Voyage au cœur de la Fièvre du Nil Occidental

La Fièvre du Nil Occidental (FNO) est une maladie virale transmise principalement par les moustiques infectés, du genre Culex. Malgré l’absence de symptômes chez la plupart des personnes infectées, certaines peuvent souffrir de complications neurologiques graves, voire décéder. Cette maladie, qui se propage rapidement dans diverses régions du monde, notamment en Amérique du Nord et en Europe, suscite des inquiétudes croissantes.

Quel est ce virus ?

La Fièvre du Nil Occidental (FNO) est une infection causée par le virus du Nil Occidental, principalement transmis par les moustiques. Ce virus, classé dans le groupe IV de la classification Baltimore. Il appartient à la famille des Flaviviridae et au genre Flavivirus. Il partage cette classification avec des virus comme celui de la fièvre jaune, de la dengue, du Zika et de l’encéphalite japonaise. Le VNO circule à la fois dans les régions tropicales et tempérées.

Le virus du Nil Occidental présente une structure virale enveloppée, avec des virions d’environ 45 à 50 nm de diamètre. Il revêt une capside protéique relativement lisse. Cette capside se compose de deux protéines principales : la glycoprotéine E et la petite protéine membranaire M. La protéine E joue un rôle crucial dans la liaison aux récepteurs de l’hôte, l’attachement du virus et son entrée dans la cellule hôte par fusion de l’enveloppe virale avec la membrane plasmique. L’enveloppe virale est une bicouche lipidique dérivée de la membrane cellulaire de l’hôte. Elle contient du cholestérol, de la phosphatidylsérine et d’autres constituants encore à identifier.

Le génome du virus mesure environ 11 000 nucléotides. Il est encadré par des structures en épingle à cheveux non codantes aux extrémités 3′ et 5′. Il code pour trois protéines structurales et sept protéines non structurales, nécessaires à la réplication virale. Une fois dans la circulation sanguine d’un hôte, le virus du Nil Occidental utilise la protéine d’enveloppe E pour se lier à des facteurs d’adhérence des cellules hôtes. Cela facilite ainsi son entrée dans les cellules par endocytose. L’acidité de l’endosome déclenche la fusion de l’enveloppe virale avec la membrane de l’endosome. On libère ainsi le génome viral dans le cytoplasme de la cellule hôte.

Le cycle de vie du virus implique un insecte vecteur, le moustique, et un réservoir animal, principalement les oiseaux. Bien que le virus puisse infecter l’homme et d’autres mammifères, ceux-ci ne contribuent pas au cycle de transmission du virus. Des vaccins existent pour les chevaux, mais aucun n’est encore disponible pour les êtres humains.

Quels sont les symptômes chez les animaux ?

De nombreuses espèces animales, en particulier les oiseaux sauvages ou domestiques, peuvent être infectées par le virus West Nile. Les moustiques s’infectent en piquant des oiseaux contaminés par le virus West Nile et peuvent ensuite le transmettre aux herbivores domestiques, en particulier le cheval. La transmission de la fièvre du Nil occidental se fait exclusivement par les moustiques.

Chez les oiseaux, l’infection est généralement asymptomatique. Parfois des signes nerveux peuvent apparaître, suivis d’une mortalité importante, notamment aux États-Unis. Chez le cheval, les symptômes varient. Ils peuvent aller d’une simple grippe à une atteinte grave du cerveau entraînant des troubles nerveux pouvant conduire à la mort. L’infection virale est responsable d’une fièvre, d’une encéphalomyélite et d’une paralysie des membres postérieurs, avec un taux de mortalité conséquent.

Le virus du Nil occidental a un spectre d’hôtes étendu. On a identifié plus de 300 espèces d’oiseaux surement infectées par ce virus. On peut notamment citer la corneille d’Amérique, le geai bleu et le tétras des armoises. Les experts considèrent certaines espèces, comme le merle d’Amérique et le moineau domestique, comme les principaux réservoirs du virus dans les villes d’Amérique du Nord et d’Europe.

Quant aux moustiques, les espèces du genre Culex sont les plus significatives du point de vue de la circulation du virus. On peut notamment citer Culex pipiens, Culex restuans, Culex salinarius, Culex quinquefasciatus, Culex nigripalpus, Culex erraticus et Culex tarsalis. On a rapporté des cas d’infection par le virus West Nile chez divers mammifères, dont l’humain, les primates non humains, les chevaux, les chiens et les chats, ainsi que chez certains reptiles et amphibiens.

