Quel est le protocole homéopathique dans les angines aiguës ?

Ces angines sont des inflammations aiguës ou subaiguës de l’oropharynx, pouvant siéger sur les deux amygdales ou sur l’une d’entre elles seulement, déborder sur la luette, les piliers, le voile du palais et la paroi postérieure du pharynx. La thérapeutique est, dans la grande majorité des cas, efficace sur ces affections qui peuvent être la porte d’entrée d’infections à distance (rhumatisme articulaire aigu, néphrite, etc.). Toutefois, dans les angines à streptocoques du groupe A, si le praticien n’est pas sûr du potentiel de son malade, il est licite d’associer une antibiothérapie aux médicaments indiqués par les symptômes du malade.

Les angines érythémateuses (angines rouges)

Les angines érythémateuses, également connues sous le nom d’angines rouges, sont une forme courante d’angine causée par une infection bactérienne ou virale de la gorge. Dans cet article, nous allons discuter des symptômes, des causes et des options de traitement disponibles pour les personnes souffrant d’angines érythémateuses.

Belladonna :

  • Symptômes locaux :

La muqueuse de la gorge est rouge, sèche douloureuse à la déglutition. Parfois, une contraction spasmodique des muscles de la gorge donne notamment au malade l’impression d’une main qui lui serre le cou. Cette sensation s’aggrave en avalant et la douleur peut irradier vers les oreilles. Bien souvent, les ganglions cervicaux sont augmentés de volume et douloureux.

  • Symptômes généraux :

La température s’élève, oscille. Le malade a la tête congestionnée et transpire abondamment. On retrouve les modalités générales du médicament : aggravation par la lumière, le bruit, le toucher, l’air froid ; amélioration dans l’obscurité et au calme.

Posologie : Prendre en 5, 7, 9 CH, 5 granules toutes les 2 ou 3 heures. Espacer suivant amélioration.

Apis mellifica :

  • Symptômes locaux :

La muqueuse pharyngée et les amygdales sont œdémateuses, rose rouge. La luette pend comme une outre remplie d’eau. Les douleurs sont piquantes, brûlantes, améliorées en buvant froid ou en suçant de la glace.

  • Symptômes généraux :

La fièvre est élevée. La peau est alternativement sèche et recouverte de sueurs. Le malade n’a pas soif.

Posologie : Prendre en 9 CH, 5 granules toutes les heures. Apis a une action rapide, mais de courte durée. Espacer suivant amélioration.

Phytolacca decandra :

  • Symptômes locaux :

Le pharynx est rouge sombre, notamment sur les piliers du voile. Les amygdales sont enflées et la luette est parfois œdématiée, mais moins que dans Apis. La déglutition entraîne une douleur irradiant jusqu’aux oreilles. Il existe parfois des petits points blancs, confluant en fausses membranes, qui donnent une impression de corps étranger avec constant besoin d’avaler. Les ganglions cervicaux sont enflammés et hypertrophiés.

  • Symptômes généraux :

Ils sont plus discrets que ceux des médicaments précédents ; on peut rencontrer des sensations de courbatures ou de meurtrissures de tout le corps.

Posologie : Prendre en 5 ou 7 CH, 5 granules toutes les 2 ou 3 heures, parfois en alternance avec Belladonna.

Les angines pultacées et à fausses membranes (angines blanches)

Les angines pultacées et à fausses membranes, également connues sous le nom d’angines blanches, sont une forme courante d’angine causée par une infection bactérienne de la gorge. Dans cet article, nous allons discuter des symptômes, des causes et des options de traitement disponibles pour les personnes souffrant d’angines pultacées et à fausses membranes.

Quatre sels de mercure leur sont particulièrement homéopathiques :

Mercurius solubilis :

  • Symptômes locaux :

Le pharynx et les amygdales sont rouges, avec dysphagie irradiant aux oreilles ; présence de petits points blancs ou de fausses membranes épaisses. L’aspect de la langue est caractéristique : flasque, gonflée, elle garde sur ses bords latéraux l’empreinte des dentes. Elle se recouvre d’un enduit jaunâtre épais. L’haleine est fétide, la salive abondante et épaisse. Présence d’adénopathies cervicales.

  • Symptômes généraux :

La fièvre est élevée, en plateau. Le malade présente des frissons à fleur de peau et des sueurs profuses qui ne le soulagent pas. La soif est intense.

Posologie : Les basses dilutions (5 CH) ont tendance à favoriser la suppuration. Aussi prendra-t-on plus volontiers le médicament en 9 CH, 5 granules toutes les 2 à 3 heures, voire en 15 CH chez les malades sujets aux phlegmons.

L’alternance avec Belladonna couvre les modalités réactionnelles de plus de 80% des angines : la grande majorité des malades atteints d’angines présente en effet, simultanément ou alternativement, les symptômes identiques à ceux provoqués par ces 2 substances chez l’individu sain. Ceci avait été remarqué, dès 1849, par Rummel, un disciple de Hahnemann.

