Après l’été et l’exposition au soleil, les adolescents, mais pas seulement, sont parfois atteints de poussées d’acné quelques semaines après leur retour de vacances.
Quelles sont les causes de l’acné ?
L’acné est une affection dermatologique complexe et multifactorielle, souvent perçue comme une simple réaction inflammatoire cutanée, mais sa genèse est bien plus complexe. Parmi les principales causes de l’acné, le stress et les fluctuations hormonales occupent une place prépondérante.
Le stress, un phénomène courant dans notre société moderne, joue un rôle clé dans l’apparition de l’acné. En situation de stress, le corps humain réagit en augmentant la production de cortisol, l’hormone du stress. Ce surplus de cortisol a un effet direct sur les glandes sébacées de la peau, provoquant une stimulation excessive. Les glandes sébacées, en réponse, produisent plus de sébum, une substance huileuse qui, en quantité excessive, peut obstruer les pores de la peau, créant ainsi un environnement propice au développement de l’acné.
Les fluctuations hormonales sont également un facteur déterminant dans l’apparition des symptômes acnéiques, particulièrement pendant l’adolescence, la grossesse, ou en période de cycle menstruel. Ces variations hormonales, notamment des androgènes, hormones masculines présentes aussi bien chez les hommes que chez les femmes, peuvent entraîner une surproduction de sébum.
En plus de ces facteurs, d’autres éléments peuvent contribuer à l’apparition ou à l’aggravation de l’acné. Parmi eux, citons les facteurs génétiques, l’alimentation (notamment une consommation excessive de produits laitiers ou d’aliments à indice glycémique élevé), l’usage de certains cosmétiques ou médicaments, ainsi que des facteurs environnementaux tels que la pollution et l’humidité.
À quoi servent les glandes sébacées ?
La peau se compose de 3 couches; l’épiderme, le derme et l’hypoderme.
On retrouve dans le derme les nerfs tactiles, les glandes sudoripares et les glandes sébacées.
Ces glandes sébacées ont pour fonction de produire le sébum; une substance grasse et toxique dont le but premier est d’imperméabiliser la peau, de la protéger des microbes et d’éviter qu’elle ne sèche.
Cependant, ce sébum est ensuite stocké dans vos pores, où les bactéries sont emprisonnées. Quand le pore éclate sous la peau, cela entraîne une inflammation autour de la zone touchée, formant un kyste à la surface.
En conséquence, l’acné est une affection dermatologique courante et chronique du système pilo-sébacé (qui comprend le follicule pileux, la tige pilaire et la glande sébacée sécrétant le sébum, à la racine du poil).
Elle survient généralement à l’adolescence et est liée à l’hypersécrétion de sébum (hyperséborrhée) et à des anomalies de kératinisation aboutissant à l’obstruction du canal excréteur du follicule pilo-sébacé, et à la formation de comédons.
Ces lésions, dites « rétentionnelles », peuvent se compliquer d’inflammation, secondaire à une bactérie anaérobie de la flore cutanée, Propionibacterium acnes, qui prolifère dans le sébum. Cette affection souvent chronique est considérée comme nécessitant un traitement d’induction puis un suivi, avec un éventuel traitement d’entretien.
L’alimentation joue-t-elle un rôle dans l’acné ?
L’alimentation joue un rôle très important sur la beauté de notre peau. Si certaines personnes peuvent manger très gras et avoir un teint de porcelaine, c’est malheureusement loin d’être une généralité.
Quand on mange “anti-acné”, il est aussi important d’éviter les aliments à IG élevé, qui favorisent l’apparition des boutons (l’indice glycémique étant calculé par la proportion de glucides absorbée par le corps).
Les aliments à éviter en cas d’acné :
- Tout ce qui est industriel : biscuits, viennoiseries …
- Les pommes de terre vapeur, frites, purée
- Le pain (blanc ou complet)
- Le sucre blanc
- Le riz blanc
- Les carottes cuites
- Les corn flakes (hé oui !)
