L’homéopathie dans les sinusites aiguës et subaiguës

Les sinusites aiguës sont une inflammation des sinus de la face, atteignant ou non le périoste, avec bientôt processus suppuratif. Elles sont observées la plupart su temps au cours de l’évolution de coryzas aigus non traités, dont elles représentent une complication douloureuse.

Les médicaments symptomatiques

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Avant le stade suppuratif :

Dès l’apparition des premiers symptômes du coryza aigu, le malade signale des douleurs au niveau de la racine du nez et des sinus frontaux. La prise de médicaments homéopathiques évite l’évolution de ces symptômes vers un processus suppuratif.

Ce médicament se prend en cas de coryza sec, le patient cherchant en vain à se moucher ; il présente une douleur de la racine du nez, comme serrée par la pince d’un binocle. Cette douleur peut irradier dans la région frontale.

Posologie : Prendre en 5 CH, en prises fréquemment répétées. L’indication du médicament cesse avec l’apparition d’un écoulement.

La symptomatologie commence avec un coryza aqueux, abondant et irritant. Le nez devient gonflé et rouge, les yeux larmoyants, brûlants et boursouflés. Progressivement vont apparaître une douleur au niveau des sinus frontaux et une sensation de constriction à la racine du nez. Les symptômes sont aggravés à l’air frais.

Posologie : Prendre toutes les heures, 5 granules en 9 CH au minimum, espacer progressivement les prises avec diminution de l’intensité des symptômes.

Au stade suppuratif :

La détermination du médicament homéopathique se fait sur la qualité de l’écoulement et sur ses modalités.

Ce médicament est indiqué lorsque la sinusite a été précédée d’un coryza s’étant manifesté par une congestion des narines avec sensation de sécheresse, d’obstruction et de pression à la racine du nez. Ces sensations persistent.

Il existe en plus une rhinorrhée muco-purulente, jaune-verdâtre, filante, visqueuse et adhérente, volontiers striée de sang. En se mouchant, le patient expulse des bouchons élastiques durs et adhérents qui laissent la muqueuse nasale à vif et brûlante. L’amélioration se fait à la chaleur.

Les sécrétions sont épaisses, jaunâtres, très visqueuses et très adhérentes, se concrétionnant au niveau de l’orifice des narines tandis qu’il existe un écoulement lent dans le cavum. Le malade ressent une sensation d’obstruction nasale dans une chambre chaude.

Ce médicament correspond à une rhinorrhée postérieure avec mucosités filantes difficiles à décoller. Le malade ressent des douleurs au niveau de la face dorsale du nez, comme par des lunettes pesantes. Les douleurs peuvent être périorbitaires, à type de violents élancements qui semblent partir de l’orifice lacrymal pour aboutir à la tempe, avec rougeur écarlate de l’œil. Cinnabaris peut également trouver son indication dans des sinusites ethmoïdales ou sphénoïdales.

La rhinorrhée est franchement purulente, verdâtre, abondante, excoriant les orifices des narines ; la muqueuse nasale est très inflammatoire, gonflée, douloureuse. On observe également une augmentation de la sialorrhée, une langue qui garde l’empreinte des dents et une haleine fétide. Un larmoiement brûlant et abondant peut aussi être associé. La peau est moite ; le malade ressent des frissons à fleur de peau, il transpire la nuit et est aggravé à la chaleur.

Ce médicament s’emploie en cas de douleurs brûlantes dans les os du nez et de la face, ou en cas de rhinorrhée muco-purulente striée de sang. Les symptômes sont aggravés la nuit, par le froid et par la pression des zones douloureuses. Il existe une bonne complémentarité entre Mezereum et Kalium bichromicum.

La prescription de ce venin se fait devant la présence d’une inflammation avec la modalité d’aggravation de la symptomatologie devant l’absence ou l’arrêt de l’écoulement, ou devant la modalité opposée : amélioration à l’apparition ou à la reprise de l’écoulement. La latéralité gauche du médicament n’entre pas en ligne de compte dans la détermination du médicament.

Posologie : Prendre Lachesis 9 ou 15 CH, par 5 granules toutes les 2 à 4 heures. Dans le cas de douleurs intenses du fait de l’arrêt de la rhinorrhée purulente, la reprise de l’écoulement avec l’administration de Lachesis mutus doit être rapide, en 12 à 24 heures maximum, sinon, il faut confier le malade à un spécialiste O.R.L. pour une opération.

Les médicaments de suppuration

Pour arrêter le processus suppuratif, il convient d’adjoindre :

Ce médicament peut être pris systématiquement devant tout phénomène inflammatoire localisé avec phase suppurative et amélioration par la chaleur locale, surtout s’il est accompagné d’une réaction fébrile.

