L’élixir du Cyprès : L’Harmonie naturelle en huile essentielle

L’huile essentielle de cyprès, extraite du majestueux Cupressus sempervirens, est un trésor de la nature aux multiples facettes. Depuis des siècles, elle fascine par ses propriétés uniques et son usage varié dans le monde de l’aromathérapie. Dans cet article, nous plongerons au cœur de l’essence même de cette huile précieuse, explorant ses origines botaniques, ses composants chimiques distinctifs, et ses applications thérapeutiques. Notre voyage nous mènera à travers des études scientifiques rigoureuses et des pratiques ancestrales, dévoilant les secrets de l’huile essentielle de cyprès et son importance dans la médecine alternative moderne. Que vous soyez un passionné d’aromathérapie, un professionnel de la santé naturelle, ou simplement curieux des merveilles de la phytothérapie, cet article vous offre une perspective complète et éclairante sur l’un des joyaux de la nature.

Quelles sont les caractéristiques du Cyprès ?

Le Cyprès, de son nom botanique, Cupressus sempervirens, appartient à la famille des Cupressaceae.

Quels sont ses attributs botaniques ?

Cupressus sempervirens, également connu sous le synonyme C. Fastigiata DC., est un arbre imposant. Il se caractérise par une écorce lisse de teinte gris-rougeâtre. Ses branches et rameaux sont irréguliers, serrés, dressés-appliques, formant une cime longue et étroite. Ses feuilles, disposées en rangées serrées sur quatre rangs, sont de forme triangulaire et présentent une glandule sur leur face dorsale.

Les fleurs de cet arbre sont monoïques et se regroupent en chatons terminaux. Les fleurs mâles sont petites et ovoïdes, tandis que les femelles sont subglobuleuses, avec environ 6 à 12 écailles. Les cônes, d’une teinte gris-brun luisante, sont subglobuleux, mesurant de 2 à 3 cm de large. Ils sont déhiscents, c’est-à-dire qu’ils s’ouvrent pour libérer leurs graines. Les écailles du cône sont disposées en croix, épaisses, ligneuses, persistantes. Elles se terminent en écusson tétragonal mucroné vers le centre. Les graines sont nombreuses, de forme ovoïde-comprimée, étroitement ailées, et l’arbre présente généralement 2 à 3 cotylédons.

Quelle est sa répartition ?

On cultive fréquemment le cyprès dans les jardins et les cimetières de toute la France, en particulier dans la région méridionale. Originaire de l’Europe orientale et de l’Asie occidentale, cet arbre présente sa floraison en avril. La fructification a lieu à l’automne de la deuxième année.

Les cyprès, appartenant au genre Cupressus, sont originaires des régions tempérées chaudes de l’hémisphère nord. Le nombre d’espèces incluses dans ce genre peut varier, allant de 16 à plus de 31 selon les classifications. On cultive largement de nombreuses espèces de cyprès comme arbres d’ornement.

Parmi ces espèces, le Cyprès commun occupe une place emblématique dans la flore méditerranéenne. Il est souvent associé aux cimetières, où il symbolise le deuil dans les régions méditerranéennes. Les cyprès sont des conifères et sont présents dans diverses localités des grandes régions tempérées chaudes ou subtropicales de l’hémisphère nord. Leur aire d’origine s’étend de l’ouest de l’Amérique du Nord et l’Amérique centrale au nord de l’Afrique, en passant par le Moyen-Orient, l’Himalaya, la Chine méridionale et le nord du Vietnam.

Quelle est l’utilisation de l’huile essentielle du Cyprès ?

On extrait l’huile essentielle grâce à la distillation à la vapeur d’eau des rameaux feuillés. Avec environ 1 kg de rameaux de cyprès, on obtient 10 ml d’huile essentielle.

Quel est son mode d’action ?

L’huile essentielle de cyprès renferme des composés variés :

  • Monoterpènes (52-77%) : alpha-pinène, delta-3-carène, limonène, terpinolène
  • Phénols méthyl-ethers (~25% ): carvacrol-méthyl-éther
  • Esters (~3%) : acétate de bornyle
  • Sesquiterpènes (~5%)
  • Sesquiterpénols (2-7%) : cédrol

L’huile essentielle de Cyprès de Provence, riche en alpha-pinène, régule la sécrétion des bronches. Elle stimule également les glandes à mucines, favorisant ainsi l’expectoration par le biais de la toux. De même, l’alpha-pinène détient une action décongestionnante veineuse bénéfique dans le traitement des affections veineuses accompagnées d’œdèmes.

