Ayurvéda : sagesse millénaire pour une santé équilibrée

L’Ayurvéda, une ancienne science de la vie originaire de l’Inde, transcende les époques pour offrir une vision holistique de la santé. Fondée sur des principes millénaires, cette discipline unique englobe le bien-être physique, mental et spirituel. Le terme « Ayurvéda » lui-même combine les mots sanskrits « Ayur » (vie) et « Véda » (connaissance). Ils témoignent de son essence même en tant que connaissance de la vie. À travers une compréhension profonde des éléments naturels et des énergies vitales, l’Ayurvéda guide chacun vers un équilibre personnalisé. Elle met en lumière l’interconnexion essentielle entre l’individu et l’univers.

Les origines de l’Ayurvéda

L’Ayurveda, dont les racines remontent aux Vedas, des textes sacrés datant du IIe millénaire av. J.-C., trouve son origine dans l’Atharva-Veda. En tant que Veda subordonné de l’Atharva Veda, l’Ayurveda est considéré comme nityam (éternel) et apaurusheyam (non créé par l’homme, révélé). À ses débuts, les principes de guérison reposaient sur le son et la parole, les hymnes étant des moyens de guérison. La récitation seule était censée avoir le pouvoir de guérir. Les Vedas, divisés en quatre (Rig-Veda, Yajur-Veda, Sama-Veda, Atharva-Veda), détiennent une Connaissance intemporelle, transcendant les âges. Ainsi, l’Ayurveda, héritier de cette sagesse ancienne, offre une approche équilibrée de la santé. Elle relie harmonieusement l’individu à une connaissance millénaire.

Dans la mythologie

L’Ayurveda, un des plus anciens systèmes de santé au monde, tire son nom du sanskrit. Elle signifie littéralement « science de la vie« . Cette discipline holistique analyse minutieusement les facteurs de santé et de maladies tant sur le plan physique que mental. Ses traces archéologiques remontent au XIIe siècle avant notre ère. On a découvert ces traces dans la vallée de l’Indus. Ses origines sont ancrées dans la mythologie. La légende relate que Brahma, le créateur, transmet la science médicale à Daksha Prajapati, ensuite confiée aux Ashvins, médecins divins, puis à Indra, roi des dieux. Charaka et Sushruta, entre 400 et 200 ans avant notre ère, rédigent les premiers traités. Ils définissent alors deux écoles de médecine.

L’Ayurveda, initialement transmis de manière orale, était enseigné par des thérapeutes ambulants. Les premiers écrits médicaux apparaissent dans les Vedas. Ils décrivaient l’usage thérapeutique des plantes. Bien que la civilisation de l’Indus, dont l’Ayurveda est issu, remonte à 5000 à 10 000 ans avant J.-C., les textes médicaux ayurvédiques que nous connaissons sont plus récents. La base mythologique de l’Ayurveda trouve son écho dans les Veda, poèmes sanskrits révélés aux rishis. Ils décrivent des notions de santé, maladies, sciences physiques et occultes, fertilité, phytothérapie et anatomie. Cette médecine védique repose sur des rites magiques, prières, et incantations. Elle utilisait les plantes pour renforcer les charmes curatifs. Ainsi, l’Ayurveda, issu d’une riche histoire mythologique et médicale, représente une approche holistique et millénaire de la santé.

Les six Samhitas de l’Ayurveda

La littérature ayurvédique se structure en six Samhitas (« traités » ou « collections »24), chacun portant le nom de son auteur. Les trois principaux, rédigés par Charaka, Sushruta, et Vagbhata, sont les plus significatifs et constituent la Bṛhattrayī, c’est-à-dire « les trois majeurs » de l’Ayurveda. En parallèle, les trois restants forment la Laghutrayi, appelée « les trois mineurs ». Cette classification souligne la prééminence des contributions de Charaka, Sushruta, et Vagbhata dans le développement de la science ayurvédique. Ces traités essentiels forment le socle du savoir médical ayurvédique. Ils offrent une compréhension approfondie des principes, des diagnostics, et des traitements.

Les trois majeurs

Les trois textes majeurs de l’Ayurveda, connus sous le nom de Bṛhattrayī, jouent un rôle essentiel dans la compréhension de cette science ancienne.

Charaka Samhita, attribué à Charaka, représente le pilier fondateur de l’Ayurveda. Sa datation exacte demeure incertaine, située avant notre ère. Axé sur la médecine interne (Kaya Chikitsa), ce traité aborde principalement les aspects du diagnostic et du traitement des maladies.

Sushruta Samhita, rédigé par Sushruta, se positionne en tant que deuxième texte le plus crucial de l’Ayurveda. Il traite spécifiquement de la chirurgie (Shalya Chikitsa). Datant également d’avant notre ère, ce texte est mentionné dès le IVe siècle dans le Manuscrit Bower, soulignant son impact durable. Il offre une perspective détaillée des opérations chirurgicales, des instruments utilisés, ainsi que de l’utilisation de plantes aux propriétés anesthésiques et antibiotiques.

Vagbhatta Samhita, considéré comme une présentation organisée de la connaissance de Charaka Samhita et Sushruta Samhita, demeure utilisé dans de nombreuses universités indiennes. Il simplifie et structure les enseignements des deux premières compilations. Il offre une synthèse accessible de l’Ayurveda.

Ainsi, ces trois Samhitas, riches en connaissances médicales, forment la base de l’Ayurveda. Ils fournissent des perspectives uniques sur la médecine interne, la chirurgie, et une synthèse organisée de ces enseignements millénaires.

Les trois mineurs

Les trois textes mineurs de l’Ayurveda, regroupés sous le nom de Laghutrayi, apportent des contributions spécifiques à cette science ancienne.

  • Madhava Nidana Samhita se concentre sur la classification des maladies et de leurs symptômes. Il offre ainsi une compréhension détaillée des affections.
  • Sharngadhara Samhita décrit les préparations ayurvédiques utilisées dans le cadre du Panchakarma. Il détaille les étapes du diagnostic par le pouls.
  • Bhava-Prakasha Samhita, un volumineux ouvrage de plus de 10 000 vers. Il explore les caractéristiques de nombreux aliments, ainsi que de certaines plantes et minéraux.

Une phase précoce de la médecine traditionnelle indienne, telle que décrite par Underwood et Rhodes en 2008, a identifié diverses affections, de la fièvre à la toux. On a également pratiqué le traitement de maladies plus complexes comme l’angine de poitrine, le diabète et l’hypertension artérielle. Les techniques médicales avancées, telles que la chirurgie plastique, la chirurgie de la cataracte, et diverses interventions chirurgicales, étaient connues et appliquées. Les écrits médicaux de Sushruta et Charaka ont été traduits en arabe au cours du califat des Abbassides. Cela a facilité leur diffusion en Europe par la suite.

De nos jours

L’expansion de l’Ayurveda dans le sous-continent indien s’est effectuée progressivement grâce aux échanges commerciaux avec les nations voisines. Ils ont été favorisés par les routes terrestres et maritimes. Jusqu’à l’islamisation du Proche-Orient, cette discipline occupait une place significative dans la région. Elle a pu se développer davantage dans les territoires bouddhistes. Elle a influencé les pharmacopées chinoise, japonaise et tibétaine.

