La Sauge sclarée, la plante des femmes par excellence

Entre la sauge officinale et la sauge sclarée, c’est du 10 contre 1. Si la littérature croule d’informations concernant la première, force est de constater que la partie congrue échoie à la seconde. Aussi vais-je faire mon possible pour relater les quelques événements bien maigres consignés çà et là à son sujet, pour raconter son histoire.

Un peu d’histoire

Les traces les plus anciennes qui concernent la sauge sclarée semblent en effet remonter à 2000 ans environ. Dioscoride évoque un horminon qui pourrait bien être la plante du jour. Mentionnée dans le Capitulaire de Villis (fin VIIIe siècle), on la retrouve peu après sous la plume de Strabon (Hortulus, 827) qui regrettait qu’elle soit, contrairement à l’officinale, aussi peu employée médicinalement, bien qu’elle ait hérité de noms vernaculaires élogieux à ce sujet : herbe aux plaies, toute-bonne, etc.

Au XIVe siècle, on la rencontre sous l’étrange appellation d’orvale alors que deux siècles plus tôt, Hildegarde la recommande comme antitoxique, digestive et antimigraineuse.
Cultivée en grand au XVIe siècle, elle eut ses entrées un siècle plus tard à la cour du roi Louis XIV qui, selon toute vraisemblance, l’utilisait abondamment. Puis, la sclarée est lentement tombée dans l’oubli pour ressurgir au XIXe siècle. De nouveau cultivée en grand pour être ensuite abandonnée, elle reviendra en force au XXe siècle (aromathérapie, parfumerie).

Quelles sont les principales propriétés pharmacologiques des parties aériennes de Sauge ?

Propriétés œstrogénomimétique :

Les composés responsables de cette propriété ne sont donc pas clairement identifiés. Les triterpènes de la sauge ont en effet une configuration semblable aux œstrogènes sans en posséder le noyau phénol. Les triterpènes contiennent un noyau phénol associé à un pont époxyde.

La sauge sclarée est considérée comme une plante de relance oestrogénique au niveau ovarien, aboutissant à une stimulation des récepteurs oestrogéniques α et β. Emménagogue, elle stimule notamment le flux sanguin dans la région pelvienne et elle régule le cycle menstruel. Elle serait antigalactogène.

Propriétés antispasmodiques :

Les flavones diminuent les spasmes provoqués par l’acétylcholine ou la sérotonine. La sauge sclarée est antispasmodique par voie interne, cholérétique (indigestions et flatulences) et cicatrisante par voie externe.

Propriétés antioxydantes :

Cette puissante action serait liée à la présence des diterpènes, en particulier à l’acide carnosique. La sauge réduit la peroxydation lipidique et la mort cellulaire.

Activité sur le système nerveux :

  • Neuropsychiques : L’acide carnosique et le carnosol, présents dans la sauge, exercent une activité antioxydante, anti-inflammatoire et anticancérogène, ainsi que des effets neuroprotecteurs dans des modèles expérimentaux in vitro et in vivo.
  • Activité neuroprotectrice : Celle-ci passe par une réduction du stress oxydatif et par une inhibition de l’apoptose, en plus de l’action anticholinestérase de la sauge, ce qui pourrait présenter un intérêt thérapeutique dans les maladies d’Alzheimer et Parkinson.
  • Activité anti-anxiodépressive : La sauge sclarée est relaxante, antispasmodique et anxiolytique. Elle réduit l’excès de tension artérielle en situation de stress, comme le montre un essai contrôlé randomisé chez des femmes subissant des examens médicaux, de type exploration urodynamique. Une étude in vivo indique que son effet antidépresseur s’expliquerait par une modulation dopaminergique.

Propriétés anti-infectieuses :

Inhibiteur de la formation de la plaque dentaire : Action due à l’acide rosmarinique. L’extrait aqueux de sauge inhibe l’enzyme responsable de l’activité collagénolytique de Porphyromonas gingivalis, une bactérie parodontale impliquée dans les parodontopathies.

L’extrait à l’acétone des parties aériennes de sauge sclarée possède une activité antibactérienne contre Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa, Escherichia coli et Enterococcus faecalis.

