Phytothérapie et maladies éruptives virales du jeune enfant

Dans la majorité des cas, les fièvres éruptives infantiles correspondent à des viroses exanthématiques, voire à des étiologies bactériennes. Beaucoup moins fréquemment, ces fièvres éruptives sont les premières manifestations d’une affection potentiellement plus sévère.

Les maladies éruptives virales de l’enfant

On observe principalement les maladies éruptives chez les enfants, car elles marquent souvent la première infection par divers agents infectieux. Elles confèrent ensuite une immunité, qui peut être permanente si le contact régulier avec l’agent infectieux est maintenu. Bien que généralement bénignes, ces maladies sont souvent contagieuses, voire épidémiques, représentant ainsi une menace pour des individus vulnérables tels que les personnes immunodéprimées ou les femmes enceintes. Il est également crucial de reconnaître les maladies éruptives rares qui peuvent indiquer une affection grave.

La rougeole

La rougeole est une maladie très contagieuse causée par un virus appartenant à la famille des Paramyxoviridae. L‘homme infecté constitue son unique réservoir, même en l’absence de symptômes apparents. La période d’incubation silencieuse dure en moyenne un peu plus de 12 jours. Un signe caractéristique de la maladie, appelé le signe de Köplick, se manifeste sous forme de petites taches éruptives blanchâtres à bleuâtres sur la face interne de la joue, près de la première molaire.

Il est essentiel de dépister ce signe, car il apparaît quelques jours avant l’éruption cutanée caractéristique de la rougeole. La vaccination antirougeoleuse a eu un impact significatif en évitant 56 millions de décès entre 2000 et 2021, faisant de ce vaccin un investissement crucial dans la santé publique.

La rougeole est hautement contagieuse et peut entraîner des complications graves, voire la mort. Les symptômes incluent fièvre, toux, écoulement nasal et une éruption cutanée sur tout le corps. La rougeole peut entraîner plusieurs complications graves. Parmi elles, on trouve la cécité, l’encéphalite, la diarrhée sévère, des infections auriculaires et des problèmes respiratoires. Les femmes enceintes sont particulièrement à risque de complications.

Le virus de la rougeole se transmet en entrant en contact avec les sécrétions nasales ou pharyngées infectées. Il peut rester actif dans l’air ou sur des surfaces pendant quelques heures. La vaccination est cruciale pour prévenir la maladie. Administrer systématiquement le vaccin aux enfants est la méthode la plus efficace pour contrôler la rougeole.

Cependant, en 2022, seulement environ 83 % des enfants dans le monde ont reçu une dose du vaccin contre la rougeole avant leur premier anniversaire. Ce taux a diminué depuis 2008. Des épidémies peuvent éclater si la vaccination est insuffisante.

Le traitement de phytothérapie proposé est un extrait de cyprès.

La roséole infantile

La roséole est une infection virale généralement bénigne qui se manifeste soudainement avec une fièvre élevée (39-40°C) pendant environ 3 jours. Cette fièvre est résistante aux antipyrétiques, ce qui augmente le risque de convulsions. Après la fièvre, une éruption cutanée non prurigineuse apparaît et disparaît en deux jours. Pour traiter la roséole, il est essentiel de maintenir une bonne hydratation, de réduire la fièvre et de prévenir les convulsions.

La roséole est une maladie virale bénigne qui affecte principalement les jeunes enfants et est causée par le virus de l’herpès humain de type 6. Elle se caractérise par une forte fièvre soudaine, suivie d’une éruption cutanée.

La transmission du virus se fait par contact avec les sécrétions du nez et de la gorge, notamment par la salive d’un enfant infecté, les gouttelettes de salive dispersées par la toux ou les éternuements, ou les mains contaminées par le nez ou la bouche de l’enfant malade.

Les symptômes de la roséole comprennent la fièvre élevée, parfois associée à des troubles digestifs, une irritabilité, des ganglions enflés, et une éruption cutanée caractéristique de taches rosées, principalement sur le thorax, l’abdomen et le visage.

