Listériose : Comprendre et prévenir cette infection alimentaire

La listériose est une infection bactérienne grave causée par Listeria monocytogenes. Cette pathologie, souvent liée à la consommation d’aliments contaminés, peut avoir des conséquences sévères, en particulier chez les personnes vulnérables telles que les femmes enceintes, les nouveau-nés, les personnes âgées et les individus immunodéprimés.

Quel est la bactérie responsable ?

Listeria monocytogenes et Listeria ivanovii sont des bactéries présentes dans l’environnement. La listériose est une maladie bactérienne touchant plusieurs espèces animales, causée principalement par L. monocytogenes, transmise essentiellement par l’alimentation. Cette maladie peut se manifester sous forme septicémique, nerveuse ou génitale chez différentes espèces.

Listeria monocytogenes, un bacille Gram positif, a été nommée d’après Joseph Lister. C’est la seule espèce pathogène pour l’homme au sein du genre Listeria. Cette bactérie est petite, non sporulée, aéro-anaérobie facultative, ubiquitaire et mobile à 20 °C. Environ 1 à 10 % des humains en sont porteurs sains dans leur intestin.

Découverte en 1926, L. monocytogenes a été liée à la contamination alimentaire dès 1953. Elle survit plusieurs mois dans des milieux extérieurs tels que le sol et les débris végétaux, mais la pasteurisation et des pH inférieurs à 4 la détruisent.

L. monocytogenes résiste à la plupart des désinfectants usuels. Cependant, leur mobilité et leur viabilité s’avèrent réduites à basse température. On trouve cette bactérie dans au moins 37 espèces de mammifères et 17 espèces d’oiseaux. Elle peut se développer à des températures proches de 0 °C, ce qui pose un problème pour les aliments réfrigérés.

La bactérie peut survivre dans les aliments congelés et recommencer à se développer lors de la décongélation. Elle résiste à la dégradation lysosomiale et utilise le cytosquelette d’actine pour se propager entre les cellules. Deux protéines de surface, InIA et InIB, permettent à L. monocytogenes de traverser des barrières biologiques comme le placenta et la barrière hémato-encéphalique.

Listeria ivanovii est pathogène pour les animaux et rarement pour l’homme. Les réservoirs de L. monocytogenes incluent les ensilages mal conservés et le tube digestif des animaux malades ou porteurs asymptomatiques. Elle résiste aux environnements salés et se développe à des températures de réfrigération, mais est détruite par une cuisson appropriée.

À quoi ressemble l’infection chez l’animal ?

Listeria infecte principalement les ruminants domestiques, mais aussi d’autres mammifères, oiseaux et poissons, souvent comme porteurs asymptomatiques. La listériose est une infection bactérienne à répartition mondiale, observée en France chez les petits ruminants. Elle se transmet par ingestion de végétaux et d’ensilage contaminés. Les Listeria résistent plusieurs mois dans l’environnement, contaminant durablement le milieu extérieur.

Les symptômes incluent des avortements, troubles nerveux, déséquilibre, troubles de la marche et infections généralisées. Les formes locales peuvent inclure diarrhée, mammite, conjonctivite et troubles respiratoires. De nombreux mammifères comme les ruminants, rongeurs, lagomorphes, équidés, suidés et carnivores sont sensibles à la listériose. Les oiseaux tels que poulets, dindes, canards, canaris et oies peuvent également être infectés.

Le réservoir de Listeria comprend les animaux sensibles, l’homme, les produits d’origine animale (lait, œufs, viandes) et l’environnement (sol, eau, végétaux). Les déjections des porteurs contaminent souvent indirectement les oiseaux et autres animaux par l’environnement souillé. Chez les oiseaux, des affections intercurrentes telles que la salmonellose et la coccidiose sont souvent associées à la maladie, qui affecte plus sévèrement les jeunes. Les symptômes incluent anorexie, cyanose des muqueuses, diarrhée et parfois des troubles nerveux. La mortalité peut atteindre 40 %.

Chez les ruminants, la listériose se présente sous trois formes : septicémique (mort rapide des jeunes), génitale (avortements et métrite) et nerveuse (signes oculaires et généraux). Les lésions nerveuses sont localisées dans le tronc cérébral.

