Le rôle des plantes médicinales dans la maladie de Crohn

La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire intestinale chronique transmurale. Elle affecte habituellement l’iléon distal et le côlon, mais peut survenir à un niveau quelconque du tube digestif. Les symptômes comprennent des diarrhées et des douleurs abdominales. Des abcès, des fistules internes et externes ainsi qu’une obstruction de l’intestin peuvent se produire. Une symptomatologie extra-intestinale, notamment une arthrite, peut également survenir.

Un peu d’histoire

Burrill Bernard Crohn, un nom fréquemment cité en médecine, est associé à une maladie digestive majeure. Plus de 70 ans après sa découverte, la maladie de Crohn suscite encore des centaines de publications par an. Crohn, initialement convaincu de la particularité de l’iléite régionale, s’est finalement aligné sur l’opinion majoritaire après près de 30 ans.

Ses observations cliniques sont renforcées par des avancées en biologie moderne et génétique. L’histoire de Crohn et de sa maladie marque une étape clé de la gastro-entérologie du XXe siècle. La maladie pourrait être liée à un gène hérité des Néandertaliens.

La maladie de Crohn a été décrite pour la première fois en 1932 par Crohn, travaillant au Mount Sinai Hospital de New York. En 1993, on a découvert un modèle animal de la maladie grâce à une souris présentant une mutation du gène de l’interleukine 2.

La fréquence de la maladie de Crohn a augmenté dans les pays industriels durant la seconde moitié du XXe siècle. Elle commence à se stabiliser dans des régions à forte incidence comme l’Europe du Nord et l’Amérique du Nord. Dans les années 1980, la maladie prévalait plus en Europe, avec une moindre incidence en Asie et en Afrique. Cependant, la fréquence augmente dans des zones précédemment épargnées, telles que l’Europe du Sud, l’Asie et dans les pays en développement. Les écarts ethniques et géographiques en termes de fréquence s’atténuent progressivement.

Qu’est-ce que la maladie de Crohn ?

La maladie de Crohn (MC) est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) touchant habituellement des sujets jeunes; le pic diagnostic se situant autour de 30 ans. L’incidence annuelle de la maladie est cependant en augmentation dans les pays développés. Elle a augmenté de 1988 à 1999 pour se stabiliser ensuite, sauf pour le taux des formes pédiatriques (moins de 20 ans) qui continue d’augmenter.

En France, la MC affecterait 80 000 à 100 000 personnes. La MC est responsable d’une inflammation chronique de la paroi intestinale qui conduit progressivement à une perte du fonctionnement physiologique de l’intestin. L’évolution de la maladie au cours du temps s’associe à l’apparition de complications intestinales représentées par les sténoses, les perforations ainsi que les abcès abdominaux ou pelviens. Ces complications, détectées tardivement dans la majorité des cas, rendent souvent nécessaire le recours à la chirurgie. Les résections itératives pouvant conduire à une insuffisance intestinale par syndrome de grêle court doivent être évitées au maximum.

Définition de la maladie de Crohn

La maladie de Crohn est une inflammation chronique du tube digestif. Elle cause inflammation, épaississement de la paroi, ulcères, et parfois fissures ou perforations. Les lésions peuvent toucher tout le tube digestif, de l’œsophage au rectum. La maladie évolue par poussées, entraînant douleurs abdominales et diarrhées prolongées. Les poussées prolongées peuvent causer fatigue, anémie, dénutrition et perte de poids.

Les périodes de rémission varient en durée. Un tiers des cas affecte seulement l’intestin grêle, un autre tiers seulement le côlon, et le reste concerne les deux. Non contagieuse, la maladie se manifeste différemment selon la partie affectée du tube digestif.

Les symptômes digestifs comprennent douleurs abdominales, diarrhée, douleurs anales, écoulements de glaire ou de sang, perte d’appétit, nausées et vomissements. En terme de symptômes généraux, ils incluent fatigue, amaigrissement et anémie. Les symptômes non digestifs peuvent inclure rhumatismes articulaires, problèmes dermatologiques et atteintes oculaires.

La maladie implique souvent l’intestin grêle inférieur, le gros intestin, ou les deux, mais peut affecter toute partie du tube digestif. La cause exacte reste inconnue, mais un dysfonctionnement du système immunitaire est suspecté. Le diagnostic repose sur coloscopie, capsule vidéo-endoscopique et imagerie.

