Le Ginseng, l’essence souveraine envoyée par les dieux

Le ginseng, surnommé « essence souveraine » et bienfait de la terre, est vénéré depuis des millénaires en Extrême-Orient. On le considère comme une plante divine, aidant les hommes depuis leur création. Ce végétal, captant les énergies telluriques, est une panacée. Il tire son nom de la déesse Panakeia, fille du dieu de la médecine Asclépios. Le ginseng, ou Panax, est la plus prestigieuse espèce végétale de la pharmacopée chinoise.

Qu’est ce que le Ginseng ?

Le Ginseng, de nom botanique Panax ginseng C.A. Meyer, est une plante herbacée vivace mesurant entre 30 et 50 cm. Elle se caractérise par une racine tubérisée.  Celle-ci se ramifie avec l’âge et des feuilles palmatilobées à 5 folioles en verticilles. Ses fruits se présentent sous forme de petites baies groupées de couleur rouge clair.

Le ginseng le plus estimé provient de Corée, suivi de celui de Chine et du Viet-Nam (Panax notoginseng Burk.), ainsi que du Japon (Panax pseudoginseng Wall. = Panax japonicus C. A. Meyer). Le Panax quinquefolius L., ou Ginseng américain, est aussi utilisé bien qu’il ne soit pas officinal. Découvert par le père Lafitau chez les Indiens Mohawk près de Montréal, cette variété a presque disparu des grandes érablières naturelles du Québec, devenant une espèce en danger aux États-Unis et au Canada.

Les principaux composants du Ginseng sont les ginsénosides et les triterpénoïdes. Ils comprennent le protopanaxadiol, une sapogénine triterpénique, qui pourrait augmenter la synthèse de NO dans les vaisseaux sanguins.

Bien que ne prouvant pas son efficacité dans le traitement de la pression artérielle ou du diabète, le ginseng se distingue par ses effets anti-inflammatoires et antioxydants. Traditionnellement, on l’utilise pour combattre la fatigue générale, tant physique qu’intellectuelle, et il se trouve dans certaines boissons énergisantes. Depuis des millénaires, les médecines traditionnelles chinoises, japonaises et coréennes exploitent ses effets toniques et aphrodisiaques.

La racine de ginseng, réputée pour ses nombreuses vertus, se récolte après cinq ans de culture. On obtient le ginseng blanc par lavage et séchage au soleil de plants âgés de 5 à 7 ans, tandis que le ginseng rouge résulte de la cuisson à la vapeur suivie d’un séchage. Le ginseng est réputé pour favoriser le bien-être physique et mental, apportant vitalité et énergie, et renforçant le système immunitaire.

Un peu d’histoire

Consommée depuis au moins 4000 ans, la plante fait partie de la pharmacopée de la médecine chinoise depuis plus de 2000 ans. Elle sert de fortifiant, de tonique de l’énergie vitale (Qi), et de stimulant cardiaque. Le navigateur d’origine maure, Ibn Cordoba, a introduit le ginseng en Europe. Il a rapporté cette plante en Espagne au IXe siècle. Toutefois, il a fallu attendre le XIIIe siècle pour que Marco Polo en parle dans son « Livre des merveilles » (1298), sans ramener la plante en Europe. Au début du XVIIe siècle, l’Europe a commencé à s’intéresser à cette racine, notant son importation croissante.

Au début du XVIIe siècle, en parallèle à l’apparition du ginseng asiatique en Occident, on a découvert le ginseng américain. Le missionnaire jésuite Joseph François Lafitau a découvert chez les Iroquois en Nouvelle-France les propriétés similaires du ginseng américain. Cette découverte a lancé une ruée vers ce « or végétal ». Les racines séchées du ginseng américain ont rapidement commencé à s’exporter vers la Chine. Ce commerce est devenu très important, juste après la traite des fourrures.

Le ginseng vient de deux territoires éloignés de milliers de kilomètres. Comme si une graine primordiale avait créé deux embryons, donnant naissance à deux plantes distinctes. Cette capacité du ginseng représente une prouesse rare dans le monde végétal.

