L’ulcère gastroduodénal est une érosion de la muqueuse digestive au niveau de l’estomac ou de la première partie du duodénum. L’ulcère peut avoir un diamètre allant de quelques millimètres à plusieurs centimètres. C’est une maladie évolutive et récidivante.
Qu’est-ce que l’ulcère gastroduodénal ?
L’ulcère gastroduodénal est une plaie qui se constitue progressivement, avec perte de substance. Il apparaît après des agressions répétées de la muqueuse gastrique, notamment par des médicaments (AINS ou anti-inflammatoires non stéroïdiens, corticostéroïdes, entre autres). L’évolution est chronique et la cicatrisation ne se fait pas spontanément (c’est-à-dire sans intervention médicale, chirurgicale ou médicamenteuse).
L’ulcère gastroduodénal est une perte de substance de la muqueuse digestive, habituellement dans l’estomac (ulcère gastrique) ou dans les premiers centimètres du duodénum (ulcère duodénal), franchissant la musculaire muqueuse. Presque tous les ulcères sont provoqués par une infection à Helicobacter pylori ou par l’utilisation d’AINS.
Les symptômes comprennent habituellement des douleurs de type brûlures épigastriques, qui sont souvent soulagées par la prise alimentaire. Le diagnostic repose notamment sur l’endoscopie et les examens de recherche de Helicobacter pylori. Le traitement comprend la suppression de la sécrétion acide, l’éradication de H. pylori (si elle est présente) et l’absence de prise d’AINS.
On parle par conséquent d’ulcère gastroduodénal lorsque cette pathologie touche simultanément l’estomac et le duodénum (première partie de l’intestin grêle), et d’ulcère duodénal lorsqu’il est localisé à ce même duodénum. Quant à l’ulcère pylorique, il se situe au niveau du pylore, c’est-à-dire à la sortie de l’estomac. L’ulcère gastroduodénal peut être qualifié de calleux lorsqu’il est ancien et que ses bords se sont relevés et sclérosés.
Un peu d’histoire
Avant la découverte d’Helicobacter pylori, la maladie ulcéreuse était considérée comme résultant d’un stress provoquant un conflit entre acide gastrique et pepsine, d’une part, et protection offerte par la barrière muqueuse gastrique, d’autre part.
La découverte de H. pylori par Marshall et Warren en 1982 a bouleversé cette conception et a fait de l’ulcère gastroduodénal une maladie essentiellement infectieuse. L’éradication de H. pylori par une trithérapie adaptée constitue désormais le traitement de choix de la maladie ulcéreuse.
Quelques conseils naturopathiques afin de limiter les désordres de l’ulcère gastroduodénal
Quels sont les aliments à éviter ?
- Frites et fritures
- Huiles et beurre cuits
- Épices (à l’exception de la coriandre)
- Moutarde
- Abats, gibier et de façon générale les protéines animales (qui acidifient de façon excessive le milieu stomacal) → Il faut savoir que la sécrétion acide de l’estomac est renforcée par l’absorption d’une trop grande quantité de protéines animales. Celle-ci entraîne en effet une surcharge de travail pour le pancréas, chargé de faire chuter cette acidité. Mieux vaut éviter en outre d’associer les viandes avec les hydrates de carbone. Ces derniers sont digérés par l’amylase produite par la salive de la bouche. Malheureusement, l’amylase n’est pas active en milieu fortement acide. Donc la digestion des sucres lents sera a priori plus difficile quand ces derniers sont associés à des protéines fortes.
- Poissons gras
- Conserves
- Choucroute
- Fromages fermentés
- Confitures, crèmes, confiseries, pâtisserie (surtout industrielles)
- Alcools forts, boissons glacées, gazeuses, café…
- Café au lait → Les micelles sont des sortes de sphères microscopiques qui ralentissent l’activité enzymatique au point de bloquer la phase de digestion stomacale et d’entraîner ainsi une forte acidité du milieu. En passant dans le duodénum, ces micelles contrarient la digestion du chyme (tartines comprises) et provoquent reflux, gêne hépatique, troubles du petit intestin et putréfactions intestinales.
- Crustacés, œufs
- Champignons
- Légumes secs
- Mie de pain frais
- Oseille
- Orange
- Oignon cru
- Chocolat
Quels sont les aliments recommandés ?
- Légumes cuits ou secs
- Céréales et féculents (pomme de terre en particulier)
- Œufs bouillis
- Viandes et poissons maigres (bar, colin, dorade, limande, lieu, sole…)
- Beurre et huiles crus
- Fromages frais ou non fermentés
- Fruits frais (banane, melon), tartes aux fruits…
- Tous les produits riches en oméga 3
- Noix
- Graines de lin
- Huile de colza (sur crudités)
Plus généralement, il faut opter pour des aliments bio, exempts de produits phytosanitaires et non-OGM.
Quels remèdes naturels existent-ils du côté des plantes médicinales ?
Les gastrites superficielles diffuses de type chronique sont une érosion de la muqueuse gastrique avec raréfaction du mucus gastrique et destruction épithéliale progressive. Elles sont le plus souvent compliquées par la présence d’un germe de la famille des Campylobacters, l’Helicobacter pylori.