Comment s’effectue la contamination ?

La transmission de la fièvre du Nil occidental est principalement assurée par les piqûres de moustiques infectés. Elle ne se produit pas de manière contagieuse entre humains. Les professions exposées aux piqûres de moustiques dans les régions infestées présentent un risque accru de transmission. Les moustiques vecteurs, en particulier les Culex, jouent un rôle fondamental dans la circulation du virus du Nil occidental. Ils se contaminent en se nourrissant du sang d’oiseaux infectés. Ensuite, ils transmettent le virus par piqûre à d’autres hôtes, y compris les humains.

Les oiseaux, qu’ils soient sauvages ou domestiques, sont les principaux hôtes du virus et sont cruciaux dans sa dissémination. Les oiseaux migrateurs facilitent notamment la propagation du virus de l’Afrique vers les zones tempérées d’Europe et d’Asie. Une fois sur place, les moustiques locaux se contaminent en se nourrissant du sang de ces oiseaux. Ils perpétuent ainsi le cycle de transmission du virus.

On considère les mammifères, dont les humains, comme des hôtes accidentels du virus. Chez les mammifères, le virus ne se multiplie pas aussi efficacement, limitant ainsi sa capacité de transmission. Cependant, on a observé des cas de transmission interhumaine, notamment par transfusion sanguine, transplantation d’organe, exposition intra-utérine du fœtus et allaitement.

La possibilité de transmission interhumaine du virus West Nile est exceptionnelle. Elle a été mise en évidence lors de l’épidémie aux États-Unis en 2002. Cette transmission est rare et ne survient que dans certaines circonstances. On peut citer par exemple, le biais de produits sanguins ou de greffe d’organes. En France, le dépistage du virus West Nile dans les produits sanguins est systématique dans les Alpes-Maritimes.

À quoi ressemble la fièvre du Nil occidentale chez l’Homme ?

Dans la plupart des cas, l’infection par le virus du Nil occidental chez l’homme ne présente aucun symptôme. Cependant, dans environ 20 % des cas, les personnes infectées peuvent développer un syndrome grippal caractérisé par une fièvre brutale, des maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires, ainsi que des symptômes gastro-intestinaux tels que des nausées, des vomissements et des diarrhées. Une éruption cutanée peut également survenir, accompagnée d’un gonflement des ganglions du cou.

Dans les cas les plus graves, qui surviennent chez moins de 1 % des personnes infectées, une maladie neuroinvasive peut se développer. Cette dernière se manifestent sous forme de méningite, d’encéphalite, de paralysie flasque ou de syndrome de Guillain-Barré. Ces formes graves sont plus fréquentes chez les personnes âgées de plus de 55 ans et chez les personnes immunodéprimées.

Les symptômes de l’infection du système nerveux central incluent une fièvre élevée, une raideur de la nuque, une stupeur, une désorientation, voire un coma. Des tremblements, des convulsions, une faiblesse musculaire et une paralysie peuvent également survenir. Environ 1 personne sur 10 présentant une atteinte sévère du système nerveux central décède.

La plupart des personnes infectées guérissent complètement. En revanche, la fatigue et la faiblesse peuvent persister pendant des semaines, voire des mois. Chez ceux dont le système nerveux central a été affecté, des séquelles neurologiques peuvent subsister à long terme.

Comment poser le diagnostic ?

Le diagnostic repose sur la détection d’IgM spécifiques du virus dans le sérum ou le liquide céphalo-rachidien. L’ARN viral peut également se détecter dans le sérum des patients dès la première semaine.

L’imagerie cérébrale est généralement normale mais peut parfois révéler des lésions focales. La confirmation biologique des cas s’appuie sur l’identification du VNO dans un échantillon biologique. On utilise la méthode directe (culture ou détection du génome viral) ou la méthode indirecte (détection IgM, augmentation des taux d’IgG).

Les analyses biologiques réalisées dans le sang et/ou le liquide céphalo-rachidien, obtenus par ponction lombaire, peuvent confirmer le diagnostic.

  • Sérologie (détection d’anticorps anti West Nile virus). On détecte les IgM en moyenne, 3 à 8 jours après l’apparition des signes cliniques. Ils persistent généralement de 1 à 3 mois. Les IgG apparaissent 2 à 3 semaines après le début de l’infection et persistent pendant des années. Deux prélèvements à 2 à 3 semaines d’intervalle sont nécessaires pour prouver une infection récente.
  • Amplification génique par RT-PCR. Le génome viral est détectable dans le plasma de 2 à 18 jours après l’infection, soit jusqu’à 5 jours après les premiers symptômes.
  • Isolement viral par culture virale. Cette technique lourde nécessite un laboratoire de biosécurité de niveau 3. Il ne s’agit pas d’un examen de routine.

