Huile essentielle de Romarin à Camphre, symbole de mort et d’amour

Symbole d’amour, de mariage et de mort, le romarin ancien appartient aux rituels religieux. Il est entré dans la thérapeutique avec la médecine arabe au Xe siècle. Le romarin est une plante typique du bassin méditerranéen, cultivée et utilisée depuis longtemps. Ses applications sont multiples : aromathérapie, phytothérapie, parfumerie, cuisine, etc.

Quelques anecdotes médiévales :

La distillation sépare le fin de l’épais et retrouve « l’esprit de la plante ». C’est ce qu’ Archigène a tenté au Ier siècle de notre ère, par décoction. Plus tard, on raconte que les Arabes furent les premiers à distiller le romarin. Quoi qu’il en soit, il fit obtenu une huile essentielle très appréciée par les spagyristes et les apothicaires de la Renaissance. En dehors de son aire géographique d’origine, le romarin était en outre largement cultivé dans les jardins médiévaux.

Enfin, la Renaissance accueille le romarin. Il sera par ailleurs admiré du XVIe au XVIIIe siècle et sera présent dans le vinaigre des Quatre Voleurs. Mais surtout, le romarin a fait la une des journaux au XVIIe siècle, principalement à travers les eaux pour lesquelles la reine de Hongrie était très célèbre. Cette eau, qui est en fait un alcoolat, contient des fleurs de romarin distillées et fermentées avec du miel, et éventuellement de la térébenthine et du bois de cèdre.

Un peu d’histoire :

Au XXe siècle, Leclerc a rapporté que le romarin était également un stimulant recommandé dans les asthénies causées par des maladies infectieuses. En macération dans du vin chaud en cataplasme contre les articulations enflées, les entorses ainsi que les contusions. L’infusion est donc bénéfique comme bain de bouche pour l’amygdalite.

Autrefois, une boisson digestive était préparée en faisant tremper du romarin dans une bouteille de vin rouge. En infusion, le romarin est conseillé lors des périodes d’insuffisance biliaire, de difficultés digestives, de maux de ventre, de fatigue (par exemple après une maladie) ou d’infections respiratoires. La thérapie au romarin est de fait depuis longtemps populaire au printemps pour se désintoxiquer. Le romarin est recommandé par voie topique pour aider à cicatriser les plaies et soulager les douleurs musculaires et articulaires.

Il semblerait que le romarin ait eu une valeur symbolique très tôt dans l’Antiquité. « Plante aromatique devenue funéraire, son arôme passait pour conserver le corps du trépassé, et son feuillage toujours vert semblait un gage d’immortalité ». Associé à un certain nombre de rites funéraires, il permettait d’accompagner le défunt dans l’au-delà. Mais il avait aussi une utilité pour les vivants lors de ces rites, puisqu’on sait que les Romains portaient des couronnes de romarin (d’où son surnom d’herbe à la couronne, coronarius) pour, très certainement, les aider à garder la tête froide lors de tels événements.

Quelles sont les propriétés pharmacologiques de l’huile essentielle de Romarin ct Camphre ?

  • Action neuromusculaire, relaxante, décontractante
  • Tonicardiaque et hypotensive
  • Décongestionnante veineuse
  • Antalgique et anti-inflammatoire
  • Anticatarrhale et expectorante
  • Mucolytique
  • Lipolytique
  • Urolytique antalgique
  • Emménagogue non hormonale
  • Antalgique externe, anti-inflammatoire
  • Régulatrice hépatique, comme tous les romarins, bien que beaucoup moins spécifique que Rosmarinus ct acétate de bornyle, verbénone
  • Cholérétique et cholagogue
  • Cortison-like
  • Lymphotonique et décongestionnante
  • Antioxydante par effet protecteur de l’ADN contre les lésions induites par le peroxyde d’hydrogène (H2O2)

L’huile essentielle de Romarin ct Camphre requiert-elle des précautions d’emploi ?

  • Risque de neurotoxicité à haute dose (peut induire convulsions, nausées et vomissements)
  • Contre-indiquée chez les personnes épileptiques ou aux antécédents de convulsions
  • Hypertensive à dose moyenne
  • Ne pas diffuser, ni inhaler, ni mettre dans l’eau du bain
  • Ne pas avaler ! L’ESCOP déconseille l’utilisation de cette huile essentielle par voie orale
  • Interdite en usage interne
  • Usage cutané seul préconisé
  • Contre-indiquée chez la femme enceinte (abortive) ou allaitante
  • Éviter en association avec la cortisone, risque d’interaction médicamenteuse
  • Ne pas utiliser sur une période prolongée, au risque de mettre au repos l’axe hypophyso-surrénalien et de subir une insuffisance surrénalienne aiguë à l’arrêt de la prise de l’H.E
  • Éviter d’appliquer l’huile essentielle le soir (ou avant toute période de repos)
  • Déconseillée chez les personnes souffrant d’ostéoporose, en raison du risque de décalcification inhérent
  • Dermocaustique ; action révulsive sur la peau à l’état pur et agressif pour les muqueuses (rougeurs, irritations, prurit)
  • Inhibitrice enzymatique, risque d’interactions médicamenteuses, demandez conseil à votre pharmacien
  • Contre-indiquée chez les asthmatiques
  • Réservée à l’adulte ! L’EMA réserve l’usage de l’huile essentielle de romarin aux personnes de plus de 18 ans
  • Prudence chez les personnes atteintes de maladies auto-immunes, âgées ou atteintes de parkinson, ainsi qu’aux personnes neurosensibles
  • Interactions médicamenteuses avec les huiles essentielles contenant des sesquiterpènes à plus de 10 %

 

Sources bibliographiques médicales et essais cliniques :

 

Clémentine. M.
Rédactrice d’articles scientifiques
Naturopathe – Aromathérapeute / Herboriste – Phytothérapeute
Consultante en phyto-aromathérapie Clinique et Ethnomédecine

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