % concernent les plantes.

En 2017, un réseau de reconnaissance des plantes par photo, nommé « Phytoliste », a été établi. Cela permet aux botanistes d’assister les centres antipoison et les services d’urgence. En 2017 et 2018, 1265 demandes ont été traitées, avec des augmentations durant l’été et l’automne. Les réponses, basées sur l’analyse des photos, sont généralement fournies entre 2 et 15 minutes.

Les enfants de 0 à 4 ans sont particulièrement touchés, en raison de leur masse corporelle réduite. Pour les animaux d’élevage, les plantes incriminées sont diverses, souvent liées au fourrage contaminé. Chez les animaux de compagnie, comme les chats, les données sont moins abondantes.

En termes d’intoxications par les plantes, 7 % sont potentiellement mortelles, 39 % asymptomatiques, 23 % entraînent des symptômes graves et 31 % des troubles digestifs mineurs. Les cas mortels sont rares, survenant généralement après l’ingestion de faibles quantités.

Selon la Phytoliste de 2017-2018, 59 % des cas signalés présentaient des symptômes, principalement digestifs. Les ingestions accidentelles résultent souvent de confusions avec des plantes alimentaires. Elles peuvent également être volontaires, comme dans les cas de suicide ou d’utilisation de plantes psychotropes. Les erreurs liées à la phytothérapie, dues à une méconnaissance botanique ou à l’ignorance des dangers, ainsi que les falsifications ou erreurs d’identification des espèces médicinales, sont également courantes.

Les plantes toxiques les plus courantes

Les plantes toxiques fréquentes incluent :

  • Aconit : Provoque nausées et vertiges. Une dose de cette racine est toxique à partir de 2 grammes chez un adulte. Elle peut entraîner un risque mortel.
  • Arnica : Dangereuse en ingestion, causant nausées, vertiges, voire la mort.
  • Belladone : Plante vénéneuse entraînant la dilatation des pupilles et un arrêt cardiaque. La dose toxique est de 2 à 3 baies pour un enfant et 10 à 15 pour un adulte.
  • Consoude : Toxique pour le foie. Une tisane peut entrainer une baisse de la fréquence cardiaque à 30 bpm puis la mort.
  • Datura : Induit vomissements, hallucinations et arrêt cardiaque. Les intoxications sont majoritairement involontaire par contamination des denrées alimentaires.
  • Digitale jaune : Vénéneuse, ralentit les mouvements du cœur. Les intoxications sont souvent des tentatives de suicide.
  • Digitale pourpre : Cause nausées, vomissements, diarrhées et troubles cardiaques graves.
  • Ephédra : Peut engendrer palpitations, nervosité et insomnie.
  • Euphorbe : Toxique.
  • Germandrée : Provoque des troubles hépatiques.
  • Gui : Ses baies sont toxiques. Les baies peuvent faire vomir et donner de la diarrhée.
  • Laurier-rose : Peut causer vomissements, chute du pouls et mort. Les intoxications concerne souvent des confusions avec le laurier sauce ou l’eucalyptus.
  • Lobélie : Induit nausées et vomissements.
  • Menthe pouliot : Dangereuse en huile essentielle ou teinture, interdite en usage interne.
  • Muguet : Risque d’arrêt cardiaque et respiratoire. Le muguet est souvent confondu avec l’ail des ours. À priori, seules les racines seraient mortelles.
  • Saponaire : Peut entraîner la paralysie musculaire.

Il est crucial de bien connaître ces plantes et leurs effets pour éviter toute intoxication, surtout lorsqu’elles ressemblent à des plantes non-toxiques ou sont utilisées en phytothérapie.

Conclusion

En résumé, la phytothérapie est l’usage que l’on peut faire des plantes sous différentes formes : tisane, gélules ou teinture pour soigner à titre préventif et curatif. Il y a plus de 2500 ans, Hippocrate, père de la médecine, vantait déjà les propriétés curatives des herbes. Aujourd’hui, la phytothérapie fait partie intégrante de plusieurs médecines traditionnelles comme la médecine chinoise qui a très souvent recours à un nombre varié de plantes pour la concoction de « potions ».

Les propriétés, indications et modes d’utilisation listées dans cet article ne constituent en définitive en aucun cas un avis médical. Ils sont issus d’ouvrages ou sites Internet spécialisés en aromathérapie. Ces informations sont de fait données à titre informatif, elles ne sauraient en aucun cas engager notre responsabilité. Pour tout usage des huiles essentielles dans un but thérapeutique, consultez votre médecin, pharmacien ou professionnel de l’aromathérapie.

Sources

  • https://ansm.sante.fr/uploads/2020/10/22/tisanes.pdf
  • https://ansm.sante.fr/uploads/2020/10/23/melange-pour-tisanes-pour-preparations-officinales.pdf
  • https://www.doctissimo.fr/html/dossiers/phytotherapie/articles/16337-infusion-plante-medicinale.htm
  • https://www.ema.europa.eu/en/documents/regulatory-procedural-guideline/glossary-herbal-teas_en.pdf
  • https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=teinture-mere
  • https://ansm.sante.fr/uploads/2020/10/23/sirop-simple.pdf
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Sirop
  • https://www.altheaprovence.com/confection-dun-sirop/
  • https://www.agripedia.nc/conseils-techniques/sante-au-travail/les-preparations-de-plantes-medicinales
  • https://jardinaturel.com/le-cataplasme-de-plantes-medicinales/jardinage-naturel/
  • https://www.rustica.fr/tisanes/bien-etre-naturel-preparer-infusions-decoctions-cataplasmes,5204.html#:~:text=Le%20cataplasme%20est%20une%20pr%C3%A9paration,couvrir%20toute%20la%20zone%20douloureuse.
  • https://www.centre-europeen-formation.fr/blog/bien-etre/argilotherapie/
  • https://www.vidal.fr/parapharmacie/utilisation/bon-usage-phytotherapie-plantes/plantes-preparation.html
  • https://jardinaturel.com/les-compresses-de-plantes-medicinales/jardinage-naturel/
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Pommade

3 réflexions au sujet de “Comment se soigner avec des plantes médicinales et la phytothérapie”

  1. Bonsoir ,
    Je viens de lire vos commentaires ,tout d’abord merci pour ce super blog 🙂 Il est très enrichissant! Pour moi même avoir fait l’expérience de la naturopathie après avoir arrêté de prendre des médicaments pour un oui ou pour un non , il se trouve que ça marche très bien pour moi et j’apprécie cette méthode . Cependant je pense que ça doit sûrement parfois dépendre des personnes enfin bref voilà après quelques années à utiliser la naturopathie j’ai décider de me lancer à me soigner moi même .
    Merci beaucoup et à bientôt !
    Aurore

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  2. Super du partage. Il est vrai que les plantes ont des milliers de vertus autant s’en servir pour se soigner.
    Belle journée

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