L’arrivée de la médecine arabe, également connue sous le nom de médecine unani, en Inde lors des invasions afghanes au début du XIe siècle a introduit une cohabitation avec l’Ayurveda. Les deux systèmes médicaux ont coexisté pendant des siècles. Ils se sont influencer mutuellement dans leurs approches. L’Ayurveda, axé sur la théorie des trois humeurs, contrastait avec la médecine unani. Cette dernière se base sur la théorie des quatre humeurs. Elle présentait des distinctions notables dans leurs publics cibles.

La période coloniale est marquée par la présence successive des Portugais, Hollandais et Britanniques en Inde. Elle n’a pas entraîné le déclin de l’Ayurveda. Les médecins britanniques ont adopté des méthodes indiennes en raison de la difficulté et du coût de l’approvisionnement en fournitures médicales depuis l’Europe. Cependant, avec les réformes de Lord Bentick en 1835, le soutien à l’Ayurveda a diminué. Cela a entraîné la suppression de son enseignement dans les collèges.

Cette période de déclin a été de courte durée. Avec l’émergence des mouvements nationalistes en faveur de l’indépendance indienne, l’Ayurveda a retrouvé son importance. Depuis l’indépendance en 1947, le gouvernement indien doit naviguer entre le développement de la médecine expérimentale, cruciale sur la scène internationale, et la préservation de la médecine ayurvédique, particulièrement prépondérante dans les zones rurales aux services médicaux limités.

Aujourd’hui, des diplômes gouvernementaux sont délivrés. Ils intègrent des enseignements de base en médecine expérimentale. Les praticiens issus de ces programmes peuvent travailler dans des centres de soins primaires, être bénévoles dans les communautés, ou diriger des cliniques ayurvédiques privées, notamment dans les régions rurales.

Qu’est ce que l’Ayurvéda ?

Les principes fondamentaux de l’Ayurvéda diffèrent considérablement de ceux de la médecine occidentale. Ils forment un système cohérent basé sur des théories complexes. L’Ayurvéda poursuit un triple objectif : le maintien de la santé, la guérison des maladies et l’épanouissement personnel. Selon cette tradition, l’être humain est composé des cinq Mahabhutas (les cinq éléments), des trois doshas (les énergies vitales de base), des sept dhatus (les tissus) et des seize shrotas (les canaux qui transportent les doshas à travers tout le corps).

Les Chakras

Les chakras constituent un système énergétique fondamental composé de 7 centres répartis le long de la colonne vertébrale. Ces points jouent un rôle crucial dans la réception, la transmission et la canalisation de l’énergie vitale. Ces dernier sont aussi connue sous le nom de Chi ou Qi en MTC. Les centres énergétiques, tels des roues circulaires, réagissent aux énergies internes et externes, recevant l’énergie vitale, ou « prana », acheminée par les milliers de canaux nommés « nadis » présents dans le corps humain.

On recense des milliers de chakras, dont 7 principaux situés le long de la colonne vertébrale. Chacun détient des propriétés distinctes. Un équilibre adéquat assure la circulation fluide de l’énergie, appelée « kundalini ». Elle favorise ainsi une santé optimale où les organes reçoivent un apport énergétique constant.

  • Chakra racine (muladhara) : Situé au niveau du périnée et associé à la couleur rouge. Il est lié aux besoins primaires, à l’instinct de survie et à la sécurité.
  • Chakra sacré (svadhisthana) : De couleur orange, localisé au niveau de l’utérus ou au-dessus de la vessie. Il régit l’énergie sexuelle, la créativité. Il influe sur la libido ainsi que sur la réalisation des projets.
  • Chakra du plexus solaire (manipura) : Jaune, sous le sternum. Il gouverne les émotions, favorise le passage à l’action et le contrôle de soi.
  • Chakra du cœur (anahata) : Au centre de la poitrine, de couleur verte. Il est le centre de l’amour universel. En équilibre, il apporte paix intérieure, compassion et tolérance.
  • Chakras inférieurs (Muladhara, Hara, Manipura) : Ces trois chakras sont liés respectivement au métabolisme, à l’énergie, au système reproducteur, aux intestins, au système immunitaire, au pancréas, au foie et à la vésicule biliaire.
  • Chakras supérieurs (Anahata, Vishuddha, Ajna, Sahasrāra) : Responsables de l’équilibre émotionnel, de la respiration, de l’intuition et de la connexion spirituelle. Ces chakras influent sur des aspects cruciaux comme la confiance en soi, la créativité, et la concentration.

Mahabhutas ou Panchabhûta

Les Mahabhutas, les cinq grands « éléments » de l’univers, incluant le corps humain, sont :

  • Akasha (IAST: Ākāśa) : l’espace
  • Vayu (IAST: Vāyu) : l’air
  • Agni ou tejas : le feu
  • Jala ou Ap : l’eau
  • Prithivi (IAST: pṛthivī ou pṛthvī) : la terre

Selon l’Ayurveda, ces éléments fondamentaux imprègnent l’ensemble de l’univers. Leur compréhension ne semble pas littérale. Ils représentent respectivement les notions d’espace, de mouvement, de chaleur, de flux et de solidité. Le microcosme humain et le macrocosme partagent ces cinq composants de base (panchabhûta) : l’espace, l’air, le feu, l’eau et la terre. Ces éléments influent sur l’environnement et le corps humain, ayant des qualités spécifiques et des pouvoirs. On les exprime par les termes « Rasa » (qualités) et « Vîrya » (pouvoirs).

Les panchabhûta possèdent six goûts (rasa) : sucré, acide, salé, piquant, amer, et astringent. Chacun a des qualités et des effets spécifiques sur le corps. Les pouvoirs (vîrya) des panchabhûta comprennent les opposés tels que froid/chaud, lourd/léger, humide/sec, fluide/gluant. Leur équilibre est crucial pour influencer les doshas et maintenir l’harmonie du corps. Selon l’Ayurveda, ces éléments énergétiques sont à la base de toute matière, de l’homme à l’univers. Ils caractérisent chaque entité en fonction de son élément prédominant, avec des liens aux sens, organes et actions.

Doshas

Les doshas, représentant les trois énergies fondamentales, sont cruciaux pour maintenir l’équilibre et assurer la santé :

  • Vāta : l’énergie cinétique ;
  • Pitta : l’énergie de transformation ;
  • Kapha : l’énergie de cohésion.

Les doshas sont présents à des degrés variables chez chaque individu. Ces forces déterminent les tendances, les forces et les faiblesses. La doctrine des trois doshas est essentielle. Le médecin ayurvédique conseille un mode de vie en accord avec la prakriti, la constitution ayurvédique individuelle. Chaque dosha, Vāta, Pitta, et Kapha, est composé des cinq Mahabhutas (éléments).

Les doshas influent sur l’aspect physique et psychologique. Ces aspect forment quatre doshas spécifiques dans chaque individu : Vāta (le souffle), Pitta (la bile), Kapha (le phlegme), et Rakta (le sang). Ces doshas déterminent la nature chimique de chaque organisme vivant. Par exemple, Vāta, dominé par l’air et l’éther, maintient l’équilibre des humeurs et contrôle l’esprit.

Les composants individuels des doshas, comme Vâta/vâyu, représentent des aspects dynamiques essentiels de l’organisme. Ils  gouvernant la respiration, la digestion, et contribuent à l’équilibre des humeurs. Pitta, lié au feu, est responsable de la transformation et siège entre l’estomac et l’intestin. Kapha, associé à l’eau, représente la cohésion et assure la stabilité des tissus organiques.

