On appelle « brûlures » l’ensemble des lésions dues à la chaleur. On distingue trois degrés d’atteinte. La gravité des brûlures est fonction non seulement du degré, mais aussi de la surface des lésions. L’homéopathie agit efficacement contre les brûlures localisées, en diminuant la douleur et en hâtant la cicatrisation. Les brûlures étendues sont évidemment du domaine hospitalier, mais elles peuvent bénéficier de l’adjonction de nos médicaments.
Les brûlures du 1er degré, simple érythème douloureux
C’est la brûlure érythémateuse que l’on rencontre par exemple après un coup de soleil ou après s’être approché trop près d’une source de chaleur.
Belladonna :
Ce médicament est indiqué dans deux aspects cutanés particuliers :
- Soit en cas d’éruption fine, écarlate, comme celle de la scarlatine, sur une peau mate, sèche.
- Soit en cas d’éruption érythémato œdémateuse rouge, brillante, inflammatoire, irradiant la chaleur à distance.
Les douleurs sont pulsatives, aggravées par le toucher, mais n’ont pas de modalité thermique bien définie.
Posologie : Prendre en 5 ou 7 CH, 5 granules toutes les heures ou toutes les 2 heures suivant l’acuité des symptômes.
Apis mellifica :
Ce médicament convient aux éruptions érythémato œdémateuses, brûlantes, piquantes, comme par une multitude d’aiguilles rougies au feu. La peau est rose rouge, plutôt mate ou peu brillante, avec parfois un aspect en peau d’orange. Les douleurs s’améliorent par des applications froides.
Posologie : Prendre en 9 CH, 5 granules toutes les heures ou toutes les 2 heures, en espaçant les prises suivant amélioration.
Les soins locaux des brûlures érythémateuses seront réduits au minimum. Éviter les corps gras non pénétrants qui réalisent de véritables pansements occlusifs. On leur préférera les pulvérisations d’eau pure ou les pulvérisations de lotions faiblement alcoolisées.
Les brûlures du 2e degré, bulles circonscrites ou surélèvement phlycténulaires étendus sur une surface rouge et œdémateuse
On les rencontre le plus souvent soit après de forts coups de soleil, soit après brûlure avec des liquides bouillants. Elles sont caractérisées par la formation de phlyctènes plus ou moins larges qui répondent toutes à :
Cantharis :
Ce médicament correspond à de grosses vésicules phlycténoïdes contenant un liquide clair au début de leur formation, avec œdème sous-jacent. Parfois sont associés des phénomènes urinaires à type d’oligurie.
Posologie : Prendre en 7 ou 9 CH, 5 granules 4 fois par jour, si besoin en alternance avec Apis 9 CH en cas de lésions mixtes oedémato-phlycténoïdes. Dans les brûlures étendues, les malades peuvent présenter des phénomènes urinaires associés : oligurie, albuminurie, hématurie, cylindrurie. Ils sont à ce stade justiciable d’hospitalisation dans des services spécialisés, mais, de plus, ils pourraient utilement bénéficier de cette même thérapeutique homéopathique, les médicaments Apis et Cantharis ayant précisément dans leur pathogénésie respective les phénomènes urinaires précédemment décrits.
Les brûlures du 3e degré, carbonisation des téguments et de tissus sous-jacents
Ce sont des brûlures escarriformes, avec nécrose du tissu vivant, généralement consécutive au contact plus ou moins prolongé avec la source de chaleur. Trois médicaments principaux peuvent aider la cicatrisation de ces lésions destructrices :
Kalium bichromicum :
Ce médicament convient aux ulcérations à bords nets, comme taillées à l’emporte-pièce, peu ou pas douloureuses. Le fond de l’escarre est jaune-verdâtre et sécrète des mucosités épaisses, filantes se détachant mal des tissus lésés.
Posologie : Prendre en 5 ou 7 CH, 5 granules 4 fois par jour.
Arsenicum album :
Indiqué en cas de douleurs brûlantes, à recrudescence nocturne, améliorées par la chaleur locale. Les sérosités sont excoriante, sanieuses, parfois nauséabondes. On peut constater une atteinte de l’état général avec asthénie et agitation anxieuse.
Posologie : Prendre en 7 ou 9 CH, 5 granules 2 à 4 fois par jour.
Kreosotum :
Ce médicament a pratiquement les mêmes symptômes locaux qu’Arsenicum album, mais avec tendance hémorragique et absence d’aggravation nocturne.
Posologie : Prendre en 5 ou 7 CH, 5 granules 4 fois par jour.
Quel que soit le médicament choisi, il pourra être associé à Pyrogenium 9 CH, 5 granules 1 à 2 fois par jour, pour éviter les complications infectieuses. Localement, lavage avec savon de la peau saine périphérique, puis lavage des lésions avec Calendula T.M., diluée. Ensuite, badigeonner la peau entourant la plaie avec une solution d’éosine, et faire un pansement avec Pommade au Calendula.
Les cicatrices vicieuses
Le traitement homéopathique donne généralement de bons résultats sur les brûlures avec des cicatrices souples, indolores, peu visibles. Cependant, chez des sujets non traités ou chez des malades prédisposés aux chéloïdes, on peut rencontrer des cicatrices avec le bourrelet fibreux caractéristique. L’homéopathie est certainement la seule méthode thérapeutique à pouvoir proposer un traitement à la fois préventif et curatif, efficace et non agressif, contre les cicatrices chéloïdes. Le traitement curatif ne sera toutefois efficace que contre les chéloïdes récentes (moins de 3 à 4 mois).
Graphites :
C’est le médicament symptomatique standard contre les cicatrices chéloïdes.
Posologie : Prendre en 7 ou 9 CH, 5 granules 2 fois par jour pendant 1 ou 2 mois. À titre curatif, il est parfois utile de recourir à la dilution 15 CH. La prise de Graphites sera appuyée par celle d’une dose hebdomadaire de Thuya 15 ou 30 CH. Thuya est le principal médicament d’un terrain réactionnel particulier, dont une des caractéristiques fondamentales est de produire des lésions constructives de la peau.
Causticum :
Ce médicament peut être utile aux cicatrices vicieuses, douloureuses, avec peau fine, malsaine donnant au malade l’impression d’avoir une écorchure à vif.
Posologie : Prendre en 5 ou 7 CH, 5 granules 2 fois par jour.