L’emploi de médicaments homéopathiques, convenablement choisis en fonction de leurs symptômes pathogénétiques, permet de faciliter le travail, de prévenir les complications immédiates de l’accouchement, ainsi que de traiter les problèmes de la lactation et de rétablir un bon état général.
Quel traitement homéopathique choisir pour faciliter le travail de l’accouchement ?
Nous éliminerons de cet article toutes les causes mécaniques empêchant le travail de se dérouler normalement (bassin rétréci, placenta prævia, etc.) à l’exception des difficultés d’expulsion par dystocie du col.
Chez les femmes qu’on suppose pouvoir accoucher normalement, notamment chez les primipares pour lesquelles le travail est toujours plus long que pour les multipares, les deux médicaments suivants pourront être pris de façon quasi systématique :
Actaera racemosa :
Ce médicament homéopathique qui a pour cible pathogénétique préférentielle les organes génitaux féminins s’emploie devant des douleurs de l’accouchement fortes et irrégulières par spasmes du col qui gênent la dilatation.
L’amélioration se produit en fléchissant les cuisses sur le bassin. Il existe fréquemment une irritation douloureuse aux hanches.
Posologie : Sa prise peut commencer à titre préventif, 15 jours avant la date théorique de l’accouchement. 5 granules en 7 ou 9 CH matin et soir. Ces prises doivent se pépéter toutes les demi-heures dès le début du travail, puis tous les quarts d’heure après rupture de la membrane amniotique.
Caulophyllum :
Ce remède homéopathique s’utilise devant des douleurs de l’accouchement très violentes, irrégulières, inefficaces, crampoïdes, ne donnant pas de « poussée vers le bas », par rigidité du col utérin. Ces douleurs irradient dans les deux aines, à la vessie et aux membres inférieurs.
Posologie : Prendre en 4 ou 5 CH au même rythme qu’Actaea racemosa. Ces 2 médicaments se prennent en alternance, pendant le travail.
Surtout chez les primipares, il peut exister en fin de grossesse, une certaine angoisse, une peur par anticipation de l’accouchement. Les médicaments indiqués dans le trac et les troubles émotionnels réactionnels aigus sont alors indiqués. Ignatia et Gelsemium sont les plus fréquemment prescrits.
Quel traitement homéopathique préventif des suites immédiates de l’accouchement ?
À la suite de l’expulsion du fœtus, il est utile de prendre, à titre systématique, 3 médicaments sont la pathogénésie correspond aux symptômes réactionnels couramment observés :
- Endolorissement des régions périnéales et ano vulvaires.
- Troubles vasculaires : hémorroïdes, risques d’hémorragies utérines, risques de phlébite, pétéchies du visage apparaissant chez les mères ayant fait de gros efforts d’expulsion.
- Asthénie.
- Syndrome fébrile réactionnel, voire infectieux.
Arnica montana :
Arnica Montana est un remède homéopathique bien connu, souvent utilisé pour traiter diverses affections physiques. Originaire des montagnes d’Europe et de Sibérie, cette plante a longtemps été utilisée en médecine traditionnelle avant de devenir un élément central de l’homéopathie. L’emploi de ce médicament est utile pour prévenir et traiter à la fois :
- Les douleurs et la réaction œdémateuse consécutives au traumatisme des régions périnéales et ano vulvaires.
- Les risques hémorragiques du post-partum.
- Les accidents hémorroïdaires aigus.
- Les risques thrombophlébitiques.
- Les syndromes fébriles adynamiques douloureux.
Posologie : Prendre 5 granules d’Arnica 7 ou 9 CH 2 fois par jour.
China rubra :
Médicament d’asthénie, de faiblesse, d’anémie et d’hypotension artérielle à la suite de déperdition de liquides organiques, il trouve son indication homéopathique sur cette notion ainsi que celle de ballonnement et de météorisme abdominal avec hyperesthésie de contact.
Posologie : Prendre en 7 ou 9 CH le matin au réveil pendant 10 à 15 jours.
Pyrogenium :
Pyrogenium est un remède homéopathique connu principalement pour son efficacité dans le traitement des états septiques et des infections graves avec des écoulements offensifs. Aujourd’hui, il est utilisé pour traiter divers types de fièvres typhoïdes, d’empyème (accumulation de pus autour des poumons), de sinusites sévères, d’infections post-partum, de septicémies sanguines, et plus encore.