La roséole est généralement bénigne, et la plupart des enfants guérissent en quelques jours. Le traitement vise à soulager les symptômes de la fièvre, et l’utilisation du paracétamol est privilégiée. Il est essentiel de consulter un médecin en cas de fièvre élevée chez un nourrisson de moins de 3 mois ou en présence de symptômes inquiétants. La roséole étant virale, les antibiotiques sont inutiles. La prévention de la roséole passe par des mesures d’hygiène telles que le lavage des mains, l’évitement du partage d’objets personnels, et la limitation des contacts en cas d’infection.

Le traitement de phytothérapie proposé est un extrait de sureau.

La varicelle

La varicelle est une maladie infectieuse virale extrêmement contagieuse qui atteint le plus souvent les bébés ou jeunes enfants. Elle est responsable d’une éruption de vésicules sur la peau et les muqueuses. Elle guérit en une dizaine de jours, mais des réactivations sous forme de zona sont possibles à l’âge adulte.

Le virus de la varicelle se transmet principalement de deux manières. D’abord, par contact direct avec les vésicules sur la peau et les muqueuses. Ensuite, en inhalant les gouttelettes de salive d’une personne infectée. Une personne peut transmettre le virus avant même que les rougeurs apparaissent et reste contagieuse jusqu’à ce que les vésicules sèchent en formant des croûtes.

Chez l’enfant, la varicelle se manifeste par une fièvre modérée, des rougeurs surélevées sur la peau, des vésicules et des démangeaisons. Pour prévenir la transmission de la varicelle, des mesures d’hygiène rigoureuses sont nécessaires. Il est important de garder l’enfant à la maison jusqu’à la formation des croûtes. De plus, il faut aérer régulièrement sa chambre, éviter les endroits publics et enseigner à l’enfant de bonnes pratiques d’hygiène.

Il est essentiel de consulter un médecin si des complications apparaissent ou si une personne à risque contracte la varicelle. Le traitement de cette maladie vise à atténuer les symptômes. Comme la varicelle est virale, les antibiotiques ne sont pas utiles. Dans certains cas, une vaccination post-exposition est conseillée. Après une exposition au virus, des immunoglobulines varicelle-zona peuvent être nécessaires dans des situations particulières.

Le traitement de phytothérapie proposé est un mélange d’extraits de cyprès (pour ses activités antivirales indiquées un peu plus haut) et de réglisse. Pour les adultes, on ajoutera au mélange un extrait de bardane (plante majeure des pathologies cutanées, qu’elles soient sèches ou suintantes, surinfectées ou susceptibles de l’être).

Le Molluscum contagiosum

Le Molluscum contagiosum est une affection éruptive courante chez les enfants, causée par un virus appelé Poxvirus. Ce virus prolifère dans des environnements humides tels que les piscines, les douches et les plages. Les symptômes du Molluscum contagiosum se manifestent sous la forme de petites papules en dôme de couleur rose ou blanche, généralement de moins de 0,5 centimètre de diamètre, avec une petite dépression centrale. Il est contagieux et se propage par contact direct avec la peau ou par l’intermédiaire d’objets contaminés.

Les papules peuvent apparaître sur différentes parties du corps, mais elles sont généralement indolores et non prurigineuses. Le diagnostic repose principalement sur l’apparence des éruptions cutanées lors d’un examen clinique. Bien que la plupart des papules disparaissent spontanément en un à deux ans, certaines peuvent persister plus longtemps et nécessiter un traitement.

Le traitement du Molluscum contagiosum peut impliquer l’application de crèmes spécifiques, la cryothérapie, la brûlure ou l’ablation des papules. Chez les enfants, les papules apparaissent généralement sur le visage, le tronc, les bras et les jambes, tandis que chez les adultes, elles sont plus fréquentes dans la région génitale.