Le quatrième dosha, Rakta (le sang), est considéré comme une humeur supplémentaire, issu de Pitta. Chacun des doshas est influencé par des facteurs externes tels que le climat, les saisons, et les habitudes alimentaires. Les doshas sont également associés aux guna (qualités), dont Sattva (lumière), Rajas (mouvement), et Tamas (ténèbres).

L’Ayurveda souligne l’équilibre des doshas pour maintenir la santé. L’individualité, l’âge, les horaires, les saisons, et le climat influent sur la prédominance des doshas. L’harmonie avec sa constitution, en ajustant l’alimentation et le mode de vie, est préconisée pour prévenir les déséquilibres doshiques et maintenir la santé globale.

Dhatus

Les dhatus représentent les sept tissus fondamentaux qui composent l’armature du corps humain :

  • Rasa : le plasma,
  • Rakta : le tissu sanguin,
  • Mamsa : les muscles,
  • Meda : les tissus adipeux,
  • Asthi : les tissus osseux, le cartilage, les ongles, les poils et les cheveux,
  • Majja : la moelle épinière et les tissus nerveux,
  • Shukra : les tissus reproducteurs.

Ces dhatus forment la masse corporelle. Ils jouent un rôle structurel crucial sans être directement impliqués dans les causes des maladies. Selon l’Ayurvéda, ils maintiennent l’organisation et le métabolisme du corps. Ils sont interconnectés de manière que le défaut d’un dhatu peut impacter le suivant.

L’influence des doshas sur ces tissus est notable. Kapha prend en charge tous les tissus (plasma, muscles, graisses, moelle, tissu reproducteur) en raison de la base corporelle constituée de Terre et d’Eau. Pitta dirige le sang, conservant la chaleur corporelle. Vata a la responsabilité des os, contenant de l’air dans leurs porosités.

Ces dhatus sont interdépendants. Chaque dhatu nourrit le suivant dans une séquence continue. La digestion et la transformation des nutriments mènent à la maturité d’un dhatu. La partie immature restante sert à nourrir le dhatu suivant. Ainsi, l’essence nutritive absorbée alimente initialement le Rasa, qui à son tour nourrit le Rakta, et ainsi de suite. Cet équilibre entre les doshas et les dhatus est essentiel pour le maintien de la santé et du bien-être.

Shrotas

Les srotas représentent les canaux qui alimentent les tissus corporels. Ils jouent un rôle crucial dans la régulation des processus internes. Les trois premiers srotas sont directement liés à l’environnement et à la nutrition corporelle. Chacun est sous l’influence d’un des trois doshas :

  • Pranahava srota (canal de l’air), gouverné par Vata.
  • Annavaha srota (canal de la nourriture), sous la gouverne de Pitta.
  • Udakavaha srota (canal de l’eau), régulé par Kapha.

Trois autres canaux sont responsables de l’élimination des sécrétions et des déchets (malas). Les autres srotas servent les dhatus (tissus corporels). Maintenir une circulation fluide dans ces canaux est essentiel pour préserver la santé. En effet, toute perturbation peut entraîner des maladies.

Les shrotas se composent de seize canaux, à la fois grossiers et subtils. Ils participent aux processus généraux d’assimilation et d’élimination en transportant les trois doshas. Le système digestif représente le plus vaste shrota. En revanche, d’autres ne sont visibles qu’au microscope, au niveau cellulaire, révélant leur caractère poreux. Certains agissent uniquement aux niveaux moléculaire, atomique et subatomique.

La médecine moderne ne reconnaît que trois de ces shrotas : le anna vaha shrota (système digestif), le rakta vaha shrota (système circulatoire) et le prana vaha srota (système respiratoire). Leur fonctionnement optimal est vital. Tout dysfonctionnement, souvent lié à un déséquilibre des doshas, peut conduire à des affections pathologiques.

Les sécrétions et excrétions ou Malas

Les malas représentent les substances destinées à être éliminées du corps. Elles pouvent revêtir une forme physique ou une nature plus subtile. Ce terme englobe divers éléments. Parmi eux, on compte les selles, l’urine, la sueur, les gaz, les larmes, les ballonnements, les éternuements, les vomissements, les rots, l’éjaculation, mais aussi des aspects plus abstraits comme la faim, la soif, le sommeil, ou même une pensée négative. L’accumulation non résolue de ces malas peut conduire à l’apparition de symptômes de maladies.

Parmi les malas, trois principaux éléments jouent un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre dynamique nécessaire à la santé :

  • Les selles, également appelées purisha.
  • L’urine, désignée sous le terme de mutra.
  • La sueur, dénommée prasweda.

Ces trois malas opèrent en synergie pour préserver l’équilibre du corps. Tout déséquilibre dans cette triade élémentaire peut entraîner des maladies ou des carences. Les malas résultent des résidus générés par le métabolisme. La digestion alimentaire fournit au corps les nutriments essentiels, tandis que l’excédent est principalement éliminé par les selles. L’excès d’eau est évacué par le biais de l’urine et de la sueur. Ainsi, l’harmonie entre l’apport et l’élimination de ces éléments contribue au maintien d’une santé optimale.

Les tempéraments/constitutions : « Prakriti »

Les trois doshas, Vâta, Pitta et Kapha, sont liés respectivement à l’air, au feu et à l’eau. Ils agissent en fonction des modalités des guna (qualités fondamentales). Les médecins ayurvédiques, en se basant sur ces associations, décrivent divers types humains tant au niveau morphophysiologique que psychologique. Chacun manifeste un comportement spécifique.

Il existe des divergences d’opinions quant à la prédominance d’un dosha chez les individus. Certains estiment que cette dominance est innée, d’autres pensent qu’elle est acquise. D’autres considèrent qu’une prédominance doshique est anormale, nécessitant un rééquilibrage.

Les tempéraments sont décrits en tenant compte de la morphologie, de l’état de la peau, des phanères, des yeux, de la chaleur produite, des goûts alimentaires, de la vie sexuelle, des rêves, de l’affectivité, de l’intelligence et de la propension à respecter les règles du dharma. L’analogie avec le comportement animal est également explorée.

  • Sujets Pittaja (dominance de Pitta) : Sensibles à la chaleur, transpiration malodorante, taille moyenne, appétit excellent, teinte cuivrée de la peau, durée de vie moyenne, vie sexuelle modérée, intelligence, fidélité.
  • Sujets Kaphaja (dominance de Kapha) : Teint gris-bleuâtre, cheveux noirs, yeux blancs, voix puissante, force et résistance, fidélité en amitié, comparables à des divinités et animaux de qualité.
  • Sujets Vâtaja (dominance de Vâta) : Maigres, nerveux, sensibles au froid, veines saillantes, comportement instable, passion pour la musique, propension à la dépense, athéisme, analogie animale avec le bouc, le lièvre, etc.

Il existe également des types bi-humoraux (vâta-pitta, vâta-kapha, pitta-kapha) et un type tri-humoral (vâta-pitta-kapha). Les médecins décrivent également des sous-types psychologiques en fonction de la prédominance des guna (sattva, rajas, tamas). Ils classent les individus en types sâttviques (orientés vers le bien), rajasiques (passionnés et violents) et tâmasiques (stupides et matérialistes).

