Plantes toxiques : Un guide complet pour éviter les dangers de votre jardin

Les plantes toxiques suscitent des inquiétudes légitimes chez les jardiniers, les parents et les amoureux de la nature. Bien que les plantes embellissent notre environnement, certaines peuvent menacer la santé humaine et animale. Cet article aborde les plantes à risque les plus courantes, les symptômes d’intoxication à surveiller et les mesures préventives pour protéger votre famille et vos animaux de compagnie. Que vous soyez jardinier passionné ou simplement curieux des plantes, connaître ces risques et prendre des précautions s’avère essentiel pour une expérience sécuritaire de la nature. Plongeons dans le monde des plantes toxiques et découvrons comment les identifier et les gérer de manière responsable.

Comprendre les intoxications

En France, les intoxications dues aux plantes posent un défi significatif pour la santé publique. La riche biodiversité du pays englobe de nombreuses plantes aux propriétés toxiques. Celles-ci peuvent nuire à la santé humaine et animale. Face à cette problématique, les centres antipoison interviennent de manière cruciale. Ils gèrent les cas d’intoxications et sensibilisent le public. Leur but est de réduire les risques d’expositions accidentelles.

Centres anti-poison

Les centres antipoison sont des services médicaux présents dans huit centres hospitaliers universitaires en France, spécialisés en toxicologie médicale.

Les centres antipoison en France assurent deux missions clés. Premièrement, ils prennent en charge les cas d’intoxication via une unité de télémédecine disponible jour et nuit. Deuxièmement, ils contribuent activement à la vigilance sanitaire, se focalisant sur la toxicovigilance dans leurs territoires.

Des équipes composées de médecins, pharmaciens et infirmiers travaillent dans ces centres. Elles informent les professionnels de santé et le public sur les dangers liés aux produits médicamenteux, industriels ou naturels. Ces équipes diagnostiquent les intoxications par téléphone, proposent des prises en charge adaptées et offrent des conseils pour le traitement.

L’Association « Centres antipoison de France » se consacre à la promotion des activités de ces centres. Elle encourage les échanges et la collaboration entre ses membres et soutient le domaine de la toxicologie.

La toxicovigilance vise à surveiller les effets toxiques, qu’ils soient aigus ou chroniques, causés par des substances naturelles ou synthétiques. Ces substances peuvent être présentes sur le marché ou dans l’environnement.

En 2006, les centres antipoison ont joué un rôle crucial, enregistrant près de 200 000 cas d’intoxication en FranceLa majorité de ces cas étaient accidentels, impliquant des produits pharmaceutiques ou domestiques. Cependant, un pourcentage significatif était d’origine volontaire, lié à des conduites suicidaires. Certains cas ont malheureusement conduit au décès, principalement chez des adultes âgés de 30 à 59 ans.

Outre les centres antipoison pour les humains, il existe également des centres antipoison pour les animaux en France. D’autres pays, tels que la Belgique, le Luxembourg et la Suisse, disposent également de leurs propres centres antipoison.

Phytoliste

Les centres antipoison français ont noué des partenariats locaux avec mycologues et botanistes. Ces collaborations visent à identifier rapidement champignons et plantes. Les délais d’identification varient. Ces centres se fondent sur les toxidromes observés pour la prise en charge médicale.

Pour faciliter l’identification rapide, les centres antipoison ont créé deux réseaux : la mycoliste pour les champignons et les phytolistes pour les plantes. Lancées en juin 2014 et janvier 2017 respectivement, ces listes diffusent des informations par courrier électronique sécurisé. Les professionnels identifient champignons et plantes grâce à des photographies, au contexte de cueillette et à des descriptions de cas. Lors de l’analyse des cas, ils considèrent plusieurs facteurs, dont le sexe, l’âge des patients, les circonstances, la gravité, ainsi que le genre et l’espèce des champignons et des plantes.

Les données indiquent que sur 8 870 patients ayant ingéré des plantes, les phytolistes ont été consultées dans 8,0 % des cas. L’âge moyen des patients était de 8 ans. La répartition est presque égale entre hommes (51,4 %) et femmes (48,6 %). La majorité des intoxications étaient accidentelles (95,8 %). La gravité était modérée dans 1,8 % des cas, faible dans 24,4 % et nulle dans 73,8 % des cas.

Les CAPTV jouent un rôle essentiel dans la gestion de divers cas d’intoxication, couvrant un large éventail de substances toxiques. Le partage d’informations permet de solliciter l’expertise d’autres centres ou d’experts extérieurs bénévoles inscrits sur les listes dédiées. Les CAPTV ont pour principales missions la réponse toxicologique urgente (RTU) et la toxicovigilance.

Statistiques des cas d’intoxications

ocale peut être fatale. Les plantes se défendent avec des substances toxiques, et comme le soulignait Paracelse, « la dose fait le poison« . Les centres antipoison reçoivent plus de 250 appels par jour, dont 4 à 5 % concernent les plantes. Toutefois, les données épidémiologiques spécifiques sont rares.

Entre 2017 et 2018, Phytoliste a traité 1265 cas d’intoxication, majoritairement en été et automne. Le réseau répondait sous 2 à 15 minutes via l’analyse de photos. Les enfants de 0 à 4 ans montrent une vulnérabilité particulière. Chez les animaux, le fourrage contaminé est souvent en cause. Les données sur les intoxications animales domestiques, comme chez les chats, restent limitées.

