L’olfactothérapie, le pouvoir de sentir et l’art de ressentir

« De tous les sens, l’odorat est celui qui me frappe le plus. Comment l’odeur, le goût, se font-ils parfum ? Comment nos nerfs se font-ils nuances ? Interprètes subtiles, sublimes de ce qui ne se voit pas, ne s’entend pas, ne s’écrit pas avec des mots ? L’odeur serait comme une âme, immatérielle. » Ces phrases de Marcel Hanoun, cinéaste et penseur, illustrent poétiquement les mystères de l’olfaction.

Qu’est-ce que l’olfactothérapie ?

L’olfactothérapie est une approche thérapeutique alternative qui exploite les huiles essentielles pour influencer le système limbique du cerveau. Le système limbique est ce qui gère nos émotions, notre humeur et nos comportements. Basée sur l’idée que l’odorat affecte directement notre état émotionnel et physiologique, cette thérapie psycho-corporelle énergétique utilise le sens de l’odorat. Il serait en lien étroit avec l’inconscient et la mémoire. Elle fait appel aux molécules aromatiques des huiles essentielles pour faire resurgir des émotions liées à des blocages ou à un mal-être. Cette méthode vise un mieux-être quotidien.

L’olfactothérapie est également une méthode psycho-énergétique qui se sert des parfums des huiles essentielles pour une meilleure gestion émotionnelle. Elle exploite ainsi la connexion directe entre l’odorat et la zone cérébrale responsable de la mémoire. Elle aide à se libérer des blocages émotionnels liés au passé pour améliorer le bien-être présent.

Les huiles essentielles, au cœur de l’olfactothérapie, sont des substances aromatiques issues de plantes, chacune possédant une odeur unique et variable selon son environnement. En aromathérapie, elles agissent sur trois niveaux :

  • physique (par leurs molécules agissant sur des symptômes spécifiques)
  • énergétique (en harmonisant les centres énergétiques du corps)
  • psycho-émotionnel (par l’olfactothérapie, où l’inhalation de l’huile essentielle stimule les neurones olfactifs et envoie des signaux au système limbique, influençant nos émotions).

L’olfactothérapie, créée par le thérapeute Gilles Fournil dans les années 1990, se distingue de l’aromachologie, qui étudie l’influence des odeurs sur le comportement. Aujourd’hui, de nombreux thérapeutes pratiquent l’olfactothérapie. Ils intègrent les huiles essentielles pour leur impact psychologique et émotionnel.

Quels sont les principes de l’olfactothérapie ?

L’olfactothérapie est une thérapie alternative qui exploite le lien entre l’odorat et les émotions, utilisant les odeurs des huiles essentielles pour influencer l’inconscient. Cette approche repose sur la capacité des molécules odorantes à envoyer des signaux chimiques au système limbique, la zone du cerveau associée aux émotions et à la mémoire. L’inhalation des huiles essentielles permet d’accéder à des souvenirs enfouis, potentiellement à l’origine de troubles psychiques ou physiques.

Découverte par une équipe de chercheurs américains en 2004, l’existence de récepteurs olfactifs dans la muqueuse nasale a été primée par le prix Nobel. Cette équipe a démontré comment ces cellules transmettent les informations olfactives au cerveau. Les huiles essentielles, riches en molécules odorantes, interagissent profondément avec l’inconscient et les émotions. Elles sont également utilisées dans une approche énergétique, influençant le Prana et les chakras, canaux énergétiques du corps.

L’olfactothérapie, créée dans les années 1990 par Gilles Fournil, se distingue de l’aromachologie en se concentrant sur l’influence des odeurs sur les émotions. Les huiles essentielles agissent comme des clés pour déverrouiller des souvenirs profonds. Elles permettent de traiter des traumatismes ou des troubles liés à la mémoire, comme la maladie d’Alzheimer. Elles sont également utilisées dans le cadre de soins neurologiques, comme dans le traitement de l’hyposmie ou pour diminuer les apnées respiratoires chez les bébés prématurés.

Finalement, l’olfactothérapie souligne l’importance de la respiration, un acte vital connecté au Prana, essentiel pour le bien-être du corps, de l’âme et de l’esprit. Elle rappelle que respirer, au-delà de sa fonction biologique, a un impact profond sur notre être tout entier.

Comment fonctionne l’olfactothérapie ?

L’olfactothérapie est une pratique thérapeutique qui utilise les huiles essentielles inhalées ou appliquées sur la peau pour stimuler le sens olfactif. Les molécules aromatiques de ces huiles activent les récepteurs olfactifs du nez, envoyant des signaux au système limbique du cerveau, entraînant ainsi des réactions émotionnelles et physiologiques.

De nombreux professionnels de la santé se forment à l’olfactothérapie. Parmi eux, on trouve des sophrologues, ostéopathes, psychothérapeutes et naturopathes. Des praticiens en shiatsu s’y intéressent également. Cette formation enrichit leur pratique thérapeutique. La méthode a été développée par Gilles Fournil. Elle se base sur 16 huiles essentielles spécifiques. Ces huiles sont choisies pour leurs propriétés olfactives et vibratoires. Parmi elles, il y a le Cèdre de l’Atlas, la Lavande officinalis et la Rose de Damas.

