Harpago, qui signifie grappin ou harpon en latin, et du grec phuton, que l’on traduit par plante, végétal, donne son nom à l’harpagophytum car ses fruits sont pourvus de crochets recourbés en forme de grappins; ils s’accrochent au pelage et aux sabots des animaux qui se débattent frénétiquement en tous sens pour s’en débarrasser, d’où son autre appellation de « Griffe du Diable ».
Un peu d’histoire
Les autochtones Bushmen et Bantous avaient recours aux racines par voie orale pour traiter les ingestions, la fièvre ainsi que les douleurs liées à l’accouchement; en usage externe, sous forme d’onguent, pour le traitement des petites blessures et des maladies de peau. En Afrique du Sud, on l’utilise aussi traditionnellement contre les convulsions de l’enfant.
C’est un fermier allemand, Menhert, qui au début du siècle, observa en Afrique Sud les effets bénéfiques d’un traitement fourni par un guérisseur sur un blessé de guerre. Aidé par ses chiens de chasse, car le guérisseur ne voulait pas révéler son secret, il découvrit l’endroit où les racines avaient été récoltées et où les feuilles de la plante avaient été cachées et enterrées et réussit à identifier l’espèce. L’harpagophytum fut donc importé de Namibie en Europe en 1953.
Quelles sont les principales propriétés pharmacologiques des tubercules secondaires d’Harpagophytum ?
Propriétés analgésiques et anti-inflammatoires :
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Propriétés analgésiques :
L’effet analgésique d’extraits d’harpagophytum a de fait été démontré. Il serait ainsi similaire à celui d’un anti-inflammatoire non stéroïdien. L’harpagophytum administré sous forme d’extrait, calme l’agitation. Il exerce également un effet anti-nociceptif chez des sujets atteints d’arthrite.
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Propriétés anti-inflammatoires et antirhumatismales :
L’effet anti-inflammatoire d’extraits d’harpagophytum a été démontré dans plusieurs études, en particulier dans différents modèles d’œdème, avec une action anti-inflammatoire similaire à celle d’un anti-inflammatoire non stéroïdien de référence, l’indométacine. Dans l’une de ces études, l’administration orale quotidienne d’un extrait d’harpagophytum pendant 30 jours a permis de réduire significativement l’œdème à partir du 14ème jour, suggérant un effet significatif plutôt sur les phases chroniques d’inflammation.
In vitro, l’harpagoside de l’harpagophytum régule en effet la production de cytokines pro-inflammatoires par les macrophages ou les cellules microgliales. Une étude similaire sur des monocytes humains retrouve également cette inhibition du TNF-α, ainsi qu’une freination de la cyclooxygénase 2 (COX-2) et une limitation de l’augmentation de la production des métalloprotéases (MMP) via l’inhibition de la synthèse de cytokines.
La suppression de l’expression de la COX-2 et de la NO synthase inductible (iNOS) induite par les lipopolysaccharides (LPS) passe notamment par l’inhibition, par l’harpagoside, de l’activation de NF-kappa B (NF-kB). De même, cette substance supprime l’expression de l’IL-6 et des MMP dans les chondrocytes provenant du cartilage arthrosique humain.
Chez l’homme, une revue systématique de la littérature a donc montré l’intérêt clinique des extraits d’harpagophytum procumbens en tant qu’analgésique et anti-inflammatoire dans les situations d’inflammation aiguë ou chronique, pour soulager la douleur et améliorer la mobilité dans diverses pathologies rhumatismales. La majorité des études cliniques mettent en évidence leur efficacité dans le traitement des douleurs arthrosiques du genou, de la hanche, des vertèbres, ainsi que dans celui des lombalgies chroniques, avec un fort niveau de preuve pour ces dernières.
Autres propriétés :
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Propriétés antioxydantes :
In vitro, l’extrait d’harpagophytum contenant les composés phényléthanoïdes exerce en effet des effets antioxydants (capacité de chélation des ions ferreux).
