Préparation aux championnats de France d’équitation

La préparation à l’effort d’un cheval de sport est une composante cruciale pour assurer des performances optimales et une longévité en compétition. Que ce soit pour le dressage, le saut d’obstacles ou le concours complet, une préparation adéquate permet non seulement d’améliorer les résultats mais également de minimiser les risques de blessures. En particulier, les exigences des championnats de France à Lamotte-Beuvron imposent une préparation minutieuse et adaptée pour garantir les meilleures performances possibles dans ce cadre compétitif de haut niveau.

Quels efforts les muscles du cheval doivent-ils fournir ?

Du concours complet au pony games, en passant par l’équitation western et le dressage, Lamotte-Beuvron accueille chaque année les championnats de France club et poney de toutes les disciplines. En fonction de la discipline pratiquée, le cheval doit fournir des efforts spécifiques, sollicitant différents groupes musculaires. Les muscles les plus sollicités chez le cheval de sport en mouvement incluent :

  • Tension du ligament nucal
  • Contraction concentrique des muscles longs de la tête et de l’encolure
  • Flexion thoracique et élévation du garrot
  • Tension des muscles érecteurs du rachis
  • Flexion lombo-sacrale et thoraco-lombaire

Selon le type d’exercice, le travail développe dans le muscle la structure (nombre et volume des fibres), la commande nerveuse ou les propriétés élastiques.

On distingue quatre types de contractions musculaires :

  1. Contraction concentrique (réduction de la longueur du muscle) : par exemple les muscles fessiers lors de la poussée dans le trot ou le galop allongé.
  2. Contraction isométrique (conservation de la longueur du muscle) : par exemple dans la « pesade ».
  3. Contraction excentrique (étirement du muscle) : par exemple dans les muscles élévateurs des épaules à la réception des obstacles.
  4. Exercice de pliométrie (étirement puis contraction rapide du muscle) : par exemple l’allure du « passage », les sauts de puces ou une série de contrebas ou de contre-haut.

Les muscles squelettiques des vertébrés, riches en eau (jusqu’à 75% de leur masse), se caractérisent par des réactions métaboliques intenses. La masse musculaire se compose principalement de protéines contractiles (myosine, actine, tropomyosine) et de myoglobine, essentielle pour des contractions énergivores. Les muscles contiennent aussi des hydrates de carbone (glycogène) et des graisses, bien que minoritaires.

Comment travailler son cheval avant une compétition ?

Le travail d’un cheval doit être diversifié et accompagné d’exercices d’étirement. Sans cela, son dos deviendra hypertonique, limitant sa participation au mouvement. Cela risque d’entraîner la fatigue des jarrets et de rendre la locomotion ataxique et irrégulière. Pour développer efficacement la masse musculaire, l’exercice doit durer jusqu’à l’utilisation complète des ressources d’ATP.

Le travail concentrique, impliquant une activité électrique supérieure, est recommandé en période de compétition pour privilégier la vitesse du geste. Une bonne séance doit combiner le travail des muscles agonistes et antagonistes. Si les muscles antagonistes ne sont pas assez forts et élastiques, ils freineront le mouvement généré par les muscles agonistes, rendant le mouvement moins ample et peu harmonieux.

Le renforcement musculaire doit se faire dans les longueurs utilisées en compétition. Il est bénéfique de travailler les muscles dans toute leur amplitude. Même un cheval de dressage doit galoper à l’extérieur avec le nez étendu et sauter de petits obstacles pour une musculature équilibrée et harmonieuse, réduisant ainsi les risques tendineux.

Les exercices spécifiques sont essentiels pour un développement musculaire optimal. Voici quelques exemples :

  • Épaule en dedans suivie d’un trot allongé sur le cercle : les muscles travaillent dans différentes tensions, longueurs et vitesses d’exécution.
  • Épaule en dedans suivie d’un appuyer : les muscles abducteurs travaillent successivement comme agonistes et antagonistes.
  • Reculer, puis repartir au trot, en main ou monté : dans le reculer, les muscles habituellement sollicités pour la seule élévation du membre contribuent à mouvoir la masse du cheval.

Pendant l’exercice, le cheval doit être décontracté pour permettre aux muscles de travailler dans toute leur amplitude. Il est plus efficace de renforcer la musculature avec des exercices faciles pour le cheval et de garder les exercices techniques pour ceux qui sont difficiles.

Comment aider son cheval ?

Préparer un cheval de sport pour des performances optimales nécessite une approche holistique. Parmi les éléments essentiels à considérer, l’échauffement, l’alimentation, les compléments alimentaires et les massages jouent un rôle crucial. Ces aspects, souvent négligés ou sous-estimés, peuvent significativement influencer la condition physique et le bien-être du cheval.

