Quelles sont les causes des douleurs articulaires ?

Les douleurs au niveau des articulations (polyarthralgie) sont des symptômes aux origines diverses. Elles nécessitent généralement une évaluation médicale, particulièrement si elles se manifestent de façon intense ou récurrente. Détaillons ensemble les différentes causes en lien avec ces douleurs articulaires.

Causes dégénératives (usure des articulations)

L’arthrose figure parmi les causes les plus fréquentes. Cette affection résulte de la dégradation des cartilages, souvent en lien avec le vieillissement. Elle affecte principalement les personnes âgées, celles en surcharge pondérale, les athlètes ayant exercé une sollicitation intense de leurs articulations, ainsi que les femmes en période post-ménopausique.

Des anomalies congénitales de l’environnement articulaire, telles une dysplasie ou une subluxation peuvent causer une arthrose secondaire, comme ça peut être le cas dans la coxarthrose.

Causes inflammatoires

Parlons ici des maladies auto-immunes ou inflammations chroniques.

L’arthrite, caractérisée par une  infection ou une inflammation d’une articulation, peut aussi se manifester sous forme aiguë ou chronique. Dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde, l‘inflammation provoquée par la réaction auto-immune entraîne une surproduction de liquide synovial. Ce liquide s’accumule, la membrane synoviale s‘épaissit et l’articulation enfle. Les éléments voisins (capsule, tendons, etc.) durcissent et deviennent douloureux. Des érosions du cartilage se développent au niveau des os et l ’articulation devient de plus en plus raide.

Alors que la goutte se caractérise par le dépôt de cristaux. Par exemple, des dépôts de cristaux d’urate de sodium (acide urique) dont l’origine est à chercher dans la dégradation des aliments, en particulier les aliments d’origine animale. L’acide urique est habituellement éliminé par les reins. Mais lorsqu’il se trouve en trop grande quantité dans le sang, il se dépose dans une articulation et entraîne une inflammation articulaire. C’est la crise assurée !

L’inflammation peut aussi toucher différentes parties de l’articulation, comme les tendons (tendinite), la bourse (bursite), ou l’ensemble de l’articulation. La localisation et le ressenti des douleurs est alors différent et seul votre médecin pourra effectuer un diagnostic.

Causes traumatiques

Blessures et accidents jalonnent notre vie que l’on soit enfant, adulte ou senior. Des chutes, accidents, coups ou étirements excessifs peuvent fréquemment endommager les articulations. Citons les entorses, fractures ou luxations qui peuvent laisser des traces même une fois soignés. Les séquelles sont douloureuses (conflits tissulaires ou osseux, lésions ostéochondrales, début d’arthrose…) ou d’instabilité (rupture de ligament). Mais elles peuvent dans la plupart des cas être traitées par voie mini-invasive sous arthroscopie.

Causes mécaniques et liées au mode de vie

Le surmenage, les gestes répétitifs mais aussi le port de charges lourdes créent des traumatismes répétitifs mineurs mais qui s’accumulent. Un surpoids chronique parfois en lien avec une hygiène de vie à améliorer impacte les articulations. Ces facteurs peuvent entraîner une fissuration progressive du tissu cartilagineux, de la surface vers les couches plus profondes. Des phénomènes mécaniques, surtout dans les articulations de la hanche et du genou, provoquent principalement ces fissurations. Mais des modifications biochimiques du cartilage les aggravent également.

Causes infectieuses (virus et bactéries)

Certaines maladies comme la grippe, la maladie de Lyme ou le Chikungunya peuvent affecter les articulations, provoquant des douleurs aiguës ou chroniques.

Pour la grippe, des phénomènes d’inflammation en lien avec les substances libérées durant l’infection sont notés.

Alors que la maladie de Lyme génère des douleurs en raison d’inflammations articulaires (arthrite) liées à la dissémination de la bactérie Borrelia. Le Chikungunya quant à lui induit des douleurs articulaires souvent sévères qui peuvent toucher toutes les articulations. Elles affectent néanmoins principalement les extrémités (poignets, chevilles, phalanges).

Causes métaboliques

L’obésité ou le surpoids sont souvent considérés comme des facteurs de risque pour le développement de l’arthrose, notamment au niveau des hanches et des genoux. Cependant, la relation de cause à effet entre l’obésité et l’arthrose reste complexe et parfois contradictoire.

Il a été observé que l’arthrose des genoux peut prédisposer à une arthrose des mains, bien que les articulations des mains ne soient pas davantage sollicitées chez les personnes obèses. De plus, l’articulation de la cheville, malgré sa forte sollicitation, est rarement affectée par l’arthrose chez les individus obèses. Ceci suggère que d’autres facteurs que la simple mécanique du poids peuvent jouer un rôle, comme les adipokines, des molécules sécrétées par le tissu adipeux.

Cette complexité a mené à l’émergence du concept d’arthroses métaboliques, qui englobe non seulement le lien avec l’obésité mais aussi l’association de l’arthrose avec d’autres composantes du syndrome métabolique. Ces composantes incluent l’hypertension artérielle, le diabète ou l’insulino-résistance ainsi que la dyslipidémie. Ainsi, l’approche métabolique de l’arthrose souligne l’importance des interactions entre différents systèmes physiologiques et pathologiques dans l’évolution de cette maladie.

Causes hormonales

Les variations hormonales, surtout chez les femmes après 50 ans, semblent jouer un rôle significatif dans l’incidence de l’arthrose. Ces variations suggèrent un lien avec les changements des taux d’hormones féminines durant la ménopause. Une étude sur 606 femmes parmi 1 003 participantes âgées de 45 à 64 ans en hormonothérapie de substitution a montré qu’après douze mois, beaucoup ont connu une amélioration de leur arthrose du genou, par rapport à celles sans ce traitement. Cela indique un effet protecteur potentiel de l’hormonothérapie, bien que moins marqué pour les articulations de la main et non persistant après l’arrêt du traitement.

Le mécanisme de cette protection reste mal compris. Une revue de 2009 révèle que les preuves d’un effet protecteur significatif sont limitées ou nécessitent consolidation, surtout pour la coxarthrose. La diversité des hormones utilisées dans ces traitements complique l’analyse statistique de leurs effets. Néanmoins, on a observé que le traitement hormonal de substitution à long terme peut augmenter l’épaisseur du cartilage du genou. Ces observations offrent des perspectives pour mieux comprendre le rôle des hormones dans le développement et le traitement de l’arthrose.

Ce classement permet de mieux comprendre l’origine des douleurs articulaires et d’adapter leur prise en charge. Une fois le diagnostic posé par votre médecin, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre pharmacien. Des solutions naturelles d’accompagnement existent aussi.

Sources :

    • https://www.chirurgiemainpied.com/sequelles-douloureuses-dentorse/#:~:text=Ces%20s%C3%A9quelles%20douloureuses%20(conflits%20tissulaires,’int%C3%A9rieur%20de%20l’articulation
    • https://www.vidal.fr/maladies/appareil-locomoteur/douleurs-articulaires.html

 

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