Chez les rongeurs et lagomorphes, la forme aiguë méningoencéphalitique touche les jeunes, causant une mort rapide. Chez les autres animaux (équidés, suidés, canidés, félidés), la listériose est rare. Elle se manifeste par des formes septicémiques, méningoencéphalitiques ou abortives. Les signes cliniques sont rares chez les oiseaux, lapins, lièvres, porcs, chiens et chats.

Comment s’effectue la contamination ?

La listériose se transmet principalement par ingestion d’aliments contaminés (fromages, laitages, charcuteries…). Exceptionnellement, elle se transmet par contact cutané avec des produits d’avortement ou de mise-bas. En France, on recense 250 à 300 cas par an. La listériose ne présente pas de risque particulier pour une personne en bonne santé, sauf pour les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées.

Les activités professionnelles à risque incluent les vétérinaires, éleveurs et personnel de laboratoire en contact avec des produits d’avortement contaminés. Le respect des bonnes pratiques professionnelles est essentiel pour prévenir la transmission.

Les sources de Listeria incluent le milieu extérieur (sol, eau, végétaux), les animaux (arthropodes porteurs de Listeria) et l’alimentation (produits d’origine animale comme la viande, le lait, les œufs, et les fromages). Les humains peuvent être porteurs sains ou chroniques.

Les modes de transmission sont variés. La transmission directe se fait principalement par voie hématogène (listériose congénitale) et peut se produire de la mère au fœtus par voie digestive ou respiratoire. Une transmission par contact, bien que rare, est possible.

La transmission indirecte se fait par des vecteurs inanimés comme les produits d’origine animale ou les surfaces contaminées. La contamination par voie digestive est à l’origine de cas sporadiques ou épidémiques. Une transmission par voie respiratoire est rare, mais possible dans des environnements confinés comme les bergeries.

Listeria monocytogenes peut survivre longtemps dans l’environnement et les aliments. Les mesures de prévention incluent une hygiène rigoureuse, particulièrement dans l’agroalimentaire, avec l’application du protocole HACCP.

Pendant la grossesse, la transmission au fœtus peut se faire via le placenta ou par contact avec les voies génitales pendant l’accouchement. L’hygiène stricte est essentielle pour prévenir la listériose.

Comment se manifeste la listériose chez l’Homme ?

La listériose est souvent asymptomatique. Parfois, elle provoque fièvre et fatigue. Très rarement, elle cause des lésions cutanées. Chez les femmes enceintes, il existe un risque d’atteinte du fœtus, pouvant entraîner avortement, naissance prématurée ou infection grave du nouveau-né. Pour les personnes immunodéprimées, la listériose peut être grave, affectant le système nerveux.

Chez la femme enceinte, la maladie évolue insidieusement avec un syndrome fébrile pseudogrippal. Les conséquences pour le fœtus sont graves si la maladie est contractée tôt durant la grossesse : avortement, accouchement prématuré, septicémie néonatale ou méningite.

Chez l’adulte et l’enfant, l’infection se manifeste par fièvre, céphalées et douleurs diffuses. Une forme méningoencéphalitique, associée à des troubles nerveux, touche souvent les personnes de plus de 50 ans et les immunodéprimés. La mortalité, moins élevée, est surtout liée à des pathologies intercurrentes comme le SIDA. Des cas d’endocardites, arthrites et péritonites sont possibles. Listeria monocytogenes est une bactérie opportuniste, touchant préférentiellement les sujets immunodéprimés : personnes âgées, femmes enceintes, nouveau-nés et patients immunodéprimés.

Chez une personne âgée ou immunodéprimée, la listériose peut entraîner vomissements, diarrhée, constipation, maux de tête, fièvre, méningite ou septicémie. Une hospitalisation est nécessaire dans plus de 90 % des cas, avec un taux de mortalité de 25 à 30 %.

En cas de listériose invasive, les symptômes varient selon la zone atteinte : maux de tête et raideur de la nuque en cas de méningite, confusion mentale et perte d’équilibre. Le taux de létalité est de 20 à 30 %. Le taux d’hospitalisation dépasse 97 %. Si la maladie est diagnostiquée à temps, un traitement antibiotique est possible, à adapter aux spécificités de chaque patient.

