La lymphangite est une affection sérieuse qui peut toucher les chevaux de toutes races et de tous âges. Cette maladie, souvent causée par une infection bactérienne, se manifeste par un gonflement important et douloureux des membres. Comprendre les causes, les symptômes, les diagnostics et les traitements de la lymphangite est essentiel pour assurer la santé et le bien-être de votre cheval.
Quelles sont les causes de cette maladie ?
La lymphangite est généralement causée par une infection bactérienne qui pénètre dans les tissus sous-cutanés du cheval. Cette infection peut survenir à la suite d’une petite plaie, souvent difficile à détecter, ou de pieds abîmés, particulièrement chez les chevaux vivant dans des environnements humides. Les bactéries comme les streptocoques, les staphylocoques (Staphylococcus aureus) et l’escherichia coli sont fréquemment impliquées. Ces pathogènes pénètrent à travers la barrière cutanée, déclenchant une inflammation et un œdème sévère.
Le point d’entrée de l’infection peut être une simple abrasion, une piqûre d’insecte, ou une autre affection cutanée comme la gale de boue. L’inflammation résultante entraîne un gonflement important et douloureux du membre affecté. En l’absence de traitement rapide, l’infection peut se propager et causer des dommages chroniques, rendant le traitement plus compliqué. Il est donc crucial de surveiller régulièrement l’état des membres de votre cheval, surtout s’il vit dans des conditions favorisant l’humidité.
Quels sont les symptômes de la lymphangite ?
Les symptômes de la lymphangite chez le cheval sont assez distinctifs. Le signe le plus évident reste un gonflement marqué d’un seul membre, souvent un postérieur. Ce gonflement peut rendre le membre deux à trois fois plus large que la normale. La boiterie est un autre symptôme courant, aggravée par la douleur intense ressentie lors de la palpation de la zone enflée.
D’autres signes incluent un suintement cutané et parfois une fièvre lorsque l’engorgement est sévère. La lymphangite commence souvent à partir du pied ou d’une petite plaie et s’étend rapidement. Dans les cas graves, l’œdème peut atteindre le jarret ou même le grasset. La peau affectée peut devenir très tendue et douloureuse au toucher, provoquant une boiterie marquée.
Des symptômes généraux tels que l’hyperthermie, la perte d’appétit, l’abattement, les tremblements, la transpiration excessive et l’augmentation de la fréquence respiratoire apparaissent souvent, surtout en cas de douleur intense ou de fièvre. Une inflammation non traitée rapidement peut entraîner des complications, y compris la déformation chronique du membre et l’épaississement de la peau.
Comment s’effectue le diagnostic ?
Le diagnostic de la lymphangite chez le cheval repose principalement sur l’observation clinique des symptômes. Le vétérinaire examinera le membre enflé et recherchera des signes caractéristiques tels que le gonflement, la douleur à la palpation et la présence de suintements cutanés. Un prélèvement au niveau de la plaie, si elle est identifiable, peut aider à identifier le pathogène responsable.
Cependant, il est courant que les résultats des prélèvements montrent une flore mixte ou reviennent négatifs. Les bactéries difficiles à cultiver ou déjà éliminées par le système immunitaire du cheval provoquent souvent ce résultat. Malgré ces défis, il faut initier un traitement pour contrôler l’inflammation, même sans identification précise du pathogène.
Les analyses de sang permettent également d’évaluer l’état général du cheval et de détecter toute infection systémique. L’imagerie, comme les échographies, peut aider à évaluer l’étendue de l’œdème et de l’inflammation. La rapidité du diagnostic est essentielle pour prévenir les complications chroniques et assurer une récupération rapide.
Quels sont les traitements disponibles ?
Le traitement de la lymphangite repose sur trois axes principaux : l’antibiothérapie, les traitements anti-œdémateux et les soins locaux antiseptiques.
- Antibiothérapie large spectre : Elle doit commencer rapidement et se poursuivre jusqu’à la guérison complète. Si nécessaire, l’antibiotique sera adapté en fonction des résultats du prélèvement.