Dans les intoxications, 7 % risquent d’être mortelles, 39 % restent asymptomatiques, 23 % sont graves, et 31 % causent des troubles digestifs légers. Les cas mortels, bien que rares, surviennent avec l’ingestion de petites quantités. En 2017-2018, Phytoliste a relevé des symptômes, principalement digestifs, dans 59 % des cas. Les ingestions accidentelles résultent souvent de confusions avec des plantes comestibles, ou parfois de manières volontaires (tentatives de suicide, utilisation de plantes psychotropes). Les erreurs en phytothérapie sont fréquentes, dues à une méconnaissance botanique ou à l’ignorance des risques.

Pour protéger la santé publique, un arrêté de 2020 oblige les vendeurs de plantes d’ornement à informer les acheteurs sur les risques potentiels. Un site web dédié sensibilise le public aux dangers et offre des conseils de prévention. L’Anses a également publié des fiches sur les plantes toxiques. Cela vise à contribuer au plan national santé environnement pour mieux éduquer sur les plantes affectant la santé humaine.

Circonstances des accidents

Les intoxications par les plantes en France montrent des tendances saisonnières, avec une hausse entre juillet et octobre, coïncidant avec la période de fructification des plantes. Les données du CAP de Lille de 2007 indiquent également des pics d’intoxications le samedi, jour où les enfants sont à la maison et les adultes souvent en week-end. Ces incidents se produisent principalement à domicile.

Les enfants, surtout ceux de moins de 4 ans, sont les plus à risque. Ils ont tendance à explorer leur environnement en portant à la bouche des objets accessibles, comme les plantes d’intérieur. Avec l’âge, les explorations extérieures augmentent, attirant l’attention sur des éléments comme les baies colorées. En 2007, 65% des 6 572 appels aux CAP concernaient des enfants de moins de 4 ans. Chez les enfants de 0 à 12 ans, les baies sont la cause principale des intoxications. En revanche, chez les adolescents (13-18 ans), les cas d’intoxication par les plantes sont beaucoup moins fréquents.

Chez les adultes, les intoxications accidentelles sont souvent dues à la confusion entre plantes toxiques et comestibles, parfois avec des conséquences graves selon la plante et la quantité ingérée. L’usage de plantes sauvages dans l’alimentation augmente le risque de telles confusions. Les intoxications volontaires chez l’adulte visent généralement un objectif suicidaire, bien que cela reste rare.

Les réactions cutanées suite au contact avec des plantes toxiques varient : urticaire, irritation, granulome, phototoxicité, ou dermatite allergique. Ces incidents surviennent souvent lors du jardinage ou de l’entretien des plantes d’intérieur, touchant principalement les professionnels du monde végétal.

Qu’est ce qu’une plante toxique ?

Les plantes toxiques renferment des substances nuisibles pour les humains et les animaux, surtout les herbivores. Ces substances, localisées dans certaines parties des plantes, peuvent nuire à l’organisme lorsqu’elles sont ingérées ou entrent en contact, selon la dose. La toxicité des plantes ne dépend pas de leur origine exotique. Les plantes d’ornement courantes dans nos foyers provoquent souvent des intoxications. La curiosité naturelle des enfants les expose particulièrement à ces plantes. À faibles doses, certaines plantes toxiques servent pour leurs effets psychotropes, médicinaux ou stimulants.

Les plantes produisent des substances toxiques pour se défendre contre d’autres organismes, assurant ainsi leur survie.

Parmi les 300 000 espèces de plantes répertoriées mondialement, environ 10 000 sont toxiques, soit 4 % de l’ensemble. En Europe, environ 4 % des 12 000 espèces végétales peuvent causer des problèmes de santé, mais seulement 0,4 % sont vraiment dangereuses.

En France métropolitaine, parmi plus de 6 000 espèces végétales, environ 300 présentent une toxicité variable, dont une vingtaine potentiellement mortelles. Les cas d’intoxication par des plantes restent rares mais touchent principalement les jeunes enfants, avec peu ou pas de décès signalés.

La toxicité des plantes dépend de facteurs tels que la distribution des substances toxiques, le stade de développement, la saison, l’altitude, la génétique et la fertilisation.

Les substances toxiques principales dans les plantes comprennent les hétérosides, les tanins, les alcaloïdes, les protides, les poisons minéraux, les œstrogènes, les facteurs anti-vitaminiques et les substances photosensibilisantes.

Quelles sont les molécules responsables de la toxicité des plantes ?

Les plantes, remarquables par leur diversité, produisent une multitude de substances bioactives essentielles à leur survie. Elles élaborent ces molécules, souvent qualifiées de « toxiques », pour se défendre contre les prédateurs, résister aux maladies et s’adapter aux conditions environnementales difficiles. Elles peuvent varier de simples irritants à des composés potentiellement mortels pour les humains et les animaux.

Les alcaloïdes

Les alcaloïdes, composés azotés d’origine naturelle, proviennent principalement des plantes et se forment à partir d’acides aminés. Leurs structures variées et leur origine végétale les rendent précieux en pharmacologie, avec des applications diverses, notamment sur le système nerveux, soit à des fins thérapeutiques, soit comme agents toxiques.

On classe les alcaloïdes selon leur structure chimique en plusieurs catégories, comme les alcaloïdes diterpéniques (exemple : l’aconitine de l’aconit), les tropaniques (présents dans des plantes telles que la belladone), les alcaloïdes à noyau tropolone (comme la colchicine du colchique) et d’autres types incluant les alcaloïdes quinolizidiniques, pipéridiniques et stéroïdiques.

