Le Guide homéopathique de la stomatologie aiguë

L’homéopathie peut être efficace en face de plusieurs problèmes de stomatologie tels que la préparation d’un malade à une intervention dentaire, la prévention et le traitement des problèmes hémorragiques post-opératoires, la prévention et le traitement des infections post-opératoires ou non, les douleurs dentaires, surtout post-opératoires ou encore comme complément au traitement des problèmes de la dent de sagesse.

Histoire de l’homéopathie en stomatologie

L’homéopathie, avec ses racines ancrées dans l’histoire, a progressivement trouvé sa voie dans le domaine de la stomatologie. Son voyage, de l’émergence comme une forme alternative de médecine à son intégration dans les soins dentaires, est fascinant et mérite une exploration approfondie.

Quelles sont les origines de l’homéopathie ?

L’histoire de l’homéopathie commence au 18ème siècle avec le médecin allemand, Samuel Hahnemann. Insatisfait des pratiques médicales de son époque, souvent brutales et inefficaces, Hahnemann cherchait une approche plus douce et plus holistique de la guérison. En 1796, il formula le principe fondamental de l’homéopathie : « similia similibus curentur », ou « les semblables sont guéris par les semblables ».

Cette philosophie repose sur l’idée que des substances qui provoquent des symptômes chez une personne saine peuvent, lorsqu’elles sont administrées en petites doses à une personne malade présentant des symptômes similaires, produire un effet curatif. Cette théorie s’éloignait radicalement des méthodes médicales conventionnelles de l’époque, marquant le début d’une nouvelle ère dans le traitement des maladies.

Son introduction en stomatologie

L’introduction de l’homéopathie en stomatologie a pris un certain temps, suivant le chemin de la reconnaissance progressive de l’homéopathie en tant que discipline médicale à part entière. Au début, son utilisation était marginale, souvent pratiquée par des dentistes qui avaient eux-mêmes une formation ou un intérêt en homéopathie. Ces praticiens ont commencé à appliquer les principes homéopathiques pour traiter diverses affections bucco-dentaires, telles que les douleurs, les inflammations, les infections et les saignements des gencives.

À mesure que l’intérêt pour les approches de traitement plus naturelles et moins invasives a augmenté au cours du 20ème siècle, l’homéopathie a gagné en popularité dans le domaine dentaire. Des études de cas et des témoignages de patients ont commencé à mettre en lumière les avantages de l’homéopathie dans la gestion de la douleur et des complications post-opératoires en stomatologie, conduisant à une plus grande acceptation parmi les professionnels de la santé bucco-dentaire.

Parallèlement, des formations et des certifications en homéopathie pour les dentistes ont commencé à émerger, permettant une meilleure compréhension et une application plus efficace de cette pratique dans les soins dentaires. Aujourd’hui, bien que toujours sujet à débat dans certains cercles scientifiques, l’homéopathie est devenue une composante reconnue de l’approche holistique en stomatologie, offrant une alternative douce et non invasive pour le traitement des troubles bucco-dentaires.

Les soins pré-opératoires de stomatologie

Certains malades sont anxieux avant une intervention dentaire. Leur mode réactionnel peut nécessiter la prise de Gelsemium ou Ignatia. D’autres peuvent bénéficier de :

Chamomilla :

Médicament souvent indiqué lors des poussées dentaires du nourrisson, il trouve aussi son indication chez l’adulte hypernerveux, capricieux, coléreux, intolérant à la douleur. L’odontalgie s’aggrave par la chaleur, mais non soulagée par le froid.

Posologie : Prendre en 9, 15 ou 30 CH, 5 granules 1 à 2 fois par jour en moyenne, les quelques jours qui précèdent et suivent l’intervention.

Coffea tosta :

Ce médicament homéopathique est indiqué chez les personnes nerveuses, intelligentes, à suractivité cérébrale, facilement insomniaques (trac d’anticipation). La crainte de la douleur, comme la douleur elle-même, les agite jusqu’aux tremblements. L’odontalgie de Coffea s’améliore par le contact de l’eau froide.

Posologie : Prendre en 9, 15 ou 30 CH, 5 granules 1 à 2 fois par jour en moyenne, les quelques jours qui précèdent et suivent l’intervention.

Les problèmes hémorragiques post-opératoires de stomatologie

Arnica :

Ce médicament est indiqué puisqu’il y a traumatisme avec arrachement de capillaires. Sa prise systématique limite les risques d’hémorragie, hâte la résorption de l’œdème, facilitant ainsi la cicatrisation et soulageant la douleur.