Il existe différents types de Molluscum contagiosum, le type 1 étant le plus répandu. Les mesures préventives consistent à éviter le contact direct avec des personnes infectées, à maintenir une hygiène des mains stricte et à ne pas gratter ou toucher les lésions pour prévenir la propagation. Bien que le Molluscum contagiosum soit généralement bénin, il peut causer des démangeaisons et de l’inconfort, mais des traitements sont disponibles pour accélérer sa disparition. Il est également recommandé de renforcer le système immunitaire avec des compléments alimentaires et des vitamines pour prévenir l’infection.

Le traitement de phytothérapie proposé est un extrait de cyprès (pour ses activités antivirales indiquées un peu plus haut), par voie orale ainsi qu’en application locale.

Le syndrome pieds-mains-bouche

Le syndrome pieds-mains-bouche, fréquent dans les crèches et écoles, est une infection virale bénigne mais très contagieuse. Principalement causée par l’entérovirus de type coxsackie, elle touche surtout les jeunes enfants, mais peut aussi affecter les adultes. Les symptômes durent environ 10 jours, avec des éruptions cutanées (papulovésicules) dans la bouche et sur les extrémités des membres. Le virus est excrété dans les selles pendant plusieurs semaines après la maladie.

Cette infection survient principalement au printemps, en été ou au début de l’automne. Bien qu’elle soit bénigne pour la plupart, des formes graves peuvent se produire, surtout en Asie-Pacifique, où l’entérovirus 71 peut causer des complications sévères. Les personnes atteintes sont contagieuses quelques jours avant et pendant la maladie. La transmission se fait par contact direct ou indirect, via les sécrétions nasales, la salive, les lésions cutanées, ou les objets contaminés. Il est possible d’être infecté plusieurs fois par différents virus.

Les symptômes initiaux incluent fièvre, perte d’appétit, maux de tête, maux de gorge, douleurs abdominales et diarrhée, suivis d’éruptions dans la bouche et sur les mains et pieds. En cas de nombreuses lésions, il est recommandé de garder l’enfant à domicile et consulter un médecin. Les soins incluent l’hygiène, l’alimentation adaptée, et l’hydratation. Les antibiotiques ne sont pas efficaces contre ce virus.

Pour prévenir la transmission, maintenez une bonne hygiène, lavez les mains fréquemment, évitez le partage d’objets personnels et gardez les environnements propres. Les femmes enceintes doivent être particulièrement prudentes. En cas de symptômes persistants ou graves, une consultation médicale est nécessaire.

En l’absence de traitement allopathique spécifique, le traitement de phytothérapie proposé est un extrait éthanolique de lierre grimpant.

La gastro-entérite hivernale

La gastro-entérite, une infection digestive courante chez l’enfant, est souvent d’origine virale (comme le rotavirus). Ses symptômes comprennent vomissements, diarrhée, douleurs abdominales et fièvre, pouvant conduire à une déshydratation.

Cette infection touche les muqueuses de l’estomac et des intestins. Elle est principalement causée par des virus, comme le rotavirus. Ce virus est très contagieux et provoque souvent des épidémies en milieu enfantin, notamment en hiver. Les virus restent actifs sur les mains jusqu’à quatre heures. Ils peuvent aussi survivre plusieurs jours ou semaines sur des objets ou surfaces. La gastro-entérite se transmet de plusieurs manières. Elle peut se propager par contact direct avec une personne malade. L’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés est une autre voie de transmission. Le contact avec des objets infectés par le virus ou la bactérie est également un moyen de contagion. Un enfant guéri peut rester contagieux quelques jours après la disparition des symptômes.

Leur origine est virale et les antibiotiques sont fortement déconseillés en première intention. Outre les mesures hygiéno-diététiques de rigueur (notamment l’indispensable hydratation) et l’administration de la souche probiotique Lactobacillus rhamnosus GG (recommandée également dans cette indication par les sociétés savantes de pédiatrie), le traitement fait appel au mélange d’extraits d’échinacée (enfant de plus de 12 ans seulement) et de réglisse (propriétés dans les troubles fonctionnels intestinaux avec diarrhée).