Ces molécules, souvent basiques, réagissent avec certains réactifs pour produire des réactions spécifiques, comme la précipitation ou la coloration. Leur activité pharmacologique puissante à faible dose est notable. Bien que souvent liés à une toxicité aiguë, ils font partie de l’industrie pharmaceutique depuis le XIXe siècle, marquant ainsi le début des médicaments chimiques.

Le nom des alcaloïdes se termine généralement par « -ine » (nicotine, caféine, morphine, etc.). Dérivés principalement des acides aminés, ils se trouvent sous forme de mélanges complexes dans les plantes, champignons et certains animaux. Certains, comme la strychnine ou l’aconitine, sont extrêmement toxiques à l’état pur, alors que d’autres, à doses contrôlées, servent en médecine pour leurs propriétés analgésiques, sédatives, antipaludiques ou anticancéreuses.

Le terme « alcaloïde« , dérivé du mot « alcali« , signale leur nature basique. Utilisé pour la première fois au début du XIXe siècle, il marque une étape clé dans le développement de la chimie organique et de la pharmacologie. À ce jour, plus de 8 000 alcaloïdes ont été identifiés, enrichissant constamment la science des substances naturelles.

Les hétérosides

Les hétérosides, ou glycosides, sont des composés organiques composés d’une partie sucrée, le glycone, et d’une partie non-sucre, l’aglycone ou génine. Leur toxicité et mode d’action dépendent de l’aglycone.

Les cyanogènes, un type d’hétéroside, libèrent de l’acide cyanhydrique (HCN), très toxique, lors de l’hydrolyse. On les trouve dans des plantes comme les Rosaceae (buisson ardent, cotonéaster, laurier cerise, etc.). Ces substances provoquent des intoxications graves quand on mâche ou endommage des parties de plantes qui les contiennent, libérant l’HCN.

Les hétérosides cardiotoniques, comme la digitaline, l’oléandrine et la convallatoxine, possèdent une génine stéroïdique agissant sur le muscle cardiaque. Ils renforcent la contraction cardiaque, modifient le rythme cardiaque et peuvent réduire la résistance artérielle. Utilisés médicalement contre certaines formes d’insuffisance cardiaque, ils présentent un risque d’intoxication, causant des troubles digestifs, de la somnolence, des troubles visuels et des irrégularités cardiaques.

Les saponosides, un autre groupe d’hétérosides, ont des propriétés tensioactives et produisent une mousse dans l’eau. Présents dans des plantes comme le chèvrefeuille ou la douce-amère, leur toxicité varie, mais à haute dose, ils peuvent provoquer des irritations, des troubles digestifs ou neurologiques, voire une hémolyse.

En résumé, les hétérosides sont des composés naturels au potentiel toxique important, dont l’impact sur la santé humaine et animale dépend grandement du type d’aglycone dans leur structure moléculaire.

Les terpènes

Les composés terpéniques, présents dans de nombreuses plantes comme les conifères, sont des hydrocarbures naturels aux structures variées. Leur toxicité peut être notable. Ils se forment à partir d’unités isopréniques, suivant la règle de l’isoprène, et se classent selon le nombre de ces unités.

Les diterpènes (C20), que l’on trouve dans le croton et l’if, ont une structure complexe et variable. Ils peuvent provoquer des troubles digestifs, neurologiques et surtout cardiovasculaires, y compris l’hypotension et des arythmies ventriculaires potentiellement mortelles. Les triterpènes (C30), présents dans la bryone, possèdent une structure fortement unifiée. Les cucurbitacines, un type de triterpène, sont particulièrement toxiques.

Les terpènes jouent un rôle dans la composition de la résine et de l’essence de térébenthine. Ils possèdent des propriétés odoriférantes et interagissent avec la lumière, contribuant aux caractéristiques des plantes comme le géranium. Néanmoins, leur potentiel toxique est important. Des terpènes comme les lactones sesquiterpéniques agissent comme antagonistes du GABA, entraînant des réactions allergiques et des irritations cutanées.

Le risque d’allergie est notable chez les professionnels exposés à des plantes riches en terpènes, comme les chrysanthèmes, les marguerites ou les artichauts. Les allergies peuvent se manifester sous forme de dermatites, stomatites ou asthme.

En conclusion, les terpènes, essentiels dans divers processus biologiques et ayant de multiples utilisations, présentent une toxicité potentielle significative, notamment en termes d’allergies et de réactions cutanées. Il est donc crucial de prendre en compte ce risque lors de leur manipulation et de leur étude.

Les Polyines

Les polyines, composés organiques, se caractérisent par une ou plusieurs triples liaisons dans leur chaîne carbonée. Ils émergent du métabolisme des acides gras et servent de défense contre les prédateurs pour les plantes. Leur toxicité pour les humains et les animaux est cependant marquée.

La cicutoxine, polyine de la ciguë vireuse, agit comme un puissant inhibiteur des récepteurs GABA-A, causant des crises tétaniques et des convulsions. L’œnanthotoxine, trouvée dans l’œnanthe safranée, est également toxique, pouvant mener à des convulsions, un coma, voire la mort.

Les polyines, souvent de structure linéaire, affichent une rigidité utile pour des applications en nanotechnologie moléculaire. On les trouve aussi dans l’espace, comme dans les nuages moléculaires sous forme de grands anions.