Quelles sont les principales propriétés pharmacologiques de la racine de Ginseng ?

Le Ginseng se distingue par ses composants principaux, notamment les ginsénosides (Rg1, Rc, Rd, Rb1, Rb2, Ro, Rh) qui sont des hétérosides de triterpènes tétracycliques de la série du dammarane. Ces composants sont classés en protopanaxadiols (Rg3, Rd, Rc, Rb1, Rb2) et protopanaxatriols (Rg1, Re, Rg2). La plante contient également des polysaccharides, des vitamines du groupe B et de la vitamine C, ainsi que des acides aminés essentiels, des stérols et des œstrogènes.

En phytothérapie, le ginseng est reconnu pour ses propriétés. La commission E allemande l’approuve comme tonique et fortifiant. Il est indiqué en cas de fatigue, faiblesse, baisse de capacités de travail et de concentration, ainsi qu’en période de convalescence. L’OMS confirme son utilisation comme agent prophylactique et de restauration. Il améliore les capacités mentales et physiques en cas de faiblesse, épuisement, fatigue, perte de concentration et pendant la convalescence.

Le ginseng sert à traiter la ménopause, la dysfonction érectile, la préparation sportive, le syndrome métabolique (en association avec Polygonum multiflorum) et potentiellement la maladie de Parkinson. Son mode d’action inclut une influence sur le GABA, une augmentation du taux sanguin de dopamine, une amélioration de l’absorption d’oxygène, une réduction du taux de lactates sanguins, une inhibition de l’agrégabilité plaquettaire et de la formation de thromboxane, ainsi qu’une stimulation hormonale.

Amélioration des capacités physiques

Le Ginseng, traditionnellement utilisé dans les asthénies fonctionnelles, est reconnu comme une plante adaptogène. Le ginseng stimule de façon non spécifique la résistance de l’organisme. Il améliore les performances physiques et aide les convalescents à reprendre des forces. Des études indiquent que le ginseng augmente l’oxygénation et améliore la fréquence cardiaque après un traitement de 1 à 9 semaines.

Dans le traitement adjuvant du cancer, le ginseng combat efficacement la fatigue extrême. Il aide à restaurer les forces physiques et à améliorer la qualité de vie des patients. En ce qui concerne la fonction sexuelle, des études suggèrent que le ginseng rouge pourrait être bénéfique en cas de dysfonction érectile, même si les preuves restent partielles. Un essai en Corée a également suggéré une amélioration de la fonction sexuelle chez les femmes en ménopause.

L’efficacité du ginseng dans l’amélioration de la performance physique et du bien-être général reste incertaine. Les essais cliniques montrent des résultats contradictoires. Le ginseng, en tant qu’anabolisant, améliore les symptômes de la ménopause. Cette amélioration vient de la parenté des ginsénosides avec certaines hormones stéroïdiennes. Les ginsénosides activent divers récepteurs intracellulaires aux stéroïdes et augmentent la NO synthase. Cette action se produit notamment au niveau du corps caverneux, expliquant son usage comme aphrodisiaque.

Chez le sportif, le ginseng augmente la capacité d’absorption de l’oxygène, réduit le taux de lactates sanguins, baisse la fréquence cardiaque et diminue l’hypersécrétion d’adrénaline. Les ginsénosides inhibent aussi la sécrétion des catécholamines induite par l’acétylcholine par les cellules chromaffines adrénergiques.

Amélioration des capacités intellectuelles et activité neuropsychique

Il stimule les performances cognitives (concentration, attention, capacité de mémorisation). Neuroprotecteur, il réduit la fatigue intellectuelle. In vivo, le ginsénoside R réduit les troubles de la mémoire liés à une ischémie cérébrale par une modulation épigénétique du BDNF.

