La bergamote, de son nom botanique Citrus bergamia, appartient à la famille des Rutaceae. L’organe producteur d’huile essentielle est le zeste. Son mode d’action connu ou présumé repose sur sa teneur en acétate de linalyle qui possède une action dans l’anxiété, les tensions et le stress
Dans la tribu des agrumes, la bergamote se distingue, non seulement parce que c’est un drôle de phénomène plein de pétillant et de charme, mais aussi parce qu’on a voulu lui attribuer plusieurs lieux de naissance et des parents tout aussi nombreux. En effet, certains disent qu’elle vient de l’ouest : ils affirment que c’est Christophe Colomb qui aurait découvert le bergamotier dans les îles Canaries, puis ramené en Espagne où, une fois cultivé, il expliquerait le nom de la ville de « Berga » située au nord de Barcelone. Sauf que les Italiens ne l’entendent pas de cette oreille. Ils rétorquent donc qu’il n’est qu’à considérer une ville lombarde du nord de l’Italie, « Bergame », pour se convaincre que la bergamote en est bien originaire.
L’huile essentielle sert en thérapeutique, en parfumerie (car elle entre dans la composition de l’eau de Cologne et des parfums de Guerlain), ainsi qu’en agroalimentaire dans les fameuses bergamotes de Nancy; un bonbon au parfum exquis, ou dans les thés parfumés.
Un peu d’histoire
Selon la légende, par une nuit de pleine lune, la bergamote nous fait voir l’endroit où naissent les fées.
La forte densité de plantation en Calabre, longtemps occupée par les Arabes, laisse penser qu’il s’agit d’une sélection variétale typique des agronomes ibérico-mauresques du Moyen Âge (IXe siècle au XIe siècle), son utilisation pour son essence rappelle les agrumes qui avaient leur faveur : bigarade, cédrat, etc. Il existe une légende locale selon laquelle le bergamotier aurait été échangé entre un chrétien et un Arabe contre 12 boucliers, chaque partie à l’échange considérait avoir fait une excellente affaire.
À partir de 1650, sa culture se développa considérablement en Calabre sur la côte italienne, jouissant d’un microclimat favorable. L’écorce était pressée à la main sur une éponge pour en recueillir l’huile parfumée. Ses effets antimicrobiens étaient appréciés. En 1700, un parfumeur Vérone créa un parfum qu’il nomma l’eau de Cologne car il résidait dans cette ville allemande du même nom; le succès fut considérable.
On rapporte qu’au Moyen-Âge des pèlerins italiens se rendant à Saint-Nicolas-de-Port apportèrent des bergamotes et que le distillateur du château de Lunéville aurait confectionné une pastille aromatisée à l’huile essentielle dès 1751. Les fameux bonbons carrés à la bergamote furent, quant à eux, élaborés par des confiseurs de Nancy en 1850. Et, en 1800, le lord anglais Grey, producteur de thé en Inde, aromatisa les feuilles avec la bergamote, qui donna le célèbre thé Earl Grey.
Valnet (XXe siècle) attribue à l’huile essentielle des effets antiseptique, antispasmodique, stimulant gastrique et le recommande dans les coliques et les infections intestinales, les digestions difficiles et comme vermifuge.
L’huile essentielle sert en thérapeutique, en parfumerie car elle entre dans la composition de l’eau de Cologne et des parfums de Guerlain, et en agroalimentaire dans les fameuses bergamotes de Nancy, un bonbon au parfum exquis, ou dans les thés parfumés.
Dans la tribu des agrumes, la bergamote se distingue, non seulement parce que c’est un drôle de phénomène plein de pétillant et de charme, mais aussi parce qu’on a voulu lui attribuer plusieurs lieux de naissance et des parents tout aussi nombreux. En effet, certains disent qu’elle vient de l’ouest : ils affirment que c’est Christophe Colomb qui aurait découvert le bergamotier dans les îles Canaries, puis ramené en Espagne où, une fois cultivé, il expliquerait le nom de la ville de Berga située au nord de Barcelone. Sauf que les Italiens ne l’entendent pas de cette oreille. Ils rétorquent donc qu’il n’est qu’à considéré une ville lombarde du nord de l’Italie, Bergame, pour se convaincre que la bergamote en est bien originaire.