Les plus longs polyynes synthétiques, fabriqués en laboratoire, comprennent une chaîne de 44 atomes avec 22 liaisons acétyléniques. Le carbyne, polyyne hypothétique de longueur infinie, est envisagé comme un allotrope du carbone aux propriétés mécaniques remarquables.

Les polyines naturelles, utiles en recherche et industrie pour leurs propriétés médicinales, demandent une manipulation prudente en raison de leur toxicité élevée. L’ingestion accidentelle peut provoquer des symptômes graves, allant du syndrome vagal à l’insuffisance cardio-respiratoire. Cette situation met en évidence l’importance de la vigilance lors de leur utilisation et étude.

Les furanocoumarines

Les furanocoumarines, composés toxiques et photosensibles, possèdent une structure tricyclique issue de la fusion d’un noyau furane et d’une coumarine. Ces substances, présentes dans des plantes telles que la berce du Caucase et le ficus, jouent un rôle défensif contre les prédateurs, mais présentent un danger pour les humains et les animaux.

La cicutoxine et l’œnanthotoxine, furanocoumarines typiques, se retrouvent dans la ciguë vireuse et l’œnanthe safranée respectivement. Elles causent de sérieux troubles neurologiques et neuromusculaires, pouvant entraîner convulsions, coma et, dans les cas extrêmes, la mort.

Ces composés se fixent à l’ADN des cellules productrices de kératine. Sous l’effet des rayons ultraviolets, ils provoquent des ruptures dans les liaisons de l’ADN, causant ainsi des lésions cutanées graves. Leur contact provoque des dermatites aiguës, surtout chez ceux qui manipulent ces plantes avant une exposition solaire, comme les maraîchers avec le céleri entre avril et août.

Dans certains fruits, comme le pamplemousse, les furanocoumarines entravent l’absorption de nombreux médicaments. Elles inhibent les enzymes et transporteurs intestinaux, augmentant la concentration sanguine des médicaments et risquant un surdosage.

Leur usage dans les produits cosmétiques est restreint, admis seulement en très petites quantités dans les essences naturelles. Bien qu’employées dans les traitements du psoriasis, leur usage est parfois controversé en raison des risques associés.

En conclusion, malgré leurs utilisations médicinales, la toxicité des furanocoumarines, en particulier leur photosensibilité et leurs interactions médicamenteuses, nécessite une grande prudence.

L’oxalate de calcium

L’oxalate de calcium, sel insoluble de l’acide oxalique, se révèle particulièrement toxique, spécialement sous forme de raphides, cristaux en aiguilles très irritants. On trouve ces cristaux dans des plantes telles que le dieffenbachia et l’arum tacheté. Composé de formule CaC2O4, il associe un ion calcium Ca2+ à un ion oxalate et constitue le principal composant de la majorité des calculs rénaux.

On trouve l’oxalate de calcium dans divers minéraux et il se forme sous l’action de champignons et de bactéries. De nombreuses plantes, notamment les liliacées et les Asparagacées, l’utilisent pour se défendre contre les herbivores, provoquant de sévères irritations des muqueuses en cas d’ingestion.

Manipuler ces plantes peut causer des dermatites. L’ingestion ou le contact avec leur sève entraîne une irritation locale bucco-pharyngée, avec douleur, tuméfaction de la langue, œdème du pharynx et peut conduire à des troubles digestifs. Des réactions plus graves comme des brûlures locales, des éruptions cutanées, de l’érythème et du prurit sont aussi fréquentes. En cas d’ingestion plus importante, l’oxalate de calcium peut provoquer mydriase, arythmie, convulsions, coma et parfois le décès.

Les accidents avec l’oxalate de calcium touchent souvent les jeunes enfants et les animaux de compagnie, particulièrement lors d’activités de jardinage. Dans certains pays, les plantes ornementales d’intérieur contenant des raphides d’oxalate de calcium sont répandues, augmentant ainsi le risque d’intoxication.

En conclusion, l’oxalate de calcium, utile pour la défense de certaines plantes, présente un risque toxique significatif pour les humains et les animaux. On exige une grande prudence lors de la manipulation de ces plantes.

Les lectines

Les lectines sont des protéines ou glycoprotéines qui se fixent de manière spécifique et réversible à des résidus osidiques, présentes notamment dans certaines graines comme le gui et le ricin. Ces substances interviennent dans plusieurs processus biologiques importants, notamment dans la reconnaissance cellulaire, jouant un rôle clé dans les réponses immunitaires et les infections.

Ces glycoprotéines sont trouvées en grande concentration dans les graines de légumineuses sèches, les céréales, et d’autres familles de plantes, ainsi que chez certains champignons et animaux. Parmi les lectines les plus connues, on trouve la ricine, extraite du ricin, qui est extrêmement toxique. Elle est capable de se lier aux cellules et d’inhiber la synthèse protéique, ce qui la rend mortelle.

Les lectines possèdent la capacité de se lier aux glucides de manière spécifique, ce qui les rend utiles dans divers domaines scientifiques et médicaux. Cependant, leur toxicité est un aspect crucial à considérer. La consommation d’aliments riches en lectines peut entraîner des symptômes graves tels que vomissements, diarrhées hémorragiques, et dans des cas extrêmes, un état de choc. Certaines lectines résistent à la cuisson et aux enzymes digestives, augmentant ainsi le risque d’intoxication alimentaire.

La présence de lectines dans les graines sert également de défense chimique pour les plantes contre les insectes en perturbant leur tube digestif. En plus de leur toxicité, elles peuvent causer des irritations et des réactions allergiques chez les humains. Leur manipulation et leur consommation doivent donc être effectuées avec une grande prudence, en raison de leur potentiel toxique élevé.

