L’usage de l’homéopathie dans le traitement de la bronchite aiguë

La bronchite aiguë est une inflammation localisée ou diffuse des bronches. La cause la plus habituelle est infectieuse : virale ou bactérienne. Il n’existe pas d’anomalie radiologiquement décelable. Lorsque celles-ci apparaissent, c’est que le processus inflammatoire atteint les alvéoles pulmonaires. Cliniquement, la bronchite aiguë se manifeste par un syndrome fébrile plus ou moins intense, accompagné de toux. L’évolution peut être émaillée de complications chez le sujet âgé, le cardiaque ou l’insuffisant respiratoire chronique.

Chez l’enfant, la bronchite aiguë est souvent concomitance ou conséquence d’infections de la sphère O.R.L., et peut être accompagnée d’atteintes pulmonaires. Les médicaments homéopathiques sont différents selon que le malade soit à la phase de début, à la phase d’état ou à la phase de résolution. Nous allons passer en revue certains des traitements naturels disponibles en pharmacie en ligne.

Période de début d’une bronchite

À ce stade de la bronchite, il existe un état fébrile avec une toux sèche, non productive.

Aconitum napellus :

Après un refroidissement brusque apparaît une hyperthermie élevée à début brutal. La peau est rouge et sèche. Le malade a une soif vive, pour de grandes quantités d’eau froide. La toux est sèche et douloureuse. Généralement sthénique et vigoureux, le sujet peut être agité, voire anxieux.

Posologie : Prendre 5 granules toutes les heures en 7 ou 9 CH. L’indication est de courte durée pour ce médicament du premier stade de l’inflammation : elle cesse dès que les sueurs apparaissent pour laisser place à :

Belladonna :

Ce médicament correspond au tableau clinique suivant : hyperthermie à début brutal avec importante congestion céphalique. Le visage est rouge, les sueurs abondantes. Le malade est abattu, mais hyperesthésique au bruit, à la lumière, aux secousses, avec souvent une céphalée pulsative.

La fièvre peut être oscillante. La toux est sèche, spasmodique, douloureuse, avec sécheresse de la gorge.

Posologie : Prendre en 7 ou 9 CH, 5 granules toutes les 2 heures. Espacer suivant amélioration.

Pendant cette période de début, la toux sèche et improductive sera améliorée, en fonction de ses modalités particulières, par :

Rumex crispus :

Toux sèche, fatigante, provoquée par une démangeaison au creux sus-sternal, avec impression de chatouillement de la fossette sus-sternale et parfois sensation d’écorchure laryngo-trachéale. Cette toux est aggravée en inspirant de l’air frais, en allant du chaud au froid, proportionnelle au volume d’air inspiré, calmée en fermant la bouche ou en se recouvrant le nez et la bouche.

Posologie : Prendre Rumex 5 CH, 5 granules au rythme des quintes.

Sticta pulmonaria :

Toux sèche spasmodique, avec sensation d’écorchure brûlante dans la trachée. Aggravation la nuit ou dans une chambre fraîche. Amélioration en étant assis. En même temps que cette toux, il peut exister parfois une rougeur des joues, mais surtout une sécheresse de la muqueuse du nez, avec impression de nez bouché à sa racine, qui est le siège d’une douleur pinçante, « comme par une paire de binocles ».

Posologie : Prendre Sticta 5 CH, 5 granules toutes les 2 ou 3 heures suivant l’acuité du cas. Espacer suivant amélioration.

Bryonia :

État fébrile d’apparition progressive. Toux sèche, provoquée ou aggravée par le moindre mouvement, même les mouvements respiratoires. Le malade recherche l’immobilité. Il a une soif intense. Il transpire abondamment, ce qui le soulage.

Posologie : Prendre en 7 ou 9 CH, 5 granules 3 à 4 fois par jour. Espacer suivant amélioration.

Drosera :

Toux sèche spasmodique, par accès, surtout nocturne, en étant couché avec parfois cyanose de la face et respiration sifflante. Douleurs costales ou abdominales associées, améliorées par la pression des mains.

Posologie : Prendre en 15 ou 30 CH une fois par jour jusqu’à cessation de la toux. Les dilutions basses ou moyennes peuvent occasionner des aggravations.

Période d’état d’une bronchite

À ce stade, la toux devient productive, ramenant une expectoration muqueuse ou muco-purulente.

Ferrum phosphoricum :

La température est peu élevée, chez un sujet faible, hyposthénique. Le malade présente facilement des alternances de congestion et de pâleur du visage, et est sujet aux épistaxis. La toux spasmodique, d’abord sèche, est très douloureuse, avec sensation de brûlure dans la poitrine. Aggravation à l’air froid ou en position couchée. Puis apparaît une expectoration jaune, peu importante, parfois striée de sang.