L’échauffement

L’échauffement, étape essentielle de toute séance de travail, permet d’augmenter la température corporelle, d’améliorer la circulation sanguine et de préparer muscles, tendons et ligaments à l’effort. Une bonne préparation réduit les risques de blessures et optimise les performances. La détente chez le cheval chauffe les muscles et prépare le corps à l’effort, assurant une transition du repos à l’effort. Cette phase augmente la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire et la température corporelle, tout en améliorant la souplesse grâce à des exercices progressifs.

La détente prépare également mentalement, évacuant le stress et rassurant le cheval face à un nouvel environnement. Elle permet au cavalier de mieux comprendre et analyser les réactions de sa monture, assurant qu’elle soit réactive et à l’écoute.

Une détente progressive réduit les risques de blessures telles que les claquages en préparant le cheval à l’effort graduel.

Optimiser sa détente nécessite de considérer l’objectif de la séance (obstacles, dressage, stretching) et le niveau du cheval. Un cheval jeune nécessitera une séance de longe préalable pour évaluer sa concentration. Au contraire, un cheval âgé bénéficiera d’une détente adaptée à ses besoins physiques.

Étapes de la détente :

  • Travail à pied : Préparer le cheval avec des exercices d’étirements.
  • Étirements : Le pas, minimum 10-15 minutes, rênes longues, favorise la décontraction et la concentration.
  • Extensions d’encolure : aux trois allures, étire les muscles du dos et préserve l’équilibre.
  • Mobilisation : Sollicite progressivement le cheval avec des exercices de souplesse et de coordination (épaule en dedans, cession à la jambe).

Erreurs à éviter :

  • Détente trop longue : Peut causer fatigue et perte de concentration.
  • Mouvements assis à froid : Impact négatif sur un dos non préparé.

En hiver, l’échauffement doit être plus progressif à cause du froid, et en été, plus court, afin d’éviter l’épuisement sous la chaleur.

Alimentation

L’alimentation du cheval de sport doit être adaptée à ses besoins nutritionnels élevés pour optimiser sa forme et ses performances. Contrairement aux idées reçues, les aliments concentrés ne garantissent pas les performances. De même, les fourrages ne sont pas réservés aux chevaux à l’entretien. Traditionnellement, les rations des chevaux de sport privilégiaient les concentrés riches en énergie (céréales, aliments commerciaux) au détriment des fourrages. Cependant, même en tant qu’athlètes, les chevaux restent des herbivores. Une ration trop riche en glucides fermentescibles présente des risques pour la santé, le bien-être et les performances sportives. Les recherches montrent qu’il est possible de couvrir les besoins des chevaux sportifs avec des fourrages sans nuire à leurs performances. Cela améliore même leur santé et bien-être.

Les risques d’une alimentation riche en amidon et pauvre en fibres incluent les ulcères gastriques, les troubles digestifs (coliques, fourbure) et les troubles du comportement. Les études montrent qu’un régime riche en fourrages de qualité peut maintenir les performances sportives tout en respectant la physiologie digestive du cheval.

Pour une ration équilibrée, il faut connaître les besoins nutritionnels du cheval, inventorier les ressources fourragères disponibles, et adapter les apports. Il est essentiel de fractionner la distribution des fourrages pour réduire les périodes de jeûne et prévenir les troubles digestifs. Une alimentation basée sur des fourrages permet de réduire les coûts de la ration jusqu’à 50 %, malgré la variabilité de la qualité des fourrages. Une analyse en laboratoire est indispensable pour garantir une ration équilibrée.

Compléments alimentaires et massages

Préparer son cheval à l’effort nécessite plusieurs approches. Les massages avec des gels chauffants stimulent les muscles et la circulation sanguine. Cependant, ils ne doivent pas être appliqués sous le matériel. Vous pouvez également réaliser du stretching à pieds avant votre séance. En revanche, le temps d’exécution doit être très court (2 à 3 secondes, contre 10 secondes en récupération). Évitez les produits à base de capsaïcine, qui peuvent fausser les contrôles anti-dopage. Des tissus techniques comme le Weltex ou Magnétik améliorent également la préparation. Certaines protections limitent la surchauffe des tendons pendant le travail.

En compléments alimentaires, des produits existent pour booster la circulation sanguine, dynamiser ou détendre le cheval. Pendant l’entraînement, utilisez des compléments anti-inflammatoires, reminéralisants pour le cartilage et / ou pour la protection des muscles en cure préventive. Attention à l’harpagophytum, il est considéré comme dopant. L’apport en vitamines et minéraux est crucial. Pour les chevaux ayant des difficultés à prendre du poids ou du muscle, il existe des compléments pour la croissance musculaire à base de betterave, fenugrec et probiotiques.

Les compléments alimentaires de la gamme préparation à l’effort des laboratoires Audevard sont formulés par des vétérinaires. Ils s’adaptent aux besoins accrus de votre cheval durant ces périodes.

Le harnachement influence fortement le travail du cheval en entraînement et compétition. Faites-le vérifier par des ostéopathes, physiothérapeutes, saddle fitters et bitfitters.

Laisser un commentaire