Les lignanes

Les lignanes sont des substances d’origine végétale, formées par la liaison entre les carbones de deux dérivés du phénylpropane. Ils sont notamment présents dans l’arum tacheté. Ces composés phénoliques sont constitués de deux unités monolignols, également utilisées par les plantes pour synthétiser la lignine, un polymère long présent dans les parois des vaisseaux conducteurs. Les lignanes diffèrent entre eux par le type de liaison entre ces deux unités et les modifications post-dimérisation.

Sur le plan structurel, certains lignanes partagent des similitudes avec les hormones sexuelles, permettant ainsi leur liaison aux récepteurs d’œstrogènes. Ils sont alors désignés comme des modulateurs sélectifs des récepteurs d’œstrogènes (SERM) ou phytoestrogènes. De plus, en tant que composés phénoliques, ils possèdent des propriétés antioxydantes.

Les lignanes se trouvent dans une grande variété de végétaux supérieurs, mais leur nature, localisation et concentration varient considérablement. Des plantes comme le sésame ou le lin en accumulent dans leurs graines, tandis que d’autres, comme le Podophyllum peltatum, contiennent des lignanes anti-mitotiques dans leurs rhizomes, utilisés dans la chimiothérapie du cancer du poumon.

Bien que les teneurs en lignanes soient généralement faibles dans la plupart des aliments, les graines de lin détiennent un taux particulièrement élevé. D’autres sources incluent les brocolis, certains fruits, le thé, le café et les enveloppes de certaines céréales.

Le rôle des lignanes dans les plantes est diversifié. Leur appartenance aux métabolites secondaires et leurs propriétés toxiques, antifongiques ou antibactériennes suggèrent une implication dans les mécanismes de défense chimique des plantes contre les herbivores. Leur fonction antioxydante pourrait également aider à protéger les réserves lipidiques des plantes. Contrairement à d’autres phytoestrogènes plus puissants, les lignanes ne semblent pas provoquer de perturbations importantes de la reproduction chez les mammifères.

Quelles sont les principales plantes toxiques ?

L’univers végétal regorge de beauté et de diversité, mais il abrite également des espèces dont la toxicité peut présenter un danger pour les humains et les animaux. Certaines plantes, bien qu’attirantes, contiennent des substances nocives capables de provoquer des réactions allant de l’irritation légère à des symptômes plus graves, voire mortels.

L’aconit

Les Aconits, de la famille des Ranunculaceae, sont des plantes herbacées avec certaines espèces, comme l’Aconit napel et l’Aconit tue-loup, très toxiques. Ces plantes contiennent des alcaloïdes comme l’aconitine, dangereux même en faibles quantités. Un adulte peut s’intoxiquer avec 2-4 g de racine.

L’Aconit napel, ou aconit faux navet, rare mais parfois ornemental, présente une racine semblable à un navet et des fleurs en casque de Jupiter. Toute la plante, surtout la racine, est extrêmement toxique. L’aconitine, l’alcaloïde principal, est mortelle même en petites doses et peut causer des symptômes neurologiques et cardiovasculaires graves : fourmillements buccaux, nausées, vomissements, troubles de l’équilibre, arythmies cardiaques. Une intoxication nécessite une hospitalisation urgente, avec évacuation du toxique et administration d’antiarythmiques.

Les Aconits peuvent aussi provoquer des intoxications accidentelles par consommation d’eau de vase ou contact avec leur sève. Historiquement utilisés comme poisons, ils restent un danger majeur en cas de confusion avec des végétaux comestibles. Il est conseillé de les manipuler avec des gants et de se laver les mains après contact.

En conclusion, les Aconits, dangereux par leur teneur en alcaloïdes, notamment l’aconitine, rendent toutes leurs parties potentiellement mortelles.

La digitale

Les Digitales, du genre Digitalis et de la famille des Plantaginaceae (anciennement Scrophulariaceae), sont des plantes herbacées notoires pour leur haute toxicité. Elles affichent de grandes feuilles et des fleurs en grappes évoquant des doigts de gants. Ces plantes, souvent ornementales, croissent dans les forêts et sur les talus.

La Digitale pourpre (Digitalis purpurea), fréquente en Europe sauf dans les Landes et la région méditerranéenne, arbore des fleurs mauves. Ses feuilles contiennent des hétérosides cardiotoniques comme les lanatosides et la digitoxine. Une seule feuille renferme 1 à 5 mg de ces substances. La Digitale jaune (Digitalis lutea) et la Digitale laineuse (Digitalis lanata) sont d’autres espèces, cette dernière étant plus toxique et exploitée pharmaceutiquement.

Les intoxications par ces plantes surviennent après une ingestion accidentelle, parfois suite à une confusion avec d’autres végétaux alimentaires ou médicinaux, ou dans un but suicidaire. Les symptômes incluent des fourmillements et engourdissements buccaux, nausées, vomissements, troubles du rythme cardiaque comme la bradycardie et l’arythmie, risquant une issue fatale.

Les digitales figurent parmi les plantes les plus dangereuses, mortelles même en petites doses. Leur manipulation exige une grande prudence, et toute intoxication requiert une intervention médicale urgente, souvent avec charbon activé et antidotes spécifiques.