L’huile essentielle de Cyprès de Provence présente une action anti-inflammatoire notable en inhibant la 5-lipo-oxygénase et en réduisant la synthèse de leucotriènes.

Le cyprès possède action antivirale, notamment contre le virus HSV-1. La concentration élevée d’alpha-pinène (40 à 65 %) dans cette huile essentielle en fait un agent efficace contre les infections virales et bactériennes.

L’huile essentielle de Cyprès de Provence démontre une grande efficacité contre les bactéries et les champignons, grâce à la présence de monoterpènes. L’acétate d’alpha-terpényle contenu dans cette huile essentielle agit sur le système nerveux en ciblant les canaux ioniques, ce qui contribue à atténuer les spasmes musculaires.

En plus de ces propriétés principales, elle possède également des propriétés antioxydantes.

Quelles sont ses indications scientifiques ?

L’huile essentielle de Cyprès présente des activités reconnues scientifiquement. En effet, elle présente une action marquée dans le domaine de la décongestion veineuse et lymphatique, contribuant à améliorer l’élasticité des veines. Elle est également bénéfique en tant qu’agent vasoconstricteur.

Cette huile essentielle démontre une efficacité notable en tant qu’antitussif, aidant à soulager la toux. De même, elle présente des propriétés mucolytiques modérées, ce qui peut contribuer à faciliter la liquéfaction des mucosités. En tant qu’agent bactéricide, elle est modérément efficace.

L‘huile essentielle de Cyprès de Provence présente des propriétés spasmolytiques significatives, contribuant à atténuer les spasmes musculaires.

Elle est particulièrement utile pour décongestionner la prostate chez les hommes et le petit bassin chez les femmes, démontrant ainsi une large application. Elle présente une légère activité similaire aux œstrogènes.

Quelles sont ses indications traditionnelles ?

Cette huile essentielle est recommandée pour traiter les problèmes de congestion veineuse, tels que les hémorroïdes, les varices et les œdèmes des membres inférieurs.

Elle est bénéfique pour soulager la congestion de la prostate chez les hommes et de l’ovaire chez les femmes. Le cyprès peut être utilisée pour traiter l’énurésie infantile (incontinence urinaire nocturne) avec succès.

L’huile essentielle de Cyprès de Provence est recommandée pour le traitement des toux spasmodiques et de la coqueluche.

Elle est utile pour le drainage lymphatique et pour lutter contre la rétention d’eau et la cellulite. Cette huile essentielle peut être bénéfique pour atténuer les symptômes du syndrome ménopausique, notamment la rétention hydrique.

Cette huile essentielle pet également être utilisée pour combattre l’effet « peau d’orange » et la cellulite. On la retrouve régulièrement dans les produits cosmétiques pour affiner la silhouette, en particulier au niveau des fesses, cuisses et hanches. Elle peut être efficace pour lutter contre la transpiration excessive.

Quelles sont ses indications énergétiques ?

  • L’huile essentielle de Cyprès est associée au chakra racine (1, Muladhara) et au chakra coronal (7, Sahasrara) dans la médecine ayurvédique.
  • Elle favorise le développement de la confiance en soi et facilite la prise de décision. Ainsi, elle aide à s’ancrer davantage dans la réalité grâce à son énergie. Elle contribue à éviter la dispersion et le gaspillage de l’énergie vitale.
  • L’huile essentielle de Cyprès peut être utilisée pour lutter contre la déprime saisonnière et chasser les idées noires. Elle est également employée dans le cadre des processus de deuil.

Comment utiliser cette huile essentielle ?

Compte tenu de ses nombreuses utilisations, l’huile essentielle de Cyprès dispose de plusieurs moyens d’assimilation. Celles-ci doivent cependant répondre de précautions d’utilisation.

Quelle posologie choisir ?

Les bienfaits et les utilisations de l’huile essentielle de cyprès pour la santé sont variés et couvrent plusieurs domaines.

En application locale, toujours diluée à 20%, on distingue ces utilisations :

  • Transpiration Excessive : directement sur les aisselles, les mains ou la plante des pieds.
  • Cellulite et troubles de la circulation : masser les jambes du bas vers le haut.
  • Encombrement ORL : masser la colonne vertébrale, le dos, le thorax et la plante des pieds.
  • Grippe : masser le long de la colonne vertébrale et la plante des pieds.
  • Rhinite Allergique, Rhinopharyngite : masser le long de la colonne vertébrale et la plante des pieds.
  • Sinusite : Diluez dans une huile végétale pour appliquer au niveau des sinus.
  • Toux : Diluez dans une huile végétale pour masser la colonne vertébrale, le haut du dos, les épaules et la plante des pieds.