La maladie du point de vue ayurvédique

Le Smaprapati est un concept essentiel dans la perspective de l’Ayurvéda, la médecine traditionnelle indienne. Il représente le processus de déclin ou de déséquilibre des Doshas. Sushruta, l’un des pionniers de la médecine ayurvédique, utilise également l’expression Kriya Kala pour décrire ce processus dynamique.

Le terme Kriya Kala suggère l’idée d’une « action dans le temps ». Il met en lumière le fait que le développement des déséquilibres doshiques et la progression vers la maladie ne se produisent pas instantanément, mais plutôt à travers une série d’étapes temporelles.

Concept corps / esprit

La Charaka Samhita explore la relation complexe entre l’esprit, les actions passées et les incarnations antérieures, ainsi que leur impact sur le corps. Selon cette perspective, l’individu persiste tout au long du cycle des réincarnations; En revanche, le corps physique est éphémère. La vie est perçue comme un continuum, où le karma influence le corps subtil.

Au fil des réincarnations, les actions passées laissent des saṃskāras, des traces ou empreintes, dans le psychisme de l’individu. Ces saṃskāras façonnent les vāsanās, les tendances profondes qui s’expriment sous forme de désirs dans la vie présente, selon l’Ayurveda.

L’Ayurveda attribue à l’esprit quatre fonctions principales :

  • Indriya Abhigraha – l’intégration des fonctions sensorielles,
  • Svasya Nigraha – le contrôle du moi,
  • Uha – le raisonnement,
  • Vichara (IAST: vicāra) – le jugement et la délibération.

Certains chercheurs, dont Gananath Obeyesekere, suggèrent que le fonctionnement psychique décrit dans l’Ayurveda présente des similitudes avec les théories psychanalytiques. L’Ayurveda n’établit pas de dichotomie entre les phénomènes somatiques et psychologiques. Les troubles mentaux sont expliqués, comme d’autres pathologies, par un déséquilibre des doshas.

Dans la tradition ayurvédique classique, on évoquait également la notion de « possession » par des entités maléfiques pour expliquer certains troubles. Ainsi, l’Ayurveda offre une vision holistique, intégrant les aspects mentaux, émotionnels et physiques dans la compréhension des déséquilibres et des maladies.

Altération humorale

Lorsque les dosha altérés repèrent une partie ou un organe défectueux du corps, ils s’y dirigent, stagnent et interagissent avec les tissus locaux. Ils rendent ainsi le dhâtu vicié. Cela donne lieu à des manifestations cliniques; Elles résultent de l’interaction entre les dosha altérés, les dhatus viciés et le siège ou organe affecté (adhisthana). Les textes ayurvédiques détaillent la séquence des événements. Cela va de la cause (nidâna), à la pathogenèse (samprapti), aux signes prodromiques (purvarupa) et à l’apparition des principaux symptômes (rupa).

La maladie se déroule en six phases :

  • Accumulation d’un dosha (sanchaya),
  • Aggravation (viciation) du dosha,
  • Propagation dans le corps,
  • Augmentation (Samshraya) du dosha dans une partie spécifique du corps,
  • Manifestation de symptômes,
  • Complications / Différenciation (Bhedaj), indiquant la transition vers la chronicité où le corps ne peut plus se défendre seul.

Vâyu/Vâta

Les manifestations cliniques couvrent un large spectre. Cela peut aller de la scoliose au pied bot, des paralysies au priapisme, des points de côté aux arythmies cardiaques, des troubles du transit intestinal à l’aphasie. Elles englobent tous les troubles sensoriels jusqu’aux tremblements et à l’agitation mentale. Un déficit de vâyu conduit à la dépression. Elle se traduit par une diminution de la force, de l’éloquence, de la vivacité et de la clairvoyance. En revanche, un excès de vâyu provoque des symptômes tels que l’amaigrissement, la rugosité de la peau avec pigmentation, l’insomnie, les palpitations et la faiblesse avec propension aux évanouissements.

Pour la cavité buccale, une dominance de vâyu se manifeste par une gencive sèche, rugueuse, fissurée, fine, avec des récessions et des dents douloureuses et cariées. Certains signes spécifiques orientent le diagnostic vers un trouble de vâyu/vâta. Ils comprennent la subluxation, la dislocation, la dilatation, la contraction, la dépression, l’excitation, les tremblements, les douleurs piquantes, la grossièreté, l’âpreté, la porosité cutanée, la couleur rouge-poussière, le goût astringent, la déshydratation, les douleurs, les engourdissements, les contractions, la rigidité, et la boiterie. Les traitements incluent des lavements onctueux et évacuateurs, des médicaments spécifiques, des procédures comme l’oléation, la sudation, la sternutation, des changements diététiques, des onctions, des affusions. Le tout doit être adapté avec soin pour éviter tout déséquilibre supplémentaire des dosha.

Pitta

Il existe 42 manifestations lors d’un déséquilibre de pitta. On trouve hyperthermie, échauffements superficiels et profonds, éructations acides, mauvaise digestion, hyperhydrose, crevasses localisées, déliquescence du sang et allègement de la chair, éruptions diverses, hémorragies, coloration jaune, verte ou bleue de la peau, herpès, goûts amer et métallique, inflammations bucco-pharyngées, ophtalmiques, urétrales et rectales, colorations jaune-verdâtre et bleue des yeux, urines, matières, et autres troubles non énumérés ici. Dans la cavité buccale, un excès de pitta peut se manifester par des gencives sensibles. Elles sont sujettes à l’inflammation, aux ulcérations, aux saignements et aux allergies.

Pour traiter ces troubles, on utilise des aliments sucrés, amers, astringents et froids. On peut également se servir de méthodes telles que l’oléation, la purgation, diverses applications cutanées, etc. afin de rétablir l’équilibre de pitta.

Kapha

Le dérèglement de kapha peut entraîner jusqu’à 21 troubles. Une diminution de kapha accentue la sécheresse. Elle provoque des sensations de brûlure et de vacuité, augmente la soif. Elle entraîne la faiblesse. Un excès de kapha se manifeste par un teint blanchâtre, une somnolence, une frilosité, de l’apathie, une hypothermie et une urticaire. Les symptômes comprennent des démangeaisons, des lourdeurs des membres, une tendance à l’embonpoint, et une faible motivation au travail. L’excès de kapha augmente l’expectoration, la sécrétion digestive de mucus, la salivation, les mucosités de la gorge et les excrétions.

Dans la cavité buccale, une dominance de kapha se traduit par une salive épaisse, de la plaque dentaire, du tartre et un revêtement lingual blanc et épais. Le traitement implique l’utilisation de remèdes piquants, amers, astringents, chauds et secs. On les associe à la sudation, aux errhines (médicaments introduits dans les narines) et aux exercices physiques. Les émétiques facilitent l’élimination de l’excédent de kapha en le chassant de son siège gastrique.

Digestion, métabolisme et doctrine

Les aliments, provenant de la nature et constitués de bhûta, subissent la digestion. Ils libérent ainsi ces éléments et leurs propriétés. Ces bhûta s’associent pour former les constituants du corps. Leur équilibre influence la santé, tandis que leur déséquilibre engendre divers troubles pathologiques.

Les six rasa, issus des aliments, sont libérés lors du processus digestif. Ils forment un liquide nutritif complet (âharâ-rasa), poussé par le souffle vers le cœur. Ils sont distribués dans tout le corps. Ce liquide nourrit le rasa, qui constitue les tissus (dhâtu-rasa). Il forme successivement le sang, la chair, les graisses, les os, la moelle, et la semence.