On peut utiliser diverses méthodes pour détecter le virus du Nil occidental. On peut citer :

  • la séroconversion des anticorps IgG,
  • la détection des IgM par ELISA,
  • les essais de neutralisation,
  • la détection virale par RT-PCR
  • et l’isolement du virus en culture.

Généralement, on détecte les IgM dans la plupart des échantillons de liquide céphalo-rachidien et de sérum des patients infectés lors de leur présentation clinique.

Comment traiter cette maladie ?

Il existe un test de dépistage, mais aucun traitement spécifique contre le virus du Nil occidental. Les traitements proposés visent uniquement à atténuer les symptômes de la maladie.

Aucun vaccin commercialisé pour l’être humain n’est disponible, bien que plusieurs soient en cours de test. Le traitement des infections à VNO est symptomatique et nécessite une hospitalisation en réanimation pour les formes les plus graves.

Lorsqu’on détecte des cas humains, il faut rappeler aux personnes vivant à proximité du ou des foyers de transmission les mesures de protection contre les moustiques. Pour les patients atteints d’une forme neuro-invasive de l’infection à virus du Nil occidental, le traitement est symptomatique. Il nécessite souvent l’hospitalisation, des perfusions intraveineuses, une assistance respiratoire et la prévention des infections secondaires. Il n’existe pas de vaccin pour l’homme. Les soins de support en cas de maladie grave par le virus West Nile virus comprennent

  • Surveillance étroite des patients présentant une encéphalite à la recherche d’une hypertension intracrânienne et de convulsions
  • Surveillance étroite des patients qui ont une encéphalite ou une paralysie flasque aiguë à la recherche d’une incapacité à protéger leurs voies respiratoires
  • Ventilation mécanique si nécessaire

Une insuffisance respiratoire aiguë peut se développer rapidement et une assistance ventilatoire prolongée peut être nécessaire. Il n’existe aucun traitement spécifique pour l’infection par le virus du Nil occidental. Le traitement de l’infection par le virus du Nil occidental est un traitement d’accompagnement. Il comprend les éléments suivants :

  • Repos
  • Liquides pour prévenir la déshydratation
  • Paracétamol pour soulager la fièvre et la douleur

Les professionnels de la santé surveillent étroitement les personnes dont le système nerveux central est affecté. Si besoin, ils mettent les personnes sous ventilation mécanique.

Quels sont les moyens de prévention ?

Pour se protéger contre les moustiques dans les zones humides à forte présence de ces insectes, on recommande de prendre plusieurs mesures de protection. On conseille d’installer des moustiquaires aux fenêtres des habitations ou des lieux de travail et éventuellement utiliser des diffuseurs insecticides la nuit. En complément, on recommande le port de vêtements longs qui couvrent les bras et les jambes, ainsi que l’application de produits répulsifs sur les parties découvertes de la peau. De manière occasionnelle, revêtir des vêtements imprégnés de produits insecticides spéciaux, surtout en soirée et dans les zones à forte activité de moustiques, est également envisageable.

En cas de détection d’une circulation virale dans une région, les autorités sanitaires peuvent envisager une démoustication locale. En ce qui concerne la santé animale, la maladie est réputée contagieuse. Sur le plan de la santé publique, il n’est pas obligatoire de déclarer la maladie chez les humains. Actuellement, la maladie n’est pas reconnue comme une maladie professionnelle indemnisable. On classe le virus du Nil occidental dans le groupe de danger 3 selon le code du travail.

Chez les animaux

Pour les animaux, les autorités sanitaires renforcent la surveillance des oiseaux sauvages et domestiques (recherche des anticorps) ainsi que des chevaux (recherche de signes cliniques) dans les régions méditerranéennes. Cette surveillance vise à détecter la circulation du virus dans une zone afin d’alerter les populations exposées. Un vaccin est disponible pour les chevaux. Étant donné que les flambées d’infections chez les chevaux précèdent souvent les cas humains, il est crucial d’établir un système de surveillance active pour détecter les nouveaux cas chez les animaux et lancer rapidement une alerte aux autorités sanitaires. Dans les Amériques, il est important d’encourager les communautés à signaler les oiseaux morts aux autorités locales.

