Chez l’allergique, et à cause de prédispositions génétiques, le système immunitaire se dérègle créant ainsi des désorientation. Au point de mobiliser ses troupes contre des substances inoffensives comme les acariens, les pollens ou des moisissures. Les allergies alimentaire, l’asthme, la conjonctivite, l’eczéma, la rhinite… Si elle se manifeste sous différentes formes, l’allergie est toujours le résultat d’une erreur d’appréciation. De qui ? Du système immunitaire. Il constitue le siège d’interactions complexes, mais sur lesquelles il est possible d’agir. Par l’intermédiaire notamment de micronutriments et de plantes. Et cela, sans même se préoccuper du ou des allergènes en cause. Explications.
Notre système immunitaire agit comme une tour de contrôle. Bactérie, virus et autres parasites… dès qu’un intrus pénètre à l’intérieur de son périmètre, que ce soit par la voie digestive, respiratoire ou cutanée, il sonne l’alarme et mobilise ses combattants. La cible se fait attaquer par des cellules appelées phagocytes. Il s’ensuit des réactions en cascade : les globules blancs vont se démultiplier, à l’image des lymphocytes Th2 et des lymphocytes B. Ces derniers vont libérer des anticorps (des immunoglobulines E ou IgE) qui vont se fixer sur les intrus et les éliminer. Au point de mobiliser ses troupes contre des substances inoffensives comme les acariens, les pollens ou des moisissures.
Lors de la première rencontre, il ne se produit aucune réaction visible de l’extérieur. Les spécialistes parlent de «phase de sensibilisation». Le processus prend toutefois une tournure bien désagréable lors de la deuxième rencontre entre le système immunitaire et l’allergène. Celui-ci est bien capté par les IgE, mais les cellules sur lesquelles ces anticorps étaient fixés vont alors libérer quantité de substances pro-inflammatoires (histamine, leucotriènes…) responsables de la crise allergique.
Du traitement symptomatique…
La prise en charge des maladies allergiques repose sur l’éviction des allergènes, à condition toutefois que ces derniers aient été identifiés. Elle est généralement associée à un traitement pharmacologique. Quant à l’immunothérapie spécifique (ITS), appelée aussi désensibilisation, elle consiste à habituer progressivement l’organisme à l’allergène. Mis en présence de quantités croissantes de la substance, le corps développe ainsi une accoutumance. Depuis quelques années, les recherches tendent à se rapprocher d’un organe clé de l’immunité : l’intestin. Des déséquilibres du microbiote intestinal, des dysbioses, ont ainsi été mis en cause dans les dysfonctionnements associés aux allergies. C’est pourquoi une modulation du microbiote par un apport spécifique en probiotiques constitue une piste dans la prévention des allergies. Par ailleurs, les acides gras oméga-3 s’utilisent pour renforcer l’étanchéité de la muqueuse intestinale, et donc limiter le processus d’inflammation.
… à l’approche globale
Le Dr Marc Beck, médecin généraliste, phytothérapeute et compétent en micronutrition explique : «Quel que soit son tropisme, l’inflammation allergique correspond à une réponse immunitaire particulière.» «Elle est caractérisée par un excès en lymphocytes Th2, et donc par un déséquilibre de la balance Th2 et Th1, mais encore par une augmentation des IgE.» La bonne nouvelle est «qu’il est possible d’intervenir à ce niveau immunitaire», complète-t-il. De quelle façon? «Par l’administration ciblée de probiotiques et/ou de plantes.» Il cite: «… la réglisse, le sureau et le curcuma qui vont freiner le Th2.
Quant à l’action d’extraits de plantain, elle tendra à inhiber les IgE. Des souches probiotiques peuvent aussi stimuler les lymphocytes Th 1 et maintenir ainsi l’équilibre avec les Th2.» D’une manière générale, il s’agit donc de «travailler le terrain». Dans la pratique, le médecin constate «une disparition de l’allergie en 3 à 4 ans. Mais surtout une diminution des symptômes dès la première année. Le tout, sans effets secondaires», conclut le Dr Beck.