Des essais cliniques et in vivo montrent que la prise de ginseng améliore l’adaptation au stress et l’humeur. Ces effets se doivent probablement à une régulation des neuromédiateurs cérébraux. En effet, le ginseng stimule le GABA.

Le ginseng possède un effet dopaminergique, notamment en modulant l’expression génique de la tyrosine hydroxylase. Il module l’activité du système nerveux dopaminergique et les changements de l’activité motrice spontanée pendant la nuit chez le sujet âgé.

En outre, le ginseng exerce un effet neuroprotecteur sur les neurones dopaminergique de maladie de Parkinson. Cette activité antiparkinsonienne est liée aux ginsénosides Rd et Re, et passe par une réduction du stress oxydant et de l’inflammation, ainsi que par une action anti-apoptotique et une préservation de l’intégrité de la barrière vasculaire cérébrale.

Par le même mécanisme, le ginsénoside Rd atténue les lésions cérébrales ischémiques après un accident vasculaire cérébral (AVC), et confirme son activité neuroprotectrice, notamment en inhibant l’activation de la microglie et son inflammation. In vitro, il favorise la croissance des neurites (axone ou dendrite).

Propriété immunostimulante

Le Ginseng augmente la production de lymphocytes T et B et accroît la phagocytose. In vivo, il stimule l’activité des cellules NK (Natural Killers). Chez l’homme, un extrait de ginseng pris avec un vaccin antigrippal renforce la vaccination. Il améliore la protection contre le rhume en augmentant le titre d’anticorps et l’activité des cellules NK. En tant qu’immunostimulant, le ginseng stimule la phagocytose et la production de lymphocytes. Il induit la maturation des cellules dendritiques, favorisant une réponse immunitaire de type Th-1.

Des études sur des animaux et des humains démontrent que le ginseng peut stimuler le système immunitaire. Chez des personnes vaccinées contre la grippe, des extraits normalisés de ginseng asiatique et américain ont significativement réduit le risque d’infection respiratoire comparé à un placebo.

Une étude au Canada sur 270 personnes sujettes au rhume a montré que l’extrait normalisé de ginseng américain était plus efficace qu’un placebo pour diminuer l’intensité et la durée des symptômes. Dans le groupe expérimental, seulement 10 % des personnes ont eu plus d’un rhume, contre 23 % dans le groupe placebo. Des résultats similaires ont été observés chez des personnes âgées vaccinées.

Cependant, les recherches sur l’effet stimulant du ginseng asiatique sur le système immunitaire des sportifs ne sont pas encore convaincantes. Chez des hommes sédentaires, le ginseng américain, même à une dose élevée, n’a pas eu d’effet sur l’immunité après un exercice physique modéré.

Modulateur hormonal de l’axe hypophyso-cortico-surrénalien

Le ginseng réduit la sécrétion excessive de cortisol plasmatique suite à un stress chronique.  In vivo, il a été mis en évidence que le ginseng exerce des effets comparables à ceux induits par le diazépam (anxiolytique de référence). Chez l’humain, il régule les hormones du stress au cours de la ménopause et améliore le rapport cortisol/DHEA.

Le Ginseng agit sur les hormones du stress chez les femmes ménopausées, améliorant le rapport cortisol/DHEA. Il stimule l’activité cérébrale via l’hypophyse. Cependant, son efficacité dans le traitement des symptômes de la ménopause reste incertaine.

Traditionnellement utilisé pour soulager les symptômes de la ménopause, le ginseng a été étudié sur 384 femmes ménopausées. Un essai avec un extrait de ginseng asiatique normalisé sur 16 semaines n’a pas surpassé un placebo pour réduire les bouffées de chaleur. Néanmoins, il a légèrement amélioré le bien-être psychologique des participantes. Un essai préliminaire sur 12 femmes avec des symptômes graves de ménopause a révélé qu’une prise quotidienne de 6 g de ginseng rouge asiatique pendant un mois atténuait la fatigue, l’insomnie et la dépression.