- La polenta
- La viande et surtout la charcuterie sont à éviter lorsqu’on est sujets aux boutons
- L’alcool
- La cigarette
- Le chocolat
- Les chips et tous les gâteaux apéritifs
- La mayonnaise
- Le Nutella
Bref, la malbouffe en général…
Mais rassurons-nous, il existe des aliments sources de vitamine B6; parfaite alliée en cas de problèmes de peau.
La vitamine B6 que l’on appelle aussi la pyroxine aide à prévenir et à diminuer les troubles cutanés.
On en trouve naturellement dans :
- Les levures
- Les petits pois
- Les épinards
- Les brocolis
- Le chou
- Les champignons
Il est également conseillé de boire beaucoup d’eau.
Une recette efficace 100 % naturelle aux huiles essentielles :
Il existe certaines huiles essentielles très efficaces pour lutter contre l’acné :
Huile essentielle de tea tree :
- Anti-infectieuse majeure, antibactérienne (effet anti-infectieux par activation des globules blancs, activation de la différenciation des monocytes)
- Anti-inflammatoire (principalement au niveau cutané en réduisant la prolifération des cellules médiatrices de l’inflammation et leurs médiateurs)
- Activité sur diverses affections dermatologiques (peau et muqueuses), telles que l’acné vulgaire
- Antiacnéique sur Propionibacterium acnes
- Présente à 5 % sous forme de gel, l’effet serait comparable au peroxyde de benzoyle à 5 %
Huile essentielle de marjolaine :
- Antibactérienne de moyenne intensité
- Anti-inflammatoire (inhibition des cytokines pro-inflammatoires)
- Effet anti-infectieux par activation des globules blancs, activation de la différenciation des monocytes
- Antiacnéique sur Propionibacterium acnes
Huile végétale d’argan :
- Anti-inflammatoire et antioxydante
- Anti-acnéique
- Régénératrice cutanée
- Nourrissante, très pénétrante
Idée formule : Diluez dans un flacon de 10 ml rempli d’huile végétale d’argan, 0.1 ml d’huile essentielle de tea tree et 0.1 ml d’huile essentielle de marjolaine (soit un taux de dilution à 1% pour une action dermocosmétique).
Mélange à appliquer quotidiennement sur une peau propre et sèche 1 à 2 fois par jour jusqu’à amélioration des symptômes.
Précaution d’emploi de la formule :
- Contre-indiquée chez la femme enceinte ou allaitante ainsi que chez l’enfant de moins de 12 ans
- Éviter en association avec la cortisone
- Pas d’usage prolongé
- Risque d’interactions médicamenteuses, demandez conseil à votre pharmacien
Quels sont les meilleurs remèdes homéopathiques pour traiter l’acné ?
Il est difficile de faire des généralités car l’homéopathie est une médecine très individualisée, qui s’attache d’abord au patient et à l’origine de la maladie. C’est d’ailleurs pourquoi il vaut toujours mieux prendre l’avis d’un pharmacien compétent ou d’un médecin homéopathe avant d’engager un traitement. Certaines souches reviennent néanmoins assez fréquemment dans les protocoles de soins de l’acné.
L’acné non compliquée :
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Antimonium crudum 4 à 7 CH :
Chez les gros mangeurs, ou suite à des excès alimentaires. Trois prises par jour pour les basses dilutions, une par jour pour la 7 CH.
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Sulfur iodatum 7 CH :
Chez un adolescent frileux qui s’enrhume facilement, acné au niveau du front et du dos, 3 granules 3 fois par jour.
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Arnica montana 5 CH :
Lorsque les lésions sont symétriques avec tendance aux ecchymoses, surtout lorsqu’on les triture. Deux prises par jour.
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Eugenia jambosa 4 à 5 CH :
Ce remède s’utilise essentiellement chez la jeune fille dont les lésions s’aggravent lors des règles. La peau est grasse et les pustules sont indurées. Trois prises par jour.
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Juglans regia 4 à 5 CH :
L’acné est aggravée par les aliments gras. Chez la jeune fille, les règles sont en avance et noirâtres. Sur le plan digestif, on retrouve fréquemment des ballonnements. Deux à trois prises par jour.