Posologie : Prendre un tube-dose quotidien en 9 CH, en plus des médicaments homéopathiques symptomatiques, jusqu’à la disparition des symptômes.

Ce médicament complémente Pyrogenium dans les processus suppuratifs aigus. Il faut éviter les basses dynamisations qui favorisent la suppuration.

Posologie : La prise de 4 doses « en échelle », donne le maximum de sécurité et de résultats : il s’agit de prendre pendant 4 jours consécutifs, une dose quotidienne d’Hepar sulfur en dilutions croissantes : 9 CH le premier jour, 12 CH le deuxième jour, 15 CH le troisième jour et 30 CH le quatrième jour. Chaque dose étant précédée 2 heures avant par la prise d’une dose de Pyrogenium 9 CH.

Technique de prise au stade suppuratif :

Les sinusites aiguës ont la particularité de présenter à un moment de leur déroulement une phase suppurative qui évolue dans une cavité presque close, pouvant même se fermer complètement dans les cas où l’inflammation diminue les lumières de communication au point de les obstruer. La méthode de prise sera différente selon que les sécrétions purulentes seront abondantes, peu abondantes, voire arrêtées.

Si la règle classique de posologie demande l’emploi de basses dilutions lorsque la prise se fait sur des symptômes locaux, il faut se souvenir que, lorsqu’on provoque une réaction au niveau d’un organe, les basses dilutions entraînent une augmentation de la sécrétion, tandis que les hautes dilutions entraînent une diminution de cette sécrétion.

Les sinusites aiguës à sécrétion abondante :

Prendre des prises de 5 granules répétées toutes les heures, en espaçant les prises avec la diminution de l’intensité des symptômes.

Ne pas prendre de médicament symptomatique en dessous de la 9 CH !

Les sinusites subaiguës à sécrétion peu abondante :

Les prises seront moins fréquentes : 5 granules 1 à 3 fois par jour jusqu’à disparition des symptômes. Dans les cas où la sécrétion muco-purulente peut s’évacuer des sinus sans problème, mais où le phénomène a tendance à stagner ou à être rebelle, on a souvent avantage à réactiver temporairement le processus sécrétoire avec de basses dilutions.

Les sinusites aiguës avec disparition de l’écoulement :

C’est le cas où il faut employer Lachesis mutus, par prises répétées de 5 granules. Il faut également tarir les sécrétions en prescrivant les médicaments symptomatiques au moins en 9 CH.

Exemple posologique

Examinons de plus près certains cas de sinusites.

Premier exemple :

Soit le cas d’un malade présentant une sinusite frontale aiguë avec écoulement purulent abondant et douleurs périorbitaires.

Posologie :

1 → Quatre matins de suite, au réveil, prendre un tube-dose de :

  • Pyrogenium 9 CH, suivi, 2 heures plus tard, de la prise d’une dose de :
  • Hepar sulfur 9 CH, le 1er jour,
  • Hepar sulfur 12 CH, le 2e jour,
  • H. sulfur 15 CH, le 3e jour,
  • H. sulfur 30 CH, le 4e jour.

2 → Dans la journée alternez, toutes les heures environ, 5 granules de :

  • Kalium bichromicum 9 CH avec 5 granules de :
  • Cinnabaris 9 CH.

Espacer les prises en fonction de la diminution de l’intensité des symptômes.

Deuxième exemple :

Soit le cas d’un malade présentant une sinusite maxillaire radio-opaque, traînante, douloureuse.

Posologie :

1 → Pendant 1 semaine, prendre au réveil et au coucher 5 granules de :

  • Kalium bichromicum 5 CH,

Midi et soir avant le repas, 20 gouttes de :

  • Hydrastis 6DH dilués dans un peu d’eau pure.

2 → Les 2 semaines suivantes, chaque matin au réveil 5 granules de :

  • Pyrogenium 9 CH

Midi et soir avant le repas 5 granules de :

  • Kalium bichromicum 9 CH

Au coucher, un tube-dose de :

  • Hepar sulfur 9 CH, le 1er soir,
  • Hepar sulfur 12 CH, le 2e soir,
  • H. sulfur 15 CH, le 3e soir,
  • H. sulfur 15 CH, le 4e soir,

Et les soirs suivants, 5 granules de :

  • Mezereum 9 CH
Clémentine. M.
Rédactrice d’articles scientifiques
Naturopathe – Aromathérapeute / Herboriste – Phytothérapeute
Consultante en phyto-aromathérapie Clinique et Ethnomédecine

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