Traitement hormonal de la ménopause et cancer : Ce qu’on sait en 2025

La thérapie hormonale de la ménopause (THM), souvent encore appelée traitement hormonal substitutif (THS), suscite de nombreuses interrogations, en particulier quant à son lien avec certains cancers. En 2025, les connaissances ont nettement progressé. Cette thérapie, approuvée pour soulager les symptômes de la ménopause comme les bouffées de chaleur et la sécheresse vaginale, fait aujourd’hui l’objet d’une évaluation plus nuancée. Cet article fait le point sur les bénéfices et les risques de la THM, selon les données scientifiques les plus récentes.

Qu’est-ce que le traitement hormonal de la ménopause (THM) ?

Le traitement hormonal de la ménopause (THM) vise à compenser la baisse des hormones sexuelles féminines, principalement les œstrogènes et les progestatifs, qui se produit naturellement lors de la transition ménopausique. Il existe deux formes principales de THM :

  • Le traitement systémique, qui agit sur l’ensemble du corps et est administré par voie orale (comprimés), transdermique (patchs, gels, sprays) ou par anneau vaginal. Il est recommandé pour soulager les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes et les troubles du sommeil.
  • Le traitement local à faible dose, généralement sous forme de crèmes ou d’ovules vaginaux, qui cible exclusivement les symptômes génito-urinaires comme la sécheresse vaginale, les douleurs pendant les rapports et les infections urinaires. Ce traitement est faiblement absorbé dans le sang, donc associé à très peu de risques.

Le traitement hormonal de la ménopause est-il dangereux pour la santé ?

La sécurité du traitement hormonal a longtemps été controversée, notamment après les résultats de la WHI (Women’s Health Initiative) dans les années 2000. Cette étude suggérait une augmentation des risques cardiovasculaires et de certains cancers. Toutefois, des analyses plus récentes ont permis de mieux cerner ces risques.

Il est aujourd’hui admis que le THM est globalement sûr pour les femmes de moins de 60 ans ou si le traitement est initié dans les 10 ans suivant la ménopause. Dans ce contexte, les bénéfices — notamment sur la qualité de vie, la prévention de l’ostéoporose et la réduction des symptômes vasomoteurs — l’emportent sur les risques potentiels.

Le THM augmente-t-il le risque de cancer ?

Le lien entre THM et cancer, en particulier le cancer du sein, dépend du type de traitement et de la durée d’utilisation.

  • Chez les femmes ayant subi une hystérectomie, la thérapie par œstrogènes seuls (ET) peut être utilisée sans progestatif, et le risque de cancer du sein n’augmente pas significativement avant 7 ans d’utilisation.
  • Pour les femmes ayant un utérus, un progestatif est nécessaire pour protéger l’endomètre. La combinaison œstrogènes + progestatifs (EPT) peut augmenter le risque de cancer du sein après 3 à 5 ans d’usage continu.

Ce risque reste modéré, souvent comparable à d’autres facteurs tels que l’obésité, l’alcool ou la sédentarité. Il convient de l’évaluer avec son professionnel de santé en tenant compte du contexte personnel.

Quels sont les avantages du traitement hormonal de substitution ?

Les bénéfices du traitement hormonal de la ménopause (THM) vont au-delà de la simple réduction des symptômes de la ménopause. En effet, le THM offre une multitude d’avantages qui contribuent à améliorer la santé globale des femmes ménopausées.

  1. Réduction du risque d’ostéoporose et de fractures osseuses : La ménopause entraîne une diminution des niveaux d’œstrogènes, ce qui peut affaiblir les os et augmenter le risque d’ostéoporose. Le THM aide à maintenir la densité osseuse, réduisant ainsi le risque de fractures.
  2. Amélioration de la qualité de vie : Les symptômes de la ménopause comme les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes et les troubles du sommeil peuvent considérablement affecter la qualité de vie. Le THM peut atténuer ces symptômes, permettant aux femmes de retrouver une vie quotidienne plus confortable.
  3. Soutien à la santé sexuelle : La ménopause peut provoquer une diminution de la libido et des douleurs pendant les rapports sexuels en raison de la sécheresse vaginale. Le THM peut améliorer la santé sexuelle en augmentant la lubrification vaginale et en réduisant l’inconfort.
  4. Réduction des risques de maladies cardiovasculaires : Les maladies cardiovasculaires sont une préoccupation majeure après la ménopause. Le THM, lorsqu’il est commencé tôt, peut aider à protéger contre les maladies cardiaques en améliorant les niveaux de cholestérol et en prévenant l’athérosclérose.
  5. Prévention des maladies neurodégénératives : Des études suggèrent que le THM peut avoir un effet protecteur contre les maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer et la démence, surtout si le traitement est initié pendant les premières phases de la ménopause.
  6. Maintien de la composition corporelle : Le THM peut aider à prévenir l’accumulation de graisse viscérale et à maintenir une composition corporelle saine, ce qui est souvent un défi pour les femmes ménopausées.
  7. Réduction du risque de diabète de type 2.
  8. Amélioration de la santé urinaire : en particulier, le traitement local peut soulager les symptômes de vessie hyperactive ou prévenir les infections urinaires fréquentes.
  9. Stabilité pondérale : contrairement aux idées reçues, la THM n’est pas associée à une prise de poids ; elle peut même favoriser une meilleure répartition corporelle des graisses.