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Selenium 7 CH :
Le remède homéopathique Selenium 7 CH est souvent recommandé en cas d’acné caractérisée par une peau grasse, des points noirs, une chute de cheveux, et une fatigue générale. Il est particulièrement indiqué lorsque les éruptions s’aggravent après une exposition au soleil. On retrouve une séborrhée ; la peau a un aspect huileux. Elle est parsemée de points noirs.
L’acné qui suppure :
Arnica montana est largement reconnu en homéopathie pour ses propriétés anti-inflammatoires et cicatrisantes. Dans le contexte de l’acné suppurative, caractérisée par la formation de pustules et une inflammation notable, Arnica montana 7 CH est souvent recommandé pour plusieurs raisons clés :
- Réduction de l’Inflammation : L’Arnica montana possède des propriétés qui aident à réduire l’inflammation cutanée, un symptôme courant de l’acné suppurative.
- Accélération de la Cicatrisation : En homéopathie, on considère que l’Arnica favorise la cicatrisation des tissus endommagés. Cela peut être particulièrement utile dans les cas d’acné suppurative, où la peau est souvent irritée et endommagée par des pustules.
- Effet Antiseptique : Bien que l’Arnica ne soit pas un antiseptique au sens traditionnel, il est censé aider à nettoyer la peau de l’intérieur, en contribuant à la gestion des infections bactériennes associées à l’acné.
- Réduction de la Douleur : L’acné suppurative peut être douloureuse en raison de l’inflammation et de l’accumulation de pus. L’Arnica est reconnu pour ses effets analgésiques qui peuvent aider à soulager cette douleur.
- Amélioration de la Circulation Locale : L’Arnica est également connu pour améliorer la circulation sanguine locale. Une meilleure circulation peut contribuer à une meilleure oxygénation et nutrition de la peau, ce qui est bénéfique pour la santé cutanée et peut aider à réduire les manifestations de l’acné.
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Arnica montana 7 CH :
Une prise par jour.
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Hepar sulfur :
Lorsque l’acné est très inflammatoire et le pus qui s’écoule des lésions est sanguinolent et de mauvaise odeur. Nous n’indiquons pas de dilution pour ce remède, car son maniement peut s’avérer délicat. En effet, utilisé en basse dilution, il va favoriser la suppuration et accélérer la cicatrisation ; en haute dilution, il assèche les lésions et ralentit la formation du pus.
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Silicea 4 à 15 CH :
Chez un sujet longiligne et frileux. En basse dilution, il favorise la cicatrisation, prévient les surinfections, reminéralise l’organisme. Deux prises par jour. On peut lui adjoindre une prise hebdomadaire en 15 CH pour optimiser son action à condition que les signes généraux soient présents.
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Sulfur 9 CH :
Ce remède homéopathique est souvent fort efficace à condition que les signes généraux soient présents, mais sa prescription est du ressort du médecin, car les risques d’aggravation suite à son utilisation sont non négligeables. On lui préfère généralement Sulfur iodatum 9 CH, d’un maniement plus aisé.
L’acné cicatricielle et micokystique :
L’homéopathie peut-elle atténuer les cicatrices des boutons d’acné ?
La prise quotidienne de 5 granules d’Antimonium Tartaricum en 4 CH, en complément des traitements, peut contribuer à éviter les cicatrices d’acné, comme, d’ailleurs, celles de la varicelle.
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Baryta carbonica 4 à 7 CH :
Les cicatrices sont sclérosées, la peau est atrophiée, indurée et parfois rétractée.
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Kalium bromatum 9 CH :
Les kystes sont indurés; d’autres signes doivent justifier l’utilisation de ce remède homéopathique, notamment l’agitation des mains.
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Tuberculium residuum 9 CH :
On utilise généralement le traitement homéopathique Tuberculium residuum sur les lésions cicatricielles sont indurées; on retrouve fréquemment des ganglions. Les lésions sont également présentes au niveau du dos.
