Cet article évoque les plantes du sportif et la mise en garde contre l’automédication. Le sport fait partie intégrante de notre vie et de plus en plus de Français le pratiquent régulièrement, cependant aucune activité sportive n’est sans danger et les petits maux quotidiens viennent souvent contrarier l’activité physique. Par conséquent, on observe également une augmentation du nombre de blessures et autres pathologies liées à la pratique du sport.
En parallèle, on observe actuellement que de plus en plus de personnes ont recours à l’automédication et aux médecines alternatives. La phytothérapie peut s’utiliser chez les sportifs pour soulager les douleurs, se préparer à l’effort et pour la récupération, cependant, l’emploi des plantes médicinales doit être encadré.
Les plantes du sportif adaptogènes
Les plantes adaptogènes (ginseng et éleuthérocoque principalement) ont la propriété d’aider l’organisme à s’adapter à la fatigue et au stress.
Le ginseng :
La plante adaptogène la plus connue est de loin le ginseng (Panax ginseng). Sa racine s’emploie comme tonifiant. Elle améliore les performances sportives.
Son usage contre la fatigue est d’ailleurs reconnu par l’OMS. Le ginseng améliore les performances physiques et intellectuelles et augmente la résistance de l’organisme de manière spécifique. Il est anabolisant par activation de divers récepteurs intracellulaires aux stéroïdes. Il est également anti-inflammatoire et protecteur cardiaque. Chez le sportif, le ginseng augmente la capacité d’absorption de l’oxygène, réduit le taux de lactates sanguin, baisse la fréquence cardiaque et réduit l’hypersécrétion d’adrénaline par la médullosurrénale.
Il existe des précautions à prendre avant de prendre un complément à base de ginseng puisque les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants, les personnes hypertendues, les personnes souffrant de troubles psychotiques, de cancers ou antécédents hormonodépendants, ou encore souffrant de pathologies cardiaques et/ou diabétiques sont à exclure d’une telle supplémentation. La supplémentation doit s’effectuer sous contrôle médical chez les personnes traitées par anticoagulants, inhibiteurs de la monoamine-oxydase ou triptans.
L’éleuthérocoque :
L’éleuthérocoque (Eleutherococcus senticosus), parfois appelé ginseng sibérien, est également une plante dite adaptogène. Sa racine est employée pour lutter contre la fatigue, en période de stress, ou encore pour augmenter les performances physiques. Cette plante augmente la réponse au stress chez les sportifs.
L’éleuthérocoque est contre-indiqué chez les personnes souffrant d’hypertension artérielle sévère. Sa prise n’est pas à conseiller chez la femme enceinte ou allaitante, chez l’enfant, en cas de pathologies cardiaques, d’antécédents de cancer hormonodépendant et chez les personnes traitées par antidiabétiques. Ce type de compléments alimentaires ne doit donc pas être conseillé chez des personnes nerveuses ou ayant des troubles du sommeil. Enfin, les cures à base d’éleuthérocoque ne doivent pas durer plus d’un trimestre et ne doivent pas se faire le soir.
existe un risque d’interactions médicamenteuses en association avec la digoxine (risque d’augmentation des effets), les anticoagulants et les antiagrégants.
Une augmentation du risque d’hypoglycémie (par addition d’effets) est à envisager, ainsi qu’un risque d’hypokaliémie par pseudohyperaldostéronisme en usage prolongé.
Les plantes du sportif pour la préparation à l’effort
Le rhodiole :
Le rhodiole est un antifatigue naturel. Il améliore les capacités et les performances physiques, mentales et musculaires. On lui reconnaît également des propriétés anti-inflammatoires.
Attention toutefois à éviter sa prise le soir afin de ne pas perturber le sommeil. Contre-indiqué en cas de grossesse, de troubles bipolaires, de traitements antidiabétiques et d’antihypertenseurs.
Attention également aux interactions médicamenteuses avec le losartan, l’aspirine, le paracétamol, les anticoagulants oraux, l’héparine, le clopidogrel, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les antidépresseurs, les anxiolytiques, les sédatifs, les antibiotiques, les anticancéreux, les antiviraux, les opiacés, les barbituriques et la théophylline. En raison de son effet hypoglycémiant, un ajustement posologique peut être nécessaire chez les personnes recevant des antidiabétiques.