La diffusion et l’inhalation sont également des méthodes largement répandues dans certains cas :

  • Encombrement ORL et Grippe :  en olfaction, en diffusion ou en inhalation. Une autre option est de la mélanger dans une base neutre pour l’ajouter à l’eau du bain, après consultation d’un professionnel de santé.
  • Nez Bouché : En olfaction, en diffusion ou en inhalation.
  • Rhinite Allergique, Rhinopharyngite : en olfaction, en diffusion ou en inhalation.
  • Sinusite : en olfaction, en diffusion ou en inhalation.
  • Toux : en olfaction, en diffusion ou en inhalation.
  • Chambre de Malade, Convalescence, Epidémies : Utilisez la diffusion atmosphérique ou l’olfaction en respirant quelques gouttes sur un mouchoir.
  • Bien être psychologique : Utilisez en olfaction ou en diffusion. Vous pouvez également diluer dans une base neutre pour l’ajouter à l’eau du bain.
  • Manque de Concentration : Utilisez l’huile essentielle de cyprès en olfaction ou en diffusion

Il est essentiel de consulter un professionnel de santé pour certaines applications spécifiques, notamment par voie interne.

Quelles sont les précautions d’utilisation ?

Il est essentiel de prendre certaines précautions lors de l’utilisation de l’huile essentielle de Cyprès de Provence. Il est impératif de toujours demander l’avis d’un professionnel de la santé avant de l’utiliser si vous souffrez d’asthme ou d’épilepsie, car à forte dose, elle peut avoir un effet épileptogène.

Lors de l’application cutanée, il est impératif de diluer l’huile essentielle de Cyprès de Provence à 20 % dans une huile végétale (20 % d’huile essentielle et 80 % d’huile végétale). Cette dilution est nécessaire car cette huile est riche en terpènes et peut provoquer des irritations cutanées.

Les femmes enceintes peuvent utiliser cette huile essentielle en application cutanée, mais uniquement sur avis médical. Elle doit également être diluée.

L’ingestion de cette huile essentielle ne doit être pratiquée que sur une courte période. Celle-ci nécessite la surveillance d’un professionnel de la santé. Son utilisation prolongée sans avis thérapeutique est à éviter. Une forte dose sur une longue durée peut avoir des effets néphrotoxiques.

La diffusion atmosphérique de l’huile essentielle de Cyprès de Provence est appropriée pour les femmes enceintes et les enfant à partir de 8 ans.

Il convient de noter que cette huile essentielle est déconseillée aux personnes ayant des antécédents de cancers hormonodépendants tels que ceux du sein, de l’utérus ou des testicules. On la déconseille également en cas de mastose ou de fibrome. L’utilisation de cyprès n’est pas recommandée en cas de phlébites et contre-indications aux œstrogènes.

Quelle est l’Histoire Millénaire des Cyprès ?

Les cyprès, ces majestueux arbres, ont traversé les époques avec une signification et une utilisation diverses. Leur histoire millénaire est un récit fascinant qui nous entraîne de l’Antiquité à l’époque contemporaine, révélant des croyances, des usages médicaux, et une symbolique profonde.

Quelles Étaient les Utilisations des Cyprès dans l’Antiquité ?

Dans l’Antiquité, les cyprès avaient diverses utilisations imprégnées de symbolisme. Ils étaient souvent associés au culte des morts et à la décoration des cimetières en raison de leur feuillage sombre et de leur verdure constante, symbolisant l’immortalité. Des preuves historiques, comme une tablette d’argile de 2080 av. J.-C. trouvée en Mésopotamie, font référence à l’utilisation de l’huile parfumée de cyprès. De plus, ces arbres figuraient sur d’anciens monuments dédiés à l’art de guérir.

Quelle est son rôle dans l’Egypte antique ?

Le cyprès faisait partie de la matière médicale des anciens Egyptiens, comme en témoignent divers papyrus. Son bois jaune rougeâtre, pratiquement incorruptible, servait à fabriquer les sarcophages pour y conserver les momies.

