L’huile essentielle de Camomille, du sacre divin à la noblesse druidique

Les vertus des fleurs de camomille sont connues depuis la nuit des temps. Bien qu’elle ne soit pas d’origine romaine, la tradition veut qu’elle soit nommée ainsi parce qu’un botaniste et médecin allemand Camerarius la redécouvrit au XVIe siècle à Rome. On utilise le capitule en herboristerie, traditionnellement pour faciliter la digestion. En liquoristerie, elle donne une saveur amère aux apéritifs. La sommité fleurie, quant à elle, est utilisée pour la production d’huile essentielle utilisée notamment en parfumerie.

Un peu d’histoire

Dès le premier siècle de notre ère, l’encyclopédiste Pline décrit ainsi les trois espèces de camomille : Matricaria recutita (camomille allemande annuelle), Chamaemelum nobile (camomille romaine vivace) et Tanacetum parthenium (Grande camomille). La légende raconte notamment que la camomille pousserait sur des sols incultes.

L’implantation de la camomille romaine sur la façade atlantique explique bien pourquoi elle fut une plante privilégiée par les Celtes, bien que le monde celte ne se réduise pas à ses extrémités océaniques, puisque, à l’apogée de son expansion (au IIe siècle avant J.-C.), il s’étendait de l’Ouest (Portugal, Irlande) jusqu’à l’Est, en bordure de Mer noire. Ce fut donc un remède druidique dont le souvenir s’est perpétué puisqu’elle fait partie des plantes sacrées du solstice d’été, très usitée par les Anglo-saxons lors de la Saint-Jean d’été, alors qu’ailleurs, où cette plante est inconnue, on accorde tout son intérêt à certaines de ses cousines telles que pâquerette ou encore grande marguerite.

Galien relate par ailleurs comment les sages de l’Egypte pharaonique dédient cette fleur à , dieu Soleil, interpellés par son efficacité contre les fièvres. Elle aurait également servi à l’embaumement de Ramsès II.

Cazin (XIXe siècle) la recommande contre les fièvres et traitait avec succès les fièvres intermittentes des marais lorsque la quinquina faisait défaut. En usage externe, l’infusion de camomille était connue pour son pouvoir éclaircissant sur les cheveux blonds et pour soigner les inflammations des paupières ou les conjonctivites.

Valnet (XXe siècle) considère l’huile essentielle comme antispasmodique, antalgique, calmante et la recommande dans les névralgies, les dépressions nerveuses, l’insomnie, les troubles de la digestion et les dysménorrhées d’origine nerveuse.

Quelles sont les propriétés pharmacologiques de l’huile essentielle de capitule fleuris de Camomille Noble ?

Propriété antispasmodique :

Reconnu antispasmodique, l’angélate d’isobutyle exerce notamment une puissante action contre les spasmes. L’huile essentielle de camomille est de fait calmante du système nerveux central en massage.

Propriété sédative et anxiolytique :

L’angélate d’isobytile montre par ailleurs une action calmante et déstressante. Cette huile essentielle est en effet sédative et anxiolytique. C’est l’huile essentielle la plus riche en esters, ce qui lui confère également des propriétés décontracturante et antidépressive.

Propriété anti-inflammatoire et antalgique :

L’huile essentielle s’oppose à l’inflammation et exerce ainsi une action analgésique locale. Elle est par conséquent intéressante pour les neuro-arthritiques. Antalgique (une des plus antalgiques en dentisterie, action sans doute renforcée par les traces d’acides qu’elle contient), elle est en prime pré anesthésiante. On l’associe généralement volontiers avec Hypericum perforatum pour une synergie plus efficace.

Propriété antiparasitaire :

L’huile essentielle de camomille noble est en outre antiparasitaire vis-à-vis de parasitoses intestinales comme les ankylostomoses (vers ronds) ainsi que les lambiases (des protozoaires du genre giardia).

Propriétés cicatrisante :

Cette huile stimule les fibroblastes et la formation de collagène, elle est par conséquent cicatrisante.

Autres propriétés :

  • Inhibe la surrénale
  • Calme la thyroïde émotionnelle
  • Stimule l’épiphyse
  • Antiprurigineuse et antiallergique
  • Tonique digestive : carminative et cholagogue
  • Hypotensive, calmante, neurotonique ainsi que rééquilibrante nerveuse

L’huile essentielle de Camomille noble requiert-elle des précautions d’emploi ?

  • Contre-indiquée chez la femme enceinte ou allaitante ainsi que chez l’enfant de moins de 8 ans
  • Risque d’allergie commune avec d’autres Asteraceae (achillée millefeuille, matricaire, arnica, etc.)
  • Interactions médicamenteuses possibles, inhibition du CYP3A5 in vitro, et des CYP 3A4, CYP2D9, CYP 2C9, in vitro (demandez conseil à votre pharmacien)

Sources bibliographiques médicales et essais cliniques :

 

Clémentine. M.
Rédactrice d’articles scientifiques
Naturopathe – Aromathérapeute / Herboriste – Phytothérapeute
Consultante en phyto-aromathérapie Clinique et Ethnomédecine

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