Les euphorbes

La famille des Euphorbiaceae regroupe une grande variété d’espèces, certaines extrêmement toxiques. Ces plantes produisent des esters diterpéniques, des lectines et des hétérosides cyanogènes, causant leur toxicité. Leur latex irritant peut provoquer des brûlures sur la peau et les muqueuses, des lésions labiales, des œdèmes pharyngés, et des lésions graves de l’épithélium cornéen en contact avec les yeux.

Parmi elles, le Ricin (Ricinus communis) se distingue par sa dangerosité. Cette plante, pouvant dépasser 1,5 mètre, se cultive souvent pour son aspect ornemental. Ses feuilles dentées et fruits hérissés rouges renferment des graines très toxiques. L’ingestion de ces graines entraîne des troubles digestifs sévères : nausées, vomissements sanglants, douleurs abdominales, diarrhée profuse. Les effets peuvent atteindre le système nerveux, causant des convulsions, et impacter les fonctions hépatiques et rénales. La ricine, poison cytotoxique majeur des graines, inhibe la synthèse protéique. Trois à cinq graines peuvent être fatales pour un enfant, et une dizaine pour un adulte.

La ricine a aussi un potentiel en bioterrorisme, notamment en aérosols. Des cas d’envois de lettres avec ricine à des personnalités politiques ont été rapportés, montrant les risques associés.

En conclusion, la prudence est de mise avec les Euphorbiaceae, spécialement le Ricin, en raison de leur toxicité. Manipuler ces plantes nécessite des précautions strictes, et toute suspicion d’intoxication doit recevoir une prise en charge médicale urgente.

Le muguet

Le Muguet, ou Convallaria majalis, de la famille des Asparagaceae, est une petite plante herbacée des sous-bois, souvent cultivée pour son aspect ornemental. Ses grappes de fleurs blanches en clochettes et ses deux feuilles en cornet le caractérisent. Malgré son apparence délicate, le Muguet reste hautement toxique.

Toutes ses parties, y compris les baies rouges-oranges apparaissant en été, sont toxiques. Les intoxications peuvent résulter de la consommation des fruits, symptomatiques dans 10 à 15% des cas malgré une faible teneur en toxines, ou de l’ingestion de l’eau d’un vase contenant du muguet. Les cas graves résultent souvent de la confusion des parties souterraines avec des bulbes alimentaires, ou des feuilles avec l’ail des ours.

Le Muguet renferme des saponosides irritants et une vingtaine d’hétérosides cardiotoxiques, dont la convallatoxine et le convallatoxol. Ces composés peuvent causer une irritation gastro-intestinale sévère, avec irritation buccale, douleurs abdominales, nausées, vomissements et diarrhées. Les effets cardiotoxiques se traduisent par des troubles du rythme cardiaque et une accélération respiratoire, risquant un arrêt cardiaque.

Une prise en charge médicale rapide est nécessaire en cas d’ingestion. L’utilisation médicale du muguet doit être strictement surveillée en raison de sa toxicité élevée. Bien que utilisé en parfumerie, il faut garder à l’esprit que le muguet, sous toutes ses formes, présente un risque potentiel pour la santé.

La colchique

Le Colchique d’automne (Colchicum autumnale) de la famille des Colchicaceae, contient de la colchicine, alcaloïde très toxique, dans toute la plante à des concentrations de 0,1 à 1 %. Les intoxications, souvent mortelles, surviennent principalement après ingestion de graines par des enfants ou de bulbes et feuilles par des adultes.

La dose létale est de 5 g de graines pour un adulte et de 1,5 g pour un enfant. Les symptômes d’intoxication incluent une gastroentérite aiguë, des diarrhées sanglantes, des vomissements, une acidose métabolique, des troubles cardiaques, des complications hépatiques et des troubles neurologiques comme des convulsions ou un coma. À 0,8 mg/kg, la colchicine peut causer une aplasie médullaire avec risque infectieux élevé, et au-delà de cette dose, une défaillance cardiaque avec hypotension. Le décès peut survenir de 1 à 10 jours après l’ingestion, selon la quantité ingérée.

Thérapeutiquement, on utilise la colchicine à des doses maximales de 3 mg par jour. Le colchique, avec ses fleurs tubulaires rose violacé et ses feuilles linéaires vert brillant, croît dans les prés humides. Malgré son allure attrayante, toutes les parties de la plante, surtout les graines et le bulbe, restent extrêmement toxiques. Les enfants risquent particulièrement l’intoxication par ingestion accidentelle de graines. Les adultes peuvent s’intoxiquer en confondant les feuilles de colchique avec de l’ail des ours ou du poireau sauvage. En cas d’intoxication par le colchique, le traitement nécessite une évacuation rapide du toxique, l’administration de charbon activé et un traitement symptomatique pour corriger les déséquilibres hydroélectrolytiques.

Le datura

Le Datura stramoine, ou Datura stramonium, est une plante commune des lieux incultes, reconnue pour sa haute toxicité. Elle contient des alcaloïdes tropaniques, notamment l’atropine et la scopolamine, agissant comme antagonistes des récepteurs muscariniques à l’acétylcholine. Ces substances induisent des effets anticholinergiques et parasympatholytiques, manifestant des signes à la fois périphériques et centraux. Toutes les parties de cette plante, incluant les feuilles, les fleurs et les graines, sont extrêmement toxiques, voire mortelles.

Les intoxications par le Datura stramoine surviennent souvent volontairement, utilisant la plante à des fins toxicomanogènes par ingestion directe, en infusions ou fumées. Cependant, des cas involontaires, bien que rares, peuvent se produire, par contamination de nourriture ou confusions alimentaires accidentelles.

