La Naturopathie dans la prise en charge des Candidoses digestives

Les candidoses sont des infections dues à des champignons du genre Candida, l’espèce la plus fréquente étant Candida albicans. Candida est saprophyte, il existe chez l’homme sain dans les muqueuses de la cavité buccale, vaginale et intestinale. Ces infections peuvent se produire aussi bien chez un sujet sain qu’immunodéprimé. La mycose digestive ou candidose intestinale est un trouble causé par la présence excessive de candida albicans. Ils peuvent coloniser tout le tube digestif, de la bouche à l’anus.

Qu’est-ce que le Candida albicans ?

Le candida albicans est un champignon de type levure, naturellement présent dans l’organisme. Il fait donc partie des micro-organismes qui peuplent le microbiote intestinal (ou flore intestinale). À l’état normal, il nous protège des infections et participe plus globalement au nettoyage de notre intestin.

Lorsque le microbiote intestinal subit un déséquilibre, le candida albicans peut se développer de manière excessive dans le tube digestif et libérer des toxines. La prise répétitive de certains médicaments comme les antibiotiques, ainsi qu’une alimentation trop riche en sucres raffinés, peuvent être à l’origine de ce désagrément.

La candidose digestive récidivante ou chronique

Anodine au premier abord, la candidose est en effet une maladie infectieuse fréquente qui touche 1/3 de la population en France, et qui peut finir par constituer un problème de santé très perturbant, parfois invalidant. La multiplication de levures de type candida peut notamment affecter toutes les zones corporelles comme la peau, les ongles ou les muqueuses.

C. albicans est un « pathogène velcro » : il « se fixe » solidement et, dès qu’il a déployé son réseau de filaments mycéliens, il est ainsi très difficile de la détacher, constituant à la surface des muqueuses des biofilms pathogènes agressifs. Il sécrète des substances toxiques, au moins 35 toxines, des enzymes qui vont dégrader leur environnement (candidine, acide tartrique, acétaldéhyde, etc.).

Il y a-t-il des facteurs favorisants la candidose digestive ?

La candidose œsophagienne survient essentiellement lors d’immunosuppression (VIH, traitements immunosuppresseurs, corticostéroïdes inhalés ou systémiques, diabète et néoplasie) ou en présence de facteurs de risque chez des patients apparemment immunocompétents (antibiothérapie à large spectre, IPP, anomalie fonctionnelle ou structurelle de l’œsophage). Les IPP, en particulier l’oméprazole, devraient être utilisés avec précaution chez les patients immunosupprimés.

Plus généralement, le diagnostic de candidose œsophagienne devrait par ailleurs être suspecté chez un patient présentant une symptomatologie de gastrite ne cédant pas sous un traitement d’IPP. Occasionnellement, il arrive que l’infection survienne chez des patients sans facteur de risque ni immunosuppression reconnus (antimitotiques, contraceptifs oraux, grossesse, facteurs locaux tels que l’humidité, la chaleur, la transpiration ainsi qu’une mauvaise hygiène).

Les différents types de candidoses digestives

On distingue plusieurs types de candidoses du tube digestif en fonction de leur localisation le long du tractus digestif :

Candidoses buccales :

  • Le Muguet (stomatite aiguë) :

Fréquent chez le nouveau-né, il s’agit d’un enduit crémeux blanchâtre qui se trouve à l’intérieur des joues.

  • La glossite érythémateuse :

Elle se manifeste sous la forme d’une langue rouge vif avec sensation de brûlure.

  • La langue noire villeuse :

Il s’agit d’une hypertrophie des papilles de la langue avec pigmentation noire.

  • La perlèche :

C’est une sécheresse extrême des commissures des lèvres entraînant des croûtes ainsi que des fissures.

Candidoses œsophagiennes :

On retrouve des difficultés à avaler avec une sensation douloureuse, des brûlures, le hoquet ainsi que des nausées.

Candidoses gastro-intestinales :

Il y a présence de diarrhées fréquentes et ulcérations des muqueuses intestinales.