Les substances non utilisées par l’organisme et les résidus du métabolisme, représentés par les fèces, les urines, les sécrétions oculaires, auriculaires, nasales, les sueurs, les phanères et la sécrétion sébacée, ainsi que vâyu, pitta, et kapha, forment les mala. L’équilibre entre dhâtu (humeurs) et mala conditionne la santé. Tout déséquilibre, au-delà des variations physiologiques, favorise l’installation des maladies.

Trois facteurs sont nécessaires à la production des maladies : les causes des déséquilibres humoraux (nidâna), les humeurs viciées par les nidâna (dosha), et les dhâtu altérés (dushya). Ainsi, une cause entraîne un déséquilibre humoral. A son tour, il agit défavorablement sur les tissus. Les médecins ayurvédiques se penchent particulièrement sur vâta, pitta, et kapha. Ils sont considérés comme des dhâtu lorsqu’ils sont équilibrés et comme des dosha lorsqu’il y a perturbation. Certains ajoutent une quatrième humeur, le sang (rakta), qui, par ses particularités, participe aux processus pathologiques.

Classification des maladies

Les médecins ayurvédiques présentent diverses classifications des maladies. Selon Charaka, les maladies se distinguent en fonction de leur impact sur le corps et l’esprit, de leur nature violente ou douce, de leur caractère curable ou incurable, de leur sensibilité aux traitements palliatifs, et de leur origine exogène due à des facteurs surnaturels ou endogène relevant de causes naturelles. De plus, Charaka catégorise les maladies selon leur localisation dans l’estomac et l’intestin, ainsi que dans les systèmes central, moyen ou périphérique.

Sushruta établit trois classes de maladies. Il distingue les maladies d’origine externe, comme les blessures par armes ou animaux, celles liées aux facteurs naturels et surnaturels, telles que les variations climatiques, la colère divine (foudre, épidémie), et les processus naturels (faim, soif, vieillesse, trouble du sommeil). Il classe également les maladies d’origine corporelle ou mentale. Sushruta inclut les héréditaires préconceptionnelles liées aux anomalies du sperme ou des ovules, les héréditaires post-conceptionnelles résultant de contrariétés pendant la grossesse, ainsi que les maladies humorales (altérations des Doshas) et mentales (altérations des guna).

À titre d’exemple, Krishnamurthy souligne que des facteurs tels que l’excès d’exercice, les veilles prolongées, la marche à pied, la peur, la colère, et les aliments gras peuvent altérer l’activité normale du vent et perturber la bile.

En ce qui concerne les maladies mentales, leur étiologie repose sur deux doshas spécifiques. Ces derniers se composent de rajas (activité déclenchant les passions et les désirs) et de tamas (ignorance et inertie), dont l’équilibre garantit la santé mentale.

Prévention

La pratique de la prévention des maladies s’aligne sur la compréhension des causes sous-jacentes. Une importance prédominante est accordée à l’alimentation et au rôle diététique dans la prévention des maladies. Les propriétés des aliments sont déterminées en fonction de la fonction de l’élément de base. Par exemple, les aliments sucrés enrichissent le sang, la moelle, et le sperme. En revanche, les aliments acides stimulent la digestion.

Charaka préconise l’exercice physique. Il recommande aussi le yoga pour assurer l’équilibre des dosa grâce aux postures et aux exercices respiratoires. Une hygiène buccale adéquate est également soulignée, avec des recommandations spécifiques.

L’Ayurveda propose un régime spécial pour la préservation de la santé. Elle agit comme un code de conduite pour la santé (Svasthavrtta). Cela comprend le code quotidien de conduite sanitaire (dinacarya), la conduite nocturne (ratricarya), et la conduite saisonnière (rtucarya). Des détails sur le mode de vie, l’alimentation, l’exercice, l’hygiène personnelle et sociale (sadvrtta) sont décrits.

L’individu est conseillé de ne pas supprimer les besoins naturels. Ils comprennent des actions telles que flatuler, aller à la selle, éructer, éternuer, boire, manger, dormir, tousser, respirer fort après un effort, bailler, pleurer, vomir et éjaculer.

En outre, l’Ayurveda recommande un régime quotidien, appelé Dinacharya. Il inclut diverses pratiques matinales comme le réveil à l’heure du Brahmamuhurtha, le vidage de la vessie et des intestins, la méditation, l’hygiène dentaire, le nettoyage de la langue, le bain de bouche, la décoction buccale, les dévotions, l’inhalation de fumée à base d’herbes médicinales, les soins du visage, les soins des yeux, les soins du nez, des exercices légers, un bain d’eau chaude après le massage à l’huile, et le repos avec un sommeil médité pendant 6 à 7 heures.

Traitement

Dans la médecine curative ayurvédique, l’accent était mis sur l’individualisation des traitements. Les actions se basent en fonction des causes attribuées à la maladie, des erreurs comportementales et des écarts alimentaires du patient. Une thérapie majeure était la Pancakarma-thérapie (« les cinq mesures »). Elle vise à rétablir l’équilibre des dosas à travers des techniques diverses. Ces techniques incluent les vomissements, la purgation, les lavements, les errhines et les saignées. Des études ont montré que les patients soumis à cette thérapie modifient leur comportement médical après cinq jours. Ils bénéficient d’une amélioration à long terme de la qualité de vie.

La médecine indienne utilise près de 3000 espèces végétales pour fabriquer des médicaments. Elle propose six catégories de thérapies :

  • la thérapie allégeante (Langhana),
  • nourrissante (Brimhana),
  • asséchante (Rûkshana),
  • huilante (Snehana),
  • échauffante (Svedana),
  • et astringente (Stambhana).

Deux méthodes principales sont la réduction (Langhana) et la tonification (Brimhana).

La réduction vise à désintoxiquer, détruire l’Ama (toxines) et purifier. On utilise des pratiques telles que la consommation de plantes digestives, le jeûne adapté au dosha du patient, et des bains de soleil. La tonification, réalisée en cas de maigreur, faiblesse ou maladies chroniques, implique un régime nutritif, des plantes toniques comme le ginseng, le repos, la marche, les massages, etc. Toutes les thérapies impliquent une diversité de remèdes. Elles suivent les principes des « lois de semblables et de contraires ». L’objectif du traitement curatif est de rétablir l’équilibre des dosha. On renforce ceux affaiblis, on diminue ceux en excès et on maintient les niveaux normaux. Le tout est basé sur les principes de samanya et de visesa (homologues contre hétérologues). Cela forme la base fondamentale de toutes les actions en Ayurveda, qu’elles soient naturelles ou artificielles.

Comment se pratique cette médecine traditionnelle ?

L’Ayurvéda enseigne que tout déséquilibre des éléments constitutifs de l’individu conduit à la maladie. Ainsi, l’approche thérapeutique de l’Ayurvéda vise non pas à corriger les effets ou les conséquences de la maladie, mais à rétablir l’équilibre entre les différents doshas, dhatus, srotas, et malas pour traiter l’origine de la pathologie. Les traitements symptomatiques sont donc rares dans la médecine ayurvédique.

Diagnostic

Pour le vaidya (le médecin ayurvédique), la maladie n’existe pas en tant que telle ; elle ne serait que l’expression d’un déséquilibre des trois doshas qu’il faudrait harmoniser. Ainsi, la démarche ayurvédique consiste d’abord à déterminer la nature de ce déséquilibre, identifier les doshas affectés, en rechercher les causes, puis trouver un remède.