- Traitement anti-œdémateux : Il inclut l’utilisation d’anti-inflammatoires et de diurétiques pour limiter l’extension de l’œdème et favoriser son élimination rapide.
- Soins locaux antiseptiques et astringents : On recommande un lavage intégral du membre avec une solution moussante antiseptique au début du traitement. Des bandages imbibés de solutions antiseptiques comme le Dakin ou une eau de Javel diluée peuvent s’utiliser pour aider à réduire l’œdème. Il faut alterner ces bandages avec des bandages secs pour éviter toute irritation de la peau.
En parallèle, un exercice limité est conseillé pour stimuler le drainage lymphatique. Il est crucial de traiter rapidement pour éviter les complications chroniques telles que l’épaississement de la peau et les rechutes fréquentes.
Quelles sont les alternatives naturelles ?
Les alternatives naturelles peuvent être un complément précieux pour traiter la lymphangite chez les chevaux. Elles visent à favoriser la circulation sanguine, réduire l’inflammation, et drainer les toxines responsables de l’engorgement des membres.
Parmi les plantes recommandées, on trouve :
- L’artichaut : reconnu pour ses propriétés drainantes, il contribue au bon fonctionnement du foie et des reins.
- Le pissenlit : possède une action dépurative en soutenant la fonction hépato-biliaire et contribue au bon fonctionnement des reins.
- Le chrysantellum americanum : source de saponosides et de flavonoïdes, il améliore la circulation sanguine et est recommandé en cas d’engorgement.
- La vigne rouge : ses propriétés antioxydantes et apaisantes sur le système veineux aident à réduire les stases veineuses et les stagnations lymphatiques.
- La reine-des-prés : avec ses propriétés anti-inflammatoires et drainantes, elle aide à réduire l’œdème.
Les cataplasmes d’argile verte, enrichis en huiles essentielles, peuvent être appliqués sur les membres du cheval pour leurs propriétés absorbantes et décongestionnantes. Quelques exemples :
- Argile verte : possède des propriétés absorbantes et adsorbantes puissantes.
- Huile essentielle de cèdre : favorise le drainage.
- Huile essentielle de menthe poivrée : offre des propriétés rafraîchissantes et apaisantes.
- Huile essentielle de thym : soutient la circulation sanguine et apaise.
- Huile essentielle de romarin à camphre : possède des vertus décongestionnantes et relaxantes.
Les compléments alimentaires peuvent aussi être utiles pour soutenir le drainage et l’élimination des toxines. Par exemple, Ekyrenal aide au soutien du foie et à l’élimination des urines.
L’hydrothérapie (jets d’eau froide ou spa équin) peut stimuler la circulation sanguine et lymphatique. De plus, des massages thérapeutiques pratiqués par des professionnels peuvent améliorer le drainage lymphatique et réduire l’œdème, à condition que la peau ne soit pas endommagée. En huile de massage, il est possible d’utiliser du macérât huileux d’hélichryse italienne, elle possède de grande propriétés anti-œdémateuses.
Quels sont les moyens de prévention ?
La prévention de la lymphangite repose sur la détection précoce des symptômes et le maintien d’un environnement propre pour le cheval. Limiter l’exposition à l’humidité et garder les écuries bien entretenues réduisent considérablement les risques d’infection.
Il est également important de laver et sécher soigneusement les membres de votre cheval après l’exercice, surtout s’ils sont boueux. Surveillez régulièrement les membres pour détecter toute coupure ou écorchure et désinfectez immédiatement toute plaie. Protégez les membres de votre cheval pendant l’exercice et lavez régulièrement les brosses pour éviter la contamination.
En appliquant ces mesures préventives, vous pouvez réduire significativement les risques de lymphangite et assurer le bien-être de votre cheval. Enfin, n’oubliez pas que la consultation régulière de votre vétérinaire est essentielle pour surveiller la santé de votre animal et intervenir rapidement en cas de problème.