La spondylarthrite est une pathologie qui affecte la colonne vertébrale ainsi que les articulations sacro-iliaques. Plus connue sous le nom de spondylarthrite ankylosante, c’est une maladie polygénique (due à plusieurs gènes mais aussi aux facteurs environnementaux) qui touche une population relativement jeune entre 15 et 50 ans.
Qu’est-ce que la spondylarthrite ankylosante ?
La spondylarthrite ankylosante est une maladie inflammatoire évolutive chronique dont la cause demeure cependant inconnue. Elle peut atteindre les articulations périphériques et les structures extra-articulaires. Les manifestations extra-articulaires possibles sont notamment :
- Une maladie des yeux
- Des affections cardiovasculaires
- Une maladie pulmonaire
- Des atteintes neurologiques
- Une atteinte rénale
La spondylarthrite ankylosante est également connue sous les noms de pelvispondylite rhumatismale ou encore de maladie de Marie-Strümpell.
Le terme de spondylarthrite correspond à l’ancienne terminologie de spondylarthropathies. La tendance actuelle est de parler plutôt des formes de présentation clinique que des formes selon des classifications nosologiques. Ainsi on distingue les spondyloarthrites :
- Radiographiques (qui correspondent à la classique spondylarthrite ankylosante) ; sans anomalies radiographiques spécifiques (dites « non radiographiques »)
- Périphériques articulaires érosives ou non érosives
- Périphériques enthésitiques
Les éventuelles manifestations extra-articulaires (uvéites antérieures, psoriasis, maladie de Crohn, rectocolite) peuvent en effet être associées à chacun de ces groupes et permettent de mieux caractériser l’atteinte.
Que sont les spondylarthropathies ?
Les spondylarthropathies regroupent des pathologies dont la lésion élémentaire est une atteinte inflammatoire des enthèses axiales et/ou périphériques. Il s’agit notamment de la spondylarthrite ankylosante, des arthrites réactionnelles, du rhumatisme psoriasique et des manifestations articulaires des entérocolopathies inflammatoires chroniques (maladie de Crohn et rectocolite ulcérohémorragique). Leur prévalence est proche de celle de la polyarthrite rhumatoïde, de l’ordre de 0,2 à 0,5 % dans la population générale.
Ces rhumatismes ont des caractéristiques communes : Ils débutent le plus souvent chez l’adulte jeune avec un terrain génétique prédisposant et ont une évolution marquée par de fréquentes rémissions spontanées mais aussi vers une forme chronique, invalidante et handicapante.
Quels sont les symptômes de la spondylarthrite ankylosante ?
La spondylarthrite ankylosante est caractérisée par des poussées légères ou modérées d’inflammation active alternant avec des périodes peu ou non inflammatoires. Chez la plupart des personnes atteintes, un traitement correct permet de limiter au minimum, voire de supprimer, toute invalidité et autorise une vie active et productive, malgré la raideur lombaire. Parfois, la maladie est grave et évolutive, aboutissant par conséquent à des déformations invalidantes.
Quelle est l’évolution de cette maladie ?
Toute la colonne vertébrale et les articulations du bassin deviennent douloureuses. Il n’y a pas de repos nocturne. À la longue, la colonne vertébrale se voûte avec projection de la tête vers l’avant. Les autres articulations sont également touchées (surtout les hanches, les pieds) et doivent parfois être remplacées par des prothèses.
La spondylarthrite ankylosante est en conséquence un trouble évolutif caractérisé par des flambées de maladie active alternant avec des périodes d’inflammation inactive. À l’occasion, l’évolution de la maladie est sévère et sans rémission. Le symptôme le plus fréquent est la lombalgie récurrente qui persiste durant plus de 3 mois. Elle se présente en particulier la nuit. Certaines personnes manifestent tôt le matin une rigidité au niveau de la colonne lombaire, qui disparaît néanmoins après une période d’activité.
Le raidissement de la colonne peut produire le déplacement corporel caractéristique qui consiste à mouvoir le torse en un bloc. Lorsque le squelette axial atteint, l’expansion de la cage thoracique peut diminuer (moins de 4 cm). La constriction thoracique entraîne une maladie respiratoire restrictive. L’asthme n’est pas inclus, étant donné qu’une maladie respiratoire restrictive est attribuable à une anomalie de la paroi de la cage thoracique qui limite les mouvements expiratoires et inspiratoires.
Quelques conseils naturopathiques afin d’atténuer au mieux les symptômes liés à cette pathologie
- Effectuer des exercices d’assouplissement quotidiens pour maintenir la colonne vertébrale droite, préserver la mobilité vertébrale et mobiliser les articulations douloureuses. La pratique d’un sport sans contrainte excessive pour le rachis peut contribuer au maintien d’une bonne posture (natation sur le dos, marche, badminton, tai-chi, yoga). En période de poussée, se mettre au repos de façon transitoire.