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Effets cardiaques, neuromusculaires et digestifs :
Certaines données ont en outre mis en évidence un effet dose-dépendant antiarythmique et antispasmodique d’extraits d’harpagophytum. Cet effet passerait notamment par une régulation des voies cholinergiques.
Existe-il des précautions d’emploi concernant l’Harpagophytum ?
Contre-indications :
- L’EMA ne recommande pas l’utilisation chez la femme enceinte ou allaitante. Des effets ocytociques (contraction utérine) ont entre autres été rapportés.
- Prudence en cas d’insuffisance rénale.
Précautions d’emploi :
- L’EMA précise en 2016 que l’utilisation chez les enfants et les adolescents de moins de 18 ans n’a pas été établie en raison du manque de données adéquates.
- Chez les sujets atteints d’arythmie ou sous médicaments antiarythmiques, compte-tenu des effets antiarythmiques de la plante, l’utilisation d’harpagophytum doit être soumise à un avis médical.
- Du fait de ses propriétés de stimulation de la sécrétion de sucs gastriques, il est traditionnellement conseillé d’utiliser avec précaution l’harpagophytum en cas d’ulcère gastrique ou duodénal. En cas d’antécédents de calcul biliaire compte tenu de l’effet cholérétique attribué à la plante, il est préférable de consulter un médecin.
Interactions médicamenteuses :
- Antiarythmiques : Compte-tenu de ses effets antiarythmiques, une interaction est possible.
- Anticoagulants et antiplaquettaires : Un cas de purpura a été rapporté suite à la prise d’harpagophytum.
- Risque modéré d’augmentation de l’acidité gastrique (prudence lors d’association avec les antagonistes des récepteurs H2, les inhibiteurs de la pompe à protons, ainsi que les antiacides).
- Augmentation du risque de saignement en prise concomitante avec des médicaments tels qu’AINS ou anticoagulants (en tant qu’inhibiteur de la COX-2)
- Effets sur les isoenzymes du cytochrome P450, l’harpagophytum est inhibiteur des sous unités 3A4, 2C8, 2C9 et 2C19 du CYP450.
- Prudence en association avec des médicaments hypoglycémiants.
- En association avec certains anti-hypertenseurs, augmentation de l’effet antihypertenseur et induction d’épisodes d’hypotension
- Risque modéré de modification du rythme et de la force de contraction cardiaque, prudence chez les patients qui prennent des antiarythmiques ou de la digoxine.
- Interaction avec la glycoprotéine P.
Comment prendre l’Harpagophytum et à quel dosage ?
Forme sèche :
- En complément alimentaire sous forme d’extrait de plante standardisé en gélules.
Forme liquide :
- Extrait hydroalcoolique : 20 à 25 gouttes diluées dans une boisson, eau ou jus de fruits ou tisane, 3 fois par jour pendant 3 semaines.
- Extrait fluide glycériné : 3 fois 1 ml par jour dans un peu d’eau.
- Teinture-mère : 50 gouttes 2 à 3 fois par jour dans un verre d’eau.
- Décoction : 300 ml d’eau bouillante sur 4 à 5 g de tubercules secondaires finement coupés à laisser reposer pendant 8 heures puis à filtrer, 2 à 3 tasses par jour.
Peut-on utiliser l’harpagophytum en cas d’hernie discale ?
L’harpagophytum, également connu sous le nom de « griffe du diable », est une plante médicinale largement utilisée en naturopathie pour traiter divers problèmes articulaires et inflammatoires, y compris la hernie discale. Les racines de cette plante renferment des composés actifs tels que les harpagosides, qui possèdent des propriétés anti-inflammatoires et analgésiques. L’utilisation de l’harpagophytum peut aider à réduire l’inflammation autour de la hernie discale, soulager la douleur associée et favoriser la guérison. Il peut être pris sous forme de capsules, de comprimés ou de teinture.
Sources bibliographiques médicales et essais cliniques :
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- Jurado Camille, Nouaille Yves. (2013). Médicament conseil à base d’Harpagophytum : risque d’aggravation d’insuffisance rénale. Actualités Pharmaceutiques
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