Huile essentielle de Romarin à cinéole, plante sacrée des dieux

Dans la Grèce antique, les branches de romarin étaient brûlées en offrande aux dieux. À Athènes comme à Rome, le romarin fut une plante sacrée. Le célèbre poète Horace (65-8 av. J.-C.) lui a également dédié plusieurs vers.

Un peu d’histoire

Le romarin faisait partie intégrante de la recette du « Vinaigre des Quatre Voleurs »; une macération germicide utilisé notamment pour prévenir de la Grande Peste, et a été conservé pendant longtemps sous forme de monographie dans la Pharmacopée.  Il entrait également dans la formulation de « l’Oppodeldoch » de Paracelse pour lutter contre tout type de douleurs rhumatismales, ainsi que la goutte.

Depuis le XVIe siècle, « l’Eau de la Reine de Hongrie » (alcoolisât de romarin mêlé à d’autres plantes médicinales) est utilisée comme « élixir de jouvence ». En 1378, âgée de 72 ans, atteinte de goutte et de paralysie, elle reçoit d’un monastère la formule de cet élixir, qui lui redonne miraculeusement vitalité, fraîcheur et beauté… et épousa par la suite le roi de Pologne, malgré son grand âge.

Quelles sont les propriétés pharmacologiques de l’huile essentielle de Romarin ct Cinéole ?

Effet antimicrobien :

Une action antibactérienne a été démontrée vis-à-vis du staphylocoque doré, du streptocoque et d’Escherichia coli. Une action antifongique a été démontrée vis-à-vis de Candida albicans et de dermatophytes, ainsi qu’une action antivirale vis-à-vis du virus de l’herpès.

Effet expectorant :

Anticatarrhal et expectorant, le romarin est également mucolytique.

Effet stimulant :

L’huile essentielle de romarin ct cinéole est stimulante sur le système nerveux central et augmente ainsi l’amplitude respiratoire.

Effets anti-inflammatoire et antalgique :

Spécifique des affections pulmonaires et respiratoires de types infectieux ou inflammatoire, l’huile essentielle de romarin ct cinéole est de fait cortison-like mais en outre un excellent antalgique externe.

Effet rubéfiant :

Cet effet est en effet lié à une vasodilatation des vaisseaux périphériques.

Autres effets :

  • Tonique musculaire et tonique circulatoire (veineux et artériel)
  • Tonique cérébrale
  • Révulsive
  • Fluidifiant sur les sécrétions bronchiques
  • Hépatoprotectrice à faible dose, à condition que sa teneur en camphre ne soit pas supérieure à 10-15%
  • Antioxydante par effet protecteur de l’ADN contre les lésions induites par le peroxyde d’hydrogène (H2O2)

L’huile essentielle de Romarin ct Cinéole requiert-elle des précautions d’emploi ?

  • Risque de neurotoxicité à haute dose (peut induire convulsions, nausées et vomissements)
  • Contre-indiquée chez les personnes épileptiques ou aux antécédents de convulsions
  • Hypertensive à dose moyenne
  • Ne pas diffuser, ni inhaler, ni mettre dans l’eau du bain
  • Ne pas avaler ! L’ESCOP déconseille l’utilisation de cette huile essentielle par voie orale
  • Interdite en usage interne
  • Usage cutané seul préconisé
  • Contre-indiquée chez la femme enceinte (abortive) ou allaitante
  • Éviter en association avec la cortisone, risque d’interaction médicamenteuse
  • Ne pas utiliser sur une période prolongée, au risque de mettre au repos l’axe hypophyso-surrénalien et de subir une insuffisance surrénalienne aiguë à l’arrêt de la prise de l’huile essentielle
  • Éviter d’appliquer l’huile essentielle le soir (ou avant toute période de repos)
  • Déconseillée chez les personnes souffrant d’ostéoporose, en raison du risque de décalcification inhérent
  • Dermocaustique ; action révulsive sur la peau à l’état pur et agressif pour les muqueuses (rougeurs, irritations, prurit), dilution requise
  • Inhibitrice enzymatique, risque d’interactions médicamenteuses, demandez conseil à votre pharmacien
  • Contre-indiquée chez les asthmatiques
  • Réservée à l’adulte ! L’EMA réserve l’usage de l’huile essentielle de romarin aux personnes de plus de 18 ans
  • Prudence chez les personnes atteintes de maladies auto-immunes, âgées ou atteintes de parkinson, ainsi qu’aux personnes neurosensibles
  • Interactions médicamenteuses avec les huiles essentielles contenant des sesquiterpènes à plus de 10 %

 

Sources bibliographiques médicales et essais cliniques :

 

Clémentine. M.
Rédactrice d’articles scientifiques
Naturopathe – Aromathérapeute / Herboriste – Phytothérapeute
Consultante en phyto-aromathérapie Clinique et Ethnomédecine

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