La Grippe Aviaire, également connue sous le nom de grippe aviaire ou influenza aviaire, est une maladie virale infectieuse qui affecte principalement les oiseaux, mais qui peut également être transmise à l’homme et à d’autres mammifères. Cette maladie présente un risque significatif pour la santé publique et l’industrie avicole, en raison de sa nature hautement contagieuse et de sa capacité à muter rapidement.
Quel est l’agent infectieux ?
La Grippe Aviaire est causée par l’Influenzavirus de type A de la famille des Orthomyxoviridae. Il s’agit d’une maladie virale redoutable qui sévit chez les oiseaux, avec des taux de mortalité alarmants chez les oiseaux d’élevage. Bien que la plupart des souches aviaires ne soient pas transmissibles à l’homme, certaines variantes, comme le virus H5N1, ont franchi la barrière des espèces. Cela crée ainsi un potentiel de pandémie redoutable.
En effet, à ce jour, la transmission du virus se fait essentiellement de l’animal à l’homme. En revanche, les experts sanitaires craignent une mutation du virus vers une forme transmissible d’homme à homme. Cela ouvrirai ainsi la voie à une propagation mondiale dévastatrice.
L’Influenzavirus de type A se décline en différents sous-types, notamment H5, H7 et H9. Il peut infecter presque toutes les espèces d’oiseaux, sauvages ou domestiques. Les symptômes de la grippe aviaire varient chez les oiseaux, allant de légers à sévères, voire mortels.
Notamment, les souches H5N1 et H7N9 ont suscité une attention particulière en raison de leur dangerosité pour l’homme, avec des taux de mortalité élevés. On classe ces virus en fonction des combinaisons de leurs protéines de surface, avec une capacité potentielle à infecter l’homme.
Alors que les virus de type B et C ne touchent que les humains, les virus de type A peuvent infecter à la fois les humains et plusieurs espèces animales. Ces derniers présentent des structures particulières telles que l’Hémagglutinine et la Neuraminidase. Ces dernières influencent leur capacité à se fixer et à se libérer des cellules hôtes.
Face à cette menace persistante, la surveillance et la prévention sont cruciales pour contrôler la propagation de la grippe aviaire et protéger la santé publique à l’échelle mondiale.
Zoom sur l’épidémie de 2009
Le sous-type H1N1 du virus de la grippe A se caractérise par deux antigènes : l’hémagglutinine de type 1 et la neuraminidase de type 1. Ce virus à ARN monocaténaire négatif et génome segmenté appartient à la famille des Orthomyxoviridae. Le H1N1 possède un pouvoir pathogène élevé chez l’humain, causant près de la moitié des infections de grippe humaine, y compris les grippes saisonnières.
Certaines souches de H1N1 sont endémiques aux humains, d’autres aux oiseaux (grippe aviaire) et aux porcs (grippe porcine). Le H1N1 a provoqué la pandémie de 1918 et la grippe de 2009, ainsi qu’une partie des grippes saisonnières. La pandémie de 2009 a causé environ 280 000 morts.
La transmission se fait principalement par voie aérienne (toux, éternuements). Le virus survit de 8 à 48 heures à l’air libre selon la surface. L’OMS a déclaré la pandémie en juin 2009, qui est passée à la phase post-pandémique en août 2010, bien que le virus circule encore largement.
Ce nouveau virus H1N1 diffère des virus de la grippe saisonnière A-H1N1 en incluant des gènes de virus porcin, aviaire et humain. Les symptômes, similaires à ceux de la grippe saisonnière, incluent fièvre, toux, mal de gorge, maux de tête, douleurs musculaires et articulaires. Le traitement est principalement symptomatique (paracétamol) et, pour les cas graves, des antiviraux comme l’oseltamivir et le zanamivir sont utilisés. Un vaccin a été développé pour prévenir l’infection.