Propriété anti-inflammatoire et anti-allergique

In vitro, les saponines du ginseng ont un effet anti-inflammatoire sur les macrophages. Elles inhibent la production de monoxyde d’azote (NO), de facteur de nécrose tumorale alpha (TNFα), d’interleukine-1b (IL-1b) et bloquent le NF-kB. Cette activité anti-inflammatoire a été observée avec le ginsénoside Rh3 sur les kératinocytes exposés aux UV. Les ginsénosides Rg5 et Rk1 montrent des effets similaires, suggérant un potentiel dans le traitement de la dermatite atopique.

Le ginseng a également des effets protecteurs sur le cartilage articulaire, réduisant l’activité de la métalloprotéase matricielle, une enzyme clé dans la dégradation de la matrice de collagène du cartilage.

En outre, le 20-S-Protopanaxatriol inhibe in vitro la réponse inflammatoire associée à l’allergie. L’extrait de ginseng rouge prévient le prurit histamino-dépendant en inhibant la voie H1R/TRPV1 dans les neurones sensoriels.

La consommation chronique de ginseng atténue le stress oxydatif lié au vieillissement. Elle est induite par des agents chimiques dans les cellules microgliales. Agissant contre le TNF-alpha, les polysaccharides de ginseng pourraient être utiles même dans les maladies auto-immunes. Chez les rats, le polysaccharide augmente l’expression de TNF-alpha et d’IFN-gamma chez les sujets normaux. Cependant, il la diminue dans la muqueuse intestinale en cas d’inflammation.

Enfin, le ginseng réduit la perméabilité capillaire dans les inflammations expérimentales (ginsénoside Ro). Il inhibe l’agrégabilité plaquettaire ainsi que la formation de thromboxane.

Stimulation de la NO synthase

Le Ginseng stimule la NO synthase inductible et augmente la production de monoxyde d’azote (NO). Il agit dans diverses régions du corps, y compris le cerveau, les reins, l’endothélium pulmonaire, les vaisseaux périphériques, le cœur et la sphère uro-génitale, surtout au niveau du corps caverneux. Cette propriété vaso-dilatatrice pourrait justifier la réputation aphrodisiaque du ginseng. Elle explique son usage traditionnel depuis au moins 2000 ans pour combattre l’impuissance.Elle contribue également à son effet cardioprotecteur.

La protection cardiaque, rénale et rétinienne chez le rat hypertendu a été observée avec le ginsénoside Rg1. Le ginsénoside Rb3 protège les cardiomyocytes contre les lésions d’ischémie-reperfusion.

La stimulation de la NO synthase au niveau cérébral, vasculaire périphérique, cardiaque et uro-génital par le ginseng renforce son rôle potentiel comme aphrodisiaque et dans le traitement de l’impuissance.

Propriétés hépato protectrice, métabolique et antidiabétique

Le Ginseng offre des bienfaits dans divers domaines de la santé.

Au niveau hépatique, il est bénéfique dans le traitement de maladies telles que l’hépatite, la fibrose hépatique, la cirrhose, le carcinome hépatocellulaire, l’insuffisance hépatique aiguë et l’hépatotoxicité.

Sur le plan métabolique, le ginseng aide à prévenir l’obésité et l’adiposité en limitant l’inflammation et l’angiogenèse.

Dans le diabète de type 2, il diminue le taux de cholestérol et améliore la tolérance au glucose. Il possède également des propriétés gastro-protectrices, intestinales, vasculaires. Il aide à la prévention de l’hypertrophie bénigne de la prostate. De plus, il atténue les effets de la baisse des œstrogènes. Il a un effet anti-ostéoporose, améliore le syndrome de l’œil sec et possède des propriétés anticancéreuses.

Le ginseng asiatique a une action antidiabétique en stimulant la sécrétion d’insuline et augmentant la consommation périphérique de glucose. Le ginseng d’Amérique (Panax quinquefolius) est plus hypoglycémiant que l’asiatique.

