Il y a environ 3000 ans, dans l’Égypte antique des pharaons, la marjolaine était dédiée au dieu Osiris. Réputée alors comme antiseptique digestif, elle était également renommée pour son action dans les refroidissements. Dioscoride lui reconnaissait en outre des propriétés contre les maux de tête. Cette plante est originaire de Chypre et de Turquie et est par ailleurs connue sous le nom de marjolaine des jardins, se répandant ainsi dans tout le bassin méditerranéen. Cultivée comme épice, la marjolaine était aussi appréciée pour ses vertus médicinales.
La marjolaine, de son nom botanique Origanum majorana L., appartient à la famille des Lamiaceae. Les organes producteurs sont les parties aériennes fleuries.
Un peu de mythologie
La mythologie nous rapporte qu’à l’ère d’Énéide, la déesse Aphrodite guérit les blessures de son fils, Énée durant la guerre de Troie, à l’aide de fleurs de marjolaine sur le mont Ida en Crète. La marjolaine semble donc être un symbole d’amour, de bien-être et de bonheur. Cette plante aurait à l’origine été créée par Vénus pour soigner les blessures causées par les flèches de Cupidon.
Dans l’Enéide, la mythologie rapporte qu’Aphrodite, déesse de l’amour et de la fécondité, guérit les plaies d’Enée, son fils, pendant la guerre de Troie, grâce à la marjolaine qu’elle cueillit sur le mont Ida (Crète).
La marjolaine est originaire de Chypre et de Turquie. Depuis l’Asie mineure, la plante aromatique prisée se répandit dans tout le bassin méditerranéen où elle n’était pas seulement cultivée comme épice mais également pour ses vertus médicinales. Dioscoride, un médecin romain, mentionnait déjà la marjolaine, en 50 après J-C., dans son ouvrage médical « De materia medica ». Il pensait que l’herbe avait un effet de longévité et la recommandait pour assaisonner les plats de manière saine.
Un peu d’histoire
En Egypte ancienne (il y a 3000 ans), celle des pharaons, où elle est déjà cultivée, la marjolaine est la plante dédiée à Osiris.
Elle était réputée antiseptique digestive et efficace dans les refroidissements. Dioscoride (Ier siècle) lui reconnaît une action contre les maux de tête. Dioscoride et Pline lui attribuaient déjà des propriétés curatives encore valables de nos jours ! La médecine traditionnelle l’utilisait en infusion sans sucre, pour calmer les troubles gastro-intestinaux, ou comme diurétique. Des pommades étaient utilisées pour calmer toux et rhumes…
En 50 apr. J.-C., le médecin romain Dioscoride mentionna la marjolaine dans son ouvrage médical « De materia medica« .
Dans les temps anciens, la marjolaine existait sous forme de poudre, de décoction ou encore de potion de vin, en médecine de même qu’en cuisine, comme en témoigne l’existence du De re coquinaria d’Apicius au IVe siècle apr. J.-C.. Au Moyen Âge, on retrouve souvent la marjolaine au sein du traité culinaire Mesnagier de Paris datant du XIVe siècle.
On parle aussi de marjolaine au temps de Mithridate, autant pour ses vertus médicinales que pour la qualité de son parfum. Hyménée, dieu grec du mariage, portait une couronne de marjolaine, de fait, es Grecs et les Latins confectionnaient des couronnes de marjolaine destinées aux jeunes époux, ce que la symbolique crétoise de cette plante – l’honneur – accrédite, puisque cette plante est censée éloigner les séducteurs.
Lors de l’Antiquité, la marjolaine, sous forme de poudre, de décoction ou de potion vineuse, est déjà considérée comme diurétique, emménagogue et sternutatoire. La médecine, certes, mais aussi la cuisine, comme l’atteste sa présence au sein du De re coquinaria d’Apicius au IVe siècle ap. J.C.
Moyen Age
Ibn al-Baytar, médecin arabe du XIIIe siècle, soulignait que la marjolaine était utilisée localement pour traiter les obstructions de la tête et des narines, ainsi que les migraines digestives, et pouvait également faire disparaître l’ivresse. La médecine copte recommandait de l’utiliser pour prévenir les affections de l’oreille. Très populaire au Moyen Âge pour traiter les maladies neurologiques telles que la paralysie, les vertiges et l’épilepsie, elle tombe en désuétude au XIXe siècle. Au cours de cette période, son utilisation populaire se limite à stimuler le système digestif et les spasmes intestinaux.
D’ailleurs, au Moyen-Âge, on trouve très souvent le nom de la marjolaine dans le Mesnagier de Paris, un traité culinaire du XIV ème siècle. Mais, avant cela, on rencontre la marjolaine sous la plume d’Albert le Grand qui, selon toute apparence, connaissait bien cette plante. En effet, il indique des propriétés médicinales reconnues (apéritive, résolutive, fortifiante). Elle est aussi conviée pour des emplois parallèles (aromatiser les vins, conserver la charcuterie).