Le praticien commence par l’observation visuelle du corps, appelée Darshana, où les caractéristiques physiques sont notées, suivie de l’examen tactile, Sparshana, impliquant palpation, percussion et auscultation des parties du corps et de certains organes internes. Pour établir la nature du déséquilibre, le vaidya utilise une méthode de diagnostic par le pouls appelée Nadi Pariksha. Trois doigts sont placés sur l’artère radiale du poignet pour recueillir des informations sur les doshas du patient, permettant ainsi de déterminer sa vikriti (état de déséquilibre des doshas).

Une fois le déséquilibre identifié, le vaidya en détermine la cause en utilisant l’interrogatoire du patient, appelé Prashna, afin de définir d’éventuelles erreurs diététiques et comportementales responsables du déséquilibre. L’Ayurveda accorde une grande importance à l’histoire personnelle du patient, jugée déterminante pour son état de santé.

Le processus de diagnostic comprend également quatre phases d’examen général, combinant des aspects physiques externes et internes (Srotas). Ces étapes, telles que l’auscultation, l’inspection physique, la palpation, et l’examen des odeurs corporelles, sont fondamentales pour préparer le diagnostic et le traitement.

Les huit points de l’examen clinique comprennent l’examen du pouls (Nâdî pariksha), l’observation des proportions corporelles et du comportement, l’examen du visage, des ongles, des yeux, de la langue, de la peau, et des urines et selles. Ces points permettent au thérapeute d’avoir un aperçu approfondi de la constitution du patient, et des questions complémentaires sont posées pour affiner le diagnostic, soulignant l’importance de l’anamnèse dans le processus d’investigation ayurvédique.

Panchakarma

Le Panchakarma (IAST pañcakarma), issu du sanskrit pancha (cinq) et Karma (action), représente un processus de purification et de réjuvénation en cinq étapes pratiqué dans l’Ayurveda, une forme de médecine traditionnelle originaire de l’Inde.

L’Ayurveda préconise une détoxification périodique à chaque changement de saison. La durée d’une cure peut varier de quelques jours à plusieurs semaines, et selon la condition du patient, le type de vaidya (le médecin ayurvédique) et la tradition (Ayurveda du Nord ou Ayurveda du Sud), diverses méthodes sont appliquées pour drainer et éliminer les toxines par la peau et le système digestif.

Les cinq étapes du Panchakarma comprennent Snehana (l’ingestion de beurre clarifié) et plus tard Virechana (une purge légère) visant à détacher progressivement les toxines des cellules. Ensuite, Abhyanga (le massage à l’huile) facilite la remontée des toxines à la surface grâce à des techniques de massage adaptées. Svedana (la sudation) et Basti (un lavement léger) contribuent à évacuer définitivement ces toxines.

En fonction de la condition du patient, des techniques complémentaires peuvent être ajoutées au Panchakarma de base. Par exemple, Nasya renforce la force vitale en traitant les sinus, considérés comme la porte du cerveau. Shirodhara, où un mince filet d’huile tiède s’écoule continuellement sur le front du patient, est couramment utilisé pour les désordres nerveux, offrant un profond bien-être. Pattra Potali, une forme de sudation, s’attaque entre autres aux problèmes articulaires.

Le Panchakarma s’inscrit dans la logique de l’Ayurveda, visant à éliminer les toxines en suivant une séquence précise pour maintenir l’équilibre du corps et de l’esprit, prévenant ainsi les maladies. Les procédures peuvent varier selon la condition du patient, mais toutes convergent vers un objectif commun d’élimination des toxines en profondeur, favorisant une approche holistique de la santé. Certaines procédures plus spécialisées, telles que le Vamana (vomissement thérapeutique) et le Raktamoksha (saignée), sont réservées à des pathologies spécifiques et rarement intégrées au Panchakarma de base.

Diététique et hygiène

L’Ayurveda intègre un système de recommandations nutritionnelles essentielles. Selon Ananda S. Chopra (2003), spécialiste de la diététique ayurvédique, celle-ci englobe divers aspects, depuis la préparation des aliments jusqu’aux habitudes de vie quotidiennes, y compris les règles morales et la vie sexuelle.

L’approche ayurvédique évite les conseils génériques, privilégiant une approche individualisée. Les directives alimentaires sont déterminées en fonction du type ayurvédique de chaque individu, prenant en compte les rythmes naturels, tels que les saisons et les heures du jour, qui influent sur les doshas.

L’Ayurveda catégorise chaque aliment selon six saveurs distinctes : sucrée, aigre, salée, amère, piquante et astringente. Il est crucial de comprendre leur impact sur les doshas individuels pour une combinaison optimale. Des compendiums détaillent les saveurs de divers aliments, tandis que des tables associatives aident à élaborer des plans diététiques adaptés à chaque dosha. Un repas équilibré, selon l’Ayurveda, devrait incorporer les six saveurs pour nourrir pleinement le corps et l’esprit.

L’hygiène personnelle, appelée Svastha varta, va au-delà de la propreté physique. Elle englobe des recommandations sur le mode de vie, telles que la routine quotidienne (Dinacharya), les ajustements saisonniers (Ritucharya), les comportements appropriés (Sadachara), le renforcement immunitaire (Rasayana), l’entretien du système reproducteur (Vajikarana), et inclut également des pratiques telles que le bain, le brossage des dents, les soins de la peau, et le nettoyage des yeux.

Phytothérapie

La Dravyaguna, une branche fondamentale de l’Ayurveda, s’engage dans l’étude approfondie des propriétés des substances médicinales, englobant trois aspects cruciaux : l’identification des plantes, l’analyse de leurs propriétés thérapeutiques (Upashaya), et l’exploration de leurs utilisations pratiques, incluant préparation, dosage, compatibilités et adjuvants.

Dans cette discipline ayurvédique, l’approche diffère nettement de la phytothérapie contemporaine. Plutôt que de cibler directement les germes responsables des maladies, l’Ayurveda se concentre sur la rééquilibration des Doshas. En contraste avec la médecine conventionnelle, qui attaque les germes avec des antibiotiques, l’Ayurveda stimule les Doshas pour renforcer le système immunitaire, permettant à l’organisme de combattre naturellement la maladie.

Les plantes, constituant plus de 80% des remèdes ayurvédiques, sont perçues comme des entités composées des cinq éléments fondamentaux. Chaque partie des plantes incarne un élément spécifique : l’Éther dans les fruits, l’Air dans les feuilles, l’Eau dans les branches et tiges, la Terre dans les racines, et le Feu dans les fleurs. Les graines, quant à elles, regroupent tous les cinq éléments.

L’utilisation des plantes en Ayurveda est précise et adaptée à la composition individuelle de chaque personne. Contrairement à la phytothérapie occidentale, l’Ayurveda reconnaît le principe de l’intelligence de la nature, soulignant que l’association spécifique de plantes permet une interaction efficace tout en évitant d’éventuels effets secondaires indésirables.

En fonction de la constitution individuelle, on choisit les plantes avec précision. Par exemple, pour diminuer Vata, lié à l’élément Air, on préconise des plantes douces, émollientes, toniques et nutritives. De même, pour réduire Pitta, associé au Feu, on recommande des plantes douces, fraîches et amères, tandis que pour Kapha, lié à l’élément Eau, on préfère des plantes chaudes, piquantes et amères.