- Pour la bonne posture, la lecture en décubitus ventral, en prenant appui sur les coudes ou sur des coussins et en étendant ainsi le dos, permet de maintenir le dos souple. Puisque le mouvement de la paroi thoracique peut être restreint (ce qui altère la fonction pulmonaire).
- L’arrêt du tabac est impératif : le tabagisme est associé à une activité et une évolutivité plus importante de la maladie.
- Plonger dans l’eau chaude : les maux de dos sont insoutenables au réveil ? Un bain chaud ou une douche peut soulager les douleurs et détendre les muscles et les articulations contractés.
- Éviter le surmenage; il est important de préserver en bonne santé le cœur et les poumons. La marche, la marche nordique, la natation ou le cyclisme sont des sports qui conviennent parfaitement. Attention toutefois aux sports de contact, ainsi qu’aux sports demandant des efforts importants.
- Il est important de garder un poids sain, car le surpoids augmente la charge des articulations et les douleurs. Manger des légumes et des fruits quotidiennement. Les protéines sous forme de poisson, haricots, légumes secs, noix, œufs et viande contribuent à l’apport nécessaire de calcium et sont importants pour la bonne santé des os. Trop de viande entraîne par contre la formation d’acide arachidonique pro-inflammatoire dans le corps.
- En cas de long trajet en voiture, penser à faire des pauses au moins une fois par heure pour s’étirer.
Quelques plantes médicinales pour soulager la spondylarthrite ankylosante
Le rhizome de Curcuma :
Anti-inflammatoire de renom, le curcuma est effectivement un activateur du facteur de transcription nucléaire PPAR-γ qui joue un rôle dans certains processus inflammatoires. L’activité anti-inflammatoire de la curcumine est démontrée sur des modèles d’inflammation aigue et chronique. Différentes molécules impliquées dans l’inflammation sont inhibées par la curcumine telles que la phospholipase, la lipoxygénase, la cyclooxygénase 2, les leucotriènes, la thromboxane, les prostaglandines, le NO, la collagénase, l’élastase, l’hyaluronidase, le monocyte chemoattractant protein-1 (MCP-1), l’interferon-inducible protein, la tumor necrosis factor (TNF) et l’interleukine-12, avec une grande sécurité d’emploi.
Les stigmates séchées de Safran :
Le safran est une épice réputée antalgique et anti-inflammatoire (surtout dans l’inflammation chronique). Les extraits de stigmates et de pétales de safran ont un effet anti-nociceptif, ainsi qu’une activité anti-inflammatoire aiguë et/ou chronique. Le safranal, la crocine et la crocétine seraient également immunomodulateurs.
Les feuilles de Cassis :
Anti-inflammatoires, sans effet ulcérogène, les feuilles de cassis possèdent un effet comparable aux AINS de référence (indométhacine et acide niflumique). Analgésique périphérique, elles diminuent la concentration de TNF-α, IL-1β et CINC-1, sans affecter l’IL-6 et IL- 10, mais avec inhibition de la libération du NO.
Pièges à radicaux libres, elles s’opposent à la lipoperoxydation par les proanthocyanidines oligomères. L’activité anti-inflammatoire des proanthocyanidines est liée en effet à une inhibition de l’infiltration des leucocytes, une régulation à la baisse des molécules d’adhésion endothéliales, ICAM-1 et VCAM-1. Ces molécules sont capables de moduler la transcription VEGF induite par le TNF alpha.
Les prodelphinidines di- et trimères sont antiphlogistiques et anti-inflammatoires.
Soulager la spondylarthrite avec l’ homéopathie :
En local sur les douleurs d’insertion tendineuse :
Ruta graveolens + Bryonia + Symphytum officinale (4 à 5 CH)
Posologie : Nous vous conseillons d’associer ces 3 souches par prise de 3 granules 3 fois par jour.
Sur la sacro-iliite (inflammation de l’articulation sacro iliaque) :
Actea racemosa + Kalium bichromicum + Tellurium + Medorrhinum (7 à 9 CH)
Posologie : Nous vous conseillons d’associer ces 4 souches en prise quotidienne de 5 granules par jour.
On peut toutefois ajouter par exemple, en basse dilution :
- Rhododendron : En cas d’aggravation par les changements de temps, le vent, la neige
- Caulophyllum : En cas d’aggravation lors des règles avec douleurs des mains
- Formica rufa : Avec troubles urinaires
- Actaea racemosa + Causticum : Avec contractures musculaires importantes
- Rhus tox : Avec raideur matinale importante
- Lachnantes : Avec atteinte de la nuque importante
- Aurum metallicum + Sulfur + Agaricus + Berberis : Avec raideur lombaire importante
Sources bibliographiques médicales et essais cliniques :
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- Weinstein, Stuart L. and Joseph A. Buckwalter. Turek’s Orthopaedics Principles and Their Application. 5 ed. Philadelphia: J.B. Lippincott, 1994
- Mazidi M, Karimi E, Meydani M, Ghayour-Mobarhan M, Ferns GA. Potential effects of curcumin on peroxisome proliferator-activated receptor-γ in vitro and in vivo. World J Methodol 2016
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