En cas de diarrhée importante, remplacer la réglisse par le noyer et en cas de nausées importantes, rajouter de la mélisse à la préparation (enfant de plus de 12 ans seulement). La surveillance clinique doit rester attentive, en raison du risque de diarrhée à rotavirus, qui nécessite une hospitalisation d’urgence, en raison de sa gravité qui peut rapidement engager le pronostic vital de l’enfant.

Le muguet du nourrisson

Les mycoses buccales, couramment appelées muguet, affectent souvent la langue et l’intérieur des joues, surtout chez les nourrissons. Ces mycoses se manifestent par des plaques blanches caséeuses ressemblant à du lait caillé, pouvant causer des douleurs lors des tétées ou du biberon. Bien qu’elles ne soient pas graves, une hygiène rigoureuse et des soins locaux sont nécessaires pour les traiter.

Le muguet se caractérise par des dépôts blanchâtres sur la langue, les gencives et les joues du bébé. Ces dépôts ne disparaissent pas au frottement et peuvent rendre la bouche sèche, avec des fissures aux commissures des lèvres, souvent rouges et gonflées. Un érythème fessier s’y associe en outre souvent (même étiologie). En l’absence de traitement, la mycose peut se propager à l’appareil digestif, entraînant des vomissements, des diarrhées ou un érythème fessier.

La cause est un champignon microscopique, le Candida Albicans, présent naturellement dans la bouche. Le traitement comprend un antifongique local, à appliquer avec rigueur pendant deux semaines. Après chaque repas, nettoyez délicatement la bouche du bébé avec une compresse stérile imbibée d’eau alcaline, puis appliquez le gel antimycosique.

Les mères allaitantes peuvent également être affectées par une candidose mammaire, caractérisée par des mamelons irrités, des crevasses ou des démangeaisons. Il est important d’appliquer le gel antimycosique après chaque tétée et de maintenir une hygiène stricte, incluant des douches au savon alcalin et un changement fréquent des coussinets d’allaitement.

Il convient de se tourner rapidement vers un extrait de réglisse (pour ses propriétés antivirale et antifongique), sans oublier les soins des mamelons en cas d’allaitement. Compléter par un nettoyage de la bouche, des seins, et/ou des tétines (après stérilisation), à l’aide de bicarbonate de sodium ou d’eau minérale bicarbonatée type Vichy Célestin en bain de bouche (après l’avoir éventée).

Les plantes à utiliser contre les maladies éruptives

Les maladies éruptives virales infantiles, comme la varicelle, la rougeole et la roséole, sont une grande préoccupation en pédiatrie. Elles sont fréquentes, très contagieuses et peuvent entraîner des complications. Ces maladies se caractérisent par des lésions cutanées, y compris des éruptions, pustules et papules. Historiquement, on les a traitées avec des méthodes conventionnelles. Cela inclut l’utilisation d’antiviraux et de traitements symptomatiques. Récemment, il y a eu un intérêt croissant pour les approches alternatives et complémentaires. Cela a mené à explorer davantage les propriétés thérapeutiques des plantes pour ces maladies.

Les activités antivirales du Cyprès

Les oligomères proanthocyanidoliques ou OPC du cyprès sont des polymères des flavonoïdes dont le mode d’action antiviral est double, d’une part, ils possèdent des propriétés de fixation aux protéines, notamment sur les substrats des enzymes et sur les protéines de surface des cellules. De fait, les OPC entravent l’adhésion des virus sur leur cellule hôte, limitant ainsi la reconnaissance virus/ cellule hôte et la réplication virale. D’autre part, ils induisent une lyse des virus, ce qui permet la diminution rapide de la charge virale.

