La place de l’homéopathie dans le traitement de l’arthrose

L’arthrose est une maladie dégénérative de l’articulation, caractérisée par une destruction du cartilage articulaire et par une ostéophytose marginale. On décrit deux formes d’arthrose : l’arthrose primitive et l’arthrose secondaire.

  • Dans l’arthrose primitive, on ne rencontre aucune cause déclenchante nette ou précise. Elle survient essentiellement chez le sujet de plus de cinquante ans, présentant un terrain prédisposé.
  • L’arthrose secondaire fait suite à une fracture articulaire, à un dysfonctionnement articulaire de cause diverse (arthrite septique, malformation…). Elle peut se voir chez un sujet beaucoup plus jeune que l’arthrose primitive ; bien souvent elle ne touche qu’une articulation.

Ce sont bien évidemment les douleurs qui amènent le malade à consulter ; elles s’accompagnent d’enraidissement articulaire, qui s’aggrave généralement par le repos et s’améliore après quelques mouvements de dérouillage. La radiographie permet de confirmer le diagnostic.

Quel est le rôle de l’homéopathie dans l’arthrose ?

L’homéopathie n’a pas la prétention de régénérer un cartilage détruit ; elle permet par contre de ralentir et de limiter l’évolution de la maladie arthrosique et de soulager les douleurs du malade. Elle peut s’associer à d’autres méthodes : acupuncture à visée antalgique, acide acétylsalicylique ou anti-inflammatoires non stéroïdiens lors de poussées aiguës, crénothérapie, physiothérapie… On recommandera au patient un exercice modéré, sans jamais forcer. On n’oubliera pas non plus les ressources de la chirurgie en cas d’arthrose très invalidante : ostéotomies, prothèses totales (de hanche en particulier)… Comme dans toute affection chronique, le traitement homéopathique va comporter des médicaments symptomatiques et des médicaments de terrain.

Les médicaments symptomatiques

Ces médicaments se choisissent en fonction des modalités et de la localisation des symptômes. Bien entendu, la description clinique de l’arthrose évoque immédiatement Rhus toxicodendron avec son aggravation par le repos, par les premiers mouvements, et son amélioration par le mouvement continu. Rappelons également son aggravation par l’humidité. Ce médicament peut se prendre de 5 à 15CH, 5 granules 1 à 2 fois par jour.

Bryonia a la modalité opposée : les douleurs sont améliorées par le repos. Or certains patients arthrosiques présentent l’aggravation matinale, l’amélioration pendant la journée, et s’aggravent à nouveau le soir avec, bien souvent, un léger épanchement synovial. Dans ces conditions-là, il est tout à fait licite de prendre Rhus toxicodendron le matin et Bryonia le soir. Bien évidemment, cette prise n’est jamais systématique, mais, comme toujours, raisonnée en fonction des symptômes du malade.

La localisation de l’arthrose va également nous orienter vers le choix de médicaments symptomatiques : Actæa racemosa soulagera les douleurs dues à l’arthrose cervicale ou dorsale haute, Actæa spicata, Polygonum aviculare, celles dues à une arthrose interphalangienne, Radium bromatum celles des genoux ou de la région lombaire, etc.

Ces médicaments doivent se prendre une à deux fois par jour.

Les médicaments de terrain

L’arthrose, par son développement lent, insidieux, par ses manifestations cliniques à type d’ankylose progressive, de douleurs aggravées au repos, s’apparente au mode réactionnel sycotique. Quelques médicaments de mode réactionnel psorique sont parfois utiles, Sulfur en particulier, lorsque, sur un fond d’arthrose, surviennent des poussées inflammatoires.

Thuya et Natrum sulfuricum :

Principaux médicaments du mode réactionnel sycotique, ils s’indiquent souvent dans l’arthrose surtout mono ou pauciarticulaire. Rappelons, outre les signes communs à toutes les arthroses, leur aggravation par l’humidité et, en ce qui concerne Natrum sulfuricum, par le changement de temps (que le sujet peut prévoir à cause de la recrudescence de ses douleurs).

Causticum :

Ce médicament convient à des arthroses qui se manifestent par des douleurs aggravées par le froid sec, par les vents froids secs ; elles s’améliorent par la chaleur du lit (la classique amélioration par la chaleur humide se retrouve rarement chez les arthrosiques). Le malade a une sensation de raideur, en particulier au niveau de la nuque et du dos, une sensation de « tendons trop courts ».

Sulfur et Sulfur iodatum :

Ces médicaments s’indiquent chez des patients arthrosiques qui présentent des poussées inflammatoires à intervalles plus ou moins réguliers. Les douleurs généralement pluriarticulaires sont à type de tiraillements, aggravés par le repos et par la chaleur du lit. Dans les antécédents des malades, on retrouve d’autres symptômes du mode réactionnel psorique.

Calcarea carbonica :

C’est un médicament d’arthrose chez des sujets dont la morphologie a servi de modèle pour la description de la « constitution carbonique ». Ces patients présentent souvent également un certain degré de déminéralisation.

Kalium carbonicum :

Ce médicament est indiqué lorsque l’arthrose, surtout de la région lombaire et des genoux, se manifeste par une sensation de faiblesse, de dérobement ; les lombalgies sont améliorées en s’asseyant sur un siège dur ; elles sont aggravées par le froid.

Il convient particulièrement à des sujets fatigués, qui ont tendance aux œdèmes ; on remarque souvent, en particulier, une petite boule œdématiée au niveau de l’angle interne de la paupière supérieure. L’arthrose qui survient à la ménopause est une bonne indication du médicament.

Ces malades peuvent également présenter des problèmes digestifs et respiratoires (dyspepsie atonique, asthme, emphysème…).

Calcarea fluorica :

C’est un médicament indiqué dans l’arthrose avec importante ostéophytose, douleurs aggravées par les premiers mouvements et améliorées ensuite. Il s’adresse particulièrement à des patients aux articulations hyperlaxes, sujets aux dystrophies. Il est très intéressant dans l’arthrose secondaire à une scoliose.

Tuberculinum residuum :

C’est un médicament d’arthrose provoquant une ankylose progressive avec déformations articulaires. Le malade se plaint de douleurs et de raideurs, aggravées au repos et au réveil, améliorés par le mouvement. Les douleurs sont indépendantes des conditions climatiques.

Posologie : La posologie habituelle des médicaments de terrain est d’un tube-dose de globules, en 15 ou 30CH, tous les 8 ou 15 jours. Parfois, il peut être utile de répéter tous les jours ou tous les 2 jours à raison de 5 granules par prise. C’est souvent le cas pour Sulfur ou Sulfur iodatum, éléments constitutifs du cartilage articulaire.

 

Clémentine. M.
Rédactrice d’articles scientifiques
Naturopathe – Aromathérapeute / Herboriste – Phytothérapeute
Consultante en phyto-aromathérapie Clinique et Ethnomédecine

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