Huile essentielle de Sarriette des montagnes, l’aphrodisiaque des dieux

La notoriété de la sarriette remonte à l’Antiquité. Les Romains jadis, en faisant grand usage lors de leurs festins à l’atmosphère orgiaque, pour ses propriétés à faciliter la digestion des repas copieux et stimuler l’instinct érotique. Dans la mythologie grecque, on la surnommait « L’herbe du bonheur » car elle aurait été offerte au satyre Anos par Dionysos. En panne de vigueur sexuelle, Anos se désolait de son manque de popularité auprès des déesses du Mont Olympe. Dionysos, qui ne souhaitait pas voir le métier de satyre déshonoré, lui offrit alors de la sarriette des montagnes.

Un peu d’histoire

Le Dr Valnet (XXe siècle) le recommandait pour l’indigestion, les douleurs abdominales, la faiblesse mentale ainsi que sexuelle, les piqûres d’insectes et les blessures. Au Moyen Âge, elle fut exclue de la pharmacologie en raison de ses propriétés aphrodisiaques et était considérée comme une plante du diable. Elle fut cependant redorée par la bénédictine Hildegarde, qui vanta ses vertus stimulantes et digestives dans son traité de médecine Causae et Curae.

Elle fait partie des plantes dont la culture est recommandée dans les domaines royaux par Charlemagne dans le capitulaire De Villis (fin du VIIIe ou début du IXe siècle). Les Romains et les Grecs l’appréciaient aussi énormément, car elle était, bien avant l’arrivée du poivre et du piment, un des condiments les plus relevés en cuisine. Les Provençaux, dans la cuisine desquels elle est devenue indispensable, la nomment d’ailleurs « poivre d’âne ». Plus tard elle entra dans la composition de la célèbre « eau d’Arquebusade », vulnéraire très usité dans la médecine populaire.

Avant la description de la plante donnée par le naturaliste latin Pline l’ancien et le médecin grec Dioscoride, tous deux contemporains de l’empereur Néron ; les archéologues ont par ailleurs retrouvé de la sarriette dans plusieurs tombeaux de l’époque pharaonique. Bien moins qu’aphrodisiaque, les Égyptiens devaient certainement la considérer comme un ingrédient utile des techniques d’embaumement.

Quelles sont les propriétés pharmacologiques de l’huile essentielle de rameaux fleuris de Sarriette des montagnes ?

Effet antibactérien :

L’huile essentielle de sarriette des montagnes est une anti-infectieuse majeure par désorganisation de la membrane bactérienne. Elle agit surtout pour la partie basse du corps :

  • Infection génito-urinaire
  • Infection gastro-intestinale

Son effet antibactérien a notamment été démontré vis-à-vis d’Escherichia coli, Salmonella typhimurium, staphylocoque doré, Klebsiella pneumoniae et Streptococcus pyogenes. C’est de fait une plante anti-infectieuse vis-à-vis de bactéries Gram positif (Staphylococcus aureus) et Gram négatif (Pseudomonas aeruginosa) résistantes aux antibiotiques et responsables de maladies nosocomiales.

De plus, elle est antiparasitaire.

Effet antifongique :

Cet effet a été démontré vis-à-vis de champignons impliqués dans les maladies de peau, les candidoses ainsi que les aspergilloses.

Effet antioxydant :

Cet effet a été montré in vivo vis-à-vis du peroxyde d’hydrogène. L’huile essentielle de sarriette favorise ainsi la conservation de charcuteries.

Autres effets :

  • Régulatrice du péristaltisme
  • Détruis la flore pathogène tout en préservant la flore saprophyte (puissant capteur de toxines et bon draineur)
  • Immunostimulante
  • Hyperthermisante
  • Hypertensive
  • Tonique antiasthénique
  • Active sur le SNA Ʃ+
  • Action endocrinienne (progestéronique et surrénalienne)
  • Aphrodisiaque
  • Cortison-like
  • Antalgique percutané utile dans les douleurs localisées
  • Légèrement antidépressive
  • Stimule les sécrétions digestives

L’huile essentielle de Sarriette des montagnes requiert-elle des précautions d’emploi ?

  • Fortement dermocaustique ainsi que révulsive à l’état pur, forte dilution requise
  • Prudence en cas d’insuffisance hépatique per os (hépatotoxique)
  • Prudence en cas de gastrite et d’ulcère per os
  • Risque d’œsophagite ou de gastrite per os
  • Ne pas utiliser en fumigations
  • Ne pas diffuser, ni inhaler, ni mettre dans le bain
  • Réservée à l’adulte
  • Ne pas utiliser à haute dose ou au long cours
  • Contre-indiquée chez la femme enceinte ou allaitante
  • Ne pas associer avec la cortisone, risque d’interaction médicamenteuse
  • Pas plus de 10 jours d’utilisation
  • Interactions médicamenteuses avec les huiles essentielles contenant des sesquiterpènes à plus de 10 %
  • La métabolisation hépatique peut provoquer une hépatotoxicité au long cours ou à fortes doses, il convient de toujours la diluer et de l’associer avec d’autres huiles essentielles bien tolérées, afin de la « couper » et de diminuer sa proportion dans le mélange final
  • Interdite chez les animaux
  • Éviter l’association avec les anticoagulants
  • Éviter à forte dose

 

Sources bibliographiques médicales et essais cliniques :

 

Clémentine. M.
Rédactrice d’articles scientifiques
Naturopathe – Aromathérapeute / Herboriste – Phytothérapeute
Consultante en phyto-aromathérapie Clinique et Ethnomédecine

Laisser un commentaire