On a développé des vaccins pour les chevaux. Le traitement est symptomatique et suit les pratiques vétérinaires standard pour les animaux infectés par un virus. La prévention efficace des infections chez l’homme dépend de programmes complets et intégrés de surveillance des moustiques et de lutte dans les zones où le virus est présent. Des études doivent identifier les espèces locales de moustiques impliquées dans la transmission du virus, y compris celles pouvant servir de vecteurs entre les oiseaux et l’homme. Il convient de mettre l’accent sur des mesures de lutte intégrées, telles que la réduction à la source avec la participation communautaire, la gestion de l’eau, les produits chimiques et les méthodes de lutte biologique.

Chez l’Homme

Pour réduire les sources de contamination par les moustiques chez l’homme, on recommande de prendre diverses mesures de protection. On recommande d’éviter les eaux stagnantes près des habitations et des lieux de travail, en nettoyant régulièrement les abreuvoirs et en couvrant les réservoirs d’eau de pluie. Les autorités sanitaires décident de pratiquer la démoustication des zones humides. Une surveillance spécifique est mise en place auprès des hôpitaux pour détecter d’éventuels cas humains.

Il n’existe pas de vaccin contre cette maladie chez l’homme. La formation et l’information des salariés sur les risques liés à la fièvre du Nil occidental ainsi que sur les mesures de prévention individuelles et collectives sont essentielles. Des moyens appropriés, tels que l’eau potable, les savons, les moyens d’essuyage à usage unique et les trousses de première urgence, sont mis en place. De plus, des vêtements de travail et des équipements de protection individuelle doivent être portés et entretenus de manière adéquate.

Au niveau individuel, les mesures traditionnelles contre les moustiques, telles que les moustiquaires, les insecticides et les crèmes anti-moustiques, sont efficaces. On recommande d’éviter tout contact à mains nues avec des animaux morts.

Les autorités mènent des campagnes de désinsectisation par voie aérienne pour éliminer les moustiques et les larves sur de grandes surfaces dans les étangs et les marais, avec un effet démontré sur une incidence moindre de la maladie. Le contrôle du virus passe par la lutte contre les moustiques, l’élimination des gîtes de larves, les traitements larvicides et l’incitation à l’usage de répulsifs.

Des mesures spécifiques sont mises en place pour la sécurisation de la transfusion et des dons d’organes et de tissus, basées sur le dépistage des donneurs ou leur exclusion en fonction des risques identifiés.

Quelques données épidémiologiques…

Détecté pour la première fois sur le continent américain, aux États-Unis, en 1999, le virus du Nil occidental (VNO) était auparavant responsable d’épidémies en Afrique, en Europe de l’Est, au Moyen-Orient et en Asie. Depuis lors, il s’est propagé sur tout le continent nord-américain, émergeant comme une maladie à surveiller de près. En France métropolitaine, détecté dès les années 1962-1963 en Camargue, on a retrouvé le virus chez des chevaux en 2000. En Europe, il a été introduit initialement par des oiseaux migrateurs en provenance d’Afrique, devenant maintenant endémique dans plusieurs zones du sud et du centre de l’Europe.

Les grandes flambées ont touché principalement Israël, la Grèce, la Roumanie, la Russie et les États-Unis, le long des principales voies de migration des oiseaux. Originellement présent en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient, en Asie occidentale et en Australie, le VNO représente désormais un défi mondial en matière de santé publique.

En France

En France métropolitaine, le virus du Nil occidental (VNO) a été initialement repéré dès les années 1962-1963 dans la région de la Camargue. Cela marque ainsi son introduction sur le territoire français. Après une période sans signalement, il a réapparu en 2000 chez des chevaux. Il a ensuite continué à susciter des cas sporadiques au fil des années.

En 2003, on a observé une augmentation notable. On a recensé 7 cas humains recensés dans le Var et 5 cas équins dans les Pyrénées-Orientales en 2006. Cette hausse des cas a incité à revoir les mesures de surveillance et de protection existantes, proposant ainsi une adaptation en 2004.

La surveillance active a permis d’identifier, en 2018, 25 cas d’infection humaine autochtone à VNO le long du pourtour méditerranéen français. Cette même année a été marquée par une épidémie significative, avec une circulation virale détectée dans plusieurs régions, principalement dans les Alpes-Maritimes.