La Phytothérapie ayurvédique

La phytothérapie ayurvédique, ancrée dans la médecine traditionnelle indienne, est une approche holistique qui exploite le pouvoir thérapeutique des plantes pour promouvoir la santé et l’équilibre du corps. Fondée sur les principes de l’Ayurveda, une science millénaire, la phytothérapie ayurvédique considère chaque individu comme unique, avec sa propre constitution physique et mentale, connue sous le nom de « Prakriti ».

Préparation

En phytothérapie ayurvédique, on prépare les plantes avec soin en utilisant divers moyens d’absorption appelés « anupanas », choisis en fonction des doshas spécifiques de chaque individu. Ces méthodes visent à renforcer l’efficacité des remèdes tout en s’alignant sur la constitution unique de chaque personne.

Pour diminuer Vata, on privilégie l’huile de sésame, tandis que pour réduire Pitta, on utilise le ghee (beurre clarifié). En revanche, pour atténuer Kapha, le choix idéal demeure le miel. On exploite les caractéristiques de l’eau, chaude ou fraîche, selon les doshas, avec une action spécifique sur Vata et Kapha pour l’eau chaude, et sur Pitta pour l’eau fraîche.

On emploie également d’autres anupanas, tels que l’alcool, le sucre de canne complet, les jus de fruits, et le bouillon de viande, pour leurs propriétés distinctes.

En ce qui concerne l’utilisation interne des plantes, on met en œuvre plusieurs méthodes. On extrait le jus frais en broyant des plantes fraîches, tandis que pour les plantes sèches, on obtient le jus en mélangeant la poudre de plante avec de l’eau. Les infusions, adaptées aux feuilles, fleurs, épices et aromates, peuvent être chaudes ou froides selon la constitution individuelle. Les décoctions, utilisées pour les racines, tiges, écorces et fruits, impliquent la cuisson des plantes dans de l’eau pour réduire et filtrer.

Les méthodes pour une utilisation externe, pertinentes dans le contexte des cosmétiques, incluent la préparation de pâtes de plantes, cataplasmes, huiles médicinales et ghee médical. Ces techniques impliquent souvent le chauffage de mélanges de plantes, d’huile, d’eau, ou de ghee pour des applications diverses, allant des massages aux soins de beauté. Chaque méthode est adaptée pour tirer le meilleur parti des propriétés des plantes, renforçant ainsi l’approche holistique de la phytothérapie ayurvédique.

Administration

Dans la culture occidentale, on consomme généralement les compléments alimentaires à base de plantes à jeun, entre les repas ou avant le coucher. Cependant, selon les préceptes de l’Ayurvéda, on préconise une approche temporelle spécifique pour maximiser les bienfaits des plantes.

Au réveil, on recommande de privilégier les plantes visant à diminuer Kapha et celles aux propriétés régénérantes, offrant ainsi une impulsion énergétique pour débuter la journée.

De trente minutes à une heure avant le repas, on met l’accent sur les plantes agissant sur la partie inférieure du corps, favorisant l’élimination et influant sur les organes reproducteurs.

Pendant le repas, on conseille l’ingestion de plantes favorisant la digestion, contribuant ainsi à une assimilation optimale des nutriments.

Postérieurement au repas, l’attention se tourne vers les plantes ayant un impact sur la partie supérieure du corps, notamment en soutenant la fonction respiratoire.

Entre les repas, on recommande les plantes qui ciblent des troubles spécifiques tels que l’asthme, le hoquet ou les vomissements.

Une heure avant le coucher, on met l’accent sur les plantes favorisant le sommeil, procurant une transition apaisante vers le repos nocturne. En adoptant cette approche chronologique, l’Ayurvéda propose une stratégie holistique, alignant la prise de plantes avec les rythmes naturels du corps pour optimiser leurs effets bénéfiques.

Les plantes ayurvédiques dans les affections cutanées

On identifie le vitiligo en Ayurvéda comme l’affection cutanée Shvitra. Ils partagent des symptômes similaires, attribués à un déséquilibre des doshas perturbant les dhatus. On constate que le dhatu Rakta, est particulièrement impacté. Il manifeste des plaques blanches (Pandura Varna). Cette maladie touche 0,25% à 2,5% de la population indienne. La difficulté de traitement dépend de la chronicité et des dhatus affectés, avec des thérapies actuelles entraînant des effets secondaires significatifs.

Cette étude vise à élaborer une formule active sans effets secondaires indésirables en explorant les préparations ayurvédiques. On a étudié une préparation spécifique, l’Apamarga Kshara Yoga, sous forme de cataplasme et de crème, dans un essai randomisé en aveugle avec 50 participants répondant aux critères d’inclusion.

Les patients du groupe A ont reçu le cataplasme. Le groupe B a utilisé la crème d’Apamarga Kshara Yoga. Les deux groupes ont suivi un régime diététique spécifique et pris par voie orale le Rasayana Churna. Les critères d’évaluation comprenaient la taille, la couleur, le nombre et l’ancienneté des plaques, ainsi que la surface corporelle atteinte.

Pour le groupe A, on a observé une diminution significative de la couleur (57,26%), du nombre (43,80%), de la surface corporelle atteinte (40,58%), et de la taille des plaques (42,42%). Les résultats pour le groupe B ont montré une diminution similaire avec 55,46% de couleur, 40,20% de nombre, 35,53% de surface corporelle et 42,45% de taille des plaques.

La différence entre les deux groupes était statistiquement non significative. Cela a indiqué que les deux formes d’Apamarga Kshara Yoga étaient également efficaces dans le traitement du vitiligo. Ces résultats prometteurs suggèrent que ce traitement non invasif peut devenir une option dans la prise en charge du vitiligo. Des études à plus grande échelle restent cependant nécessaires pour confirmer ces conclusions. Il faudra également identifier les molécules actives dans ces mélanges ayurvédiques.

Quelques plantes ayurvédiques…

Plusieurs plantes entrent dans les traitements ayurvédiques, en voici certaines :

L’ashwaganda (Withania somnifera)

L’ashwagandha, une plante aux propriétés médicinales reconnues depuis des siècles, offre une gamme variée de bienfaits pour la santé. En tant qu’adaptogène, elle se distingue par sa capacité à réduire le stress et l’anxiété en agissant sur les niveaux de cortisol, l’hormone du stress. De plus, cette plante joue un rôle clé dans l’amélioration de la qualité du sommeil, favorisant un repos réparateur essentiel à la récupération physique et mentale.

L’ashwagandha présente également des avantages significatifs pour la gestion de la glycémie, ce qui en fait une option prometteuse pour les personnes atteintes de diabète. Ses propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes, résultant de composés actifs, renforcent l’activité des cellules immunitaires, contribuant ainsi à la santé globale.

Des études suggèrent que cette plante peut également influencer positivement la santé reproductive, améliorant la qualité du sperme chez les hommes et offrant des bienfaits pour la santé reproductive chez les femmes. De plus, l’ashwagandha montre un potentiel prometteur dans le domaine du support cognitif, protégeant contre le déclin cognitif et soutenant la mémoire.

Enfin, des essais cliniques ont soulevé la possibilité d’une augmentation de la force musculaire et de l’amélioration de la composition corporelle grâce à l’utilisation de l’ashwagandha. Ces multiples bénéfices font de cette plante une alliée précieuse dans la recherche d’un bien-être physique et mental optimal.