Durant une séance d’olfactothérapie, l’olfactothérapeute utilise des bandelettes de papier imprégnées d’huiles essentielles. Le patient sent ces bandelettes une par une, identifiant celles qu’il préfère et celles qui provoquent une répulsion, avant d’entamer un travail d’analyse sur ces choix.

Les huiles essentielles peuvent aussi être combinées en synergies pour des effets ciblés. Ces synergies peuvent être utilisées de diverses manières :

  1. Respiration au flacon : Inhalez directement du flacon, à une distance de 5 cm du nez, en respirant lentement et profondément, pouvant être répété jusqu’à 5 fois par jour.
  2. Respiration via un support : Appliquez une goutte sur un support tel qu’une mouillette de parfumeur ou un mouchoir, et respirez.
  3. Diffusion : Diffusez 1 à 2 gouttes dans un diffuseur d’huiles essentielles pendant environ 20 minutes.

L’olfactothérapie, en plus de son approche thérapeutique, offre une dimension holistique, agissant sur le corps et l’âme, en rééquilibrant et harmonisant les émotions avec nos comportements. Cette pratique délicate mais puissante illustre comment les plantes peuvent prendre soin de l’humain dans toutes ses dimensions.

L’odorat chez l’être humain

D’après une étude récente, l’être humain peut distinguer mille milliards d’odeurs différentes. Pendant longtemps on a estimé que l’odorat était un des sens le moins développé chez l’homme. Il est vrai que notre muqueuse nasale ne représente guère que 3 cm2, contre 30 à 100 cm2 chez le chien ! Certes, nous avons perdu au cours de l’évolution nombre de nos gènes olfactifs (environ 60 % d’après les études les plus récentes), nous ne nous servons plus de notre odorat pour flairer notre proie ou pour retrouver notre chemin.

Néanmoins, le bébé humain, « le plus beau des mammifères », rampe, guidé par son odorat, jusqu’au sein de sa mère dès ses premières minutes de vie. Il parvient à reconnaître l’odeur de sa mère dès son troisième jour d’existence. Les premiers liens affectifs de l’être humain passent donc par l’odorat. Le système olfactif est l’un des premiers à se développer chez le fœtus (dès sa 8ème semaine) et in utéro, les odeurs véhiculées via le liquide amniotique lui offrent ses premières expériences olfactives.

Tandis que la vue se développe, il semble que le sens de l’odorat s’amenuise chez l’homme d’autant que notre société moderne mène la vie dure aux odeurs jugées « désagréables », notamment les odeurs corporelles naturelles.

Les femmes montrent une plus grande aptitude que les hommes pour « détecter, identifier, discriminer et mémoriser les odeurs ». Leur finesse olfactive peut même être multipliée par 100 à certaines périodes de leur cycle.

L’odorat, en lien direct avec le cerveau

Notre muqueuse olfactive, située dans la cavité nasale, est composée de récepteurs directement connectés au bulbe olfactif du cerveau. Ces récepteurs neuronaux baignent dans le mucus aqueux sécrété en permanence par des cellules glandulaires et sont renouvelés tous les deux ou trois mois.

Les molécules odorantes volatiles dans l’air interagissent avec les récepteurs olfactifs. Elles déclenchent un influx nerveux. Cet influx provoque des réactions biochimiques. Les molécules atteignent ensuite la région préfrontale du cerveau. Là, le bulbe olfactif reçoit ces informations. Il les trie et les décode. Puis, il les envoie aux aires corticales du cerveau. L’hypothalamus, le cortex et le système limbique interprètent ces informations. Ils les reconnaissent comme des odeurs chargées de sens. Le cortex, responsable de la perception rationnelle, identifie et conscientise ces odeurs. L’hypothalamus teinte « affectivement » le message olfactif. Quand au système limbique, siège de la mémoire émotionnelle (hippocampe) et du plaisir, il génère une réponse biochimique.

Ainsi, l’odorat est un sens primaire, en lien direct avec notre système limbique, contrairement à la vue ou l’ouïe qui empruntent des voies plus complexes.

Partant de ce constat, il est aisé de comprendre comment ce sens, en lien direct avec nos mémoires les plus profondes, peut influencer notre humeur, notre comportement et plus notre santé au sens large. L’étude des états cérébraux montre comment les odeurs influencent notre fonction respiratoire, notre rythme cardiaque, notre mental…

Certaines perceptions olfactives nous influencent sans que l’on ne puisse les conscientiser. On parle alors d’un « effet subliminaire ».

Les huiles essentielles, messagères mémorielles

Les huiles essentielles, concentré de molécules aromatiques, constituent par conséquent un formidable support thérapeutique. Leurs innombrables champs d’action se retrouvent en olfactothérapie, en agissant sur les différentes fonctions de notre organisme et en rééquilibrant notre terrain.

