L’homéopathie d’hier et d’aujourd’hui sera-t-elle celle de demain ?

Réalité et place de l’homéopathie dans la pratique médicale d’aujourd’hui

Comment définir l’homéopathie ?

L’homéopathie est une discipline médicale, c’est-à-dire prescrite par des professionnels de santé (médecins, dentistes, sages-femmes, vétérinaires) et conseillée par des pharmaciens.
Les produits homéopathiques sont des médicaments (granules, gouttes, comprimés, pommade, unidoses) exclusivement délivrés en pharmacie, accessibles sur ordonnance mais également sans, à la demande des patients.

 

Etablie depuis combien de temps; selon quels principes ?

L’homéopathie a été établie il y a plus de deux siècles par un médecin Allemand, Samuel Hahnemann. Déçu par les méthodes thérapeutiques et notamment par les effets indésirables des traitements de son époque entraînant de nombreux décès de patients, il se met en quête de déterminer la dose d’une substance suffisante pour soigner, sans être toxique. Il expérimente alors sur lui-même l’effet de nombreuses substances et établit la « loi de similitude» : toute substance capable de donner des symptômes chez un sujet sain peut supprimer ces mêmes symptômes chez un sujet malade.

 

Cette loi, qui fonde la doctrine homéopathique, conduit à la mise au point

des médicaments comportant des produits actifs.

L’homéopathie se fonde sur trois principes indissociables : similitude,

dose infinitésimale et dynamisation.

 

À l’époque Hahnemann diminue de manière empirique progressivement les doses en procédant pas dilutions successives et en secouant son tube un grand nombre de fois pour s’assurer d’un mélange suffisant. Cette phase de secousses après dilutions, appelée dynamisation, se veut comme indispensable au résultat.

 

Comment situer l’homéopathie par rapport à la médecine conventionnelle ?

Tout d’abord, il n’est ni question de les comparer, ni de les opposer. Un médecin homéopathe est avant tout médecin avec pour seul objectif, soigner du mieux possible, avec les moyens les plus efficaces et les plus respectueux du patient. L’homéopathie est également qualifiée de médecine alternative et complémentaire (MAC), au même titre que la phytothérapie, l’acupuncture, la naturopathie, l’hypnose,….. Toutes ont en commun une approche la plus naturelle possible. La particularité de l’homéopathie est de prendre en compte l’ensemble des symptômes (physiques,
psychiques) du patient pour que se dégage une prise en charge globale et une individualisation de ses traitements.

 

Intérêt de l’homéopathie dans l’approche médicale moderne ?

L’approche médicale moderne se base pourtant sur le concept de médecine intégrative, qui désigne l’utilisation conjointe de la médecine conventionnelle et des médecines alternatives complémentaires pour le soin et le suivi des patients. La médecine intégrative favorise une médecine plus personnalisée pour le traitement d’une même pathologie et redonne du sens à la relation soignant-soigné.

L’homéopathie, de par ses caractéristiques intrinsèques :

  • La naturalité,
  • L’innocuité : l’homéopathie est une thérapeutique respectueuse de la physiopathologie, sans effets indésirables, ni risque d’interactions médicamenteuses. L’homéopathie est adaptée au traitement des populations fragiles (bébés, enfants, femmes enceintes et allaitantes, sujets âgés et polymédicamentés),
  • L’approche globale du patient : l’homéopathie permet d’adapter le traitement aux symptômes cliniques et au contexte psychologique du patient (individualisation et personnalisation du traitement)

a toute sa place dans la pratique de la médecine intégrative et répond à de nombreuses attentes des patients.

 

L’homéopathie en pratique ?

L’homéopathie peut se prescrire aussi bien pour les maladies aigües, qui surviennent brutalement et de manière exceptionnelle, que pour les maladies chroniques :

  • En aigu, répéter les prises très souvent puis espacer selon amélioration (pensez à consulter s’il n’y a pas d’amélioration notable de vos symptômes dans les 48 heures)
  • En chronique, le médecin va privilégier un traitement sur le long terme afin de réduire l’intensité et la fréquence des crises du patient.

Il est possible de prendre les granules de différents médicaments en même temps dans la bouche. Le médicament prescrit peut varier en fonction du patient, de son profil, de son historique médical, des symptômes qu’il manifeste : pour une même maladie, deux patients peuvent donc avoir un traitement différent. En revanche, la quantité de granules à prendre est la même quels que soient le poids et l’âge, ou qu’il s’agisse d’un enfant ou d’un adulte. Pour un usage pédiatrique, dissoudre les granules dans un peu d’eau (verre, biberon) sans chauffer.
Les traitements homéopathiques peuvent être associés avec les traitements conventionnels. Ils s’associent de plus en plus souvent de façon complémentaire (voir Supra. la définition de la médecine intégrative).

 

Le saviez-vous ?

Quelle différence entre 30CH et 9CH pour des granules (en tubes) ou des globules (en doses) ?

C’est le nombre de dilutions réalisées. Ainsi, pour un médicament en 9CH, la solution de départ (appelée Teinture Mère) a été diluée et dynamisée 9 fois au centième. Le choix de la dilution est
important : il est lié à votre situation particulière et non à votre poids ou à votre âge.. Votre médecin l’a soigneusement déterminé par rapport à l’effet attendu sur votre organisme.

 

Quelques chiffres clés

  • 61% des médecins généralistes utilisent les médicaments homéopathiques (1)
  • 50% des cancérologues s’intéressent à l’utilisation des médicaments homéopathiques en soins de support (2)
  • 40% des cliniques vétérinaires intègrent les médicaments homéopathiques dans leur pratique (3)

 

(1) Etude réalisée par IPSOS auprès de 3032 médecins généralistes libéraux représentatifs de la population interrogée. Enquête réalisée entre le 4 et le 13 mars 2019
(2) Etude « Oncologie, soins de support et homéopathie » réalisée auprès de 150 professionnels de l’oncologie; (70 oncologues, 40 hématologues, 40 radiothérapeutes) par l’institut A+A du 24 juin au 01 aout 2014.
(3) https://www.veterinaire.fr/fileadmin/user_upload/documents/acceuil/atlas-demographique.pd En France, 8000 cliniques vétérinaires répertoriées par l’ordre.

 

 

Arnaud C. (Docteur en Pharmacie)

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