Les variations annuelles du nombre de cas s’avèrent influencées par divers facteurs, notamment l’urbanisation, les changements d’utilisation des terres, la biodiversité aviaire et les conditions climatiques. Ces épidémies ne se limitent pas à un environnement rural, touchant également les zones urbaines.

Malgré les progrès dans la surveillance et la compréhension de la maladie, l’écologie et la transmission du VNO demeurent mal comprises, rendant les flambées épidémiques souvent imprévisibles et difficiles à maîtriser.

Plus récemment, en 2022, on a signalé des cas d’infection chez les chevaux pour la première fois sur la côte atlantique, en Gironde. Aussi, en 2023, on a observé des cas chez les humains et les équidés en dehors des zones méditerranéennes habituelles, notamment en Nouvelle-Aquitaine, dans les départements de la Gironde et de la Charente-Maritime.

Aux Etats-Unis

Aux États-Unis en 1999, le Virus du Nil Occidental, originaire de Tunisie et d’Israël, a été introduit à New York. Cela a provoqué une flambée massive qui s’est rapidement propagée dans tout le pays. Cette épidémie, qui a eu lieu de 1999 à 2010, a souligné le risque mondial posé par l’importation et l’établissement d’agents pathogènes transmis par vecteur dans des environnements non natifs. Depuis lors, le VNO se répand rapidement d’est en ouest à travers l’Amérique du Nord.

En septembre 1999, le premier cas de VNO a été identifié à New York. Cela marque son apparition sur le sol américain. Depuis lors, le virus s’est largement répandu aux États-Unis, avec plus de 25 000 cas signalés entre 1999 et 2008. Il a entrainé plus de 800 décès. Il s’est également propagé au Canada, au Mexique, en Amérique centrale et dans les Caraïbes.

La première épidémie majeure a eu lieu en 2002, touchant 4156 personnes dans 44 états, avec 284 décès. On a enregistré la flambée la plus importante en 2003, avec 9862 cas dans 44 états, dont 2866 cas d’encéphalites et 264 décès. Les années suivantes ont également été marquées par des cas significatifs, bien que le nombre total de cas et de décès ait fluctué.

La surveillance du VNO a montré une présence généralisée du virus dans les États-Unis, touchant 47 États en 2008. On estime les coûts de santé associés au virus du Nil occidental à 200 millions de dollars en 2002, soulignant l’impact économique significatif de cette maladie.

En 2012, on a observé une recrudescence, avec 4500 cas diagnostiqués et 183 décès. Le virus du Nil occidental reste un problème de santé publique majeur aux États-Unis, avec des conséquences graves pour la santé humaine et des coûts considérables en soins de santé.

Sur le continent africain

Depuis les années 1960, des autorités européennes signalent des cas humains, mais la fréquence des infections a récemment augmenté, établissant le virus comme endémique dans plusieurs pays européens. En 2010, une épidémie importante a frappé la Grèce, confirmant 262 cas. En 2018, une épidémie significative a touché l’Europe, dépassant largement le nombre de cas enregistrés au cours des dix années précédentes. Entre 1996 et 1997, la Roumanie a recensé environ 500 cas avec un taux de létalité d’environ 10%.

En Afrique, une épidémie majeure a eu lieu en 1974, touchant 3000 personnes dans la province du Cap après des pluies abondantes. On a également observé des cas isolés et des épidémies dans plusieurs pays africains ainsi qu’en Algérie, Azerbaïdjan, Égypte, Éthiopie, Inde, Madagascar, Maroc, Nigeria, Pakistan, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Sénégal, Soudan, Tunisie et quelques pays européens.

En Tunisie, entre 2010 et 2012, on a signalé des cas d’infection dans les gouvernorats de Tataouine, Jendouba, Kébili, Monastir et Gabès. Ils totalisent 15 cas confirmés, dont un décès au 5 octobre 2012.

En Israël, en 2000, le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) a confirmé 417 cas d’infection, avec 326 hospitalisations et 33 décès. Les principaux tableaux cliniques étaient l’encéphalite (57,9 %), la maladie fébrile (24,4 %) et la méningite (15,9 %).

Circulation du virus dans le monde

Depuis 2010, le virus du Nil occidental circule davantage en Europe, en Russie et autour de la Méditerranée. En 2018, une épidémie record a été enregistrée, avec plus de cas en Europe que les sept années précédentes réunies. En 2019 et 2020, les premiers cas humains ont été signalés en Allemagne et aux Pays-Bas.