Au IIIème siècle après J.C., le philosophe chrétien Origène voyait dans le cyprès l’image des vertus spirituelles, la bonne odeur qu’il répand étant celle de la sainteté. Il s’agit là d’un symbolisme non seulement très ancien, mais universel. Les mêmes croyances se retrouvent en Chine et au Japon au sujet d’autres espèces, les Chamaecyparis (mot qui vient du grec et signifie cyprès bas, proche de la terre) des botanistes, qui ressemblent au cyprès et appartiennent comme lui à la famille des Cupressacées.

Comment les Grecs et les Romains l’utilisait-ils ?

Il y a quelques 4.000 ans, on employait l’huile extraite de ses feuilles et de ses cônes ou galbules contre tous les désordres du système veineux, en particulier les hémorroïdes, les varices, les troubles de la ménopause. À ces indications, Hippocrate au Vème siècle avant J.C. ajoutait les affections urinaires et Galien au IIème siècle après J.C., la diarrhée.

En Grèce, le cyprès était tout à la fois un médicament et la matière permettant d’honorer les divinités. C’est ainsi que Pythagore le recommandait pour cette fonction avec le cèdre, le laurier, le myrte et le chêne.

Très anciennement naturalisé, on le retrouve sur deux îles méditerranéennes, la Crète et Chypre, amené là par les Phéniciens. De là, il essaime en Grèce et en Italie (avec quelques difficultés d’acclimatation d’après Pline), puis à l’ensemble du pourtour méditerranéen (Midi de la France, Espagne, Maroc, Égypte…), tout en suivant un chemin inversement dirigé vers le nord de l’Inde et la Chine.

Quand le malade n’était pas affecté par ces douloureuses pathologies, on lui ordonnait de se rendre dans un bois de cyprès afin que le pulmonique bénéficiât de ses saines exhalaisons.

Étrangement, l’on ne retrouve aucune des indications hippocratiques dans l’œuvre de Dioscoride. Il remarque la vertu diurétique du cyprès qu’il qualifie de remède urinaire, ainsi que son action sur la sphère respiratoire (oppression thoracique, dyspnée, asthme, toux, etc.), qui lui font employer les galbules concassés mis à macérer dans du vin. Les cônes du cyprès intervenaient aussi dans les désordres gastro-intestinaux. « Incorporés avec de la cire, mis sur l’estomac, le fortifient ».

Bien plus tard, Serenus Sammonicus se démarque très nettement de ce tableau thérapeutique. En effet, il conseille le cyprès en cas de douleurs vésicales, de goutte, d’affections aux parties génitales masculines. Plus exactement, il affirme que le cyprès est efficace « contre les ruptures, les douleurs et les contractions des nerfs ».

Qu’en est-il au Moyen Orient ?

Avant d’embellir la Côte d’Azur et de jouer l’utile rôle de rempart face au vent et au sable, le cyprès prit racine en Asie mineure. Sa présence est consignée dans un vieux texte assyrien du XVI ème siècle avant J.-C.

Au temps du roi Asir bel Nisêsu, Assyriens et Babyloniens attestent un emploi déjà fort ancien, puisque le cyprès était préconisé contre « les douleurs et démangeaisons du fondement ».

Les Assyriens faisaient un usage médical du cyprès qu’ils donnaient « pour remédier aux démangeaisons du fondement », ce qui est, nous le savons aujourd’hui l’une de ses utilisations majeures, à savoir le traitement adjuvant contre les hémorroïdes ! Cet emploi est également recommandé en médecine grecque par Hippocrate (IVe siècle av. J.-C).

En Iran, selon la tradition, on taille une canne (dite canne de guérison) dans la 3e branche d’un cyprès, en partant du sol, pour y éloigner les maladies.

À Babylone, des tablettes d’argile portant des caractères cunéiformes (c’est-à-dire en forme de « clou » ou de « coin », du latin cuneus) relatent l’existence du cyprès qui fut, en compagnie du saule, l’une des principales plantes de la pharmacopée babylonienne.

Que représentait le Cyprès dans la médecine asiatique ?

Dans la Chine ancienne, on attribuait aux graines de ces conifères le pouvoir de procurer la longévité. La combustion de ces mêmes graines aidait à détecter dans le sol les filons d’or et de jade. Ces substances étaient réputées incorruptibles, donc immortelles. En se frottant les pieds avec de la résine des Chamaecyparis, on croyait pouvoir marcher sur l’eau. Au Japon, où il forme en montagne de magnifiques forêts, le hinoki est un arbre sacré. On le plante près des temples appartenant au culte shinto, l’antique religion autochtone, et son bois servait à édifier les sanctuaires les plus vénérés, ainsi que le palais de l’empereur, lui-même personnage divin.