Le taux de complications sévères de cette grippe est de 2 à 3 ‰, similaire à celui des grippes saisonnières. La grippe affecte plus sévèrement les femmes enceintes et les personnes obèses. Les personnes âgées montrent une meilleure résistance grâce à l’exposition antérieure à des souches similaires. Les jeunes sont plus souvent touchés par cette grippe.
La grippe H1N1 pourrait revenir cycliquement tous les 4 à 5 ans.
Comment se manifestent les symptômes chez l’animal ?
La grippe aviaire représente une menace pour un vaste éventail d’espèces, principalement les oiseaux domestiques et sauvages tels que les volatiles aquatiques et d’ornement. Parfois, des mammifères aquatiques comme les phoques et les baleines, ainsi que des mammifères terrestres tels que les porcs, les chevaux, les visons et même les chats peuvent également être infectés.
Les symptômes varient en fonction de la virulence des souches virales. La plupart des infections sont causées par des virus faiblement pathogènes. Cependant, certaines souches, comme le redoutable H5N1, peuvent déclencher une mortalité massive chez les oiseaux.
Dans la faune sauvage, une proportion limitée d’oiseaux peut être porteur du virus sans montrer de signes de maladie. Cela facilite la propagation à distance. Les oiseaux sauvages, notamment ceux infectés par le virus H5N1, peuvent subir des mortalités importantes.
Dans les élevages, la grippe aviaire se manifeste par des affections respiratoires et des baisses brutales de production d’œufs. Les formes hautement pathogènes présentent des symptômes plus graves, avec des signes nerveux et/ou digestifs. Ces formes peuvent conduire à une mortalité rapide atteignant parfois 100% en seulement 48 à 72 heures.
Les symptômes, bien que peu spécifiques, comprennent des comportements modifiés chez la volaille tels que :
- la frilosité,
- la dépression,
- des troubles respiratoires comme la toux et les râles
- des pertes de productivité chez les pondeuses.
Les souches faiblement pathogènes entraînent des taux de mortalité allant jusqu’à 3%. Les souches hautement pathogènes peuvent causer des pertes beaucoup plus importantes. En effet, elles atteignent parfois jusqu’à 100% des cheptels en seulement quelques jours.
Comment s’effectue la transmission ?
La propagation de l’influenza aviaire repose sur différents modes de transmission, variant selon les espèces touchées. Chez les oiseaux sauvages, la contamination se fait principalement par voie digestive, via des milieux aquatiques souillés par des déjections infectées. Ces dernieres peuvent rester contagieuses pendant plusieurs mois. Des cas de transmission par voie respiratoire, notamment pour les virus H5N1, ont également été observés.
Dans les élevages et les fermes d’ornement, la transmission se produit d’animal à animal par voie respiratoire, oculaire et digestive, principalement à travers la toux, les éternuements, les déjections et les aérosols infectés. Chez l’homme, la transmission est rare mais possible lors de contacts fréquents et prolongés avec des oiseaux infectés. Les fines poussières contaminées par les déjections ou les sécrétions respiratoires des oiseaux sont les principaux vecteurs. Ils affectent principalement les voies respiratoires et oculaires.
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture a identifié plusieurs modalités de contamination de la faune sauvage. Elle distingue des contaminations notamment par des matières infectées, des excréments contaminés, et la présence d’oiseaux ou d’espèces relais susceptibles de véhiculer le virus. Pour devenir pandémique chez l’humain, le virus doit muter, souvent en passant par un hôte intermédiaire plus proche, comme le porc ou même le chat.
Les cas de transmission de la grippe aviaire à l’homme restent rares mais préoccupants. On associe souvent les épisodes d’infection humaine à un contact étroit avec des volailles infectées. On trouve cependant des cas isolés de transmission interhumaine documentés. Cela soulève ainsi des craintes quant à l’émergence de nouvelles souches virales hautement contagieuses.
À quoi ressemble la maladie chez l’Homme ?
Les métiers impliquant un contact étroit avec des oiseaux ou des volailles infectées, ou leur environnement contaminé, sont particulièrement exposés au risque de grippe aviaire. Parmi eux, on compte :
- les éleveurs et leur famille,
- les techniciens et les vétérinaires avicoles,
- les équipes d’intervention chargées de l’euthanasie, du nettoyage et de la désinfection des élevages.