Il possède une grande activité psychosomatique. l offre une protection contre l’ulcère gastrique et améliore la clairance de l’alcool éthylique. Il aide à la prévention et au traitement de certains cancers, grâce à différents ginsénosides comme Rh-1, Rh-2 et Rg-3.

Dans le cadre du traitement adjuvant du cancer, le ginseng est utilisé pour contrer la fatigue extrême. Des études ont montré que les patients prenant du ginseng américain ressentent plus d’énergie et une amélioration de leur bien-être général par rapport à un groupe placebo.

Qu’en pense les autorités de santé ?

Le Ginseng a fait l’objet de nombreuses études cliniques. Elles visaient à mesurer ses effets sur la fatigue, le stress, et les performances physiques ou intellectuelles. Cependant, ces études présentent de graves lacunes méthodologiques. À ce jour, il est impossible de confirmer objectivement ces propriétés chez l’homme, bien qu’elles aient été démontrées chez l’animal. En phytothérapie humaine, l’utilisation du ginseng pour ces indications repose principalement sur la tradition.

L’effet stimulant du ginseng sur le système immunitaire est assez convaincant. Il est particulièrement efficace dans le traitement des infections respiratoires hivernales et l’amélioration de la réponse immunitaire post-vaccination contre la grippe. Des études cliniques de qualité suggèrent que le ginseng régule la glycémie dans le diabète de type 2. Il a également un effet positif sur les troubles de l’érection, bien que moins important que les médicaments actuels.

Des recherches sont en cours concernant les effets du ginseng dans la prévention du cancer de l’estomac.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît l’usage du ginseng pour améliorer les capacités physiques et mentales en cas de fatigue, épuisement, troubles de la concentration et pendant la convalescence. Elle considère comme traditionnel son utilisation dans le traitement des troubles de l’érection, des ulcères gastriques, du diabète de type 2 et pour la protection hépatique.

La Commission E allemande reconnaît l’usage du ginseng comme tonique en cas de fatigue, faiblesse, difficultés à travailler et à se concentrer, et en période de convalescence.

L’ESCOP (Coopération scientifique européenne en phytothérapie) reconnaît son usage pour les diminutions des capacités physiques et mentales.

Les Instituts nationaux de la santé américains (NIH) jugent l’usage du ginseng bien fondé scientifiquement pour contrôler la glycémie dans le diabète de type 2. Ils reconnaissent également son rôle dans la stimulation du système immunitaire contre les infections respiratoires et la prévention des maladies cardiovasculaires.

L’EFSA (Agence européenne de sécurité des aliments), en raison du manque de preuves scientifiques, n’autorise pas les compléments alimentaires contenant du ginseng à revendiquer un soulagement de la fatigue due à un excès de stress.

Existe-il des précautions d’emploi concernant le Ginseng ?

Le Ginseng nécessite certaines précautions d’emploi et présente des contre-indications spécifiques.

Le ginseng peut provoquer une gynécomastie chez l’homme. Il est contre-indiqué pour les femmes enceintes à cause de son effet tératogène in vitro. Les professionnels de santé déconseillent son utilisation chez les femmes allaitantes et les enfants non pubères, faute de données toxicologiques. En présence de maladies cardiaques, d’hypertension artérielle sévère, de troubles psychiatriques sévères non stabilisés, chez les patients hémophiles ou avant une intervention chirurgicale, l’utilisation du ginseng est déconseillée. Les personnes souffrant d’insomnie, de troubles nerveux ou d’obésité doivent l’utiliser avec prudence.

Les interactions médicamenteuses possibles concernent les anticoagulants (warfarine), les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) et les triptans. Des doutes subsistent sur une interaction avec la digitaline. Le ginseng peut interagir avec certains médicaments. Ces derniers comportent les anticoagulants, les médicaments hypoglycémiants, les stimulants du système nerveux central et les antidépresseurs de type inhibiteurs de la monoamine-oxydase.

En termes d’effets indésirables, à des posologies élevées, le ginseng peut causer des insomnies, nervosité, diarrhées matinales, hypertonie, métrorragies ménopausiques et hypertension artérielle.