Le Cyprès, une plante aux multiples propriétés pharmacologiques, se distingue particulièrement par ses effets antiviraux et sa protection du tissu conjonctif. Les oligomères proanthocyanidoliques (OPC), des polymères de flavonoïdes présents dans le cyprès, jouent un rôle clé dans ces propriétés. D’une part, les OPC entravent l’adhésion des virus aux cellules hôtes, limitant ainsi leur réplication. D’autre part, ils provoquent une lyse virale, réduisant rapidement la charge virale. Des études in vivo ont démontré l’efficacité des OPC du cyprès dans la réduction des lésions herpétiques.

Le cyprès agit également comme un protecteur du tissu conjonctif, efficace contre l’élastase et la collagénase, deux enzymes dégradant ce tissu. Il offre une protection contre les dommages oxydatifs et préserve le collagène. L’extraction hydroalcoolique des composants des cônes femelles du cyprès garantit la conservation optimale de ces propriétés.

En outre, le cyprès manifeste des propriétés circulatoires et angioprotectrices notables. Riche en tanins, il exerce une action veinotonique et vasoconstrictrice, s’avérant efficace dans le traitement des symptômes d’insuffisance veineuse et des troubles hémorroïdaires. Une étude a révélé que la poudre de cyprès surpassait la diosmine, un veinotonique de référence, en termes d’efficacité.

Les activités antivirale et antipyrétique du Sureau

Les baies de sureau possèdent de nombreuses propriétés pharmacologiques. Elles sont antivirales, antibactériennes, anti-inflammatoires, et immunostimulantes. Elles offrent également des avantages antioxydants, métaboliques et vasculaires. Ces baies agissent spécifiquement contre les hémagglutinines, des glycoprotéines sur les virus. Ces protéines permettent aux virus de s’attacher aux cellules. Lorsque les baies de sureau les neutralisent, les virus ne peuvent plus infecter les cellules. Par ailleurs, les baies de sureau stimulent le système immunitaire. Elles augmentent la production de cytokines par les monocytes, comme l’IL-1β, le TNF-α, l’IL-8 et l’IL-10. Différentes méta-analyses montrent que la baie de sureau réduit nettement les symptômes des infections (fièvre, etc.).

En tant qu’agents antiviraux et antibactériens, elles inhibent les hémagglutinines, des glycoprotéines virales, bloquant ainsi l’entrée des virus dans les cellules hôtes. Elles renforcent également le système immunitaire, augmentant la production de cytokines. Des recherches ont confirmé leur action contre plusieurs types de bactéries, à la fois Gram positif et Gram négatif.

Sur le plan anti-inflammatoire et immunostimulant, les baies de sureau agissent efficacement au niveau respiratoire, favorisant la production de cytokines inflammatoires et augmentant les sécrétions bronchiques. Chez les patients atteints de colite, leur extrait améliore la santé de la muqueuse colonique, atténuant les dommages macroscopiques.

Du point de vue métabolique et vasculaire, ces anthocyanes augmentent la protection des cellules endothéliales contre le stress oxydant, prévenant ainsi le dysfonctionnement cellulaire associé aux maladies cardiovasculaires. Les propriétés antidiabétiques de l’extrait de sureau ont également été soulignées, offrant une protection contre la glycation de l’hémoglobine.

Les propriétés anti-inflammatoires, antivirales et antibactériennes de la Réglisse

L’enoxolone ou acide β-glycyrrhétinique, utilisée dans le traitement symptomatique des troubles inflammatoires modérés comme les prurits, possède un effet cortison-like. En laboratoire, la glycyrrhizine de la réglisse inhibe la prolifération de divers virus à ADN, notamment les Herpesviridae, et les isoflavonoïdes de la réglisse, comme la glabridine, exercent une activité antibactérienne.