Quels sont les moyens de diagnostic ?

La période d’incubation de la listériose peut durer de 2 à 70 jours après l’ingestion de l’aliment contaminé, compliquant ainsi la recherche rétrospective des aliments en cause lors d’un épisode clinique.

Les infections isolées ou groupées dans le temps peuvent former une épidémie de listériose. En France, les autorités mettent en place un dispositif de surveillance pour identifier les aliments responsables. Ce système a permis de montrer la responsabilité des charcuteries industrielles (rillettes et langue de porc en gelée) et de certains fromages dans les dernières épidémies.

Sur l’animal

Le diagnostic clinique de la listériose repose sur plusieurs éléments :

  1. Éléments épidémiologiques : C’est une maladie sporadique à enzootique chez les ruminants qui peut devenir épizootique chez les volailles et les rongeurs. Chez les ruminants, elle est souvent associée à la consommation d’ensilage mal conservé.
  2. Signes cliniques non pathognomoniques : En cas d’avortements répétés chez les ruminants et après avoir écarté les infections brucelliques et chlamydiennes, il faut considérer la listériose.
  3. Éléments nécropsiques : Ces éléments révèlent des foyers de nécrose dans les formes septicémiques et abortives, ainsi que des microabcès dans les formes nerveuses.

Il faut réaliser plusieurs prélèvements. Sur l’animal vivant :

  • Prise de sang
  • Recueil du placenta et de l’avorton
  • Matières fécales (forme septicémique)
  • Ponction de liquide cérébrospinal (forme nerveuse)

Sur l’animal mort :

  • Prélèvement du cerveau et de la moelle épinière (forme nerveuse)
  • Prélèvement de sang, de la rate, du foie et du cœur (forme septicémique)

Dans le milieu extérieur, on prélève des échantillons de sol, de fumier et d’ensilage. Le diagnostic bactériologique se fait par examen direct si le prélèvement est riche ou par culture et enrichissement du milieu de culture. Après 1 à 2 jours de culture, on peut identifier et sérotyper les Listeria. Le diagnostic sérologique n’est pas satisfaisant. Des inoculations expérimentales peuvent être réalisées par voie conjonctivale chez les lapins, par voie intra-péritonéale chez les souris, ou sur des œufs embryonnés de poulets.

Chez l’Homme

L’infection par Listeria monocytogenes est identifiée dans le sang, le liquide céphalo-rachidien ou d’autres prélèvements par les laboratoires de bactériologie. Le laboratoire fournit des indications utiles pour la thérapie. La sérologie a un emploi limité.

Des méthodes de typage moléculaire précises sont utilisées, ciblant les protéines et l’ADN. Le typage protéique se fait par électrophorèse d’isoenzyme (Multilocus Enzyme Analysis), mesurant la variation de mobilité électrophorétique d’enzymes. Cette méthode identifie deux groupes de L. monocytogenes : 1/2 b et 4 b, ainsi que 1/2a et 1/2c.

Le typage ADN utilise l’électrophorèse classique après l’action d’enzymes de restriction (EcoRI). Les professionnels diagnostiquent les infections listériennes en cultivant le sang ou le liquide céphalorachidien. En cas de suspicion de L. monocytogenes, il est essentiel d’avertir le laboratoire, car ce microorganisme peut être confondu avec les germes diphtéroïdes.

Dans toutes les listérioses, le pic d’agglutinines IgG se produit 2 à 4 semaines après le début de l’infection. Les médecins prélèvent un échantillon de sang ou réalisent une ponction lombaire pour obtenir du liquide céphalorachidien. Les échantillons sont mis en culture pour confirmer la présence de la bactérie.

Le diagnostic repose sur la détection de la bactérie dans un prélèvement de sang (hémoculture), de liquide céphalo-rachidien ou d’un autre site stérile. Le placenta peut montrer des foyers infectieux macroscopiques, et sa culture permet d’isoler la bactérie. Pour les nourrissons, l’analyse du méconium peut également isoler L. monocytogenes.