L’astragale :
L’astragale améliore les performances musculaires, est anti-inflammatoire et ralentit le vieillissement du corps. C’est également un protecteur vasculaire et rénal. On l’utilise pour améliorer les performances sportives.
Toutefois, il est à éviter chez les sujets sous traitement immunosuppresseur. Une augmentation de la diurèse est cependant possible.
Risque d’interactions possibles avec les médicaments métabolisés par les UDP-glucuronosyltransférases. Déconseillé chez la femme enceinte ou allaitante.
Le guarana :
Le guarana est un stimulant physique, intellectuel et un antifatigue.
Contre-indiqué chez les sujets atteints de glaucome et les gros consommateurs de boissons riches en caféine. Éviter la prise au coucher !
Le guarana est contre-indiqué chez la femme enceinte ou allaitante, en cas de troubles du rythme cardiaque non traités, d’insomnies, d’hypertension artérielle sévère, d’ulcères gastroduodénaux et d’hyperthyroïdisme. Réservé uniquement à l’adulte.
Interactions médicamenteuses avec les IMAO, l’amiodarone, les sympathomimétiques, l’éphédrine, les antidiabétiques, les diurétiques, les neuroleptiques, les anticoagulants et les antiplaquettaires. Addition d’effet avec les antihypertenseurs, les antalgiques, les triptans, la théophylline. Diminution d’effet des sédatifs, anxiolytiques et antidépresseurs.
Attention toutefois à la présence de puissants alcaloïdes qui peuvent être toxiques à long terme ou à forte dose.
Les plantes du sportif en cas de blessures
Le cassis :
Le cassis est un anti-inflammatoire et un analgésique périphérique indiqué dans les rhumatismes et les douleurs articulaires, ainsi que dans les pathologies vasculaires microcirculatoires.
Contre-indiqué chez la femme enceinte ou allaitante et dans les maladies cardiaques sérieuses ou rénales (œdème).
Attention aux interactions médicamenteuses avec les diurétiques de synthèses ou les stérilets. Réservé uniquement à l’adulte.
Le desmodium :
Le desmodium s’emploie dans le mal de dos et les douleurs musculaires et articulaires.
Contre-indiqué chez la femme enceinte ou allaitante et chez l’enfant de moins de 12 ans. Attention toutefois à la présence d’alcaloïdes qui peut être toxique à long terme ou à forte dose.
La prêle des champs :
La prêle est reminéralisante, cicatrisante, anti-inflammatoire, antalgique et hémostatique. Elle contribue à améliorer la consolidation de fractures osseuses, la fragilité osseuse, les crampes, l’arthrose (en traitement de fond) et les tendinites.
Contre-indiquée dans les cancers évolutifs et les insuffisances rénales terminales avec dialyse.
Attention aux interactions médicamenteuses avec les diurétiques hypokaliémiants.
Le saule :
Le saule est un puissant anti-inflammatoire, un antalgique et un antiseptique utilisé dans les rhumatismes et les douleurs articulaires, ainsi que le mal de dos et les douleurs diverses.
Attention, ne pas utiliser en prise simultanée avec des anticoagulants ou des antiagrégants plaquettaires. Interaction avec la warfarine.
La scrofulaire :
La scrofulaire est anti-inflammatoire, antalgique et cicatrisante. Elle s’emploie dans les douleurs rhumatismales surtout pour les articulations déformées, « noueuses », dans les arthroses et arthrites à tendance enraidissante, hypertrophique et déformante, ainsi que dans brûlures superficielles.
Attention toutefois, cette plante est à éviter dans les cardiopathies. Elle est très toxique pour les animaux !
Conclusion :
Cet article a été écrit ainsi afin de vous mettre en garde contre l’automédication sous prétexte que « le naturel ne peut pas faire de mal ». Une information éclairée et une réglementation sont nécessaires. Il existe une multitude de précautions d’emplois, d’interactions, de contre-indications concernant les traitements de synthèse, certes. Cependant, il n’est pas illogique qu’il en existe tout autant pour les plantes médicinales autorisées, à des degrés divers, même si leur rapport efficacité/tolérance est généralement supérieur à celui des médicaments d’origine chimique. Cela souligne on ne peut mieux la nécessité de développer une expertise en la matière.
Chez Soin et Nature, nos professionnels de la santé sont formés au bon usage des plantes médicinales et se sont engagés dans la voie d’une phytothérapie moderne, responsable, respectant les règles des bonnes pratiques médicales.