- les personnels travaillant dans les parcs zoologiques ou les animaleries abritant des oiseaux, ainsi que ceux en contact direct avec des oiseaux sauvages
- le personnel technique des laboratoires où sont manipulés les virus présente un risque accru.
Les symptômes de la grippe aviaire varient en fonction du virus et de la gravité de l’infection. Ils peuvent se limiter à une simple conjonctivite. Mais, plus fréquemment, ils se manifestent sous forme grippale. Cette dernière peut évoluer vers une pneumonie sévère, avec un risque de mortalité élevé.
La grippe aviaire partage des symptômes similaires à ceux de la grippe saisonnière. En revanche sa gravité et sa létalité peuvent être plus importantes, surtout avec certaines souches virales. Les personnes exposées aux virus de la grippe aviaire peuvent développer une gamme de symptômes allant de légers troubles grippaux à une maladie respiratoire aiguë grave, voire à la mort. On a également signalé des cas rares de symptômes gastro-intestinaux et neurologiques. Le taux de mortalité associé aux infections par les virus des sous-types A(H5) et A(H7N9) est généralement plus élevé que celui des grippes saisonnières.
Comment traiter la grippe aviaire ?
Le traitement de la grippe, qu’elle soit aviaire ou commune, se concentre principalement sur le soulagement des symptômes. On utilise des médicaments anti-inflammatoires et antalgiques pour traiter la fièvre et les douleurs associées. Dans le cas de la grippe aviaire, l’administration d’antiviraux est souvent nécessaire. Cela soit moins fréquent pour la grippe commune.
Traitements conventionnels
Pour traiter la fièvre et les douleurs associées à la grippe, on recourt généralement à des médicaments anti-inflammatoires et antalgiques. Cependant, dans le cas de la grippe aviaire, des mesures spécifiques sont souvent nécessaires. On administre couramment des antiviraux, notamment l’Oseltamivir (commercialisé sous le nom de Tamiflu®). Il est crucial de noter que pour être efficaces, ces médicaments doivent être initiés rapidement, de préférence dans les 36 heures suivant l’apparition des symptômes. Bien que ces antiviraux puissent réduire l’intensité des symptômes, ils ne garantissent pas une disparition totale de ces derniers.
En plus de son utilisation curative, le Tamiflu® peut également s’administrer en prévention après exposition au virus, dans le but d’éviter le développement des symptômes. Actuellement, il n’existe pas de vaccin spécifique contre les virus de la grippe aviaire pour les humains. Toutefois, depuis le printemps 2022, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande la vaccination contre la grippe saisonnière pour les professionnels exposés aux virus aviaires et porcins. Cette vaccination ne protège pas directement contre les virus aviaires. Cependant, elle vise à réduire le risque de réassortiment viral en cas de co-infection par un virus aviaire et un virus humain.
En cas de forme grave de la grippe aviaire nécessitant une hospitalisation ou chez les personnes présentant des facteurs de risque de complications, les médecins prescrivent des antiviraux tels que l’oseltamivir ou le zanamivir. Ils constituent des inhibiteurs de la neuraminidase. Ces traitements visent principalement à réduire la durée des symptômes et la charge virale du patient. On utilise également le baloxavir, un nouvel inhibiteur de l’endonucléase, dans le traitement des patients âgés de 12 ans et plus présentant une grippe aiguë non compliquée et symptomatique depuis moins de 48 heures.
Traitements naturels
Les huiles essentielles sont de puissants remèdes naturels aux propriétés biochimiques impressionnantes. On peut les utiliser à la fois en prévention et en traitement.
Parmi les huiles essentielles recommandées pour lutter contre la grippe, on retrouve le Ravintsara, l’Eucalyptus radiata, l’Eucalyptus globulus et le Laurier noble. Ces dernières peuvent se diffuser dans l’air, mais cette méthode requiert un espace clos. Une alternative consiste à les mélanger avec des grains de céréales comme le blé, l’avoine, l’orge, le maïs ou le seigle.