Mercurius biiodatus et protoiodatus :

  • Symptômes locaux :

Il s’agit d’angines érythémateuses ou pultacées latéralisées ou à prédominance unilatérale. Mercurius biiodatus s’utilise dans les atteintes préférentielles de l’amygdale gauche et Mercurius protoiodatus, dans celles de l’amygdale droite.

  • Symptômes généraux :

Ce sont les mêmes que ceux de Mercurius solubilis.

Posologie : Prendre matin et soir, une dose en 9 CH du sel choisi.

Mercurius cyanatus :

  • Symptômes locaux :

Le pharynx présente de fausses membranes grisâtres, adhérentes, difficiles à détacher, recouvrant des ulcérations saignantes. Les adénopathies cervicales sont douloureuses au toucher.

  • Symptômes généraux :

Il y a atteinte profonde de l’état général avec prostration.

Mercurius cyanatus était autrefois pour les homéopathes « le médicament » des angines diphtériques. Il peut être aujourd’hui encore un adjuvant efficace de la sérothérapie dans cette affection.

Posologie : Dans les angines graves à fausses membranes, non diphtériques, prendre un tube-dose matin et soir de Mercurius cyanatus. Dans la journée, alterner toutes les 2 heures, 5 granules de Belladonna 7 ou 9 CH, avec 5 granules de Mercurius solubilis ou de Mercurius corrosivus 9 CH, suivant les symptômes cliniques.

Les angines ulcéro-nécrotiques (présence d’une ou plusieurs ulcérations)

Les angines ulcéro-nécrotiques sont une forme rare mais grave d’angine caractérisée par la présence d’une ou plusieurs ulcérations dans la gorge. Dans cet article, nous allons discuter des symptômes, des causes et des options de traitement disponibles pour les personnes souffrant d’angines ulcéro-nécrotiques.

Mercurius corrosivus :

  • Symptômes locaux :

Ce médicament convient aux ulcérations de la gorge, d’extension rapide, qui brûlent comme des charbons ardents, sur une muqueuse gonflée, douloureuse, enflammée. La douleur s’aggrave par le plus léger attouchement. La déglutition est hyperalgique, même pour les liquides ; elle provoque des spasmes et de la constriction de la gorge. Les ganglions du cou sont hypertrophiés et hypersensibles.

  • Symptômes généraux :

Ce sont les mêmes que ceux de Mercurius solubilis.

Posologie : Prendre en 7 ou 9 CH, 5 granules 4 fois par jour.

Lachesis mutus :

  • Symptômes locaux :

Les amygdales se gonflent, de couleur rouge sombre, ulcérées, provoquant des sensations de constriction avec intolérance au moindre contact extérieur. La déglutition est plus difficile pour la salive et les liquides chauds que pour les solides ou les liquides froids.

  • Symptômes généraux :

L’état général est très touché, avec abattement, adynamie.

Posologie : Prendre en 9 ou 15 CH, 5 granules 2 fois par jour.

Kalium bichromicum :

  • Symptômes locaux :

Il s’agit ici d’ulcérations à bords réguliers, à l’emporte-pièce, avec exsudations visqueuses tenaces, jaunes ou jaune verdâtre. Elles siègent surtout sur les piliers du voile du palais ; sur la luette, elles entraînent un œdème localisé qui la fait pendre comme un petit sac rempli d’eau (Apis).

  • Symptômes généraux :

Ils sont généralement assez discrets.

Posologie : Prendre en 5 CH, 5 granules 2 à 4 fois par jour, suivant acuité du cas.

Ailanthus glandulosa :

  • Symptômes locaux :

La gorge est rouge sombre, présentant de petites taches purpuriques ou des ulcérations. La langue est par ailleurs sèche, parfois brune, la déglutition très douloureuse. Les adénopathies cervicales sont très importantes et très sensibles. L’haleine est fétide.

  • Symptômes généraux :

L’état général est très touché : adynamie, prostration, stupeur, avec face congestionnée et bouffie. Ce médicament trouve son indication dans les angines à monocytes ou dans certaines angines malignes en association, si besoin, aux traitements classiques.

Posologie : Prendre en 5 ou 7 CH, 5 granules toutes les 6 heures environ.

Dans quel cas donner Ailanthus glandulosa ?

L’Ailanthus glandulosa est particulièrement indiqué dans les cas suivants :

  1. Affections Fébriles : Ce remède est souvent recommandé pour les fièvres élevées, en particulier celles qui s’accompagnent de rougeurs au visage, de sensation de brûlure et de maux de tête intenses. Il est efficace dans le traitement de fièvres qui surviennent rapidement et qui peuvent être associées à des maladies infectieuses.
  2. Infections ORL et Respiratoires : Il est utilisé dans le traitement des angines, pharyngites, et autres infections des voies respiratoires supérieures, surtout lorsqu’elles s’accompagnent de douleurs lancinantes, de difficultés à avaler et d’un gonflement des ganglions lymphatiques.
  3. Éruptions Cutanées et Allergies : L’Ailanthus glandulosa est indiqué pour les éruptions cutanées, notamment celles qui ressemblent à la scarlatine, avec une peau rouge et des taches. Il est aussi utile dans les cas d’allergies cutanées où la peau est irritée et démange.
  4. État Général : Ce remède peut être utile en cas de faiblesse générale, d’épuisement et de malaise, surtout après une maladie infectieuse.