La toxicité du Datura est notable. Consommer 1 à 5 fleurs ou environ 100 graines peut causer des symptômes graves. Les feuilles contiennent près de 0,25 % d’alcaloïdes tropaniques. Après ingestion de Datura, les symptômes incluent nausées, vomissements, diarrhées, rougeur cutanée, sécheresse de la bouche, tachycardie, mydriase, hallucinations, et dans les cas extrêmes, coma et décès par arrêt cardio-respiratoire.

La culture du Datura pour son aspect ornemental exige une grande prudence, vu sa haute toxicité. Les graines, en particulier, présentent un danger majeur en cas d’ingestion, surtout chez les enfants. La prise en charge d’une intoxication au Datura implique une hospitalisation, l’évacuation du toxique, une réhydratation, et si nécessaire, l’administration de sédatifs et d’antidotes tels que la physostigmine.

Les Ciguës

Trois principales espèces de ciguës sont reconnues pour leur toxicité : la ciguë vireuse, la grande ciguë et la petite ciguë.

La petite ciguë (Aethusa cynapium), aussi nommée éthuse ciguë ou faux-persil, appartient à la famille des Apiacées. Elle se montre hautement toxique. Sa ressemblance avec le persil ou le cerfeuil la rend extrêmement dangereuse. Toutes ses parties, incluant les feuilles, fleurs et fruits, contiennent des alcaloïdes toxiques, surtout l’aéthusine et des traces de conicine. Son ingestion provoque des symptômes sévères : nausées, vomissements, sueurs, salivation excessive, maux de tête, convulsions et contractures de la mâchoire. En cas de consommation importante, des troubles cardio-respiratoires graves peuvent conduire à la mort. Elle cause aussi des phytophotodermatoses après contact cutané suivi d’exposition solaire.

La grande Ciguë (Conium maculatum), bisannuelle de la famille des Apiacées, détient une toxicité liée aux alcaloïdes pipéridiniques, en particulier la coniine, répartie dans toute la plante avec une concentration plus forte dans les fruits. Sa ressemblance avec certaines plantes comestibles engendre des intoxications accidentelles. Les symptômes d’empoisonnement, apparaissent rapidement. Ils comprennent nausées, vomissements, diarrhée, hypersalivation, tremblements, convulsions et paralysie musculaire ascendante. Cette dernière peut causer la mort par asphyxie en moins de trois heures. Reconnaître cette plante est crucial pour prévenir son ingestion accidentelle.

La ciguë vireuse (Cicuta virosa), plante vivace de la famille des Apiacées, se révèle extrêmement toxique, surtout dans les milieux humides. Ses racines creuses et cloisonnées renferment de la cicutoxine, alcaloïde puissant. L’ingestion provoque des symptômes sévères : nausées, crampes abdominales, salivation intense, brûlures buccales, convulsions, détresse respiratoire et cyanose. En cas d’empoisonnement, une décontamination digestive et un traitement symptomatique s’avèrent nécessaires. La confusion de cette plante avec des racines comestibles comme le panais présente un risque élevé.

L’œnanthe safranée

L’Œnanthe safranée, ou navet du diable (Œnanthe crocata), grande Apiaceae vivace et toxique, croît surtout dans les zones humides de l’Ouest de la France. Elle se reconnaît par ses tubercules qui, une fois coupés, exsudent un suc jaune. Sa toxicité provient de polyines, en particulier l’énanthotoxine, un poison violent.

Les parties souterraines de l’œnanthe safranée se confondent souvent avec des Apiaceae alimentaires, représentant un risque d’intoxication élevé. L’énanthotoxine, antagoniste du GABA, induit une hyperactivité neuronale, causant rapidement des symptômes graves. Ceux-ci comprennent des troubles digestifs (vomissements, diarrhées), cardiorespiratoires (insuffisance respiratoire, hypotension), mydriase, convulsions, et une acidose métabolique, menant à la mort en environ trois heures.

Plusieurs cas d’intoxication sont rapportés, souvent dus à la confusion avec des Apiaceae comestibles. Ces incidents, parfois mortels, surviennent lors de stages de survie ou de repas naturels. De 2012 à 2018, dix cas d’ingestion involontaire ont été signalés en France. Les intoxications touchent aussi certains animaux domestiques, notamment par la consommation de racines lors de travaux agricoles.

Le traitement médical d’urgence de l’intoxication par l’œnanthe safranée implique une hospitalisation, un lavage gastrique et l’administration d’hydrogénocarbonate de sodium pour corriger l’acidose. Reconnaître cette plante et sensibiliser aux dangers qu’elle présente sont essentiels pour prévenir les risques d’intoxication, compte tenu de sa haute toxicité et de ses effets potentiellement mortels.

La belladone

La Belladone, ou Atropa belladonna, plante herbacée vivace de la famille des Solanacées, pousse dans les clairières des bois humides en France, malgré sa rareté. Elle se reconnaît à ses fleurs mauves tubulaires et à ses baies noires, luisantes, juteuses et sucrées, hautement toxiques. Ces baies se confondent facilement avec des fruits comestibles, augmentant le risque d’intoxication chez l’adulte et l’enfant. Seulement 2-3 baies peuvent intoxiquer un enfant et 10-15 baies peuvent être mortelles pour un adulte.

