La coriandre est l’une des herbes aromatiques les plus anciennes au monde. Dans l’Antiquité, les Romains en étaient férus. L’épice apparaît dans plus de 70 plats issus du recueil de recettes du Romain gastronome Apicius. Elle est mentionnée dans les écrits sanskrits, le papyrus d’Ebers, l’Ancien testament… sans oublier son usage en Chine, il y a plus de 2000 ans… Cette plante, en usage depuis deux bons milliers d’années en Asie, en Europe ainsi qu’en Afrique du Nord, a sans doute fort à nous conter. Fréquemment mentionné par les anciens Égyptiens depuis au moins quatre millénaires, ceux-ci la tinrent par conséquent en grande estime.
Un peu d’histoire
Certes, les Égyptiens antiques avaient compris certaines vertus médicinales de la coriandre (qu’ils se prirent à cultiver sous les règnes des Ramsès), comme nous l’indique le papyrus Ebers. Mais en outre, ce même grain de punaise était employé pour rendre les vins plus enivrants, et se mêlait, une fois pulvérisé, aux semences d’anis et de cumin. L’on en parfumait les galettes de millet et d’orge, puis on le saupoudrait également sur les viandes et les poissons.
Cette importance fut telle qu’on dit même que les Égyptiens furent à l’origine de l’introduction de cette plante en Europe. De là, ce ne sont pas moins qu’Hippocrate, Théophraste, Pline, Dioscoride, Galien, Columelle, etc. qui en parlent. Pour Hippocrate, elle avait quelque valeur pour lutter contre les douleurs utérines et les maladies nerveuses comme l’épilepsie. Selon Dioscoride, la coriandre emplâtrée sur les ulcères corrosifs et rampants en vient à bout, de même que les apostumes, l’épinyctide (éruption cutanée inidentifiable), les inflammations de la peau, ce à quoi Pline ajoute les brûlures, les furoncles, l’inflammation des oreilles et les fluxions oculaires, et Serenus Sammonicus les scrofules et l’érysipèle.
Beaucoup d’usages externes donc. En interne, nous observons qu’on reconnaissait déjà à la coriandre cette vertu antiparasitaire qui lui vaut par ailleurs encore d’être employée comme vermifuge. Elle permettait aussi de se prémunir des fièvres tierces et de stopper le flux sanguin chez la femme en période cataméniale.
Quelles sont les propriétés pharmacologiques de l’huile essentielle de graines de Coriandre ?
Propriété antispasmodique :
Le linalol s’oppose à la libération de l’acétylcholine et réduit ainsi les contractions musculaires. Stomachique, l’huile essentielle stimule les fonctions digestives, salivaires ainsi que gastriques.
Propriétés analgésique et anti-inflammatoire :
Le linalol se fixe également sur les récepteurs opioïdes et exerce entre autres une action analgésique de type morphinique; il réduit l’œdème provoqué par la carragénine démontrant une action anti-inflammatoire. De plus, le linalol interfère sur les canaux calciques au niveau de la jonction neuromusculaire et réduit la contraction des muscles striés en induisant une action anesthésique locale.
Tonique et anti-inflammatoire digestive, la coriandre agit sur la sphère gastrique et les ulcères gastroduodénaux dus au stress.
Draineur hépatique, à dose modérée, elle est également anti-inflammatoire urogénitale.
Propriétés sur le système nerveux central :
Le linalol exerce une action complexe stimulante, sédative et anticonvulsivante. Il favorise l’apprentissage et la mémorisation en agissant sur les récepteurs nicotiniques, et réduit l’activité motrice en potentialisant le sommeil par voie inhalée.
Tonique cérébrale et antidépressive, c’est une plante sédative car pƩ+.
Propriétés antimicrobienne et antiparasitaire :
L’action antibactérienne est démontrée in vitro vis-à-vis de Campylobacter jejuni, Escherichia coli, Listeria monocytogenes, Staphylococcus aureus, mais est inactif sur Pseudomonas aeruginosa. Il est également actif sur Giardia lamblia, Leishmania amazonensis ainsi que sur les poux. Ses propriétés antibactériennes s’expliquent par action membranaire, respiratoire et sur les pompes à efflux.
Antifongique sur candida, la coriandre possède une activité sur le pied d’athlète ou intertrigo inter-orteils (traitement topique, préparation à 6%). Elle est également antivirale.
Autres propriétés :
- Progestérone-like
- Aphrodisiaque, stimulante
- Surrénalienne, thyroïdienne
- Astringente et tonique cutané
- Antioxydant et anticancer
L’huile essentielle de Coriandre requiert-elle des précautions d’emploi ?
- Éviter en association avec la progestérone (risque d’interaction médicamenteuse).
- Attention à d’éventuels effets gynécomastiants en usage prolongé. Le linalol empêche la production de testostérone, à éviter au long cours chez les individus de sexe masculin en tant que perturbateur endocrinien.
- Contre-indiquée chez la femme enceinte ou allaitante.
- Cette huile essentielle est excitante à faible dose et hypnotique et anesthésiante à forte dose.
- Éviter chez l’enfant de moins de 7 ans.
- Pas d’usage interne régulier ou au long cours (risque de néphrotoxicité).
Sources bibliographiques médicales et essais cliniques :
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