Posologie : Prendre en 9 CH, à raison de 5 granules par jour, les 3 jours qui précèdent l’intervention, puis 5 granules 2 à 6 fois par jour après l’intervention en fonction de l’intensité du saignement.

Phosphorus :

Médicament homéopathique préventif d’hémorragies, il sera donné systématiquement la veille et le matin de l’intervention, à raison d’1 dose en 9 CH à chaque fois. Si, malgré ces 2 médicaments, un saignement anormal se produit, on associera à Arnica et Phosphorus.

Dans le contexte de la stomatologie, le remède homéopathique Phosphorus peut être indiqué dans les situations suivantes :

1. Saignements Gencivaux: Phosphorus est souvent utilisé pour les saignements des gencives, en particulier lorsque ces saignements sont abondants et se produisent sans raison apparente.
2. Douleurs Dentaires: Ce remède peut être efficace pour les douleurs dentaires qui sont exacerbées par le chaud ou le froid et pour celles qui rayonnent vers d’autres parties de la tête.
3. Ulcérations Buccales: Phosphorus est parfois prescrit pour les ulcères dans la bouche, surtout s’ils sont douloureux et saignent facilement.

China :

En cas d’hémorragie de sang noir ou foncé, 5 granules en 5 CH toutes les demi-heures ou toutes les heures, en alternance avec Arnica. Espacer suivant amélioration.

En stomatologie, le remède homéopathique China (ou Cinchona officinalis) est généralement indiqué dans les cas suivants :

1. Saignements Buccaux: China est utilisé pour traiter les saignements des gencives, surtout s’ils sont persistants ou récurrents après des interventions dentaires telles que les extractions.
2. Fatigue Post-Opératoire: Dans les cas où le patient se sent particulièrement fatigué ou épuisé après une chirurgie dentaire, China peut aider à rétablir l’énergie et à combattre la faiblesse générale.
3. Sensibilité Dentaire Après Traitement: Pour les dents devenues excessivement sensibles après des traitements tels que le plombage ou d’autres procédures dentaires, China peut être bénéfique.

Millefolium :

En cas d’hémorragie de sang rouge, brillant, fluide, peu ou pas douloureuse. C’est également un bon médicament pour les malades qui ont tendance à saigner beaucoup pour la moindre coupure (en l’absence de toute hémopathie) ou pour les femmes sont les règles sont très abondantes, avec les caractéristiques ci-dessus.

Posologie : En cas d’hémorragie de sang noir ou foncé, 5 granules en 5 CH de Millefolium toutes les demi-heures ou toutes les heures, en alternance avec Arnica. Espacer suivant amélioration. Dans ces cas d’hémorragies anormales, on peut également renouveler la prise de Phosphorus en 9 ou 15 CH à raison d’1 dose toutes les 6 heures environ.

Les infections post-opératoires ou non de stomatologie

Contre les risques infectieux, 2 médicaments doivent être de prise systématique : Pyrogenium et Hepar sulfur. Ils seront complétés, suivant les modalités réactionnelles cliniques du malade, par Arsenicum album, Aurum muriaticum, Mercurius solubilis ou Apis.

Pyrogenium :

Ce biothérapique peut être prescrit préventivement, avant l’intervention, lorsqu’on redoute un foyer infectieux sous-jacent.

Posologie : Prendre alors 5 granules de Pyrogenium en 9 CH matin et soir, les 2 jours qui précèdent l’intervention. En thérapeutique curative, on prend 5 granules matin et soir en 9 CH, pendant 3 ou 4 jours, suivis, 2 heures après chaque prise, d’Hepar sulfur.

Hepar sulfur :

Ce grand médicament homéopathique des suppurations aiguës est pris en hautes dilutions, les dilutions basses favorisant au contraire les suppurations.

Posologie : 5 granules en 15 ou 30 CH matin et soir pendant 3 ou 4 jours.

De plus, on associe :

Arsenicum album :

En cas de douleurs vives, brûlantes, améliorées par des applications chaudes, sous quelque forme que ce soit. Par ailleurs, les écoulements peuvent être séreux, sanglants, purulents, mais ils sont toujours très nauséabonds et excoriants. Le malade peut être abattu, fatigué par le processus infectieux qui retentit gravement sur l’état général. Il présente une soif vive. Mais ces symptômes généraux ne sont pas indispensables pour prendre le médicament.

Posologie : Suivant la similitude, prendre en 7, 9 ou 15 CH, 5 granules 2 fois par jour, vers 10 heures et 17 heures.

Aurum muriaticum :

Pour les raisons citées précédemment, ce médicament homéopathique est préféré à Aurum metallicum dans les suppurations des os courts en général et des processus suppuratifs de la mâchoire en particulier.

