Lorsque l’on parle de troubles obsessionnels au sens d’une maladie, on décrit un comportement, caractérisé par le besoin irrépressible de répéter sans cesse un rituel, souvent bizarre (compulsion). La vie professionnelle, familiale et sociale peut être gravement menacée. Les pensées obsessionnelles sont des pensées absurdes. La personne qui en souffre les ressent elle-même comme telles, mais ne parvient pas à s’en débarrasser malgré ses efforts. Les troubles obsessionnels compulsifs sont loin d’être rare, bien que l’on en parle peu, car la plupart de ceux qui en souffrent ont tendance, s’ils le peuvent, à cacher leur maladie. Sa prévalence, c’est-à-dire la proportion de personnes qui en souffrent à un moment donné de leur vie, est estimée de 2 à 3% de la population.
Quels sont les différents types d’obsessions ?
Les obsessions peuvent en effet prendre de multiples formes. Les plus fréquentes sont entre autres la crainte de la contamination et le doute pathologique, la manie de l’ordre et de la symétrie, le perfectionnisme, les phobies d’impulsion violentes, les obsessions sexuelles, religieuses ou musicales (chansons répétitives). 60 % des patients présentent pourtant des formes mixtes, associant plusieurs de ces symptômes. Certains patients présentent quant à eux, des obsessions plus spécifiques, qui ne font pas partie du trouble obsessionnel stricto sensu : dysmorphophobies, certains troubles du comportement alimentaire, l’hypochondrie, les comportements de type impulsif (joueur pathologique, pyromane…), etc.
Les compulsions les plus fréquentes sont les rites de vérification. On observe également des rites de lavage, de nettoyage, de rangement symétrique, d’accumulation et de collection, l’arithmomanie, la répétition ou l’évitement. Le diagnostic de compulsions peut également se discuter en présence d’une trichotillomanie (arrachage répété de ses propres cheveux aboutissant à une alopécie), d’un syndrome de Gilles de la Tourette, de tics.
Certains patients présentent notamment des symptômes qui paraissent « complémentaires » : obsession de contamination associée à des rites de nettoyage, pensées agressives associées à des rites de vérification. Les thèmes de symétrie et d’ordre sont souvent associés à des contenus idéiques sexuels ou religieux.
Les TOC chez l’enfant
Un à 3 % des enfants et adolescents souffriraient d’un TOC et un tiers des adultes ayant des TOC ont débuté leurs troubles durant l’enfance.
Si la sémiologie du TOC de l’enfant ressemble à celle du TOC de l’adulte, certains traits sont plus spécifiques à l’enfant :
- Il ignore le plus souvent qu’il est malade et n’en parle pas à son entourage.
- Ses obsessions et compulsions sont multiples et très fluctuantes.
- Son entourage familial est souvent impliqué dans ses rituels.
- Il présente des crises de colère et d’agressivité lorsque ses rituels sont contrariés.
Existe-t-il des traitements pour lutter contre les troubles obsessionnels compulsifs ?
Le trouble obsessionnel compulsif est classiquement considéré comme une maladie neuropsychiatrique. À ce jour, ce sont les thérapies cognitives et comportementales (TCC) qui ont montré l’effet thérapeutique le plus important et qui sont donc recommandées par les autorités de santé. Pour les cas les plus sévères et résistants, des protocoles de recherche utilisant la stimulation cérébrale profonde peuvent être proposés. Cette technique consiste à stimuler des zones cérébrales impliquées dans la neurophysiologie du TOC à l’aide d’électrodes. Bien que ces traitements soient efficaces, un pourcentage non négligeable de personnes demeure résistantes et subissent un retentissement qui a des conséquences fonctionnelles majeures. Il est donc nécessaire de développer des approches complémentaires et des thérapeutiques nouvelles.
Les psychoanaleptiques inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine possèdent des effets atropiniques et antidépresseurs dont l’efficacité a été scientifiquement prouvé à de nombreuses reprises dans les troubles obsessionnels compulsifs :
Antidépressive, la crocine du Safran inhiberait la recapture de la dopamine et de la noradrénaline. Le safranal, quant à lui, celle de la sérotonine. L’activité antidépressive majeure et multi-cible sur divers récepteurs et neurotransmetteurs du Rhodiole, ont été observé par l’inhibition de la monoamine oxydase A – effet IMAO A.
Le millepertuis est un antidépresseur par inhibition de la recapture de la sérotonine (action originale sur certains canaux ioniques).
La gramine est alcaloïde indolique qui possède une structure moléculaire voisine de celle de la sérotonine et moins de la dopamine. La gentisine et les autres xanthones sont des inhibiteurs de la MAO.
Les graines de griffonia contiennent du 5-HTP (5-hydroxy-tryptophane) précurseur immédiat de la sérotonine. Le griffonia augmente le stock disponible de sérotonine dans le cerveau en apportant le précurseur (mode d’action différent de celui du millepertuis ou de IRS qui empêchent la recapture de la sérotonine dans la fente synaptique).
Antidépressive, elle améliore l’humeur et les performances cognitives par modulation des récepteurs muscariniques et nicotiniques.
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