Ses alcaloïdes tropaniques, surtout l’hyoscyamine et la scopolamine, causent sa toxicité. Ils bloquent de façon compétitive et réversible les récepteurs muscariniques de l’acétylcholine, ayant un effet parasympatholytique. Les symptômes d’intoxication par la belladone apparaissent entre 30 minutes et 2 heures après ingestion, incluant nausées, vomissements, rougeur, sécheresse de la bouche, augmentation du pouls, mydriase, hallucinations et troubles du système nerveux central. Dans les cas graves, l’intoxication peut conduire au coma et à la mort par arrêt respiratoire et cardiaque.

Les intoxications sont souvent accidentelles, surtout chez les enfants confondant les baies avec des myrtilles. Chez l’adulte, elles peuvent survenir dans un contexte suicidaire. Le traitement médical d’urgence inclut l’évacuation du toxique par vomissements provoqués ou lavage gastrique, et l’administration de physostigmine comme antidote.

Bien que dangereuse, la belladone a des usages historiques en médecine et cosmétique, rappelant la maxime de Paracelse : « la dose fait le poison ». Sa gestion prudente est cruciale pour éviter les intoxications mortelles.

Les arums

Originaires du Nord et de l’Asie de l’Ouest, les arums présentent une toxicité dans toutes leurs parties crues. En France, l’Arum tacheté (Arum maculatum) et l’Arum d’Italie (Arum italicum) poussent souvent dans les bois ombragés, haies et ravins. Ces plantes affichent des feuilles en fer de lance, parfois tachetées, et des inflorescences avec un spadice et une spathe, portant des fleurs unisexuées.

Leurs cristaux d’oxalate de calcium causent un effet caustique. Les saponines et alcaloïdes, analogues à la conicine, rendent ces plantes irritantes pour les muqueuses. Mâcher deux ou trois baies ou feuilles entraîne une irritation buccopharyngée sévère, des brûlures, des ulcérations, de l’hypersalivation, une tuméfaction de la langue et un œdème de la gorge, avec risque d’asphyxie. Les symptômes incluent aussi des troubles digestifs : nausées, vomissements, diarrhées et douleurs abdominales.

Une ingestion massive, rare mais douloureuse, peut provoquer des troubles systémiques : paresthésies, somnolence, convulsions, mydriase, troubles du rythme cardiaque, pouvant mener au coma et au décès. La plante irrite aussi la peau, causant des dermatites érythémateuses ou vésiculeuses.

Plus de 40 % des expositions aux arums génèrent des symptômes, dont 15 % de douleurs et d’irritations locales. Des cas d’intoxications graves nécessitent un traitement médical. Ce dernier implique une décontamination buccale et un traitement symptomatique, avec parfois une hospitalisation nécessaire en cas de tuméfaction des lèvres ou de la langue. Traditionnellement, les arums servent à soigner toux et douleurs rhumatismales.

Les sumacs

Le Sumac vénéneux (Rhus vernix), connu pour ses réactions allergiques et irritations cutanées, est une plante à forte toxicité dermatologique. Ses molécules instables, notamment les alcényls-phénols et urushiols, sont des agents allergisants puissants. Ces substances réagissent avec les résidus nucléophiles des protéines cutanées, entraînant des réactions immunitaires et des dermatites allergiques. Le contact avec la résine du sumac, même indirect, peut déclencher des symptômes chez plus de 80 % des individus exposés. Ces symptômes apparaissent souvent après la combustion de la plante ou par contact avec ses parties fraîches.

Le Sumac vénéneux, majoritairement présent en Amérique du Nord, est une liane pouvant adopter différentes formes. Toutes les parties de la plante sont allergènes, en particulier la résine, libérée dès la moindre blessure. Les principaux composants allergènes sont des catéchols et des urushiols, qui, en s’oxydant en quinones, se lient aux protéines pour former un complexe antigénique.

Les symptômes d’une dermatite allergique, tels que démangeaisons intenses, inflammation, et formation de vésicules, surviennent entre 6 heures et 4 jours après l’exposition. L’atteinte peut se propager au-delà des zones de contact initial. Les particules de résine peuvent rester sur les vêtements ou les outils et provoquer des réactions ultérieures. L’inhalation de la résine peut également entraîner une inflammation respiratoire. Une première sensibilisation peut induire des allergies croisées avec d’autres Anacardiaceae.

En cas d’exposition, il faut laver immédiatement les zones touchées avec de l’eau froide et du savon pour minimiser la fixation des allergènes. Pour traiter les symptômes, appliquez des crèmes à la cortisone et à la calamine. Utilisez des antihistaminiques et corticostéroïdes en cas graves. Prévenir passe par la reconnaissance de la plante et la protection lors de la manipulation ou en zones à risque.

Sources

  • Cours de Licence Professionnelle CSHPSP dispensé par le Pr Pierre Champy « UE11 – Plantes toxiques Introduction »
  • Cours de Licence Professionnelle CSHPSP dispensé par le Pr Pierre Champy « Plantes toxiques par contact »
  • Cours de Licence Professionnelle CSHPSP dispensé par le Pr Pierre Champy « Plantes toxiques par ingestion & Fruits atoxiques générant des demandes aux CAP »
  • https://centres-antipoison.net/
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_antipoison
  • https://www.vidal.fr/actualites/30482-centres-antipoison-et-de-toxicovigilance-une-double-mission.html
  • https://sante.gouv.fr/archives/archives-presse/archives-communiques-de-presse/article/informations-sur-les-vegetaux-a-risque-pour-notre-sante
  • http://www.plantes-risque.info
  • https://www.toxiplante.fr/monographies/

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