Le ginseng entre dans la composition de Soshiho-tang, une préparation de médecine traditionnelle chinoise ou japonaise, généralement bien tolérée.

En automédication pour le diabète, il est crucial de surveiller sa glycémie de près. Il faut aussi informer son médecin pour ajuster la posologie des médicaments hypoglycémiants si nécessaire. Il est important de distinguer les espèces asiatique et américaine de ginseng, car elles ont des effets spécifiques.

La Commission E recommande d’éviter le ginseng asiatique en cas d’hypertension artérielle. Bien que la plante ne semble pas avoir d’action œstrogénique, il convient de rester prudent pour les patientes ayant des antécédents de cancer hormonodépendant.

Généralement, les ginsengs ne présentent pas d’effets indésirables aux dosages recommandés. On a discrédité une étude de 1979 sur le syndrome d’abus du ginseng (GAS) pour son manque de rigueur.

Comment prendre le Ginseng et à quel dosage ?

On trouve le Ginseng sous forme de poudre de racines séchées, souvent conditionnée en gélules. On peut également trouver des racines entières destinées aux décoctions de dix à quinze minutes. Les racines prennent une couleur jaune lorsqu’on les sèche simplement. Elles deviennent rouges et translucides après un traitement à la vapeur. La qualité des racines de ginseng entières varie selon leur origine. Il est donc important de choisir un vendeur fiable ou de privilégier les produits de marques reconnues.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande une dose quotidienne de 0,5 à 2 g de racines séchées. Pour éviter les insomnies, il est conseillé de prendre le ginseng le matin. Les produits de phytothérapie contenant du ginseng sont généralement normalisés pour contenir 7 % de ginsénosides. La posologie habituelle est de 200 mg, une à trois fois par jour.

Quelle que soit la forme galénique utilisée, le ginseng s’emploie le matin et/ou à midi mais pas le soir.

Le Ginseng en préparation magistrale d’extraits standardisés sous forme liquide (EPS)

Les Extraits de Plantes Fraîches Standardisés (EPS) sont élaborés selon le procédé Phytostandard. Ils ont été développés dans les années 1990 par le pharmacologiste Daniel Jean. Commercialisés depuis le début des années 2000, les EPS sont classés comme médicaments à base de plante en raison de leur action pharmacologique. Ils servent de matière première pour des préparations magistrales en officine. Ils disposent d’une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM).

Après ouverture, il faut conserver les produits pendant trois mois au maximum. Ils doivent rester à l’abri de la lumière dans des flacons opaques. L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) assure la réglementation des EPS. Cette réglementation inclut un cahier des charges exigeant la culture biologique des plantes. Formés en pharmacologie et plantes médicinales, les pharmaciens favorisent souvent les EPS. Ils les considèrent comme une alternative médicale viable.

Associations recommandées avec le ginseng en phytothérapie :

  • Avec le Ginkgo biloba pour l’amélioration des performances cognitives, utile notamment en préparation d’examens.
  • Avec la rhodiole en cas de surmenage physique et psychique.
  • Avec le guarana pour l’amélioration de la vigilance et la préparation d’épreuves physiques ou intellectuelles.
  • Avec le mucuna contre la dépression dopaminergique et en complément du traitement de la maladie de Parkinson.
  • Avec le millepertuis pour lutter contre la dépression liée au stress chronique.
  • Avec le tribulus et le cassis pour la préparation physique chez les sportifs et les personnes de plus de 50 ans.
  • Avec l’astragale en prévention du vieillissement et pour renforcer les défenses immunitaires.
  • Avec le curcuma dans le traitement des troubles métaboliques, de l’obésité, du diabète, avec des troubles hépatiques et un risque vasculaire accru.
  • Avec l’olivier et le chardon-marie pour traiter le syndrome métabolique, diabète de type 2, notamment avec hypertension artérielle et dyslipidémie.

Sources bibliographiques médicales et essais cliniques

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