Quelle fut l’évolution du Cyprès au Moyen Âge ?

Les vertus antihémorroïdaires sont également mentionnées au Moyen-Âge dans l’Arbolayre, le premier herbier de imprimé en France en 1486.

Hildegarde ne conseille le cyprès que face à la diarrhée et pour amender le corps de sa faiblesse générale. La propriété anti-hémorroïdaire du cyprès réapparaît dans d’autres ouvrages majeurs du Moyen-Âge : le Circa instans, l’Hortus sanitatis, et surtout l’Arbolayre. On préconise la décoction aqueuse de feuilles et de galbules de cyprès contre les hémorroïdes fluentes. Ajouter de la poudre de cyprès dans les aliments est aussi très profitable contre cette affection.

Il joue le même rôle tout autour des cimetières, le Cupresso protège des âmes errantes, des feux follets et des démons, comme le rapporte Hildegarde de Bingen, dans son Physica : « Si quelqu’un est envoûté par le diable ou par la magie, prends de ce bois qui est au centre de cet arbre, creuse-le avec une tarière et recueille dans un vase de terre l’eau d’une source vive, en la faisant passer par ce trou du bois […]. Que cette eau lui soit donnée à boire, quand il est à jeun, neuf jours de suite, parce qu’il est tourmenté ou envoûté par le diable, par des fantômes ou par la magie, et il ira mieux ». Le bois de cyprès était donc considéré comme un talisman contre les entités démoniaques, puisque « le diable fuit avec dédain tout ce qui est vertueux, parce qu’il n’a lui même aucune vertu ».

Quelle est l’influence des cyprès dans l’époque contemporaine ?

« Qui n’a dans la mémoire ces paysages méditerranéens où le sombre cyprès dresse sur le bleu violent du ciel ses étroites colonnes endeuillées ? ». Cette fascination dont parle Fournier peut nous paraître comme faisant partie intégrante du paysage provençal. Pourtant, cet hôte si typique de la Mare nostrum n’en est pas originaire, de même qu’il n’est pas indigène en France.

Si on l’y voit, c’est parce qu’il a été apporté en Europe occidentale et mis en terre. Sans cela, Vincent Van Gogh n’aurait jamais pu réaliser la série arlésienne des cyprès. On compte parmi eux, le fameux Nuit étoilée de mai 1889. C’est une scène où un petit village se niche, avec le clocher de l’église s’élevant vers le ciel, tout comme la massive pointe du cyprès qui occupe et ombrage l’espace du côté gauche de la peinture.

Valnet (XXe siècle) la recommande dans les troubles circulatoires comme les varices et les hémorroïdes. Il la préconise également pour les troubles ovariens comme dysménorrhées, les saignements des règles ou la ménopause. Selon lui, elle serait aussi efficace contre les infections comme la coqueluche ou la grippe. Une autre utilisation décrite est pour la transpiration des pieds.

Quelles Croyances et Symbolismes Entouraient les Cyprès à Travers les Époques ?

Les cyprès ont traversé les époques en laissant dans leur sillage un riche héritage de croyances et de symbolisme. De l’Antiquité à l’époque contemporaine, ces arbres ont été intimement liés à l’histoire de nombreuses civilisations, imprégnant la société de significations profondes.

Quel a été le rôle biblique du Cyprès ?

Le Cyprès a un caractère sacré : il fait partie de la trilogie biblique des bois sacré du Temple de Salomon (Cèdre, Cyprès, Santal). On l’utilisait pour les temples et tombeaux. On le définit comme symbole de mort et de résurrection, d’immortalité, de transcendance, du « feu » régénérateur et d’imputrescibilité et d’incorruptibilité.

Le Cyprès composait les cercueils des dignitaires de bien des sociétés antiques. Les cercueils des papes suivent cette tradition : Jean-Paul II n’y a pas dérogé lors de son décès survenu en 2005.

Quel rôle les cyprès ont-ils joué dans la mythologie grecque et romaine ?

En Grèce, on comptait un certain nombre de bois sacrés composés de cyprès, à proximités des temples dédiés à différentes divinités : Apollon, Hermès, Rhéa, Laïs, Bellérophon, Asclépios

Mais on connait tout particulièrement le cyprès en tant que symbole des divinités infernales ou « sombres ». On cite parfois Chronos ou Beroth, déesse chthonienne chypriote. Mais, c’est immanquablement Hadès chez les Grecs, Pluton chez les Romains, qui voit ses prêtres se couronner de rameaux de cyprès.

