Le nom latin du Pin sylvestre provient-il du Celte pinus qui signifie montagne, rocher, comme l’affirme Alexandre Etienne Guillaume « de » Théis en 1810, ou vient-il du latin pinus, lui-même apparenté au grec ancien pitus, pitta, pour pin, résine comme le pense Félix Gaffiot dans son célèbre Dictionnaire latin français de 1934 ? Une chose est indiscutable, il vit dans les forêts, ce qui justifie son qualificatif latin de sylvestris, terme dérivé d’un autre mot latin, silva, pour forêt.
Un peu d’histoire
Arbre mythique en Extrême-Orient, il symbolise la vie, la longévité et l’immortalité. En Écosse, il s’élève au rang d’arbre national. Depuis des siècles, le pin s’utilise pour ses propriétés thérapeutiques. Les extraits d’aiguilles de pin étaient traditionnellement utilisés par les Amérindiens du Canada pour prévenir le scorbut. C’est ce que découvrit le français Jacques Cartier quand il explora, pour la première fois, le golfe du Saint-Laurent en 1534.
Hippocrate employait son oléorésine pour traiter la pneumonie et les maladies infectieuses respiratoires. Dioscoride conseillait la décoction de pommes de pin dans un vin afin de combattre la toux invétérée chez les phtisiques (tuberculeux) et chez ceux qui ont les poumons ulcérés.
Quelles sont les principales propriétés pharmacologiques des bourgeons de Pin ?
Propriété antiseptique des voies respiratoires :
Cette activité est à mettre en relation avec la teneur en α-pinène et au β-pinène de la plante.
Propriété antibactérienne et antifongique :
Le pin sylvestre inhibe notamment la croissance de Staphylococcus aureus, une bactérie Gram (+). Son activité antifongique s’exerce sur plusieurs variétés de champignons, notamment Aspergillus et Penicillium. Ces propriétés contribuent à améliorer la qualité de l’air.
Propriétés expectorante et mucolytique :
Du fait de sa concentration en monoterpènes, mais aussi en raison de la présence de térébenthine, le pin sylvestre stimule les glandes à mucine, augmente le volume des sécrétions des voies respiratoires, et les fluidifie en agissant sur l’épaisseur, la viscosité et l’élasticité du mucus : cette action augmente l’activité d’élimination mucociliaire et facilite l’expulsion du mucus endobronchique.
Le pin sylvestre facilite également le déplacement des sécrétions situées dans les territoires des voies aériennes lorsque le tapis muco-ciliaire est altéré et inefficace.
Le pin sylvestre accroît l’expectoration du mucus, améliore la capacité respiratoire, et réduit l’inflammation des voies aériennes supérieures.
Au total, le pin sylvestre possède des propriétés antitussives (béchiques) : il est émollient et apaise la toux.
Propriétés anti-inflammatoire et décongestionnante :
In vitro, l’extrait de pin sylvestre diminue la production de monoxyde d’azote (oxyde nitrique = NO), probablement en raison d’effets inhibiteurs sur l’expression du gène de l’oxyde nitrique synthase inductible (iNOS), ou du fait d’une capacité à éliminer le NO.
Les extraits phénoliques de l’écorce de Pinus sylvestris inhibent in vitro les médiateurs inflammatoires du monoxyde d’azote (NO) et de la PE2. Ses polyphénols (taxifoline et procyanidines) favorisent l’apoptose.
Le pin sylvestre est également utilisé traditionnellement comme décongestionnant de la région pelvienne (vessie et sphère utéro-ovarienne) et du système lymphatique, et pour son potentiel anti-inflammatoire et antalgique dans les affections rhumatismales.
Existe-t-il des précautions d’emploi concernant le Pin sylvestre ?
Contre-indications :
- Le pin sylvestre n’est pas indiqué en cas de toux asthmatiforme ou liée à un asthme.
Précautions d’emploi :
- L’extrait de pin sylvestre n’est pas conseillé chez l’enfant de moins de 2 ans, en raison de ses propriétés fluidifiantes des mucosités broncho-pulmonaires.
Comment prendre le Pin sylvestre et à quel dosage ?
Forme liquide :
- Extrait fluide de plante fraîche standardisé : 5 ml 1 à 2 fois par jour dans un verre d’eau.
- Extrait hydroalcoolique : 15 à 20 gouttes 2 à 3 fois par jour dans de l’eau.
Sources bibliographiques médicales et essais cliniques :
- Rauha J.P. et al., Antimicrobial effects of Finnish plant extracts containing flavonoids and other phenolic compounds, Int J Food Microbiol., 2000
- Motiejunaite O., Peciulyte D., Fungicidal properties of Pinus sylvestris L. for improvement of air quality, Medicina (Kaunas), 2004
- Karonen M. et al., Phenolic Extractives from the Bark of Pinus sylvestris L. and Their Effects on Inflammatory Mediators Nitric Oxide and Prostaglandin E2, J. Agric Food Chem., 2004
- Kizilarslan Hancer C. et al., Ethnobotanical uses og genus Pinus L. (Pinaceae) in Turkey, Indian Journal of traditionnal knowledge, 2013
- Amalinei R.L.M. et al., Polyphenol-rich extract from pinus sylvestris l. bark – Chemical et antitumor studies, Rev. Med. Chir. Car. Soc. Med. Nat., Iasi, 2014
Bonjour,
Très bon article sur le pin sylvestre !
Vous pourriez ajouter, rubrique « Comment prendre… », dans une optique plus complète l’excellente huile essentielle de pin sylvestre.
Bonjour et merci pour votre suggestion, vos retours sont toujours très intéressants,
A bientôt chez Soin & Nature