Il existe différentes types de coliques. La colique hépatique se caractérise par une douleur aiguë au niveau de l’hypocondre droit, à irradiation et postérieur, souvent associée à des nausées et à des vomissements. Elle est en rapport avec une distension aiguë des voies biliaires. La cause principale de la colique hépatique est la lithiase biliaire, responsable de 98% des cas environ, mais il ne faut pas ignorer les autres causes possibles : cancers (surtout ceux de l’ampoule de Vater), tumeurs bénignes, cholédocites, certaines parasitoses (douve, ascaris et surtout kyste hydatique rompu dans les voies biliaires).
Nous parlerons dans cet article de la colique hépatique d’origine lithiasique. Il est bien évident que, dans les crises de colique hépatique hyperalgiques, les antispasmodiques classiques permettent de soulager très rapidement le malade. Le traitement homéopathique ne jouera alors qu’un rôle d’appoint, mais il pourra être suffisant à lui seul dans certaines crises de faible ou moyenne importance.
Le rôle de Belladonna dans la colique hépatique
Les douleurs sont à début et à fin brusque. Elles s’aggravent par le moindre toucher, voire l’effleurement, et par les secousses. L’abdomen est tendu et chaud. Souvent il y a présence de signes généraux : fièvre et congestion céphalique.
Posologie : Si une indication chirurgicale urgente est écartée, on prend Belladonna en 9 ou 15 CH, 5 granules au rythme des épisodes douloureux.
Il est souvent intéressant d’alterner ce médicament avec l’un des médicaments ci-dessous, indiqué suivant les symptômes réactionnels du malade.
Colocynthis
Les douleurs sont spasmodiques, violentes, à début et à fin brusques. Le malade s’améliore plié en deux, par la chaleur et la pression : l’attitude couchée, en chien de fusil, est particulièrement antalgique.
Posologie : Prendre en 9 ou 15 CH, 5 granules de Colocynthis toutes les 10 à 15 minutes, en espaçant au fur et à mesure de l’amélioration.
Dioscorea villosa dans les douleurs de la lithiase biliaire
Dioscorea villosa est indiqué à la même posologie que Colocynthis chez les malades dont la modalité d’amélioration des douleurs paroxystiques est inverse de celle de Colocynthis : amélioration en se cambrant en arrière. Son indication est beaucoup moins fréquente.
Bryonia alba
Médicament de l’inflammation des séreuses et des parenchymes des organes qu’elles enveloppent, Bryonia se prend sur les modalités réactionnelles suivantes :
- Douleurs piquantes, lancinantes de la région hépatobiliaire, provoquées ou aggravées par le moindre mouvement, par l’inspiration forte. Le malade est amélioré couché sur le côté droit et par la pression large.
- Fièvre continue ou rémittente avec soif intense de grandes quantités d’eau froide à de longs intervalles, transpiration huileuse qui soulage.
- Goût amer dans la bouche, langue blanche, lèvres sèches.
- Selles dures, sèches, noires, volumineuses, plus fréquemment rencontrées que des diarrhées bilieuses au moindre mouvement.
Posologie : Prendre de 5 à 15 CH, suivant similitude, à raison de 5 granules toutes les 2 heures. Espacer suivant amélioration.
Berberis vulgaris et les douleurs spasmodiques de la colique hépatique
Les douleurs sont très aiguës, paroxystiques, en coup de poignard. Elles irradient d’un point précis vers l’estomac et l’abdomen. Elles s’aggravent par le mouvement, les secousses, comme celles de Bryonia mais, contrairement à ces dernières, elles s’aggravent par la pression. On note souvent la concomitance d’une sensibilité douloureuse à la pression au niveau de l’angle costo-lombaire gauche et celle d’urines très variables dans leur quantité et leur concentration.
Posologie : Prendre Berberis vulgaris de 5 à 9 CH, 5 granules 3 à 4 fois par jour.
Chamomilla
Ce médicament peut être indiqué chez les malades particulièrement intolérants à la douleur, agités et coléreux.
Posologie : Prendre Chamomilla en 15 ou 30 CH, 5 granules 3 fois par jour.
Nux vomica dans la colique hépatique
Ce médicament se prend en fonction des signes digestifs (douleurs spasmodiques, nausées, vomissements, pyrosis) mais surtout en fonction d’un terrain particulier :
- Sujet hypersensible, sédentaire.
- Habituellement enclin à la bonne chère et aux excès de table.
Posologie : Prendre Nux vomica en 9 ou 15 CH 2 à 4 fois par jour.
Ricinus communis
La colique hépatique se manifeste par des douleurs en ceinture, accompagnées de diarrhée.
Posologie : Prendre Ricinus communis en 5 CH, en alternance avec Belladonna, au rythme des paroxysmes douloureux.
Calcarea carbonica dans l’inflammation des calculs vésiculaires
Alors que Calcarea carbonica est très efficace en 15 ou 30 CH dans la crise de colique néphrétique, il est beaucoup moins dans la crise aiguë de colique hépatique. C’est par contre un médicament de fond important de la lithiase biliaire.
La thérapeutique homéopathique permet donc, dans un nombre non négligeable de cas, en association ou non aux antispasmodiques classiques, de soulager le malade présentant une crise de colique hépatique. Cette méthode peut d’autre part être une thérapeutique du terrain lithiasique. Quant aux causes rares non lithiasiques de la colique hépatique, elles réclament une thérapeutique étiologique, la plupart du temps chirurgicale.