Il n’existe pas de guérison, le traitement vise à soulager les symptômes et réduire l’inflammation. La maladie est plus fréquente chez les personnes d’origine européenne du Nord et les Anglo-Saxons, touchant hommes et femmes également, souvent avant 30 ans. Elle peut affecter l’intestin grêle seul, le gros intestin seul ou les deux. La maladie active enflamme toute l’épaisseur de la paroi intestinale. Facteurs de risque incluent tabagisme, contraceptifs oraux, et un statut socio-économique élevé. L’allaitement pourrait offrir une protection.

La maladie de Crohn favorise-t-elle l’apparition de fissures anales ?

Les individus souffrant de la maladie de Crohn présentent un risque accru de développer des fissures anales en raison de l’inflammation persistante qui affecte leur tractus intestinal. Cette inflammation peut compliquer l’évacuation des selles, augmentant la pression sur la muqueuse anale et entraînant potentiellement des fissures douloureuses. Pour atténuer ces symptômes, il est essentiel d’envisager des approches naturelles, comme des régimes adaptés et des compléments naturels pour apaiser l’inflammation, en complément des traitements médicaux classiques. Il demeure primordial de consulter un gastro-entérologue spécialisé pour une prise en charge complète et personnalisée de la maladie de Crohn, incluant la gestion des complications potentielles telles que les fissures anales.

Causes de la maladie

La génétique joue un rôle important dans la maladie de Crohn. Elle implique des processus comme l’autophagie. Des études sur des modèles animaux et des facteurs de risque familiaux le démontrent. Chez les humains, le risque est 3 à 20 fois plus élevé chez les proches de personnes atteintes. Les études de jumeaux montrent une concordance de 50-55 %. On associe plus de trente gènes à la maladie, comme NOD2/CARD15, ATG16L1, IL23R, IRGM et SLC11A1. La maladie est également liée génétiquement à la maladie cœliaque.

Le risque de transmission à un enfant est multiplié par 10 à 15 si un parent est affecté. Environ 70 gènes pourraient être impliqués, dont certains indirectement. Des mutations du gène IRGM augmentent le nombre de bactéries intestinales, induisant une inflammation chronique.

L’alimentation, l’usage de contraceptifs oraux, certaines infections et des conditions socio-économiques élevées sont des facteurs. La maladie est en augmentation en Asie, suggérant un lien avec des changements de mode de vie. Les modes de vie urbains et industriels peuvent augmenter les maladies auto-immunes. Le tabagisme et l’appendicectomie sont des facteurs de risque. Certains médicaments, comme l’aspirine, peuvent déclencher des crises.

La consommation de protéines animales et un déséquilibre des acides gras oméga-6/oméga-3 sont aussi suspectés. Le microbiote intestinal montre des déséquilibres chez les patients, affectant le métabolisme des purines et la production d’acide urique.

Le stress peut influencer les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, mais il n’y a pas de preuve concrète de son rôle dans la maladie de Crohn. Des études sur le profil psychologique des patients n’ont pas trouvé de traits spécifiques. Des recherches récentes suggèrent que des facteurs dépressifs chez les modèles animaux peuvent augmenter l’inflammation du côlon.

Evolutions possibles de la maladie

La maladie de Crohn peut entraîner des complications graves nécessitant souvent une prise en charge médicale urgente et parfois une hospitalisation. La colite aiguë grave, une complication fréquente, se manifeste par des selles sanglantes, anémie, amaigrissement et fièvre. Elle peut causer une dilatation du côlon, augmentant le risque de perforation et de péritonite, ainsi que de graves hémorragies.

Les sténoses intestinales, où l’épaississement des parois intestinales réduit leur diamètre, peuvent provoquer des obstructions ou des sub-occlusions intestinales, nécessitant une intervention urgente. Les perforations intestinales dans les cas sévères de la maladie peuvent entraîner une péritonite ou la formation d’abcès.

La formation de fistules est aussi possible, créant des communications anormales entre le tube digestif et d’autres organes ou la peau. La dénutrition est une préoccupation, surtout chez ceux avec des lésions au niveau de l’iléon, menant à des carences en vitamine B12 et D.