Biothérapique préparé à partir d’un autolysat septique d’un mélange de viande de bœuf, de porc et de placenta humain, il permet la prévention des syndromes fébriles adynamiques d’origine infectieuse.
Posologie : Prendre un tube-dose en 9 CH le soir au coucher pendant une semaine par exemple.
Gérer les complications post-accouchement avec l’homéopathie
Limiter les pertes sanguines post-accouchement
Suite à l’accouchement, les lochies, des pertes sanguines, contribuent à réduire le volume de l’utérus. Pour aider à réduire ces pertes, China Rubra 15 CH est souvent suggéré. À partir du cinquième jour post-accouchement, il est recommandé de prendre 3 granules, trois fois par jour.
Atténuation des tranchées utérines
Les tranchées, semblables à des contractions post-accouchement, sont des douleurs liées à la contraction de l’utérus.
- Pour des tranchées intenses et un état d’épuisement accompagné de frissons intérieurs : Caulophyllum 9 CH.
- Si les tranchées sont soulagées en se pliant en avant et en exerçant une pression sur le ventre : Magnesia phosphorica 15 CH.
- Pour des tranchées douloureuses, ressemblant à des crampes aiguës : Colocynthis 9 CH.
Dans tous ces cas, la prise recommandée est de 5 granules avant chaque allaitement, à renouveler si nécessaire.
Apaisement des douleurs périnéales
Pour soulager systématiquement les douleurs périnéales, il est courant d’utiliser Arnica Montana 9 CH associé à Staphysagria 9 CH, à raison de 5 granules de chaque, trois fois par jour. Pour aider à la cicatrisation d’une épisiotomie, l’application d’une pommade homéopathique à base de calendula est fréquemment préconisée.
Quels traitements dans les problèmes de la lactation et le rétablissement d’un bon état général ?
L’allaitement naturel doit être préféré dans la mesure du possible à toute autre forme d’alimentation, d’autant plus que l’allaitement artificiel semble favoriser les réactions allergiques chez les individus génétiquement prédisposés. Au cours de cet allaitement, plusieurs perturbations peuvent survenir :
L’insuffisance de la montée laiteuse :
La lactation peut se favoriser par l’emploi des médicaments suivants, associés bien sûr à une diététique et à une hydratation correctes :
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Ricinus communis :
Ricinus Communis, connu sous le nom commun de « Castor Oil Plant » ou « Arand », est un remède homéopathique dérivé des graines de la plante Ricinus communis, appartenant à la famille des Euphorbiaceae. Il est utilisé en homéopathie principalement pour ses effets sur le système digestif, les troubles menstruels, et certaines affections cutanées. Ici l’emploi des basses dilutions augmente la sécrétion dans les hypogalactorrhées.
Posologie : Prendre 5 granules de Ricinus 5 CH, 2 fois par jour.
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Agnus castus :
Le gattilier commun est connu depuis l’Antiquité pour son action déprimante sur les fonctions génitales et les sécrétions d’hormones sexuelles. Cette substance fut longtemps utilisée, à doses pondérables, pour son aide au respect du vœu de chasteté. Elle provoque également une action dépressive sur le psychisme. On utilise donc en thérapeutique homéopathique devant les agalacties de jeunes accouchées présentant un syndrome dépressif réactionnel.
Posologie : Prendre 5 granules d’Agnus castus 5 CH 2 fois par jour.
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Alfalfa 6DH
Posologie : Prendre 5 granules avant chaque allaitement, puis à espacer la prise à une tétée sur deux, en fonction de l’efficacité observée.
L’engorgement mammaire pouvant aller jusqu’à l’abcès du sein :
Lorsque la galactorrhée est abondante, on peut observer un processus congestif, inflammatoire et douloureux, siégeant au niveau d’une partie d’une glande mammaire et pouvant s’accompagner d’une réaction fébrile. L’utilisation de la thérapeutique homéopathique permet la régression rapide de ces symptômes. Elle évite l’emploi des antibiotiques qui, par leur passage dans le lait maternel, peut imposer l’arrêt de l’allaitement.