Posologie : Prendre en 9 CH au moins, 5 granules vers 10 heures et 17 heures.

Mercurius solubilis :

Ce médicament est prescrit sur les signes bucco-pharyngés caractéristiques :

• Langue épaisse, blanchâtre, visqueuse, gardant l’empreinte des dents (sur les côtés en se mordant).
• Salive filante, nauséabonde, mais soif vive.
• Gencives spongieuses, saignantes.

Posologie : Prendre en 9 ou 15 CH, 5 granules vers 10 heures et 17 heures, les basses dilutions risquant de favoriser la suppuration.

Apis mellifica :

Médicament pris en cas de réaction œdémateuse importante, comme c’est assez souvent le cas dans les phénomènes inflammatoires de la bouche.

Posologie : Le prendre en 15 CH, 5 granules toutes les 30 à 60 minutes, en espaçant suivant amélioration.

Lorsqu’on se trouve en face d’une collection purulente constituée qui peut se drainer facilement, on prend alors pour hâter la maturation Hepar sulfur 5 CH et Mercurius solubilis 5 CH, 5 granules en alternance toutes les 4 ou 6 heures, par exemple, jusqu’à incision ou éclatement de l’abcès. Faire également des bains de bouche plusieurs fois par jour avec 30 gouttes dans un demi-verre d’eau du mélange Phytolacca T.M. et Calendula T.M. en parties égales.

Les douleurs en stomatologie

Nous nous trouvons face à plusieurs tableaux :

• Douleurs dentaires d’origine chirurgicale.
• Douleurs dentaires infectieuses ou inflammatoires.
• Névralgies dentaires, qui sont souvent paroxystiques, au niveau du trijumeau dans le maxillaire inférieur ou supérieur.

Il faut utiliser, chaque fois que c’est possible, le traitement étiologique. De plus, penser à :

Arnica :

Arnica est un médicament homéopathique à tropisme capillaire, il est actif aussi bien sur les douleurs après avulsion dentaire que sur les névralgies dentaires, en 9 CH, associé à :

Hypericum perforatum :

C’est le médicament des traumatismes des terminaisons nerveuses. La douleur irradie le long du trajet du nerf intéressé. Elle est lancinante, intolérable et aggravée par la moindre secousse.

Posologie : Prendre en 15 ou 30 CH, au rythme des paroxysmes douloureux.

Mezereum :

Ce médicament provoque expérimentalement une irritation des muqueuses et du périoste, principalement au niveau des régions malaires. Il peut donc avoir une indication antalgique en stomatologie. Il est surtout efficace lorsque la douleur est due à un processus infectieux surajouté.

Posologie : Prendre en 5 ou 7 CH, 5 granules 2 à 4 fois par jour.

Si la douleur présente des modalités ou des caractéristiques nettes évoquant la pathogénésie d’un médicament, il faut prendre :

Aconitum :

Douleur après coup de froid brusque, aggravée vers minuit, par le froid vif et brutal.

En homéopathie, Aconitum Napellus est utilisé principalement dans les cas suivants :

1. Débuts de Fièvres: Utilisé au début d’états fébriles, surtout après une exposition au froid.
2. Infections Respiratoires Aigus: Efficace au début de maladies respiratoires comme la laryngite.
3. Chocs Émotionnels: Indiqué pour les réactions aiguës à la peur ou au stress.
4. Douleurs Aiguës: Utile pour les douleurs soudaines et intenses, y compris les douleurs dentaires.
5. Troubles Cardiovasculaires: Employé pour traiter des symptômes comme les palpitations, particulièrement en présence d’anxiété.

Belladonna :

Belladonna est le médicament des douleurs pulsatives, avec sécheresse des muqueuses au début d’un phénomène inflammatoire.

Apis :

Apis est un remède d’homéopathie employé quand la douleur piquante et brûlante, améliorée par le froid avec œdème inflammatoire.

Arsenicum album :

On préconise les granules d’Arsenicum album lorsque la douleur est brûlante et qu’elle est améliorée par le chaleur.

Coffea tosta ou Pulsatilla :

Les médicaments homéopathiques Coffea tosta et Pulsatilla sont utilisés lorsque la douleur est améliorée par le contact de l’eau froide.

Chamomilla :

On utilise le remède homéopathique Chamomilla dans les cas où la douleur est aggravée par la chaleur mais non améliorée par le froid.

Cheiranthus :

Ce médicament homéopathique est utile en 30 CH, 1 dose toutes les 6 ou 12 heures en cas de trismus dû à une affection bucco-pharyngée, accident de la dent de sagesse en particulier.