Arum triphyllum :

  • Symptômes locaux :

Le larynx est rouge vif. Les douleurs sont vives, à type de striction. La salive est également abondante. La langue peut se dépailler, se framboiser.

  • Symptômes généraux :

Ils sont sévères : la fièvre est très élevée. Le malade peut être prostré ou agité. Il arrache constamment de petites squames de ses lèvres, avec ses doigts ou avec ses dents et il arrive à se faire saigner. Il s’agit donc d’un médicament d’angines graves, souvent scarlatineuses. De nos jours, il sera essentiellement utilisé en plus d’un traitement antibiotique.

Posologie : Prendre en 5 ou 7 CH, 5 granules 4 fois par jour.

Dans quel cas utiliser le remède Arum triphyllum ?

Voici les principaux cas d’utilisation des granules d’Arum triphyllum :

  1. Affections ORL : Arum triphyllum est particulièrement indiqué pour les affections des voies respiratoires supérieures. Cela inclut les laryngites, pharyngites, et rhinites, notamment quand elles sont caractérisées par une sensation de brûlure et une inflammation importante de la gorge, du nez et des lèvres.
  2. Inflammation et Douleurs Buccales : Ce remède est souvent conseillé pour les douleurs et inflammations de la bouche et de la langue. Il est utile en cas d’aphtes, de langue rougie et boursouflée, et lorsque parler ou avaler devient douloureux.
  3. Modifications de la Voix : Arum triphyllum peut être recommandé en cas de modification de la voix, comme une raucité, surtout lorsqu’elle est liée à une surutilisation des cordes vocales (par exemple, chez les chanteurs ou les orateurs).
  4. Écoulement Nasal Irritant : Il est aussi utilisé pour traiter un écoulement nasal acide qui irrite la peau du nez et des lèvres, provoquant des rougeurs et des fissures.
  5. Comportement chez l’Enfant : Dans certains cas, Arum triphyllum est indiqué pour les enfants qui ont tendance à mettre leurs doigts dans la bouche et à s’irriter les lèvres et la bouche, souvent en période d’affections ORL.

Les angines phlegmoneuses

La thérapie homéopathique doit être précoce. Sinon, le traitement sera essentiellement antibiotique ou chirurgical.

Pyrogenium :

Ce biothérapique est un médicament à employer dans toutes les infections graves, avec atteinte de l’état général et dissociation du pouls et de la température. Les sécrétions présentent une odeur putride. Il n’est pas nécessaire – ou souhaitable – d’attendre ce stade clinique pour le prendre, car il est très fidèle pour prévenir ou stopper les processus suppuratifs. Il faut l’utiliser tout à fait au début avant que la collection soit formée ou, au contraire, lorsque la suppuration est en cours de drainage. Ce médicament doit être évité lorsque la collection est constituée, car il retarderait alors la maturation de l’abcès ou l’évacuation du pus.

Posologie : Prendre un tube-dose en 9 CH, en association avec :

Hepar sulfur :

C’est le médicament primordial de la suppuration aiguë. Sa posologie obéie à des règles très strictes, en fonction de ses différences d’action suivant les hauteurs de dilutions ; les dilutions hautes (15-30 CH) freinent ou résorbent la suppuration, les dilutions basses (4-5 CH) favorisent la suppuration et les dilutions moyennes (7-9 CH) seraient ambivalentes et agiraient dans un sens ou dans l’autre suivant le stade clinique de la suppuration.

Dans un phlegmon de l’amygdale au début, il est de pratique efficace d’utiliser la prescription dite « en échelle » :

  • Dès le début de l’infection, prendre un tube de Pyrogenium 9 CH et, 2 heures plus tard, un tube-dose d’Hepar sulfur 9 CH
  • 12 heures plus tard, prendre un tube-dose d’Hepar sulfur 12 CH, toujours précédé 2 heures avant d’un tube-dose de Pyrogenium 9 CH
  • 24 heures plus tard, un tube-dose d’Hepar sulfur 15 CH, précédé 2 heures avant d’un tube-dose de Pyrogenium 9 CH
  • 24 heures plus tard, un tube-dose d’Hepar sulfur 30 CH, toujours 2 heures après un tube-dose de Pyrogenium 9 CH

Dans tous les cas d’angines, il est utile de prendre en plus du traitement général, 4 à 5 fois par jour des gargarismes avec parties égales Phytolacca T.M. et Calendula T.M. à raison de 20 gouttes dans un demi-verre d’eau tiède. Ce traitement local a un remarquable pouvoir antalgique et antiseptique.

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