Quand commencer le THM ?

Il est généralement recommandé de débuter le traitement hormonal de la ménopause dès l’apparition des premiers symptômes, idéalement pendant la périménopause ou dans les 10 années suivant la ménopause. Cette période est connue sous le nom de « fenêtre thérapeutique », durant laquelle les bénéfices du traitement sont maximisés et les risques minimisés.

Lorsque la THM est initiée précocement, elle est plus efficace pour soulager les symptômes vasomoteurs (bouffées de chaleur, sueurs nocturnes), préserver la densité osseuse, et offrir une certaine protection cardiovasculaire. En revanche, un début plus tardif (au-delà de 60 ans ou plus de 10 ans après la ménopause) peut exposer à des risques accrus d’AVC, de caillots sanguins ou de troubles cognitifs.

Qui ne devrait pas prendre le THM ?

Le traitement hormonal de la ménopause n’est pas adapté à toutes les femmes. Il est contre-indiqué dans certains cas, notamment :

  • Cancers hormonodépendants (sein, endomètre) actifs ou passés.
  • Antécédents de thrombose veineuse profonde ou embolie pulmonaire.
  • Maladie hépatique active.
  • Saignements vaginaux inexpliqués.

De plus, le type de THM dépend de la présence ou non de l’utérus :

  • Si l’utérus est présent, il faut associer un progestatif à l’œstrogène pour éviter un risque accru de cancer de l’endomètre.
  • Si l’utérus a été retiré, un traitement à base d’œstrogènes seuls est généralement suffisant.

Il est essentiel d’en discuter avec un professionnel de santé, qui pourra évaluer les bénéfices et les risques en fonction du profil médical individuel.

Le THM peut-il prévenir d’autres maladies ?

Le traitement hormonal de la ménopause ne se limite pas à soulager les désagréments immédiats de la ménopause. Lorsqu’il est initié au bon moment, notamment dans les dix années suivant les premières manifestations de la ménopause, il semble offrir une forme de protection contre diverses pathologies liées au vieillissement hormonal. Par exemple, il contribue à préserver la solidité des os, réduisant ainsi le risque de fractures, un enjeu majeur chez les femmes après 50 ans. Il joue également un rôle dans la santé cardiovasculaire, en influençant positivement les niveaux de cholestérol et en ralentissant le développement de l’athérosclérose, surtout lorsqu’il est administré tôt.

Sur le plan cognitif, plusieurs études laissent penser que la THM pourrait avoir un effet bénéfique contre le déclin des fonctions mentales, en particulier lorsqu’elle est entamée peu après la ménopause. Certaines données évoquent aussi une diminution du risque de développer la maladie d’Alzheimer, même si cela nécessite encore confirmation à grande échelle.

Enfin, on observe des effets intéressants sur le métabolisme : la thérapie hormonale semble améliorer la sensibilité à l’insuline, ce qui pourrait réduire les probabilités de développer un diabète de type 2. Elle agit aussi sur la répartition des graisses corporelles, en limitant l’accumulation de graisse abdominale, souvent responsable d’un inconfort physique et d’un risque accru de pathologies métaboliques. Sans oublier son impact positif sur le système urinaire, notamment en atténuant les désagréments comme les infections urinaires fréquentes ou les troubles de la vessie.

En somme, la THM, lorsqu’elle est bien adaptée et administrée dans la bonne fenêtre thérapeutique, peut agir comme un levier de prévention bien plus large qu’on ne le pense souvent.

Pour rédiger cet article, nous nous sommes basés sur les recommandations actualisées de la Menopause Society (anciennement NAMS – North American Menopause Society), une référence internationale en matière de santé hormonale féminine., afin de vous offrir une information fiable et scientifiquement validée.

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