Un risque accru de cancer du côlon est observé chez les personnes avec une maladie de Crohn affectant le gros intestin. Un dépistage régulier est donc nécessaire. La maladie peut également se compliquer de troubles biliaires, comme la cholangite sclérosante primitive, augmentant le risque de cancer des voies biliaires ou du côlon.

L’évolution de la maladie de Crohn est marquée par des poussées de sévérité variable, entrecoupées de périodes de rémission. Cette évolution diffère d’une personne à l’autre et peut impacter significativement la qualité de vie. Outre les problèmes digestifs, la maladie peut entraîner des atteintes articulaires, oculaires et cutanées, ainsi que des troubles de croissance chez les enfants.

Bien qu’il n’y ait pas de remède définitif pour la maladie de Crohn, les traitements actuels permettent de gérer les symptômes, et la plupart des personnes atteintes mènent une vie normale.

Epidémiologie

En France, 60 000 personnes sont touchées par la maladie de Crohn, soit environ une personne sur mille. Chaque année, on diagnostique près de quatre mille nouveaux cas. La fréquence de cette maladie a augmenté depuis les années 1950, avec des variations importantes selon les régions : elle est plus courante dans les pays nordiques que dans ceux du Sud.

On diagnostique souvent la maladie de Crohn chez les jeunes adultes âgés de 20 à 30 ans, mais elle peut aussi toucher des enfants, des adolescents ou des personnes âgées. Les femmes subissent cette maladie un peu plus fréquemment que les hommes. On observe une prédisposition familiale, notamment chez les populations juives ashkénazes.

Chez les enfants et adolescents, le risque de développer la maladie est plus élevé si un parent est atteint. Les symptômes chez les jeunes sont similaires à ceux des adultes, avec des troubles de la croissance ou un retard de la puberté en cas de maladie sévère. Des mesures de soutien nutritionnel sont alors nécessaires.

Épidémiologie : La maladie de Crohn est relativement rare, avec 15 à 20 cas annuels pour 100 000 personnes. Aux États-Unis, environ 1,4 million de personnes souffrent de la maladie, tandis qu’en Europe, ce nombre atteint 2,2 millions. La prévalence fluctue considérablement selon les zones géographiques et les périodes. En Europe, par exemple, les régions septentrionales et les populations juives ashkénazes présentent une prévalence plus élevée.

La distribution selon l’âge est bimodale, touchant principalement les adolescents et jeunes adultes, puis les personnes de 50 à 70 ans. Il peut y avoir une sous-estimation du nombre de malades due à la confusion avec le syndrome de l’intestin irritable. Concernant l’influence du sexe, la maladie de Crohn semble affecter plus sévèrement les jeunes femmes, bien que la différence de taux entre les sexes soit minime.

Quelques conseils pour mieux vivre au quotidien la maladie de Crohn

Pour vivre au mieux avec la maladie de Crohn, on conseille de mastiquer soigneusement les aliments, de s’hydrater suffisamment, d’éviter le grignotage entre les repas, et de privilégier des aliments simples en évitant les produits industriels. Il est également important de prendre soin de son corps et de son esprit, et de pratiquer une activité physique régulière.

Le traitement de la maladie de Crohn vise à soulager les symptômes des poussées et à prévenir les rechutes et complications, tout en maintenant la qualité de vie du patient. Les traitements d’attaque et d’entretien impliquent souvent les mêmes médicaments, mais à des dosages différents. Le choix dépend de la sévérité des symptômes, de la partie du tube digestif affectée et de l’étendue des lésions. Des interventions chirurgicales peuvent s’avérer nécessaires.

Les patients bénéficient d’un suivi médical régulier, adapté à la sévérité de leur maladie, incluant des examens endoscopiques. L’index CDAI mesure l’activité de la maladie, en tenant compte de divers facteurs tels que le nombre de selles liquides et l’état général du patient. Un CDAI inférieur à 150 indique une rémission.

Il est utile de tenir un journal quotidien des symptômes pour aider le médecin à évaluer la sévérité de la maladie. Ce suivi permet aussi de faire le point sur les traitements et l’état nutritionnel du patient. L’association François Aupetit (AFA) soutient les personnes atteintes de maladies intestinales chroniques, en promouvant la recherche, l’information et le soutien.