Aujourd’hui encore le plus gros de la production mondiale (95 %) se situe, certes, en Italie, mais pas au nord, le bergamotier étant particulièrement frileux, mais au sud, en Calabre, c’est-à-dire au niveau de la pointe de la « botte ». Plus à l’est, émane un écho qui nous répète que non, ça n’est ni d’Italie ni d’Espagne que provient le bergamotier.
Jugez-en par vous même, la Turquie ne possède-t-elle pas une ville du nom de Pergame n’entretenant-elle pas quelques consonances phonétiques avec la bergamote, par hasard ? C’est du moins ce qu’affirment les Turcs, lesquels font remonter son origine bien avant Christophe Colomb, parce que oui, tout cela serait aussi ancien que le temps des Croisades.
On a même fait l’hypothèse que le nom même de la bergamote serait issu du turc beg-armadê, ce qui signifie « poire du seigneur », comme sa forme semble (vaguement) l’indiquer.
À partir de 1650, la culture de la bergamote se développa considérablement en Calabre sur la côte italienne, jouissant d’un microclimat favorable. L’écorce était pressée à la main sur une éponge pour en recueillir l’huile parfumée. Ses effets antimicrobiens étaient d’ailleurs appréciés. En 1700, un parfumeur Vérone créa un parfum qu’il nomma l’eau de Cologne car il résidait dans cette ville allemande du même nom; le succès fut en définitive considérable.
On rapporte qu’au Moyen-Âge des pèlerins italiens se rendant à Saint-Nicolas-de-Port apportèrent des bergamotes et que le distillateur du château de Lunéville aurait confectionné une pastille aromatisée à l’huile essentielle dès 1751. Les fameux bonbons carrés à la bergamote furent, quant à eux, élaborés par des confiseurs de Nancy en 1850. Et, en 1800, le lord anglais Grey, producteur de thé en Inde, aromatisa les feuilles avec la bergamote, qui donna le célèbre thé Earl Grey.
Valnet (XXe siècle) attribue notamment à l’huile essentielle des effets antiseptique, antispasmodique, stimulant gastrique et le recommande dans les coliques et les infections intestinales, les digestions difficiles et comme vermifuge.
Quelles sont les propriétés pharmacologiques de l’huile essentielle de zeste de Bergamote ?
Propriété sédative :
Le linalol est anxiolytique par inhalation. L’huile essentielle augmente en outre le taux des acides aminés neurotransmetteurs (glycine, GABA et glutamine) au niveau de l’hippocampe. L’huile de bergamote stimule également la mélatonine et régularise de fait l’alternance veille sommeil. Elle est sédative du système nerveux central par inhalation (baisse du cortisol sanguin), calmante, antistress par diminution du taux de corticostérone et antidépressive. Elle réduit ainsi les symptômes d’anxiété liée au stress, les troubles de l’humeur légers et certains syndromes douloureux. L’inhalation de l’huile essentielle de bergamote diminue par conséquent l’anxiété préopératoire.
Propriété détoxifiante et hépato protectrice :
Le limonène agit sur le foie, l’action détoxifiante et hépato protectrice est notamment liée à la stimulation des cytochromes P450 ou des enzymes de phase 2 comme la gluthation-S-tranférase.
Propriété hypocholestérolémiante :
La bergamote baisse le taux de cholestérol, stimule la production de bile (cholérétique) ainsi que son évacuation.