En cas de suspicion d’aliments contaminés, il faut entreprendre des analyses bactériologiques pour détecter la contamination. Le diagnostic repose sur l’isolement de la bactérie à partir de sites normalement stériles, tels que le sang, le liquide céphalo-rachidien, un prélèvement vaginal, le placenta ou le liquide gastrique chez un nouveau-né, voire du liquide articulaire ou pleural. Les tests sérologiques ne sont pas fiables et ne doivent pas être utilisés.

Comment traiter cette maladie ?

En élevage aviaire, les éleveurs utilisent généralement les antibiotiques cyclines. En cas de formes plus sévères, les vétérinaires prescrivent des associations bêta-lactames-aminosides à des doses supérieures aux doses habituelles, notamment en raison de la présence du germe intracellulaire.

Chez les ovins, les traitements courants incluent la tétracycline, l’ampicilline et la gentamicine, associées à un corticostéroïde et de la vitamine B pour favoriser la protection des cellules nerveuses. La guérison est possible mais peut être incomplète en raison des lésions du système nerveux, pouvant entraîner des complications telles que la cécité permanente ou la myélite.

Pour les patients peu symptomatiques et non immunodéprimés, l’antibiothérapie n’est pas systématique. Les médecins privilégient l’amoxicilline ou l’ampicilline chez les femmes enceintes, parfois en association avec un aminoside ou le co-trimoxazole. Chez les personnes non enceintes mais présentant un risque d’atteinte neuro-méningée, les médecins préfèrent une bithérapie. Il n’existe pas de vaccination efficace contre la listériose.

La sensibilité des Listeria aux antibiotiques a peu évolué depuis plusieurs décennies. L’ampicilline et l’amoxicilline restent efficaces, surtout lorsqu’associées aux aminosides, avec une forte action bactéricide. Les tétracyclines sont également actives, et les quinolones ont démontré leur efficacité, tout comme l’association sulfamide-triméthoprime.

Le traitement de la listériose repose principalement sur l’utilisation d’antibiotiques, en particulier la pénicilline, la streptomycine et les sulfamides. Cependant, les résultats restent variables et dépendent largement de l’état du système immunitaire du patient. Une prise en charge précoce est essentielle pour une efficacité optimale du traitement.

En traitement de la méningite listérienne, les médecins préfèrent administrer de l’ampicilline par voie intraveineuse, souvent en association avec la gentamicine pour une synergie accrue. Les céphalosporines ne reçoivent pas de recommandation dans ce cas. Pour l’endocardite et la bactériémie primitive listérienne, le traitement associe l’ampicilline et la gentamicine pendant une durée prolongée après la résolution des symptômes. Les infections oculoglandulaires et dermatologiques répondent bien à l’érythromycine ou à l’association triméthoprime/sulfaméthoxazole, administrées selon le cas.

Comment prévenir la transmission ?

La santé animale n’est généralement pas affectée par la listériose. Actuellement, il n’existe pas de tableau de maladie professionnelle pour la listériose. On classe Listeria monocytogenes et L. ivanovii en groupe de danger 2 selon le code du travail.

En ce qui concerne les animaux, la prophylaxie est principalement d’ordre sanitaire, la vaccination étant peu intéressante et la chimiothérapie à base de tétracyclines étant privilégiée lors d’enzootie.

Il est important de :

  • dépister et d’isoler les animaux malades,
  • de traiter ou d’éliminer les animaux affectés,
  • de détruire les cadavres, avortons et placentas,
  • de nettoyer et désinfecter les locaux,
  • de réaliser un contrôle bactériologique et chimique de l’ensilage,
  • et de limiter les facteurs de stress et autres affections intercurrentes qui pourraient favoriser l’apparition et le développement de la listériose.

Pour les humains, on recommande une hygiène rigoureuse après la manipulation de viande crue, la pasteurisation et la cuisson étant des moyens efficaces de détruire la bactérie. On conseille de laver soigneusement les aliments de retirer la croûte des fromages (notamment ceux au lait cru).

Cependant, des recherches révèlent que la croûte de fromage au lait cru peut abriter un microbiote natif diversifié qui régule la prolifération de Listeria monocytogenes, offrant ainsi une sécurité alimentaire. Pour les femmes enceintes, on recommande d’éviter la manipulation d’animaux à risque et de suivre des recommandations alimentaires spécifiques pour prévenir la listériose.

