Huile essentielle d’Ylang-ylang, fleur de l’amour

Le surnom de l’Ylang-ylang, « fleur de l’amour », se passe de tout commentaire tant il évoque clairement sa vocation aphrodisiaque largement illustrée par ses utilisations en cosmétologie et dans l’industrie des parfums. Natif des forêts tropicales humides d’Asie du Sud-Est, l’ylang-ylang ou Cananga odorata est en effet introduit par les Français dans les îles de l’océan indien à la fin du XVIIIe siècle. La note puissante et florale de cette essence très sensuelle, aphrodisiaque et relaxante devient par ailleurs emblématique de Mayotte.

Un peu d’histoire

La distillation des fleurs d’ylang-ylang a été lancée à Manille aux Philippines vers 1860, par un marin du nom d’Albert Schwenger qui, séduit par l’odeur des fleurs, aurait ainsi parcouru la campagne avec un alambic pour récolter et distiller de petites quantités de fleurs. Peu de temps après, la culture de l’ylang-ylang sera notamment entreprise à grande échelle par les planteurs des possessions françaises de l’océan Indien pour le compte des parfumeurs français.

En 1909, on rapporte qu’il y avait 200 000 arbres à ylang-ylang cultivés à la Réunion, cependant,  leur culture fut ensuite abandonnée en raison de la fréquence des cyclones tropicaux. Une production commerciale à grande échelle s’est par la suite développée à Nosy-Bé (Madagascar) ainsi que dans les îles des Comores.

L’engouement pour l’ylang-ylang sera tel que sa culture se développera assez rapidement en dehors de son aire de répartition initiale. C’est pourquoi on le rencontre aujourd’hui autant dans l’Océan indien (Madagascar, Comores, Réunion, Mayotte, île Maurice) qu’en Amérique centrale (Costa Rica, Caraïbes).

Quelles sont les propriétés pharmacologiques de l’huile essentielle de fleur d’Ylang-ylang ?

Effets sédatif et anxiolytique :

Une étude chez l’homme, traité par inhalation, a entre autres mis en évidence une diminution du stress objectivé par la réduction du cortisol dans le sang, et une baisse de la tension artérielle chez des patients hypertendus. Une autre étude, réalisée par voie cutanée, a en effet montré une diminution du rythme cardiaque et respiratoire impliqué dans le stress.

L’huile essentielle d’ylang-ylang agit donc sur la relaxation générale (dès qu’il y a « soupirs » qui sont souvent un signe de « blocage »), elle calme et apaise, relaxe et euphorise.

Effet répellent :

Puissant répellent vis-à-vis de moustiques, en particulier du vecteur de la dengue (Aedes aegypti), l’huile essentielle d’ylang-ylang possède, toutefois, une faible action insecticide et ovicide (destruction des œufs) sur le vecteur de la dengue, de la malaria et de culex.

Effet cardiorégulateur :

En inhalation, l’huile essentielle d’ylang-ylang réduit la tachycardie, les palpitations ainsi que la tension artérielle. C’est donc une sédative cardiaque.

Effet antimicrobien :

Cette action a été démontrée sur Gram +. L’huile essentielle d’ylang-ylang est également antifongique vis-à-vis d’Aspergillus ainsi que de Candida.

Effet régulateur :

Cet effet a été démontré sur la production de sébum de la peau.

Effet anti-inflammatoire :

Cet effet résulte d’une inhibition de la lipoxygénase dans laquelle le linalol est impliqué.

Autres effets :

  • Débloque le plexus cardio-respiratoire, quand il y a blocage diaphragmatique, antispasmodique équilibrante
  • Hypotensive
  • Antalgique
  • Donne un apaisement, cela dit de courtes durées
  • Tonique cutané, protection locale après une radiothérapie
  • Tonique capillaire
  • Aphrodisiaque et tonique sexuelle
  • Active sur le SNA : pƩ-
  • Euphorisante
  • Antidépressive
  • Antalgique (dilution à 30 % dans une huile végétale, en massages de la plante des pieds, utilisée dans des centres antidouleur)

L’huile essentielle d’Ylang-ylang requiert-elle des précautions d’emploi ?

  • Contre-indiquée chez la femme enceinte ou allaitante.
  • Épileptisante à hautes doses.
  • Interactions médicamenteuses avec les huiles essentielles contenant des cétones ou des phénols à plus de 10 %.
  • Interdite aux animaux.
  • Contre-indiquée chez l’enfant de moins de 8 ans.
  • Irritation cutanée (dermocaustique) possible à l’état pur et risques allergiques par voie locale. Dilution requise.
  • Interaction avec les anticoagulants oraux (observation clinique), demandez conseil à votre pharmacien.
  • Risque de neurotoxicité au long cours ou à forte dose.

 

Sources bibliographiques médicales et essais cliniques :

 

Clémentine. M.
Rédactrice d’articles scientifiques
Naturopathe – Aromathérapeute / Herboriste – Phytothérapeute
Consultante en phyto-aromathérapie Clinique et Ethnomédecine

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