La racine de réglisse présente des propriétés anti-inflammatoires remarquables. La glycyrrhizine mime les effets des hormones minéralocorticoïdes et glucocorticoïdes. Elle diminue l’activité de l’enzyme 11-β-hydroxystéroïde déshydrogénase. Cela entraîne une augmentation du cortisol et d’autres hormones stéroïdiennes dans le sang. Par ailleurs, l’extrait de réglisse bloque la production d’écosanoïdes, tels que la prostaglandine E2. Cette action se fait via l’inhibition des cyclooxygénases et lipoxygénases. De plus, l’extrait réduit l’inflammation dans les macrophages causée par le lipopolysaccharide.

La réglisse a également des propriétés digestives, notamment antiulcéreuses. Elle agit localement sur les aphtes buccaux, réduisant la douleur et les lésions ulcéreuses. Contre Helicobacter pylori, l’acide glycyrrhétique et les polysaccharides de la réglisse ont montré une activité inhibitrice significative.

Ses propriétés hépatoprotectrices sont également notables. Un extrait aqueux de réglisse augmente l’activité des enzymes de phase I, et la glycyrrhizine empêche la multiplication des virus des hépatites A et C. Les effets immunomodulants de la réglisse incluent des propriétés immunosuppressives, comme l’inhibition de la réaction anaphylactique cutanée et la diminution de l’activité cytolytique du complément. Elle réduit également la destruction du cartilage dans l’arthrite rhumatoïde.

En tant qu’agent anti-infectieux, la réglisse montre des effets antiviraux et antibactériens significatifs. Elle inhibe la prolifération de nombreux virus et bactéries, y compris les virus de l’herpès et des hépatites, ainsi que Streptococcus pyogenes et Haemophilus influenzae. Finalement, ses propriétés antioxydantes et cytoprotectrices comprennent une activité anti-angiogénique et antitumorale, en régulant la production de facteurs de croissance et en induisant l’apoptose des cellules cancéreuses.

Les propriétés antivirales du Lierre

Une étude de 2014 a révélé l’efficacité antivirale de l’hédérasaponine B. Cette substance se trouve dans un extrait éthanolique à 30% d’H. helix. Elle combat efficacement l’entérovirus 71 (EV71), cause du syndrome pieds-mains-bouche. Le lierre grimpant est courant, tant en ville qu’à la campagne. En phytothérapie, il est connu pour ses bienfaits sur les voies respiratoires. Il apaise également la toux.

On tire les extraits de lierre grimpant des jeunes feuilles et du bois des vieux troncs. Ils sont utilisés contre la toux grasse durant les rhumes ou bronchites. Cette plante est aussi bénéfique pour l’arthrose. Elle est utile dans les régimes amaigrissants. Localement, elle soulage les démangeaisons et aide à cicatriser les plaies.

Les saponines, constituant actif majeur du lierre grimpant, sont reconnues pour leurs propriétés antispasmodiques et expectorantes. La plante contient également des stérols, flavonoïdes, acides phénoliques et des dérivés du falcarinol, qui peuvent engendrer des réactions allergiques.

L’efficacité du lierre grimpant contre la toux et les bronchites a été prouvée par des études cliniques. Ces études montrent que le lierre a un effet antitussif. Trois autorités de santé reconnaissent cette plante pour ses bienfaits. L’Agence européenne du médicament, la Commission E allemande et la Coopération scientifique européenne en phytothérapie approuvent son usage. Ils le recommandent comme expectorant dans les cas de toux grasse. Il est aussi reconnu pour traiter les bronchites chroniques.

Utilisé principalement sous forme d’extraits en phytothérapie, le lierre grimpant doit être dosé avec précision pour éviter les réactions allergiques. Des contre-indications sont à noter, notamment pour les personnes souffrant d’ulcère, de brûlures d’estomac ou allergiques aux araliacées.