Les médicaments utilisés réduisent l’activité du système immunitaire, incluant anti-inflammatoires et immunosuppresseurs. Le traitement d’entretien, hors poussées, aide à contrôler la maladie et à prévenir les complications.

Un suivi médical approfondi est crucial pour vérifier l’efficacité du traitement. On recommande de ne pas fumer. Il faut également suivre certains principes nutritionnels. Les questions de contraception, fertilité et grossesse sont également importantes.

La maladie de Crohn requiert une gestion quotidienne et peut s’adapter à une vie professionnelle, scolaire et sportive normale. Un soutien psychologique peut aider à gérer son impact sur la vie sociale et familiale.

Existe-t-il des plantes médicinales pour accompagner la maladie de Crohn ?

Parmi les domaines intéressants d’application de la phytothérapie, on trouve des pathologies fréquemment rencontrées en médecine générale pour lesquelles la médecine conventionnelle n’a pas beaucoup de solutions. Depuis les cinquante dernières années, l’incidence de la maladie de Crohn a plus que doublée. Cette pathologie est multifactorielle et idiopathique. On utilise des anti-inflammatoires, corticoïdes, immunosuppresseurs et anti-TNF pour la traiter. Cependant, ces traitements peuvent être limités. Parfois, ils provoquent une intolérance aux principes actifs. Il arrive aussi qu’ils ne soient pas efficaces, menant à un échec thérapeutique.

  • L’Ananas : Les propriétés digestives intestinales anti-inflammatoires et protéolytiques de l’ananas ont en effet mit en évidence la diminution de la production de cytokines et de médiateurs inflammatoires par les leucocytes et les cellules épithéliales coliques. Ainsi in vitro, le traitement de biopsies de côlons de patients présentant une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (rectocolite hémorragique ou maladie de Crohn) avec de la bromélaïne permet de diminuer la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires ainsi que de la chémokine MCP-1.
  • Le Boswellia : D’usage traditionnel pour traiter les gastrites, les douleurs abdominales et la diarrhée, la boswellie est efficace dans les colites inflammatoires, et notamment dans la maladie de Crohn.
  • L’Ispaghul : En relation avec ses propriétés intestinales, l’ispaghul s’emploi par conséquent dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin telles que la rectocolite ulcéreuse, la maladie de Crohn, et la colite collagène.
  • La Crinière du lion : Cette espèce mycologique agit sur la régénération des muqueuses gastriques et intestinales endommagées. Elle est également utile pour le traitement de maladies inflammatoires intestinales.
  • L’Hericium 180

La transplantation fécale est-elle efficace pour traiter la maladie de Crohn ?

La maladie de Crohn est une affection inflammatoire chronique du tube digestif qui peut gravement affecter la qualité de vie des patients. Récemment, la transplantation fécale a émergé comme une option de traitement potentiellement prometteuse.

Cette méthode transfère des matières fécales d’un donneur sain dans le système digestif d’un patient. Le but est de rééquilibrer le microbiote intestinal. Des études préliminaires ont révélé que la transplantation fécale peut atténuer les symptômes inflammatoires chez des patients souffrant de la maladie de Crohn. Les résultats sont encore inconstants et cette approche demande plus de recherches cliniques. Toutefois, elle représente une piste thérapeutique prometteuse.

Elle pourrait se combiner aux traitements médicamenteux existants. L’espoir est de diminuer la dépendance aux anti-inflammatoires et immunosuppresseurs. Globalement, cette technique novatrice a le potentiel d’améliorer le traitement de la maladie de Crohn. Elle doit cependant encore prouver son efficacité dans des études plus approfondies.

Une piste majeure de recherche est la transplantation du microbiote fécal (TMF), consistant à introduire les selles d’une personne saine dans le tube digestif d’un patient pour rééquilibrer la flore intestinale. Des critères stricts sélectionnent les donneurs sains afin de limiter les risques infectieux. Après la collecte, des tests, préparations et administrations des selles se font par différentes méthodes : lavement, coloscopie, sonde nasogastrique ou gélules.

La transplantation du microbiote fécal (TMF), efficace contre les infections à Clostridium difficile, explore son potentiel impact sur les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Des recherches supplémentaires, comme celles de l’équipe du Pr Sokol à l’hôpital Saint-Antoine, visent à démontrer son influence bénéfique sur la maladie de Crohn.

Sources bibliographiques médicales et essais cliniques

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