Le tulsi (Ocimum tenuiflorum)

Le Tulsi, également connu sous le nom de Basilic Sacré, est vénéré en Inde comme la « Reine des plantes » en raison de ses propriétés purificatrices et apaisantes pour le corps et l’esprit. Sa sainteté est telle qu’il est uniquement consommé comme remède, en dehors des repas, et le manger avec de la viande est considéré comme un sacrilège.

Le Tulsi occupe une place centrale dans la spiritualité hindoue, attribué de nombreux noms élogieux tels que « l’incomparable » et « la mère-médecine de la nature« . On le considère comme la divinité faite plante, symbolisant le seuil entre les cieux et la terre. Chaque partie du Tulsi, des feuilles aux graines, apparait comme sacrée, et même le sol qu’il occupe est sanctifié.

Au-delà de sa dimension spirituelle, le Tulsi incarne l’approche holistique de la médecine ayurvédique. Il offre un éventail de bienfaits, de la purification du corps et de l’esprit à la prévention des maladies. Sur le plan psychologique, le Tulsi, en tant qu’adaptogène, contribue à clarifier l’esprit et à atténuer le stress. Des études scientifiques confirment son efficacité, comparant ses vertus à celles du yoga.

Sur le plan physique, le Tulsi aide à atténuer le syndrome métabolique. Il régule le glucose sanguin, améliorant le profil lipidique, et normalisant la pression artérielle. Il agit également comme un bouclier contre les attaques toxiques. En effet, il stimule la production d’antioxydants. Il protége contre les dommages à l’ADN causés par les toxines, réduisant ainsi le risque de cancers.

En tant que défenseur contre bactéries et virus, le Tulsi possède des propriétés antimicrobiennes, antivirales et antifongiques reconnues. Sa modulation des défenses immunitaires le rend particulièrement efficace dans la lutte contre les allergies. En outre, le Basilic Sacré est utilisé pour la préservation des aliments, la purification de l’eau et l’hygiène des mains. Cela atteste de sa polyvalence dans le quotidien.

Le Brahmi (Bacopa monnieri)

Le Brahmi constitue une plante prisée en aquariophilie pour son rôle décoratif en eau douce à saumâtre. Elle pourrait également jouer un rôle essentiel dans la phytoépuration, révélant une résistance particulière, notamment au cadmium.

Au-delà de son utilisation aquatique, le Brahmi occupe une place notable dans la médecine ayurvédique. On le prescrit pour ses bienfaits sur la mémoire, l’intelligence, et la revitalisation des organes sensoriels. Une étude australienne en double aveugle a suggéré en 2002 un impact significatif sur la mémorisation des nouvelles informations, sans influencer d’autres aspects cognitifs. Parallèlement, des chercheurs indiens ont mis en évidence en 2001 son effet stabilisateur sur les mastocytes.

Le Brahmi suscite un intérêt croissant dans la recherche médicale. On l’étudienotamment dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Des extraits alcooliques ont montré des effets potentiels sur la cognition et la neuroprotection chez des rats. Ces découvertes diverses soulignent la polyvalence de cette plante, offrant des perspectives tant dans le domaine de l’aquariophilie que de la médecine naturelle.

Recherche scientifique

En Inde, la médecine ayurvédique est principalement scrutée et encadrée par un réseau national d’instituts de recherche sous l’égide du gouvernement, tels que le Central Council for Research in Ayurveda and Siddha (CCRAS) et le Department of Ayurveda, Yoga & Naturopathy, Unani, Siddha and Homoeopathy (AYUSH).

Cependant, même des partisans fervents de l’Ayurveda, dont le renommé cardiologue Dr. M.S. Valiathan, reconnaissent les limites des études cliniques dans ce domaine en Inde. Il met en avant que, malgré la demande élevée dans les hôpitaux ayurvédiques, les études cliniques répondant aux critères de l’Organisation mondiale de la santé sont peu encourageantes.

Illustrativement, une analyse systématique des traitements ayurvédiques de la polyarthrite rhumatoïde a conclu que les preuves disponibles étaient insuffisantes en raison de la mauvaise conception des essais. Certains essais de haute qualité n’ont montré aucun bénéfice, soulignant ainsi les lacunes dans la recherche clinique ayurvédique.

Du fait de la nature traditionnelle de cette médecine, de nombreux produits ayurvédiques n’ont pas été soumis à des études scientifiques rigoureuses ou à des essais cliniques. Aux États-Unis, le National Center for Complementary & Alternative Medicine (NCCAM) pointe les fréquentes lacunes dans les essais cliniques sur les remèdes ayurvédiques, allant des protocoles de recherche critiquables aux groupes de contrôle inappropriés, introduisant ainsi des biais significatifs dans les résultats. Ces défis soulignent la nécessité d’une approche plus scientifique et rigoureuse dans la recherche sur l’Ayurveda pour établir sa crédibilité sur la scène médicale mondiale.

Controverses

La branche de l’Ayurveda connue sous le nom de Rasa Shastra se consacre à l’usage médicinal des métaux. Elle pratique leur incorporation minutieuse dans des préparations à base de plantes et de minéraux depuis des millénaires selon des méthodes strictes. Cependant, des préoccupations émergent quant à la toxicité potentielle de ces composés. Leur éventuelle nocivité semble reconnue dans les textes ayurvédiques traditionnels.

Une étude indique qu’en 1990, 41 % des médicaments ayurvédiques testés en Inde contenaient de l’arsenic. Ce taux s’élève à 64 % pour le plomb et le mercure. Cette étude a ainsi soulevé des inquiétudes. En 2004, une recherche menée aux États-Unis a révélé des niveaux élevés de métaux lourds dans un cinquième des préparations ayurvédiques. Cela souligne des problèmes de contamination. Même en 2008, 20 % des préparations achetées en ligne, produites en Inde ou aux États-Unis, contenaient du plomb, du mercure ou de l’arsenic.

Les partisans de l’Ayurveda soutiennent que la toxicité est éliminée par des processus de purification traditionnels appelés samskaras et shodhanas. Cependant, certains laboratoires négligent ces procédures, conduisant à la vente de produits potentiellement toxiques et provoquant des empoisonnements

Le contrôle de la qualité des médicaments ayurvédiques est difficile. En effet, le suivi demeure insuffisant pour les produits mis en vente. Il manque également des laboratoires de test. Suite à des préoccupations, le gouvernement indien a imposé que les médicaments ayurvédiques spécifient leur teneur en métaux sur l’étiquette du produit. Cependant, des défis persistent en raison du non-respect des exigences d’étiquetage définies par la Drugs and Cosmetics Act.

La fabrication moderne des médicaments ayurvédiques est devenue une industrie prospère. Elle a vu l’évolution vers des formulations brevetées utilisant des extraits de plantes. Elle s’éloigne ainsi des méthodes ancestrales. Les défis liés à la qualité, à la contamination, et à la prolifération de médicaments falsifiés soulignent la nécessité d’une régulation et d’une surveillance rigoureuses pour garantir l’intégrité et la sécurité des remèdes ayurvédiques.

Sources

  • http://www.bichat-larib.com/publications.documents/5053_SIVANANDAMOORTHY_these.pdf
  • https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01629263/document
  • https://www.ayurveda-france.org/
  • https://www.doctissimo.fr/medecines-douces/medecine-ayurvedique/principales-plantes-ayurvediques
  • https://hal.univ-lorraine.fr/hal-01931958/document
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Ayurveda

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