Quatre médicaments doivent être discutés :
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Belladonna :
Dans le cadre de l’homéopathie, Belladonna est fréquemment utilisée pour traiter diverses affections. Parmi celles-ci, on trouve les maux de tête et les migraines, notamment lorsque la douleur est de type pulsatile, se situant généralement dans la région temporale de la tête. Belladonna est également reconnue pour son efficacité dans le traitement des symptômes de la gorge, comme les maux de gorge et les amygdalites, particulièrement dans les cas aigus, où la gorge apparaît rouge, brillante, douloureuse, gonflée et enflammée. La douleur s’intensifie souvent en avalant.
Dans le cadre des suites de couche, ce médicament correspond à la tétrade symptomatique de l’inflammation :
– Tuméfaction d’apparition brutale.
– Rougeur des téguments avec peau brillante et tendue.
– Douleur à caractère pulsatif.
– Chaleur intense, rayonnante, avec sensation de brûlure.
Il n’y a ni modalité nette ou caractéristique d’amélioration par la chaleur ou par le froid, ni présence ou absence de soif. Les seuls signes généraux à retenir sont, s’ils existent, une hypersensibilité générale de la patiente, une congestion céphalique avec abattement, des sueurs abondantes qui soulagent et, parfois une augmentation de la température.
Posologie : Prendre 5 granules de Belladonna 7 ou 9 CH toutes les heures, puis espacer les prises en fonction de la diminution de l’intensité des symptômes.
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Apis mellifica :
Ce médicament correspond à un important œdème inflammatoire d’une région où le tissu cellulaire sous-cutané est lâche. La peau est moins rouge et moins brillante (parfois mate) que dans l’indication de Belladonna. Cet œdème est brûlant, piquant et amélioré par des applications froides. La patiente peut présenter des alternances de sueurs et de peau sèche. Elle peut être fébrile, elle n’a pas soif.
Posologie : Prendre 5 granules d’ Apis mellifica 7 ou 9 CH toutes les heures, puis espacer les prises en fonction de la diminution de l’intensité des symptômes.
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Bryonia alba :
Bryonia alba, également connue sous le nom de Bryone blanche, est un remède homéopathique utilisé dans divers domaines médicaux tels que la rhumatologie, l’infectiologie, la gastro-entérologie, la gynécologie et l’ophtalmologie. Le sein est engorgé, très lourd, dur comme de la pierre. Il est le siège de vives douleurs aggravées par le ballottement de la glande, nécessitant le port d’un soutien-gorge serré pour la marche. Les téguments sont peu rubescents. S’il y a une réaction fébrile, celle-ci se modère et s’accompagne d’une soif vive.
Même posologie.
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Rana bufo :
Rana Bufo, un remède homéopathique est principalement utilisé pour traiter les affections liées à la lymphangite, une inflammation des vaisseaux lymphatiques souvent due à des infections bactériennes. C’est le médicament spécifique des traînées de lymphangite localisée.
Posologie : Prendre en 5 CH toutes les 3 ou 4 heures, puis espacer les prises suivant l’amélioration.
Les fissurations du mamelon :
Il importe surtout d’éviter leur apparition par des soins locaux préventifs qui doivent débuter dans le mois qui précède l’accouchement. Afin de réaliser une espèce de tannage des mamelons, la future mère doit appliquer 2 fois par jour sur les bouts des seins un mélange en parties égales d’alcool à 45° et de glycérine. Cette pratique se poursuis après chaque tétée pendant le temps de l’allaitement.
Si une fissure apparaît, il faut faire appliquer après l’alcool glycériné, un peu de pommade Castor Equi, puis faire recouvrir d’une compresse de gaz stérile. Dans ce cas, avant chaque tétée, les mamelons doivent être rincés à l’eau bouillie ou à l’eau minérale non gazeuse jusqu’à élimination de la pommade. De plus, deux médicaments homéopathiques favoriseront la cicatrisation des fissures :
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Graphites :
Ce médicament est indiqué dans les fissures du mamelon d’où s’écoule un suintement épais, visqueux, jaune, comme du miel. Lorsque l’écoulement sèche, il apparaît une croûte plus ou moins épaisse dont la couleur varie du jaune clair ou jaune brun. Sur une même lésion coexistent souvent écoulement et croûtelles.
Afin de tarir ce suintement, on utilise de hautes dynamisations de ce remède naturel.
Posologie : Prendre 5 granules matin et soir de Graphites 15 CH. Espacer les prises suivant amélioration. On préfèrera Nitricum acidum 9CH pour soulager les crevasses ayant tendance à saigner.