La déclaration obligatoire de la maladie est en vigueur en France, en Belgique et au Canada. La listériose peut également être une toxi-infection alimentaire collective, survenant après la consommation de produits contaminés. Les personnes les plus à risque sont les personnes âgées, les femmes enceintes, les nouveau-nés, les personnes immunodéprimées et celles souffrant de certaines maladies.

Quelques données épidémiologiques…

La listériose est une maladie répandue dans le monde entier, mais elle semble plus fréquente dans les pays industrialisés, peut-être en raison d’une meilleure détection ou de différences dans les habitudes alimentaires. Les cas les plus nombreux sont signalés en Europe, aux États-Unis et au Canada.

En Europe, on a recensé un peu plus de 1 500 cas en 2007, avec une mortalité d’environ 20 %. En 2011, on signale 1 470 cas, avec une mortalité de 12,7 %. Ce bilan s’est alourdi par la suite, avec 1 763 cas en 2013, entraînant 64 décès en France. La listériose est moins courante que d’autres infections alimentaires telles que la campylobactériose, la salmonellose et la yersiniose. Chaque année, les autorités déclarent environ 400 à 500 cas de listériose en France métropolitaine. Bien que rares et de petite taille aujourd’hui, on a associé les épidémies à des produits laitiers, des produits de viande, du poisson transformé, des légumes frais et surgelés.

Les personnes les plus à risque sont les personnes âgées, immunodéprimées, les femmes enceintes et les nourrissons. Ces dernières années, on a observé une augmentation des cas de septicémie, tandis que le nombre de cas materno-néonataux est demeuré stable. Après des épidémies dans les années 1990, les filières agroalimentaires ont mis en place une surveillance stricte, ce qui a entraîné une baisse de l’incidence de la maladie. Cependant, on a remarqué une résurgence à partir de 2006, bien que l’incidence se soit stabilisée depuis 2008. En France, on recense environ 350 à 400 cas chaque année, ce qui en fait la deuxième cause de décès d’origine alimentaire.

Contrairement à d’autres infections alimentaires, la majorité des cas de listériose sont isolés et ne peuvent souvent pas être attribués à une source alimentaire commune. La maladie évolue généralement sous forme de cas sporadiques, de cas groupés ou de petites épidémies, favorisées par la large distribution des produits alimentaires.

En France, on diagnostique environ 300 à 400 cas de listériose chaque année, ce qui correspond à une incidence annuelle de 5 à 6 cas par million d’habitants, selon Santé Publique France.

Actions des autorités de santé

La surveillance de la listériose est un processus complexe impliquant plusieurs organismes et agences gouvernementales. En France, la Direction générale de l’alimentation (DGA) et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sont responsables de surveiller la production, la transformation et la distribution des aliments. Chaque année, la DGA prélève plus de 60 000 échantillons. La DGCCRF veille à ce que les professionnels respectent les normes françaises et européennes. Pour cela, ils mettent en place des procédures d’autocontrôle.

Si l’on détecte une contamination dépassant les seuils établis ou même la simple présence de la bactérie, on retire alors les produits alimentaires concernés de la chaine de production ou de la vente. Ensuite, on transmet les données cliniques et microbiologiques à l’Institut de veille sanitaire (InVS), qui supervise les aspects cliniques et épidémiologiques de la maladie.

On envoie les souches de Listeria au Centre national de référence (CNR) des Listeria, situé à l’Institut Pasteur. Ce centre effectue un typage moléculaire pour détecter d’éventuels cas groupés ou une source alimentaire commune. En cas de détection de cas groupés, une Cellule interministérielle listeria peut être activée pour prendre des mesures complémentaires, telles que des rappels de produits ou des contrôles supplémentaires.

Au niveau européen, l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) et l’European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) coordonnent les actions de surveillance.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) joue également un rôle crucial. En tant que laboratoire national de référence, elle définit des méthodes d’analyse standardisées pour tous les laboratoires officiels de contrôle. De plus, elle contribue à la surveillance de la bactérie. Elle réalise également des évaluations de risques et propose des recommandations aux professionnels et aux autorités publiques.

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