Les pneumopathies aiguës sont des infections du parenchyme pulmonaire, dues à des virus, à des micro-organismes apparentés ou à des bactéries. Nous éliminerons dans cet article la question des suppurations pulmonaires, type abcès du poumon, dans lesquelles l’homéopathie ne peut jouer qu’un rôle adjuvant et les pneumopathies aiguës du nourrisson dans les cas où elles entraînent des problèmes sanguins justiciables de réanimation. Le tableau clinique se fait de fièvre, de signes généraux et de signes fonctionnels respiratoires avec toux.
En période de début des pneumopathies aiguës
Nous retrouvons pratiquement les formes cliniques que constituent les descriptions faites à propos des médicaments de bronchite aiguë : Aconitum et Belladonna, auxquels on peut ajouter Oscillococcinum (une dose dès que possible à répéter 6 ou 12 heures plus tard) en raison de l’efficacité de ce médicament dans les affections virales.
En période d’état des pneumopathies aiguës
Il faut en effet distinguer les formes sans ou avec expectoration et certaines localisations particulières.
Forme sans expectoration :
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Bryonia :
Il existe une sécheresse des muqueuses, parfois déjà une exsudation séreuse (plèvre) qui correspond au deuxième stade de l’inflammation, avec fièvre, transpiration qui soulage, point de côté douloureux aggravé par le mouvement ou la respiration, amélioration par la pression, l’immobilité, ou couché sur le côté douloureux. La toux est sèche, aggravée notamment en entrant dans une chambre chaude.
Posologie : Prendre Bryonia 7 ou 9 CH, 5 granules 2 à 4 fois par jour.
Ce médicament est indiqué quand le foyer congestif est net. Il y a donc une fièvre élevée avec sensation de brûlure des paumes des mains, soif inextinguible pour de l’eau froide, dyspnée variable, toux sèche et douloureuse. Aggravation couché sur le côté gauche. L’expectoration peut être striée de sang.
Posologie : Prendre Phosphorus 9 CH, une dose matin et soir. Dans les infiltrats pulmonaires à virus, à symptomatologie plus discrète, le plus souvent de diagnostic purement radiologique. Prendre en 9 ou 15 CH, tous les jours ou tous les 2 jours, jusqu’à disparition des images radiologiques. La similitude est ici anatomo-pathologique (Phosphorus est contre-indiqué en cas de tuberculose pulmonaire évolutive).
Ce médicament sera prit sur la notion d’inflammation bronchique et pulmonaire, avec présence chez le malade des signes généraux marqués, caractéristiques de la pathogénésie d’Arsenicum album :
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- Etat infectieux grave, avec faiblesse, agitation, frilosité
- Douleurs brûlantes améliorées par la chaleur
- Soif de petites quantités d’eau froide, fréquemment répétées
- Aggravation nocturne entre 1 heure et 3 heures du matin
La pneumopathie peut se compliquer de dyspnée ou d’asthme.
Posologie : Suivant la similitude, on prendra en 7, 9 ou 15 CH, 1 à 2 fois par jour, suivant l’intensité des symptômes.
Formes avec expectoration :
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Ipeca :
Toux spasmodique avec suffocation, accompagnée de nausées et de vomissements : toux dyspnéisante et émétisante. Grande accumulation de mucus dans les bronches, avec râles fins disséminés. La langue reste nette ou peu chargée. Hypersalivation. Absence de soif.
Posologie : Prendre en 7 ou 9 CH, 5 granules 2 à 4 fois par jour suivant l’intensité des symptôme.
Râles fins ou humides, traduisant la présence dans les bronches et les poumons d’une grande quantité de mucus épais, qui end l’expectoration difficile. La dyspnée est importante, bruyante, avec battement des ailes du nez. Le peau est pâle, froide, ave parfois cyanose des lèvres et cernes péri oculaires. Le malade est abattu, somnolent.
Posologie : Comme pour Hepa sulfur, les basses dilutions favorisent l’expectoration, les hautes dilutions tarissent les sécrétions. Prendre 5 granules en 5 ou 7 CH 2 fois par jour, au début pour faciliter l’expectoration, puis prendre en 15 CH pour la tarir.
Avec ce médicament, la toux est d’abord sèche, puis il y a tendance suppurative avec expectoration purulente abondante et râles humides.
Posologie : L’action d’Hepar sulfur vis-à-vis de la suppuration est variable avec la hauteur de la dilution employée :
→ Les basses dilutions (4-5 CH) favorisent la suppuration et ont un rôle centrifuge (comme avec Sulfur bas dilué, aggravation possible d’une suppuration en cavité fermée : otite par exemple). En 5 CH, Hepar sulfur favorise l’expectoration au début. Prendre 5 granules 1 fois par jour.
→ Les hautes dilutions (15-30 CH) tarissent la suppuration. Hepar sulfur 15 CH tarit l’expectoration. Prendre 5 granules une à 2 fois par jour.
Posologie : Pour prévenir les surinfections, quasi systématiquement, ici aussi, on pourra prendre Pyrogenium 7 ou 9 CH, 5 granules 1 fois par jour.
Suivant la localisation :
Suivant la localisation des atteintes pulmonaires, certains médicaments sont plus spécialement indiqués en fonction de leur tropisme pathogénétique préférentiel pour telle ou telle région pulmonaire.
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Aviaire :
C’est la tuberculine des oiseaux, obtenue à partir de cultures de Mycobacterium tuberculosis d’origine aviaire, sans addition d’antiseptique. Ce médicament s’indique en cas d’atteintes localisées aux sommets pulmonaires, surtout chez les enfants.
Posologie : Prendre 1 dose unique en 15 CH, à ne pas renouveler. Donner la dose au maximum thermique. Ce médicament est également utile en cas de pneumopathies récidivantes et en cas d’otites itératives.
En période de résolution des pneumopathies aiguës
Comme dans les bronchites aiguës et pour les mêmes raisons physiopathologiques, on pourra prendre systématiquement à ce stade clinique, et pendant une huitaine de jours :
- Pulsatilla 9 ou 15 CH, 5 granules au réveil et vers 17 h (chez les enfants sujets aux otites, préférer la 15 CH)
- Sulfur iodatum ou 15 CH, 5 granules au coucher.