L’action anti-infectieuse de l’Echinacée

L’échinacée démontre une activité anti-adhérente contre le pathogène Campylobacter jejuni, responsable de diarrhées. Les variétés d’échinacée, telles que Echinacea purpurea, Echinacea angustifolia et Echinacea pallida, sont réputées pour booster le système immunitaire et combattre les infections. Ces plantes offrent des avantages anti-inflammatoires, aidant ainsi à soulager les troubles articulaires. Elles accélèrent aussi la cicatrisation des plaies et protègent les cellules grâce à leurs propriétés antioxydantes. On les utilise traditionnellement pour soigner les infections causées par Candida albicans. Toutefois, avant d’utiliser l’échinacée, il faut demander l’avis d’un professionnel de la santé. Ceci est particulièrement important en cas d’allergies aux plantes de la famille des Asteraceae, de prise de médicaments ou de conditions de santé préexistantes.

En termes de propriété immunostimulante, l’échinacée renforce les défenses immunitaires contre les infections, grâce à ses alkylamides et ses polysaccharides. Les études montrent que l’échinacée bénéficie à l’immunosuppression induite par le stress, en augmentant la prolifération des splénocytes, renforçant l’activité des cellules tueuses naturelles (NK) et modifiant les sous-ensembles de lymphocytes T ainsi que les niveaux de cytokines.

Concernant sa propriété anti-infectieuse, on utilise l’échinacée depuis longtemps pour ses vertus cicatrisantes et anti-infectieuses sur les plaies. Elle offre des bénéfices antibactériens et antiviraux, utiles dans la prévention et le traitement de diverses affections cutanées et infections telles que les rhumes, bronchites, angines, sinusites, infections gastro-intestinales et urogénitales.

L’échinacée possède une action antibactérienne inhibitrice sur la croissance de certains germes et exerce une activité virucide globale, notamment contre les coronavirus et possède une activité antifongique prouvée sur Candida albicans. Enfin, l’échinacée a une propriété anti-inflammatoire dose-dépendante, agissant localement et généralement via ses polysaccharides et alkylamides. Elle inhibe diverses enzymes et favorise une activation anti-inflammatoire des macrophages, avec un impact positif sur les infections ORL, respiratoires et d’autres conditions inflammatoires.

Peut-on prévenir le risque d’infections éruptives récidivantes chez l’enfant ?

Débutez ce traitement préventif si vous avez plus de 3 infections par an ou même moins en cas de fatigue ou d’exposition à des risques (comme en crèche ou collectivité). Utilisez des préparations de plantes à dose d’entretien, diluées dans beaucoup d’eau, un jus épais comme du jus de poire ou d’abricot, ou un sirop. Prenez-les 5 jours par semaine. Commencez le traitement 1 mois avant la saison des virus et continuez jusqu’à la fin de la saison froide ou de la période à risque.

  • En cas de risque de récidive faible à modéré, sans terrain allergique (pas d’asthme, ni rhinite allergique, ni eczéma, ni urticaire) : extrait échinacée (enfant de plus de 12 ans seulement).
  • Si le risque de récidive est modéré à élevé, sur un terrain immunitaire affaibli, avec fatigue : extrait cyprès/échinacée (enfant de plus de 12 ans)/sureau.
  • Devant un risque de récidive modéré à élevé, notamment face à un terrain allergique personnel ou familial (atopie) : extrait sureau. Cette formule est remplacée par le mélange extrait sureau/plantain pour une prévention adaptée à un contexte asthmatique.

Sources bibliographiques médicales et essais cliniques

  • Clement C., Mise en évidence et recherche du mode d’action antivirale d’un proanthocyanidol, Mémoire CNAM, CRA, 1993
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  • Lee YM, Hirota S, Jippo-Kanemoto T, Kim HR, Shin TY, Yeom Y, Lee KK, Kitamura Y, Nomura S, Kim HM. Inhibition of histamine synthesis by glycyrrhetinic acid in mast cells cocultured with Swiss 3T3 fibroblasts. Int Arch Allergy Immunol. 1996
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