Les traitements naturels contre la grippe ciblent directement le virus grâce à deux mécanismes : le soutien du système immunitaire et l’arrêt de la prolifération virale. Le renforcement du système immunitaire, à travers la phytothérapie, les alkylglycérols et l’homéopathie, est souvent préventif. Cependant, il peut également accélérer le processus de guérison naturelle une fois la maladie déclarée.
Certaines huiles essentielles, comme le Ravintsara, le Tea tree et le Thym CT linalol, possèdent des propriétés anti-infectieuses bien documentées. Le Laurier noble agit à la fois sur le virus et sur les symptômes de la grippe. Dans les cas graves, l’aromathérapie peut être particulièrement efficace, mais elle nécessite une supervision professionnelle.
En plus des huiles essentielles, d’autres produits naturels sont reconnus pour renforcer l’immunité. On compte notamment les extraits de plantes comme l’Échinacée ou les champignons médicinaux comme le Shiitake, le Maïtake et le Reishi. On apprécie également l’extrait de foie de requin riche en alkylglycérols et l’extrait de sureau noir pour leur action immunostimulante.
Le sureau noir, en particulier, constitue un remède traditionnel aux propriétés antivirales confirmées par des études cliniques. Il s’avère être une solution efficace pour prévenir et traiter la grippe, surtout pendant les périodes à risque élevé.
Quels sont les moyens de prévention ?
Les mesures générales de prévention de la grippe aviaire débutent par le contrôle strict des importations d’oiseaux vivants et de produits dérivés. La vaccination des oiseaux est formellement interdite sans autorisation spéciale de la Commission Européenne.
Pour assurer une hygiène générale adéquate, il est essentiel :
- d’optimiser les conditions d’élevage,
- de limiter la production de poussières et/ou d’aérosols en évitant toute agitation des volailles,
- et de procéder régulièrement au nettoyage et à la désinfection des locaux et du matériel.
- Les déchets et les cadavres animaux doivent se stocker dans des conteneurs, de préférence à basse température.
Une formation et une information complètes des travailleurs sont indispensables pour sensibiliser aux risques liés à la grippe aviaire, à l’hygiène et aux mesures préventives à prendre. Il est également primordial de mettre en place des moyens appropriés. On peut, par exemple, optimiser la ventilation et fournir des équipements de protection individuelle.
En cas de suspicion ou de foyer animal, les autorités vétérinaires doivent mettre en œuvre des mesures strictes. On compte parmi elles l’isolement et la séquestration des élevages, l’abattage des animaux infectés, ainsi que le lavage et la désinfection des sites contaminés.
Du côté de la santé publique, le ministère de la Santé détermine les mesures à prendre. Elles peuvent inclure la vaccination contre la grippe humaine saisonnière pour certaines populations afin de réduire le risque de recombinaison entre les virus aviaire et humain.
Pour réduire les sources de contamination possibles, on recommande de porter un appareil de protection respiratoire lors d’activités exposant à des poussières et/ou des aérosols. Il faut éviter l’utilisation de jets d’eau à haute pression lors du nettoyage des déjections animales, et de manipuler les cadavres ou déchets animaux avec des gants étanches.
Enfin, on envisage des mesures supplémentaires pour limiter la rencontre entre virus aviaire et virus humain. Parmi elles on note la vaccination des volailles, la surveillance des élevages et la destruction des foyers infectés, ainsi que la surveillance des oiseaux migrateurs et le confinement des élevages potentiellement exposés.