L’asthénie au cours de l’allaitement :
Cette asthénie est assez rapidement corrigée par l’utilisation d’un ou plusieurs médicaments choisis parmi les suivants :
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China rubra :
Graphites, fabriqué par Boiron, est un remède homéopathique principalement utilisé en dermatologie, gastro-entérologie et gynécologie. C’est le médicament de la faiblesse, de l’anémie et de l’asthénie après pertes importantes de liquides organiques.
Posologie : Prendre 5 granules en 7 ou 9 CH 2 fois par jour pendant 1 mois.
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Silicea :
Ce médicament d’asthénie, d’amaigrissement et de déminéralisation a un signe d’appel qui est la douleur dorsale pendant l’allaitement. Le jeune femme peut aussi présenter une frilosité excessive et des sueurs abondantes, surtout au niveau des pieds.
Posologie : Prendre 5 granules 2 fois par jour ou un tube-dose quotidien en 9 CH pendant 1 mois.
La déminéralisation peut aussi se traiter par :
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Calcarea phosphorica :
Ce médicament est utilisé pour traiter diverses affections liées aux os et aux dents, ainsi que les troubles de croissance chez les enfants. Il aide également à soulager les douleurs articulaires, la convalescence et l’anémie. C’est pour cela que nous le conseillons chez les femmes longilignes, ayant tendance à la maigreur et présentant le phénotype suivant :
– Dolichocéphalie
– Dents rectangulaires à grand axe vertical
– Mains longues avec doigts plus longs que la paume
– Hyperlaxité ligamentaire relative
– Tendance à la cyphose ou cypho-scoliose dorsale
Posologie : Prendre 5 granules 2 fois par jour ou un tube-dose quotidien en 9 CH pendant 1 mois.
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Avena sativa et Alfalfa :
Ces 2 médicaments utilisés en basses dilutions ont surtout une action apéritive et stimulante générale.
La persistance d’une galactorrhée après le sevrage :
Une fois la lactation enclenchée, celle-ci est entretenue par la succion des mamelons, s’il y a une hydratation suffisante. Au moment du sevrage, la diminution de la fréquence des tétées, associée à une déshydratation relative engendrée par la prise de diurétiques d’action douce doit en principe provoquer le tarissement de la sécrétion lactée. Toutefois, un certain nombre de femmes présentent une persistance de leur galactorrhée. Chez celles-ci, il faut utiliser :
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Ricinus communis :
Ricinus communis, disponible en granules homéopathiques, est un remède d’origine végétale. Il est principalement utilisé en gastro-entérologie et obstétrique, notamment pour traiter la constipation et l’agalactie (absence de montée de lait). Le médecin homéopathe détermine la dilution et le dosage appropriés en fonction des symptômes et de l’état de santé du patient. Ricinus communis peut également être utilisé pour stimuler la lactation et en cas de douleurs liées à la lactation. Ce médicament contient du saccharose et du lactose et doit être conservé à l’abri de la lumière, de la chaleur et de l’humidité. Déjà cité plus haut pour favoriser la lactation en l’employant en basses dilutions, ce médicament s’emploi ici en hautes dilutions pour obtenir l’effet opposé.
Posologie : Prendre 5 granules de Ricinus 30 CH 2 fois par jour jusqu’à l’arrêt de la sécrétion.
L’alopécie transitoire relative dans un contexte plus ou moins dépressif :
Fréquemment se produit une chute de cheveux d’abondance variable, dans les semaines qui suivent l’accouchement. Ce motif de consultation s’accompagne très souvent d’un syndrome anxiodépressif réactionnel classique plus ou moins discret. La thérapeutique homéopathique permet de résoudre ce problème par un traitement de terrain comportant médicaments de fond et médicaments symptomatiques. En ce qui concerne l’alopécie transitoire, la repousse des cheveux s’observe plus rapidement par l’adjonction au traitement de terrain de :
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Eberthinum ou Paratyphoidinum B :
Les fièvres typhoïdes sont connues pour provoquer une abondante chute de cheveux à la fin de leur évolution. Ces biothérapiques, préparés à partir de lysats de cultures de Salmonella typhi ou paratyphi B sans addition d’antiseptiques, sont ici conseillés en 15 CH, à raison d’une dose hebdomadaire ou bimensuelle.