L’homéopathie dans les infections urinaires à répétition

On appelle infections urinaires à répétition des épisodes récidivants de bactériurie, avec parfois pyurie et protéinurie, accompagnés ou non de cystite, de dysurie ou de pollakiurie. Lorsque les infections se localisent dans le haut appareil urinaire, les signes généraux (fièvre, frissons, sueurs, abattements, etc.) sont prédominants ; les douleurs se situent plus volontiers au niveau des fosses rénales. Les signes d’atteinte du bas appareil urinaire sont quant à eux parfois absents. Les bactéries le plus souvent responsables de ces troubles sont Escherichia coli, Proteus mirabilis et Staphylococcus aureus. Ces affections atteignent plus fréquemment la femme que l’homme, ainsi que l’adulte plutôt que l’enfant ou l’adolescent.

Dans cet article, nous engloberons les cystalgies à urines claires qui ne comportent ni bactériurie ni pyurie et nous exclurons les infections génitales responsables d’un syndrome urétral aigu (Trichomonas vaginalis, Chlamydiæ).

Les médicaments symptomatiques des infections urinaires

L’évolution spontanée de cette pathologie urinaire se fait vers la chronicité des troubles avec des épisodes de plus en plus rapprochés et de plus en plus traînants ; les médicaments symptomatiques se prennent donc :

  • À titre préventif, par prise unie ou biquotidienne, le médicament étant alors choisi d’après les symptômes de la crise antérieure.
  • À titre curatif, dès les prémices d’une poussée aiguë, par prises répétées. Dans ce dernier cas, choisis d’après les symptômes et les modalités de la poussée en cours, ils peuvent se prendre conjointement à l’antibiothérapie lorsque celle-ci est justifiée.

Parallèlement à la thérapeutique médicamenteuse, les cures de diurèse sont donc toujours nécessaires. On distingue les médicaments indiqués dans les formes infectieuses et les médicaments de cystalgies à urines claires.

Les médicaments des formes infectieuses :

Ce médicament convient en effet dans les cystites avec pollakiurie et dysurie. Les douleurs violentes, cuisantes, surviennent avant, pendant et après la miction ; les urines sont également foncées, parfois sanguinolentes. On peut retrouver un certain degré d’irritation sexuelle concomitante.

Posologie : Prendre 1 dose en 9 ou 15 CH.

Les manifestations cliniques justiciables de ce médicament sont encore plus intenses que celles de Cantharis. Elles sont notamment dominées par le ténesme hyperalgique. Les urines sont peu abondantes, foncées, voire franchement sanglantes. On rencontre les signes généraux du médicament : fièvre hectique avec frissons à leur de peau, sueurs abondantes qui ne soulagent pas l’inconfort de la fièvre, haleine fétide, aggravation nocturne des symptômes.

Posologie : Prendre 1 dose en 9 ou 15 CH.

Les douleurs sont brûlantes, soulagées par ailleurs par des applications chaudes. Elles s’accompagnent surtout d’une grande asthénie.

Posologie : Prendre 1 dose en 9 ou 15CH.

Ce médicament convient lorsqu’il existe une cystite avec hématurie micro ou macroscopique.

Posologie : Prendre 1 dose en 9 ou 15CH.

Ce médicament peut se prendre par l’aspect particulier des urines : hématurie de sang noir ou foncé, qui forme un dépôt comme du marc de café et d’odeur aromatique, classiquement comparée à une odeur de violette.

Posologie : Prendre 5 granules 3 fois par jour en 5CH.

Ce médicament peut se prendre par les personnes qui urinent souvent, abondamment et douloureusement ; les douleurs augmentent en fin de miction et persistent une fois la miction terminée. Dans la période de remplissage de la vessie, ils ressentent une pesanteur vésicale aggravée par la pression ou par le contact.

Posologie : Prendre 5 granules 3 fois par jour en 5CH.

Ce médicament est indiqué lorsque les urines sont abondantes, troubles, dégageant une mauvaise odeur, mais les mictions sont peu douloureuses ou indolores.

Posologie : Prendre en 6DH, à raison de 20 gouttes 2 fois par jour.

Les médicaments des cystalgies à urines claires :

Cette forme clinique est surtout fréquente chez les femmes en période para ou post-ménopausique. Les phénomènes concomitants de dystonie neuro-végétative justifient l’emploi de médicaments comme Ignatia, Moschus, etc. Les déséquilibres hormonaux s’aplanissent par des dilutions d’hormones. Les atrophies vaginales post-ménopausiques nécessitent une hormonothérapie locale à des doses pondérables.