Epidémiologie
Depuis 2021, les virus influenza aviaires portant l’hémagglutinine H5 du sous-clade 2.3.4.4b (H5Nx), notamment les sous-types H5N1, infectent largement à l’échelle mondiale plus de vingt espèces de mammifères, sauvages et domestiques, terrestres et marins, suscitant ainsi une grande vigilance épidémiologique. On a rapporté des cas humains, principalement du sous-type H5N1 et H5N6, dans plusieurs pays depuis 2021, dont l’Angleterre, la Chine, les États-Unis, l’Équateur, le Laos, le Nigéria, la Russie et le Vietnam. Ces virus présentent une forte pathogénicité chez les oiseaux et les volailles. Cependant, ils ne font pas actuellement l’objet d’une déclaration obligatoire en tant que maladies humaines. On ne les répertorie pas non plus comme maladies professionnelles indemnisables. On les classe dans le groupe de danger 2 selon le code du travail.
Virus H5N1
On identifie initialement le virus de la grippe aviaire H5N1 en 1997, lors d’une flambée épidémique à Hong Kong. Il avait alors entraîné le décès de six individus. Après une réapparition fin 2003, ce virus a d’abord provoqué des épizooties chez les volailles dans divers pays d’Asie. Il s’est ensuite manifesté chez les humains.
La transmission interhumaine de ce virus reste limitée. Elle survient principalement chez des individus en contact direct avec des volailles infectées. Cependant, la menace persiste. En effet la propagation de l’infection parmi les oiseaux accroît le risque de voir émerger un nouveau virus grippal transmissible à l’homme. De plus, en tant que virus de type A, le H5N1 a une propension à muter et à échanger ses gènes avec d’autres souches virales. Cela augmente ainsi le risque d’émergence d’un nouveau virus pandémique.
L’éventualité d’une pandémie de grippe aviaire suscite une mobilisation internationale. Des estimations prudentes suggèrent un nombre considérable de décès. Les experts ont souligné la nécessité de circonscrire rapidement toute émergence d’un virus grippal humain, sous peine de voir sa propagation devenir incontrôlable.
Des projections chiffrées évoquent la possibilité d’une pandémie touchant une proportion importante de la population. On prévoit des conséquences sévères en termes d’hospitalisations et de décès, en l’absence de traitement ou de vaccin efficace.
Les mesures préventives ont été mises en place, notamment la constitution de stocks de masques de protection, de traitements antiviraux et de vaccins. Parallèlement, des campagnes de vaccination ciblent les volailles dans le but de contenir la propagation du virus.
Malgré ces efforts, des tensions persistent entre les différents acteurs. On note notamment des différents en ce qui concerne les méthodes de contrôle de l’épidémie et les mesures à prendre pour protéger les élevages de volailles.
Les enjeux
Avec l’industrialisation, la mondialisation économique des filières et le développement de la chaîne du froid, les coûts associés à la grippe aviaire augmentent. La majorité des cas cliniques touchent les oiseaux d’élevage, en particulier la dinde, suivie de près par la poule et dans une moindre mesure d’autres espèces telles que la caille, le perdreau, les canards, les oies et les autruches. De même, les filières d’abattage, de transports et de production et fourniture d’aliments pour les volailles subissent de lourdes pertes. Les experts envisagent trois scénarios principaux pour une mutation permettant une pandémie :
- Passage et adaptation par les suidés sauvages ou d’élevage : Les porcs, ainsi que d’autres espèces, possèdent des récepteurs cibles à la fois des virus aviaires et humains. Ils peuvent donc contracter simultanément les deux virus. Cela permettrait ainsi le mélange de leurs gènes et la création d’un nouveau virus pouvant infecter l’homme sans immunité préexistante. Les épidémies de grippe de 1957 et de 1968 sont probablement issues de ce processus.
- Passage et adaptation chez l’homme par contact prolongé : Un virus pourrait muter progressivement en une souche transmissible d’homme à homme après un contact récurrent avec l’homme. Des mesures sanitaires rigoureuses devraient limiter ce risque en supprimant ce contact répété.
- Passage et adaptation à l’homme du virus en région arctique : Dans les régions où la consommation de viande crue est une tradition, le virus pourrait infecter les populations humaines et animales, telles que les phoques et certains cétacés. Les pandémies précédentes ont montré que les populations vivant dans ces régions peuvent se trouver particulièrement touchées par le virus.