Les molécules aromatiques sont un moyen d’équilibrer notre système nerveux et nos comportements. C’est une voie privilégiée pour libérer certains blocages émotionnels ou pour contrer des phénomènes d’addiction.

Les travaux du Dr Beghin mettent en évidence l’activité des molécules aromatiques sur les différentes zones du cerveau. Cette lecture fort intéressante permet de formuler des choix thérapeutiques ciblés. Ainsi, le Dr Baudoux propose des associations moléculaires pour stimuler ou apaiser nos différents cerveaux. Par exemple, afin de libérer le cerveau droit et laisser émerger notre sens artistique, un mélange d’huiles essentielles de lavande vraie (Lavandula angustifolia), de cèdre (Cedrus Atlantica), d’ylang-ylang (Cananga Odorata) est bénéfique.

L’olfactothérapie, une alternative thérapeutique

L’olfactothérapie a un lien direct avec notre rhinencéphale, ou cerveau limbique. Elle offre une véritable alternative thérapeutique. On connait encore peu toutes ses possibilités. Cette méthode est utilisée avec des patients dans le coma. L’objectif est de provoquer des réactions. Elle est également employée avec des personnes ayant subi des traumas physiques. Cela aide dans leur processus de rééducation.

Salvador Dali disait que l’odorat était, parmi nos cinq sens, celui qui nous transmettait la « meilleure impression de l’éternité ».

Qui n’a jamais fait l’expérience d’une plongée dans nos souvenirs intimes suite à une expérience sensorielle en lien avec une fragrance ou une saveur qui nous ramène instantanément à un état antérieur, à une émotion, à un fragment de vie ?

Marcel Proust a formidablement décrit ce phénomène avec sa madeleine de Combray : « …à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse : ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D’où avait pu me venir cette puissante joie ? ».

Il en est de même pour se reconnecter à une situation vécue, pour renouer avec l’origine d’une frayeur ou à l’inverse d’une joie ou d’un état de bien-être.

À qui s’adresse l’olfactothérapie ?

L’olfactothérapie utilise des huiles essentielles pour activer l’odorat. Cette technique provoque directement des réactions émotionnelles et physiques. Elle agit sur le système limbique, sans passer par le diencéphale, le cerveau mental. Gilles Fournil a initié cette méthode. Elle s’appuie sur un ensemble de 16 huiles essentielles. On choisit ces huiles pour leurs propriétés olfactives et vibratoires. Elles aident à raviver les souvenirs et à traiter les traumatismes psychiques ou physiques.

On utilise l’olfactothérapie dans de nombreux cadres médicaux. À l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches, elle aide les patients sortant du coma. Le but est de renouer avec leurs souvenirs. Au CHU de Poitiers, en oncologie et hématologie, cette thérapie aide à gérer les émotions. Les patients y reçoivent des huiles essentielles adaptées à leurs sentiments. En EHPAD et dans d’autres hôpitaux, l’olfactothérapie stimule la mémoire. Elle améliore le bien-être des personnes âgées et des patients avec des troubles mnésiques.

En entreprise, l’olfactothérapie apporte bien-être et cohésion d’équipe, et aide à créer une signature olfactive pour renforcer l’image de marque. On emploie également l’olfactothérapie pour la rééducation olfactive après une perte de l’odorat due au COVID. Cette utilisation démontre son efficacité dans de multiples domaines thérapeutiques.

Françoise Couic-Marinier, parapharmacienne et aromathérapeute, souligne l’importance pour les patients de se faire accompagner par un thérapeute formé. Cette guidance assure une pratique précise et puissante de l’olfactothérapie. Isabelle Sogno-Lalloz, par exemple, utilise une « trousse aromatique » en soins palliatifs pour gérer les émotions négatives des patients, tirant parti des propriétés tonifiantes et symboliques des huiles de grands conifères. Ainsi, l’olfactothérapie offre une approche innovante et efficace pour traiter diverses problématiques émotionnelles et de santé.

Alors, à vos fioles ! Et laissez vous porter !

Les huiles essentielles sont des remèdes puissants. Demandez conseil à votre médecin, votre naturopathe ou votre pharmacien pour en connaître les modes d’utilisation.

Sources

  • https://www.baldesames-olfactostimulation.com/post/olfactotherapie-quand-faire-appel-praticien
  • https://www.plantes-et-sante.fr/articles/on-en-parle/4712-trois-soignantes-mettent-lhopital-au-parfum
  • https://www.deva-lesemotions.com/blog/olfactotherapie-gestion-des-emotions-odorat-n31
  • https://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=olfactotherapie
  • http://www.pharmaciedelabarre.com/quand-lolfactotherapie-sinvite-a-lhopital/
  • https://www.moncomplementbienetre.com/conseils-bien-etre/stabilite-emotionnelle/olfactotherapie-la-stimulation-par-lodorat/
  • https://www.doctissimo.fr/psychologie/developpement-personnel/methodes-de-developpement-personnel/olfactotherapie-huiles-essentielles
  • https://pranarom.fr/blogs/conseils-experts/lolfactotherapie-une-science-fascinante

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