Candidoses anales :

Il s’agit d’un prurit avec sensation de brûlures anales après émission des selles.

Quelques conseils naturopathiques afin de limiter les candidoses digestives

  • Supprimer les facteurs favorisants lorsque cela est possible (antibiotiques, corticoïdes, antiacides…)
  • Diminuer les sucres et l’alcool qui favorisent le développement de Candida.
  • Réaliser des bains de bouche antiseptiques pour éviter les mycoses buccales.
  • Faire régulièrement une cure de probiotiques spécialisés anti-candida (Lactobacillus gasseri LA806, Lactobacillus helveticus LA401 candisis).
  • Privilégier une alimentation de type anti-candida, pauvre en produits d’origine industrielle, en sucres rapides et en gluten.

Existe-t-il des plantes médicinales pour lutter contre les candidoses digestives ?

Pour traiter le candida et désinfecter l’intestin :

Le traitement de phytothérapie proposé est un mélange d’extrait d’ échinacée, de réglisse et de noyer (dans un contexte de selles molles ou liquides) ou de romarin (si douleurs et spasmes).

  • L’action antifongique de l’Échinacée :

Les polysaccharides améliorent notamment la résistance des sujets immunodéprimées aux infections systémiques à Candida albicans, en modifiant la structure de la membrane pariétale des cellules fongiques.

  • Les propriétés anti-infectieuses de la Réglisse :

La glycyrrhine augmente la résistance aux sujets MAIDS (sujets 100 fois plus sensibles aux infections par Candida albicans que les sujets normaux) contre l’infection à Candida albicans. La glabridine s’est révélée active aussi bien contre les champignons à levure que chez les champignons filamenteux. Elle a également montré une efficacité contre les formes mutées de Candida albicans résistant aux médicaments, avec une CMI de 31,25-250 µg/mL.

  • Propriétés antidiarrhéiques du Noyer :

Les feuilles de noyer sont en effet traditionnellement utilisées dans le traitement symptomatique des diarrhées légères. L’intérêt de l’extrait testé réside dans sa capacité à inhiber la diarrhée sans bloquer complètement la défécation, contrairement au traitement de référence (lopéramide). Il a également montré des effets antinociceptifs qui n’ont pas été observés avec le lopéramide. Les propriétés particulières de cet extrait ont de fait été attribuées à la présence d’acides hydroxycinnamiques (acides chlorogénique, néochlorogénique, 3-p- et 4-p coumaroylquinique) et de flavonoïdes (principalement des dérivés de la quercétine, de la myricétine, du kaempférol, et de la taxifoline). Certaines de ces molécules présentent des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes, et ont également la capacité d’inhiber les sécrétions hydroélectrolytiques ainsi que la moitié au niveau intestinal.

En cas de candidose digestive sur terrain glucidique (patient gourmand de sucre) :

Le traitement de phytothérapie proposé est un mélange d’extrait de bardane, d’échinacée et de réglisse, en complément d’un extrait de griffonia, pour freiner les compulsions sucrées, notamment en fin de journée.

  • Action sur le métabolisme glucidique de la Bardane :

Confirmant l’usage traditionnel de la racine de bardane pour diminuer l’hyperglycémie, des études ont notamment montré que cette plante limite l’élévation de la glycémie après ingestion de glucides, de par son apport d’inuline et par activation de la signalisation intracellulaire du métabolisme énergétique (AMPK). De plus, la bardane est antistaphylococcique et antimycosique sur Candida albicans.

  • Effet du 5-HTP sur le comportement alimentaire du Griffonia :

Chez des femmes obèses (30<IMC<40), la prise de 5-HTP comparée à un placebo permet en outre une perte significative de poids avec diminution spontanée de l’apport calorique journalier (3220 Cal/j) et notamment de l’apport de glucides (diminution de 50%).

 

Sources bibliographiques médicales et essais cliniques :

 

Clémentine. M.
Rédactrice d’articles scientifiques
Naturopathe – Aromathérapeute / Herboriste – Phytothérapeute
Consultante en phyto-aromathérapie Clinique et Ethnomédecine

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