Posologie : Prendre en 7 ou 9 CH, 5 granules 3 ou 4 fois par jour. Espacer suivant amélioration.

Ipeca :

La toux est spasmodique, accompagnée de nausée et de vomissement. Aggravée par le mouvement, améliorée par le repos, elle peut être accompagnée d’épistaxis. Il y a augmentation de mucus dans les bronches, avec râles un peu de partout (ronchus et/ou sibilances), mais peu d’expectoration. Dans ces conditions, la toux émétisante peut devenir dyspnéisante ou asthmatiforme.

Malgré la symptomatologie digestive associée, la langue est propre ou peu chargée. Les nausées sont accompagnées d’hypersalivation, avec absence de soif.

Posologie : Prendre en 7 ou 9 CH, 5 granules au rythme des quintes.

Mercurius solubilis :

Toux grasse, productive, avec expectoration muco-purulente, aggravée la nuit à la chaleur du lit. Le malade présente des frissons à fleur de peau. Il existe des signes bucco-pharyngés concomitants : langue large, flasque, épaisse, étalée, gardant l’empreinte des dents sur les bords et recouverte d’un enduit épais, jaunâtre. Haleine fétide, hypersalivation, soif vive. (Ipeca a aussi de l’hypersalivation, mais la langue est propre ou peu chargée avec absence de soif).

Posologie : Prendre en 7 ou 9 CH, 5 granules 2 fois par jour.

Hepa sulfur :

Avec ce médicament, la toux est d’abord sèche, puis il y a tendance suppurative avec expectoration purulente abondante et râles humides.

Posologie :

L’action d’Hepar sulfur vis-à-vis de la suppuration est variable avec la hauteur de la dilution employée :

  • Les basses dilutions (4-5 CH) favorisent la suppuration et ont un rôle centrifuge (comme avec Sulfur bas dilué, aggravation possible d’une suppuration en cavité fermée : otite par exemple). En 5 CH, Hepa sulfur favorise l’expectoration au début.  Prendre 5 granules 2 fois par jour.
  • Les hautes dilutions (15-30 CH) tarissent la suppuration. Hepar sulfur 15 CH tarit l’expectoration. Prendre 5 granules 1 à 2 fois par jour.

On peut également utiliser la technique des « doses en échelle » enseignée par Charles Rousson ; elle consiste à prendre :

  • Hepar sulfur 9 CH, 1 dose le premier jour
  • Hepar sulfur 12 CH, 1 dose le second jour
  • H. sulfur 15 CH, 1 dose le troisième jour
  • H. sulfur 30 CH, une dose le quatrième jour.

Chaque prise d’Hepar sulfur sera précédée 2 ou 3 heures auparavant de celle d’une dose de Pyrogenium 7 ou 9 CH.

Pyrogenium :

Indiqué pour éviter la surinfection, ce médicament peut aussi être prescrit de façon quasi systématique. Il s’agit d’un biothérapique préparé à partir d’autolysat septique de viande de bœuf, de porc et de placenta humain, dont l’expérimentation animale provoque un état septique fébrile.

Posologie : En dehors du cas précédent, prendre en 7 ou 9 CH, 5 granules 1 fois par jour, jusqu’à disparition des symptômes.

Période de résolution d’une bronchite

Tandis que la fièvre tombe en lysis, la toux s’améliore, mais persiste ainsi que l’expectoration. Pour hâter la guérison, il faut, à ce stade, penser à :

Pulsatilla :

Toux sèche la nuit, qui oblige à s’asseoir, et grasse le jour, avec mucosités épaisses, jaunâtres. Amélioration par le mouvement et l’air frais.

Sulfur iodatum :

Toux violente, fatigante, produisant des mucosités abondantes, épaisses, difficiles à expulser. Le malade a besoin d’air frais.

Pratiquement, ces 2 derniers médicaments peuvent être de prescription systématique au décours des bronchites aiguës. Ils semblent favoriser en effet une réaction émolliente, décongestionnante et anti-inflammatoire qui correspond aux nécessités physiopathologiques rencontrées à la fin des infections aiguës des muqueuses respiratoires.

On pourra donc toujours prendre, au décours de telles affections, pendant une huitaine de jours par exemple :

  • Pulsatilla 9 ou 15 CH : 5 granules au réveil et vers 17 h (chez les enfants sujets aux otites, préférer la 15 CH)
  • Sulfur iodatum 9 ou 15 CH : 5 granules au coucher
Clémentine. M.
Rédactrice d’articles scientifiques
Naturopathe – Aromathérapeute / Herboriste – Phytothérapeute
Consultante en phyto-aromathérapie Clinique et Ethnomédecine

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