Propriété sur le système digestif :
Le limonène réduit les nausées par action sur la motilité et l’acidité gastrique lors de reflux gastro-œsophagien. L’effet antispasmodique est cependant lié à la présence de linalol, d’acétates de géranyle et de linalyle. L’huile essentielle de bergamote est également antiulcéreuse, gastro-protectrice et augmente la sécrétion de mucus et de protéines de choc HSP-70. Elle est notamment régulatrice d’appétit, carminative, digestive et laxative. Le limonène qu’elle contient stimule de fait la microcirculation digestive.
Propriété antispasmodique :
Spasmolytique neurotrope, la bergamote agit sur le spasme par effet anticholinergique – parasympatholytique – avec action anti sécrétoire dans l’ulcère gastroduodénal. L’huile essentielle de bergamote est spasmolytique dans les colites hépatiques, néphrétiques et les diarrhées spasmodiques. Également spasmolytique musculotropes, cette huile empêche le spasme des fibres lisses musculaires bronchiques, urétérales, intestinales, ainsi que celles des voies biliaires.
Aux actifs volatils antispasmodiques, neurotoniques et rééquilibrants nerveux, la bergamote est en outre un antidépresseur psychique doux et un décongestionnant pour la peau.
Propriété antibactérienne :
Comme de nombreuses huiles essentielles, la bergamote est en effet antibactérienne, antifongique (dont anti-mycoplasmes) et antivirale. Elle est également un excellent antiseptique atmosphérique (par diffusion, mais peu microbicides par contact).
Propriété anti-inflammatoire :
Anti-inflammatoire par inhibition de l’interféron gamma et de la production d’IL-4, l’huile essentielle de bergamote est en définitive un anti-inflammatoire bronchique, utilisable dans l’asthme par inhibition des cytokines, de la production d’espèces réactives de l’oxygène, et en inactivant la migration des éosinophiles. Par conséquent, cette huile est cortisone-like, et stimule de fait l’axe hypophyso-corticosurrénalien, ce qui fait d’elle une huile essentielle intéressante dans les états inflammatoires prolongés.
Propriété sur le système nerveux central et autonome :
Équilibrante du système nerveux autonome, l’huile de bergamote est une tonique et stimulante générale (positivante, car elle s’ionise positivement, très facilement). Elle augmente en effet le taux des acides aminés neurotransmetteurs (glycine, GABA et glutamine) au niveau de l’hippocampe.
Également neuroprotectrice dans la prévention de l’accumulation du glutamate, la bergamote est de surcroît une huile antalgique (linalol, acétate de linalyle), par effet opioïde.
Propriété anticancer :
La bergamote possède une action potentielle dans la chimio prévention et la chimiothérapie des cancers par détoxification des carcinogènes induisant des enzymes de phase I et de phase II. Elle inhibe ainsi la promotion et la progression tumorale par action sur les protéines p21ras avec une activité de différenciations tissulaire.
Inductrice de l’apoptose, anti-angiogénique et anti tumorale, cette huile inhibe la croissance cellulaire maligne. Elle est notamment préventive du cancer de la peau par réduction de la chimio-induction des carcinomes hépatocellulaires (inhibition de l’activité de la FPTase, inhibition de l’expression du P21ras) et immunostimulante.
Autres propriétés :
- Anti hypertensive
- Utilisable dans la conservation des aliments
- Régulatrice cardiaque (acétate de linalyle)
- Éloigne les moustiques
- Mucolytique et expectorante, oxygénante respiratoire et sécrétolytique, elle augmente la cinétique du transport muco-ciliaire dans les sinus
- Cardioprotectrice, réduit de fait les effets cardiovasculaires délétères de l’exposition aiguë à la nicotine
- Décongestionnante respiratoire
- Lymphotonique
L’huile essentielle de Bergamote requiert-elle des précautions d’emploi ?