On sait aujourd’hui que la présence et la persistance de ce germe dans l’estomac empêchent une guérison complète d’une gastrite. En médecine conventionnelle, l’éradication de ce germe se fait à l’aide d’antibiotiques (association d’amoxicilline et de clarithromycine, ou encore de métronidazole).
Les extraits végétaux qui semblent avoir le plus d’effet sur Helicobacter pylori sont en général des plantes aromatiques ou contenant une huile essentielle.
Shatavari :
Le shatavari est un gastro protecteur vis-à-vis de l’ulcère gastrique. Il augmente les facteurs locaux de défense de la muqueuse, la sécrétion de mucus et les cellules muqueuses. Il possède également une activité antioxydante.
Bourse à pasteur :
Cette plante est indiquée dans les ulcères gastriques par stimulation de la musculature lisse via les amines vasoactives (choline, acétylcholine, histamine).
Hericium erinaceus :
Ce champignon est un gastro protecteur vis-à-vis de l’ulcère gastrique expérimental avec une forte activité anti-Helicobacter pylori.
Cannelle de Ceylan :
La cannelle prévient l’ulcère d’estomac et possède des propriétés anti-Helicobacter pylori.
Huile essentielle de Giroflier :
Cette huile essentielle est gastro protectrice par stimulation de la synthèse du mucus gastrique. Elle a par ailleurs un effet de prévention de l’ulcère gastrique à Helicobacter pylori.
Matricaire :
La camomille matricaire est antiulcéreuse et gastro-protectrice vis-à-vis des ulcères. Elle génère de fait une protection vis-à-vis des lésions gastriques induites par l’éthanol et l’indométacine et inhibe par conséquent la production d’uréase par Helicobacter pylori. Elle agit dans les inflammations et l’ulcère gastrique, les gastrites, les spasmes intestinaux et diminue ainsi les symptômes de la dyspepsie.
EPS Canneberge :
La canneberge inhibe la croissance d’Helicobacter pylori, en association avec la marjolaine par inhibition probable de l’uréase et inhibition de la proline déshydrogénase au niveau de la membrane plasmique.
Aneth :
L’aneth a un effet gastro-protecteur et antisécrétoire intéressant. Cette plante a également une activité modérée contre Helicobacter pylori. C’est un antispasmodique digestif.
Radis noir EPS :
Le sulforaphène contenu dans le radis noir, est un activateur de détoxification (glutathion), ainsi qu’un antibactérien vis-à-vis d’Helicobacter pylori.
Feuilles d’olivier :
L’extrait de feuille de l’olivier semble également avoir un rôle de régulation de la composition de la flore gastrique en réduisant les taux de H. pylori.
L’huile essentielle de Bergamote:
L’utilisation de l’huile essentielle de Bergamote peut être bénéfique dans le soulagement des symptômes de l’ulcère gastroduodénal et dans la promotion de la guérison.
La réglisse:
Plusieurs études cliniques ont été réalisées pour évaluer l’efficacité de la réglisse dans le traitement de l’ulcère gastroduodénal. Les résultats ont démontré une amélioration significative des symptômes, ainsi qu’une réduction de la taille et du nombre d’ulcères.
En résumé
- Helicobacter pylori est une bactérie pathogène qui provoque toujours une réaction inflammatoire de la muqueuse gastrique
- L’inflammation gastrique ou la gastrite associée à H. pylori est asymptomatique dans la majorité des cas
- H. pylori est la cause de plus de 70 % des ulcères gastroduodénaux et son éradication élimine la maladie ulcéreuse
- Le lymphome gastrique à petites cellules du malt peut régresser après l’éradication de H. pylori
- La gastrite à H. pylori peut entraîner une atrophie intestinale et une métaplasie, et finalement un cancer gastrique dans 1 cas sur 100
- L’éradication de la bactérie aide à stabiliser les lésions précancéreuses et à prévenir l’apparition du cancer
- Le risque de cancer dépend de la pathogénicité de la bactérie et des caractéristiques immunitaires de l’hôte
- On pense que les probiotiques Lactobacillus gasseri sont bénéfiques pour l’éradication de Helicobacter pylori et l’inflammation de la muqueuse gastrique
En France, l’éradication préventive de la bactérie est recommandée notamment chez les parents au premier degré d’un sujet atteint d’un cancer gastrique, les patients ayant subi une gastrectomie partielle pour cancer et les patients présentant une atrophie marquée.
Sources bibliographiques médicales et essais cliniques :
- Tytgat GN. Review article: practical management issues for the Helicobacter pylori-infected patients at risk of gastric cancer. .Aliment Pharmacol Ther. 1998
- Dominique Vialard – alternative santé – Ulcère, brûlures d’estomac, reflux : il y a des remèdes simples. 2014
- Hooi JKY, Lai WY, Ng WK, Suen MMY et al. Global Prevalence of Helicobacter pylori Infection: Systematic Review and Meta-Analysis. Gastroenterology. 2017
- Correa P. A human model of gastric carcinogenesis. Cancer Res. 1988
- Papatheodoridis GV, Sougioultzis S, Archimandritis AJ. Effects of Helicobacter pylori and nonsteroidal anti-inflammatory drugs on peptic ulcer disease: a systematic review. Clin Gastroenterol Hepatol. 2006