À ce jour, on n’observe aucun de ces scénarios. La mobilisation face à une éventuelle pandémie est donc importante. Des estimations ont été avancées quant à l’ampleur possible d’une pandémie de grippe aviaire. Les projections de décès font état de plusieurs millions à plusieurs dizaines de millions.
Lutte contre la maladie
Les pays riches ont largement surestimés les facteurs de risque immédiat. On lie ceux-ci notamment à la stratégie de détection et de lutte contre une pandémie, au manque de vaccin, à une réactivité insuffisante, à une préparation lacunaire, à une pénurie d’antiviraux et/ou à l’utilisation d’une monothérapie inadaptée pour un virus à haute mutation. Les facteurs d’émergence de la maladie incluent des aspects écologiques, agropastoraux, agroindustriels et zootechniques, des facteurs démographiques, des impasses dans les politiques de santé, la résurgence de virus anciens, les délais de détection de nouveaux sous-types de virus de grippe A et la qualité du suivi épidémiologique.
Actions de l’OMS
L’OMS surveille en continu les virus de la grippe aviaire et d’autres virus de la grippe zoonotique via son Système mondial de surveillance de la grippe et de riposte (GISRS). Elle collabore régulièrement avec l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et la FAO. Elle effectue une surveillance à l’interface humain-animal et évalue les risques associés. De plus , elle coordonne la riposte aux épidémies de grippe zoonotique et autres menaces pour la santé publique.
Deux fois par an, l’OMS consulte des experts de ses centres collaborateurs, des laboratoires réglementaires et d’autres partenaires pour examiner les données du GISRS et des partenaires du secteur de la santé animale sur les virus grippaux à potentiel pandémique. Sur cette base, elle fournit des orientations. Elle élabore également des stratégies de surveillance, de préparation et de riposte à la grippe saisonnière, zoonotique et pandémique. De même, elle communique les résultats de l’évaluation des risques aux États Membres pour améliorer la préparation et la riposte.
Le Cadre de préparation en cas de grippe pandémique de l’OMS prévoit une approche mondiale pour se préparer à la prochaine pandémie de grippe. Pour atténuer le manque potentiel de vaccins en cas de pandémie, l’OMS a annoncé des financements en 2007 pour lancer la production locale de vaccins dans certains pays.
Le virus H5N1 a fait l’objet d’une surveillance et de mesures de lutte entre 2005 et 2014. Heureusement, il n’a pas muté pour devenir hautement pathogène pour l’homme. Malgré sa circulation continue, le risque pandémique n’a pas été réalisé jusqu’à présent.
Le dispositif français
Le dispositif de surveillance sanitaire français, piloté par Santé publique France, a pour objectif de :
- surveiller l’état de santé de l’ensemble de la population française
- signaler toute menace pour la santé publique aux autorités.
Dans le cadre de la préparation à une pandémie grippale, la Direction générale de la santé (DGS) a élaboré un plan gouvernemental de lutte. Elle a chargé Santé publique France d’estimer l’impact potentiel d’un tel événement en France ainsi que l’efficacité des différentes stratégies de lutte. Comme d’autres pays européens, la France a renforcé la surveillance des oiseaux sauvages pour mieux comprendre la circulation des virus grippaux aviaires.
Le plan de lutte gouvernemental, développé par la DGS, prévoit plusieurs phases pour une mise en œuvre progressive des mesures de lutte. L’objectif est de ralentir la propagation de l’épidémie. Cela va permettre aux autorités de s’adapter et de limiter les perturbations dans les structures de soins.
La première mesure consiste à éliminer les réservoirs aviaires susceptibles de propager l’épidémie, notamment par l’abattage systématique des volailles dans les élevages touchés. Si le risque de pandémie devient imminent, des mesures plus strictes pourraient se prendre. On note par exemple des restrictions de déplacement, la fermeture des frontières ou l’arrêt des transports en commun, dès lors que l’on confirme des cas de transmission interhumaine.