- Contre-indiquée chez la femme enceinte (induit des contractions utérines) ou allaitante
- Ne pas associer avec la cortisone, risque d’interaction médicamenteuse
- Inductrice du cytochrome P450 (CYP 2B1 et CYP 2C), risque d’interactions médicamenteuses
- Épileptisante à haute dose (esters)
- Attention à d’éventuels effets gynécomastiants en usage prolongé, l’acétate de linalyle montre une activité anti-androgénique et une faible activité ostrogénique en se liant aux récepteurs aux œstrogènes. L’acétate de linalyle empêche la production de testostérone, à éviter en usage prolongé chez les individus de sexe masculin en tant que perturbateur endocrinien
- Contre-indiquée chez l’enfant de moins de 7 ans
- Dermocaustique, irritation cutanée possible à l’état pur
- La bergamote est un puissant inhibiteur compétitif du CYP2A6, l’inhibition du CYP 2A6 a été identifiée comme une approche thérapeutique possible du sevrage du tabac, donnant ainsi un intérêt significatif aux huiles essentielles de bergamote et de lime
- Risque de photosensibilisation. Ne pas appliquer avant exposition au soleil
- L’IFRA (International Fragrance Association) déconseille l’utilisation de l’huile essentielle de bergamote complète (contenant des furanocoumarines) à plus de 0.4 % dans les produits cosmétiques
- Autorisée chez les animaux en usage externe
Sources bibliographiques médicales et essais cliniques :
- Occhiuto F, Limardi F, Circosta C. Effects of the Non-Volatile Residue from the Essential Oil of Citrus bergamia on the Central Nervous System. Pharmaceutical Biology, Volume 33, Issue 3 September 1995
- Ni CH, Hou WH, Kao CC, Chang ML, Yu LF, Wu CC, Chen C. The anxiolytic effect of aromatherapy on patients awaiting ambulatory surgery: a randomized controlled trial. Evid Based Complement Alternat Med. 2013
- Amantea D, Fratto V, Maida S, Rotiroti D, Ragusa S, Nappi G, Bagetta G, Corasaniti MT. Prevention of Glutamate Accumulation and Upregulation of Phospho-Akt may Account for Neuroprotection Afforded by Bergamot Essential Oil against Brain Injury Induced by Focal Cerebral Ischemia in Rat. Int Rev Neurobiol. 2009
- Corasaniti MT, Maiuolo J, Maida S, Fratto V, Navarra M, Russo R, Amantea D, Morrone LA, Bagetta G. Cell signaling pathways in the mechanisms of neuroprotection afforded by bergamot essential oil against NMDA-induced cell death in vitro. Br J Pharmacol. 2007
- Perna S, Spadaccini D, Botteri L, Girometta C, Riva A, Allegrini P, Petrangolini G, Infantino V, Rondanelli M. Efficacy of bergamot: From anti-inflammatory and anti-oxidative mechanisms to clinical applications as preventive agent for car diovascular morbidity, skin diseases, and mood alterations. Food Sci Nutr. 2019
- Furneri PM, Mondello L, Mandalari G, Paolino D, Dugo P, Garozzo A, Bisignano G. In vitro antimycoplasmal activity of citrus bergamia essential oil and its major components. Eur J Med Chem. 2012
- Fisher K, Phillips CA. The effect of lemon, orange and bergamot essential oils and their components on the survival of Campylobacter jejuni, Escherichia coli O157, Listeria monocytogenes, Bacillus cereus and Staphylococcus aureus in vitro and in food systems. J Appl Microbiol. 2006
- Sakurada T, Mizoguchi H, Kuwahata H, Katsuyama S, Komatsu T, Morrone LA, Corasaniti MT, Bagetta G, Sakurada S. Intraplantar injection of bergamot essential oil induces peripheral antinociception mediated by opioid mechanism. Pharmacol Biochem Behav. 2011
- Mehmet Karaca, Hanefi Özbek, Aydın Him, Mehmet Tütüncü, Hasan Altan Akkan, Veysel Kaplanoğlu. Investigation of anti-inflammatory activity of bergamot oil. Eur J Gen Med 2007