Existe-t-il des précautions d’emploi concernant la Sauge sclarée ?

Contre-indications :

  • La sauge sclarée est contre-indiquée en cas d’hyperœstrogénie ou de cancer hormonodépendant. Elle est déconseillée lors de la grossesse ou de l’allaitement, hors usage alimentaire.
  • L’EMA ne recommande pas l’usage de la sauge chez les enfants et adolescents de moins de 18 ans.

Interactions médicamenteuses :

  • Ne pas associer avec des traitements oestrogéniques. Demandez conseil à votre médecin et/ou votre pharmacien.

Comment prendre la Sauge sclarée et à quel dosage ?

Forme liquide de cette plante médicinale :

La Micronutrition, l’alliée des femmes à tous les âges de la vie

Si les Femmes affichent une espérance de vie supérieure (85,4 ans à la naissance) à celle des Hommes (79,1 ans à la naissance), elles perçoivent leur santé de manière plus négative…

En 2013, la DREES publiait une étude sur la santé des Femmes mettant en avant cet apparent paradoxe : si les indi­ca­teurs montrent un meilleur état de santé des Femmes par rapport aux Hommes, elles ont une perception plus négative de leur état de santé.
D’une façon générale, les Femmes se mon­trent plus attentive à leur état de santé. Ainsi, leur alimentation est en moyenne plus équilibrée ; elles sont moins sou­vent en surpoids que les hommes : 24% contre 41% des hommes. En revanche, elles sont légèrement plus nombreuses à être atteintes d’obésité : 18% contre 16%.
Plus récemment, à l’occasion de la Journée de la Femme en 2022, la Mutualité française tirait la sonnette d’alarme !

  • Obésité en plus forte augmentation chez les femmes que chez les hommes, en particulier chez les femmes en situation de précarité : 70% des femmes ont un niveau d’activité physique inférieur au niveau identifié pour être en bonne santé contre 42% pour les hommes.
  • En termes de santé mentale, un triste constat : les femmes se suicident trois fois plus que les hommes.
  • L’accident vasculaire cérébral, première cause de mortalité chez la femme, progresse fortement chez celles âgées de moins de 50 ans.
  • Et, le cancer du sein est la première cause de décès par cancer chez la femme quand une femme sur dix souffre d’endométriose, maladie qui provoque des douleurs invalidantes et constitue la première cause d’infertilité chez les femmes.
  • Enfin, près de 17% des femmes souffrent d’insomnie chronique contre 9% des hommes.

75% des femmes en âge de procréer seraient atteintes de syndrome prémenstruel, 20% à 30% d’entre elles déclarent des symptômes suffisamment intenses pour interférer avec leurs activités quotidiennes. Ce syndrome prémenstruel est défini comme un ensemble de symptômes somatiques, affectifs et comportementaux apparaissant avant les règles et disparaissant avec elles : fatigue prononcée, seins sensibles et gonflés, gonflement du bas-ventre, maux de tête et l’irritabilité. Calcium, Magnésium et Omega 3 contribuent à le prévenir.
Future maman ? Pour que le futur bébé bénéficie des apports en vitamines et minéraux de la mère une supplémentation en magnésium, fer, iode, folates, DHA… peut s’avérer nécessaire.
A la ménopause aussi… Caractérisée par une diminution de la sécrétion des œstrogènes et de la progestérone due à l’arrêt progressif du fonctionnement des ovaires, cette période de la vie d’une femme est souvent marquée par des bouffées de chaleur pouvant provoquer des troubles du sommeil, des troubles de l’humeur, une sécheresse cutanée et vaginale parfois cause de vaginites, une prise de poids ou des troubles de la libido. Là encore, la prescription de compléments peut s’avérer utile : extraits d’actée à grappes noires pour lutter contre les bouffées de chaleur, acides gras polysinsaturés (oméga 3, oméga 6) contenus dans les graines de lin, l’huile de bourrache, l’huile de cameline ou de colza, pour réhydrater sa peau, ou booster sa sérotonine pour retrouver sa sérénité…

Sources bibliographiques médicales et essais cliniques :

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