Le lignage 2 du virus, identifié pour la première fois sur un oiseau en Hongrie en 2004, se propage progressivement en Europe. Il coexiste désormais avec le lignage 1, historiquement présent dans la région. Depuis son introduction aux États-Unis en 1999, le virus s’est propagé. Il est désormais largement établi au Canada et au Venezuela. La fièvre du Nil est largement répandue en Afrique centrale et de l’est, au Moyen-Orient, en Asie, en Europe de l’est, dans les Balkans, et en Europe méditerranéenne (notamment en Grèce, en Italie et dans le sud de la France).

Jusqu’à la fin des années 90, le virus du Nil occidental touchait uniquement l’Ancien Monde, principalement l’Afrique, les pays méditerranéens, l’Europe de l’Est et le Moyen-Orient. Ces vingt dernières années, des épidémies ont éclaté dans plusieurs pays. On répertorie des flambées notables en Roumanie en 1996-1997, en Tunisie en 1997, en Russie en 1999, ainsi qu’en Israël en 1999 et 2000.

Depuis les années 1960, des autorités européennes signalent des cas humains, mais la fréquence des infections a récemment augmenté, établissant le virus comme endémique dans plusieurs pays européens. En 2010, une épidémie importante a frappé la Grèce, confirmant 262 cas. En 2018, une épidémie significative a touché l’Europe, dépassant largement le nombre de cas enregistrés au cours des dix années précédentes. Entre 1996 et 1997, la Roumanie a recensé environ 500 cas avec un taux de létalité d’environ 10%.

Surveillance du virus

Le dispositif de surveillance du virus du Nil occidental (VNO) adopte une approche pluridisciplinaire, suivant le concept de « one health ». Il associe les secteurs de la santé humaine et animale, notamment équine et aviaire, ainsi que des entomologistes. Les acteurs impliqués comprennent les professionnels de la santé, les Agences Régionales de Santé (ARS), les agences sanitaires, les laboratoires de référence et les centres d’expertise.

Le Centre National de Référence (CNR) des arbovirus contribue également à cette surveillance. Il fournit son expertise pour le diagnostic et signale tout cas confirmé aux ARS et à Santé Publique France.

On renforce cette surveillance annuellement du 1er mai au 30 novembre dans 10 départements du pourtour méditerranéen pendant la période d’activité des vecteurs, avec pour objectif la détection des infections neuro-invasives à VNO. Cela implique des analyses de confirmation pour tout cas cliniquement compatible, même en l’absence de circulation documentée du virus. Les cliniciens, les laboratoires hospitaliers et le CNR participent à cette surveillance.

La prévention efficace des infections à VNO chez l’homme nécessite des programmes complets et intégrés de surveillance des moustiques et de lutte dans les zones où le virus est présent. Des études visent à identifier les espèces locales de moustiques impliquées dans la transmission du VNO. Les experts privilégient l’adoption de mesures intégrées de lutte, telles que la réduction à la source, la gestion de l’eau, l’utilisation de produits chimiques, et les méthodes de lutte biologique.

Le personnel soignant applique des mesures d’hygiène standard pour prévenir les infections dans les services de santé. Les laboratoires bien équipés manipulent les échantillons prélevés sur des personnes ou des animaux suspectés d’infection à VNO.

L’OMS, avec ses bureaux régionaux en Europe et dans les Amériques, soutient la surveillance et la riposte aux flambées de VNO. Elle collabore avec les autorités nationales et des partenaires internationaux. En France, on met en œuvre une surveillance saisonnière chaque année entre le 1er juin et le 31 octobre dans certains départements.

Recherche thérapeutique

L’AMD3100, initialement développé contre le VIH, a montré son efficacité contre l’encéphalite du Nil occidental. Un morpholino d’oligonucléotides lié à un peptide favorisant la pénétration cellulaire a partiellement protégé les souris contre ce virus. D’autres méthodes, comme la ribavirine, les immunoglobulines intraveineuses et l’interféron alpha, ont été étudiées. GenoMed, une entreprise biotechnologique américaine, a identifié le blocage de l’angiotensine II comme une possible thérapie contre l’orage cytokinique induit par l’encéphalite du virus du Nil occidental et d’autres virus similaires.

En 2007, la World Community Grid a lancé le projet Discovering Dengue Drugs – Together. Cette organisation utilise un réseau distribué via le Berkeley Open Infrastructure for Network Computing. Elle effectue des simulations de l’interaction des molécules. Des milliers de petites molécules sont testées pour leurs propriétés antivirales contre le virus du Nil occidental et des virus similaires.

Laisser un commentaire