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Luesinum 9 CH :
On préconise le remède homéopathique Luesinum 9 CH lorsque les lésions sont extrêmement importantes et défigurent le sujet ; elles ont tendance à l’ulcération.
La consultation homéopathique : l’étape incontournable
Si vous désirez traiter votre acné avec l’homéopathie, la première étape est de consulter un spécialiste. « Comme tout médecin, l’homéopathe examinera votre peau afin de déterminer le type d’acné dont vous souffrez. Cet examen sera toutefois complété par un questionnaire visant à mieux cerner votre personnalité, vos habitudes de vie et vos états d’âme du moment », explique le Dr Philippe Louis, dermatologue homéopathe. « L’homéopathie est une médecine qui prend en compte le patient dans sa globalité. L’attention se portera donc tant sur le physique que sur la psychologie du patient. » Dès lors, le traitement que l’homéopathe vous prescrira variera non seulement selon votre type d’acné mais aussi selon les particularités psychologiques qui font de vous un individu à part entière.
Homéopathie : trouver le bon traitement contre l’acné
- Tuberculine,
- Thuya,
- Baryta Carbonica,
- Hepar Sulfur,
- Natrum Muriaticum,
Il faut parfois un certain temps avant de trouver le bon traitement. « Avec un peu de chance, la première prescription est efficace », précise le Dr Louis. « Mais, dans certains cas, l’homéopathe devra tester plusieurs principes actifs, un à un, sur une période de 6 semaines. Il faut donc bien s’accrocher et ne pas renoncer trop vite. Car lorsqu’on a trouvé le juste remède, l’effet thérapeutique est excellent ! »
Quelles sont les réponses homéopathiques les plus courantes à l’acné juvénile ?
Je conseille souvent la prise de 3 granules de Kalium Bromatum 9 CH le matin et de 3 granules Eugenia Jambosa 4 CH le soir, à compléter chaque dimanche par une dose de Natrum mur 15 CH en alternance avec du Sulfur Iodatum en 15 CH également pendant 3 ou 4 mois. Les adolescents sous traitement allopathique classique peuvent également en atténuer les effets indésirables, notamment la sécheresse cutanée, par une prise quotidienne de 3 granules de Natrum Mur en 9 CH, 3 fois par jour.
Pour les points noirs ou l’excès de sébum, est-il nécessaire de prendre un traitement complémentaire ?
Bien sûr. Il est possible, par exemple, de traiter l’excès de sébum avec 3 granules de Selenium 5 CH matin et soir en association avec le duo anti-acnéique Kalium Bromatum et Eugenia Jambosa évoqué plus tôt.
Qu’en est-il du traitement de l’acné adulte ?
Tout dépend de la cause. Le traitement sera en effet différent selon qu‘il s’agit d’acné liée au cycle menstruel, au stress ou à la génétique. Mais la prise chaque dimanche d’une dose de Natrum Mur 15 CH en alternance avec une dose de Tuberculinum Residuum 9 CH est généralement assez efficace. L’acné rosacée se résorbera plus efficacement avec une prise de Sanguinaria Canadensis 5 ou 7 CH 3 fois par jour.
Est-ce que le soleil peut guérir l’acné ?
Le soleil a un impact significatif sur l’acné, et ce de plusieurs façons. D’un côté, une exposition modérée au soleil peut temporairement améliorer l’apparence de l’acné en asséchant les boutons et en aidant la peau à développer une teinte plus uniforme. De plus, le soleil stimule la production de vitamine D, essentielle pour la santé de la peau. Cependant, une exposition excessive au soleil peut s’avérer contre-productive. En effet, le soleil peut dessécher la peau, provoquant ainsi une production accrue de sébum qui risque d’aggraver l’acné. De plus, les dommages causés par les UV peuvent entraîner un épaississement de la peau, bloquant les pores et favorisant l’apparition de comédons. Il est donc crucial de trouver un équilibre dans l’exposition au soleil et d’utiliser une protection solaire adéquate pour gérer l’acné.
Sources :
- Interview du Dr Philippe Louis, dermatologue homéopathe.