Les poètes rendent volontairement sinistres les lieux qu’occupe cette divinité du dessous : « C’est un chaos, ce sont des rochers hérissés de pierre ponce, qui n’aiment que le cyprès lugubre dressé tout autour. C’est au milieu de ce séjour que Pluton a élevé sa tête marquée par les flammes et la cendre blanche des bûchers ».

Ovide attribue ce conifère à Kyparissos qui, inconsolable d’avoir tué par mégarde un cerf, se transforma en cyprès. Ce jeune Crétois vivait avec un cerf apprivoisé qu’il blessa par mégarde avec un javelot. Inconsolable face à la mort de l’animal, désirant lui-même mourir à son tour, il fut métamorphosé en cyprès. Apollon s’adressa à l’homme devenu arbre en ces termes : « Moi, je te pleurerai toujours, toi, tu pleureras les autres et tu t’associeras à leur douleur ». Cet homme devait très certainement être un dieu-arbre. Son animal sacré, le cerf, est le symbole de la renaissance perpétuelle de la vie. Unir, dans un seul mythe, un emblème végétal et un autre animal, possédant tous les deux une portée sémantique identique, était une manière de rendre compte du fait que si le cyprès incarne l’idée de mortalité et de finitude, il est tout aussi porteur d’immortalité.

De même le poète Horace n’a retenu du cyprès que la valeur de « double rôle de génération et de mort ». Pour lui, de même que pour Sénèque, il ne peut être autre chose qu’un arbre triste. Il sait et n’accepte pas que le cyprès lui survivra nécessairement. Virgile n’est pas loin de penser de même, mais sans injecter dans ses paroles autant de mauvaise humeur que l’auteur des Odes mort à moins de 57 ans.

Quelles croyances reliaient l’Égypte Antique aux Cyprès ?

Ces indications médicales ne sauraient faire oublier le caractère sacré qu’eut le cyprès pour de nombreuses civilisations. Par exemple, qu’en Égypte il fasse partie des ingrédients rituels composant le kyphi, nous renseigne sur cette dimension.

Si le cyprès est qualifié d’arbre de vie, c’est en raison de sa pérennité et de son évident caractère semper virens. Il détient une persistance et la durabilité à vouloir se montrer toujours vert. Cela s’accompagne de l’imputrescibilité de son bois. En effet, il possède une résine qui le rend inattaquable par la vermine. C’est pourquoi les Égyptiens, horrifiés par le ver, ont taillé des sarcophages dans du bois de cyprès. Plus tard, les cercueils des dignitaires de bien des sociétés antiques suivront cet exemple. Précisons que « comme tous les arbres phalliques, le cyprès est, tout à la fois, un symbole de génération, de la mort et de l’âme immortelle ».

Quels étaient les liens entre les croyances de l’Empire Perse, l’Empire Chinois et les Cyprès ?

Pourtant, en Perse, on considérait le cyprès comme l’arbre primitif du paradis des anciens Iraniens. Cet arbre était attribué à une divinité tout au contraire solaire comme Ormuzd. Ces derniers « voyaient, dans la forme du cyprès, dont la pointe aiguë se dresse vers le ciel, le représentant végétal du feu générateur […] ; c’est pourquoi on le trouvait devant tous les temples consacrés au feu, dans la cour du palais royal, et au centre même des jardins de plaisance qui étaient censés reproduire, quoique faiblement, le souvenir du paradis perdu ».

De cela, le cyprès de Zoroastre d’Abarkouh, en Iran, vieux de près de 4500 ans est un témoin. Il nous oblige à nous souvenir qu’aux temps des prophètes, on rendait un culte à ces cyprès remarquables. De tels arbres étaient alors « l’emblème le plus auguste et le plus général de la divinité féminine dans un double rôle de génération et de mort ».

Par sa verticalité, et son solide ancrage en terre, il représente pour les Chinois la passerelle permettant d’unir le Ciel et la Terre. C’est pourquoi on utilisera particulièrement son huile essentielle en tant que transition et séparation. Ainsi l’huile essentielle de Cyprès sert à adoucir les peines des personnes trop focalisées sur leur passé ou incapable de se projeter en avant sans crainte.

Références:

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