Deux médicaments symptomatiques sont fréquemment indiqués :

Ce médicament trouve son indication dans les cystalgies à urines claires chez les malades qui ont des brûlures intermictionnelles cessant en urinant. Il est plus spécialement indiqué dans les cystalgies survenant après un traumatisme mécanique : cystalgies des « jeunes mariées », cystalgies survenant après sondage, après dilatation de l’urètre, etc.

Posologie : Prendre 5 granules en 9, 15 ou 30CH.

Ce médicament convient à des irritations vésicales qui donnent une sensation de brûlure intense. Les mictions sont abondantes et les urines limpides.

Posologie : Prendre 5 granules en 5CH.

Les médicaments de terrain des infections urinaires

Par leur chronicité, les infections urinaires évoquent le mode réactionnel sycotique et, par leur répétition, le mode réactionnel psorique.

Les médicaments de mode réactionnel sycotique :

C’est le médicament principal du mode réactionnel sycotique ; son emploi est donc quasi systématique dans ce type de pathologie urinaire. Son indication est renforcée si le malade présente des antécédents d’infections génitales à répétition et des critères de type sensible (aspect de la peau et des phanères en particulier).

On prend plus souvent Thuya sur ces notions que sur ses signes pathogénétiques urinaires : douleurs en fin de miction, sensation post-mictionnelle comme si l’urine coulait goutte à goutte dans l’urètre.

Posologie : Prendre en 9, 15 ou 30CH, de 5 granules quotidiens à une dose hebdomadaire.

Indiqué surtout chez les femmes sujettes à une pathologie pelvienne associée, gynécologique ou veineuse, ce médicament est justifié lorsque les infections urinaires s’accompagnent de besoins impérieux d’uriner avec sensation de pesanteur vésicale, d’urines troubles et fétides. Des épisodes de constipation précèdent souvent les poussées infectieuses. Les signes de type sensible sont presque toujours retrouvés ; ils prédominent dans le choix de Sepia pour le traitement des cystalgies à urines claires.

Posologie : Prendre en 9, 15 ou 30CH, de 5 granules quotidiens à une dose hebdomadaire.

Médicament de la suppuration chronique, Silicea convient dans les infections urinaires à répétition qui s’accompagnent régulièrement d’une pyurie.

Posologie : Prendre en 15 ou 30CH pour tarir la suppuration, de 5 granules par jour à une dose par semaine.

Biothérapique du mode réactionnel sycotique, Medorrhinum peut se prendre lorsqu’il existe des antécédents d’infections uro-génitales répétées. Son emploi est aussi justifié lorsqu’il existe une douleur rénale soulagée par une miction abondante.

Posologie : Prendre en 15CH, une dose mensuelle ou bimensuelle.

Les médicaments de mode réactionnel psorique :

Les médicaments peuvent en outre se prendre sur l’ensemble des symptômes des malades. Nous ne citerons ici que les principales tendances morbides associées qui font partie du tableau pathogénétique des médicaments les plus fréquemment utilisés dans ces troubles urinaires :

Constipation et tendance dépressive.

Troubles gynécologiques, circulatoires, digestifs et émotionnels chez les adolescentes ou des femmes jeunes.

Tendance aux lithiases, aux troubles digestifs et métaboliques.

Troubles gynécologiques, troubles circulatoires accompagnés d’intolérance à la chaleur et troubles psychiques.

Troubles digestifs et gynécologiques survenant chez les femmes frileuses plutôt apathiques.

Troubles urinaires itératifs, soudains, violents, répétitifs ou pouvant alterner avec d’autres troubles morbides chez des sujets sthéniques.

Troubles urinaires chez des sujets enclins aux troubles infectieux O.R.L. ou pulmonaires.

Posologie : Tous ces médicaments sont pris de 9 à 30CH, de 5 granules à une dose hebdomadaire, à l’exclusion de Tuberculinum qui n’est pris qu’une à 2 fois par mois en 9 ou 15CH.

Clémentine. M.
Rédactrice d’articles scientifiques
Naturopathe – Aromathérapeute / Herboriste – Phytothérapeute
Consultante en phyto-aromathérapie Clinique et Ethnomédecine

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