Epoque contemporaine
En aromathérapie, Vanet (XXe siècle) la recommande dans l’anxiété, l’insomnie, l’instabilité psychique et dans les troubles digestifs comme les spasmes, l’aérophagie et les gaz. La marjolaine, appelée aussi marjolaine des jardins, est appréciée fraîche, comme épice, dans le bassin méditérranéen et en Europe de l’Est.
Aujourd’hui, la marjolaine est importée de Hongrie et d’autres pays des Balkans. Plus de 40 variétés de l’herbe aromatique vivace sont désormais connues. Les plus courantes en Allemagne se nomment fête de la récolte, marjolaine à feuilles et marjolaine allemande. Une variété de très bonne qualité vient de Thuringe.
La marjolaine portant l’appellation « qualité d’Aschersleben » est appréciée mondialement et le lien entre cette région et l’herbe aromatique est unique. On y couronne régulièrement le roi de la marjolaine – avec une couronne de marjolaine, bien sûr !
Bien qu’on ait dit que la marjolaine aura été un des nombreux souvenirs des Croisades, sa culture en Europe occidentale n’est pas attestée avant le XVI ème siècle. Matthiole et Pauli parlent d’elle, Lémery sera peut-être le dernier, au XVII ème siècle, à faire état de son cas, puis elle tombera lentement dans l’oubli jusqu’à être quasiment inemployée au XIX ème siècle.
La marjolaine est une plante annuelle, voire bisannuelle, sous nos latitudes, mais reste vivace sous un climat plus chaud. En Tunisie, les agriculteurs plantent cette culture entre les rangs d’oliviers, où elle atteint facilement plus d’un mètre de hauteur. En France, elle ne dépasse généralement pas la moitié de cette taille. On la qualifie de semi-rustique. Bien qu’elle supporte des températures pouvant descendre jusqu’à – 7° C, elle craint le froid et l’humidité comme le thym et la sauge, alors que la sécheresse ne lui fait pas peur.
Quelles sont les propriétés pharmacologiques de l’huile essentielle de parties aériennes fleuries de Marjolaine à Coquilles ?
Propriétés antibactériennes :
L’huile essentielle de marjolaine à coquilles combat divers micro-organismes, y compris le staphylocoque doré résistant, les streptocoques, Pseudomonas aeruginosa, Escherichia coli et Propionobacterium acnes. Elle est également antifongique vis-à-vis de Candida albicans, Trichophytons impliqués dans le pied d’athlète ou dans la mycose des ongles, de Microsporum responsable des teignes tondantes et de Pityriasis versicolor, des levures impliquées dans la dépigmentation, ainsi qu’antivirale vis-à-vis de l’herpès.
Propriétés anti-inflammatoires :
Ses effets anti-inflammatoires sont liés à l’inhibition des cytokines pro-inflammatoires, ainsi qu’à une activité diurétique. Cortison-like, cette huile essentielle est stimulante de l’axe hypophyso-corticosurrénalien, et est de fait intéressante dans les états inflammatoires prolongés.
Propriétés antioxydantes :
Antioxydante, la marjolaine inhibe l’oxydation des LDL et la peroxydation lipidique. Elle réduit notamment la formation de la plaque d’athérome.
Effets sur le système nerveux central :
Tonique physique et calmante, la marjolaine dynamise et détend ; elle donne par conséquent les moyens d’affronter les difficultés d’une façon paisible et décontractée. Cette huile essentielle réveille l’envie d’agir, donne l’impulsion, mais n’invite pas au sommeil.
PƩ + puissante, neurotonique et rééquilibrante générale, de toutes les formes d’excès, la marjolaine possède une action vraisemblable des composés volatils sur les récepteurs olfactifs de la muqueuse nasale, induisant une impulsion nerveuse au bulbe olfactif, puis à l’hippocampe, lié aux fonctions d’apprentissage et de mémoire.
Autres propriétés :
- Stimulante gastrique, régulatrice d’appétit
- Antiasthénique
- Régulatrice des voies respiratoires
- Tonique circulatoire chez la jeune femme
- Antispasmodique
- Anaphrodisiaque
- Hypotensive, vasoconstrictrice
- Hépatostimulante
- Potentialités dans la maladie d’Alzheimer
- Protège de la toxicité rénale et hépatique de l’acétate de plomb
L’huile essentielle de Marjolaine requiert-elle des précautions d’emploi ?
- Contre-indiquée chez la femme enceinte ou allaitante ainsi que chez l’enfant de moins de 7 ans
- Neurotoxique à forte dose
- Ne pas associer avec la cortisone, risque d’interaction médicamenteuse, demandez conseil à votre pharmacien
- Dermocaustique, irritation cutanée possible à l’état pur
Sources bibliographiques médicales et essais cliniques :
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- Maggio, A., Rosselli, S., & Bruno, M. (2016). Essential oils and pure volatile compounds as potential drugs in Alzheimer’s disease car therapy: An updated review of the literature. Current pharmaceutical design
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