En période hivernale, la synthèse de la vitamine D par l’organisme se fait difficilement, pouvant entraîner de nombreux problèmes de santé (dépression, mauvaise absorption du calcium et du phosphate, augmentation des maladies auto-immunes, etc.)
L’exposition insuffisante à la lumière solaire prédispose à la carence en vitamine D. La carence induit des troubles de la minéralisation osseuse, entraînant le rachitisme chez l’enfant et l’ostéomalacie chez l’adulte et peut contribuer à l’ostéoporose. Il est donc conseillé d’en faire deux cures par an : Au début de l’automne et au début du printemps.
Qu’est-ce que la vitamine D ?
La vitamine D ou calciférol est liposoluble. C’est également une hormone retrouvée dans l’alimentation et synthétisée dans l’organisme humain à partir d’un dérivé du cholestérol sous l’action des rayonnements UVB du Soleil.
Chez l’homme, elle existe sous deux formes :
La vitamine D2 ou ergocalciférol
Elle est produite par les végétaux.
La vitamine D3 ou cholécalciférol
Cette dernière est la forme naturelle et la forme utilisée pour la supplémentation à faible dose. Elle est d’origine animale.
Quelle est la différence entre la vitamine D2 et D3 ?
Quand notre peau fabrique de la vitamine, il s’agit de D3. Une fois ingérée, l’ensemble de la vitamine D3 se lie à une protéine de transport dans le sang pour être amenée jusqu’au foie. À son arrivée dans le foie, elle subit une modification de sa structure chimique et donne une nouvelle forme du calciférol (la 25(OH)D3). C’est cette forme dite « circulante » qui est dosée lorsque l’on fait un prélèvement sanguin pour en connaître son statut.
C’est à partir de cette forme circulante qu’est synthétisée la forme active, selon les besoins de l’organisme. En effet, en réponse à des signaux indiquant un besoin, la vitamine D circulante subira une nouvelle modification de sa structure chimique, qui aura lieu principalement dans les reins (mais aussi dans d’autres cellules).
La D3 est mieux métabolisée et conduit ainsi plus efficacement à la forme active de la vitamine D que la D2.
Les pharmacopées considèrent ces hormones stéroïdiennes comme équivalentes et interchangeables. Cependant, plusieurs études démontrent que la D3 élève plus efficacement les taux sériques de 25–hydroxyvitamine D par rapport à la vitamine D2. Celle-ci possède notamment une demi-vie plasmatique inférieure et des affinités moindres pour la protéine transporteuse de la vitamine D et pour son récepteur.
Quel est le rôle de la vitamine D et de ses métabolites ?
Organes | Action |
Système immunitaire |
Stimule les activités immunogénique et antitumorale Diminue les risques de maladies auto-immunes |
Intestin | Augmente le transport du calcium et du phosphore (par une meilleure absorption) |
Reins | Augmente la réabsorption du calcium par les tubules |
Glandes parathyroïdes | Inhibe la sécrétion de l’hormone parathyroïdienne |
Pancréas | Stimule la production d’ insuline |
Os | Favorise la formation osseuse en maintenant des concentrations appropriées de calcium et de phosphate |
Quels sont les effets de la vitamine D sur le système immunitaire ?
La vitamine D interfère notamment avec notre système immunitaire, à différents niveaux :
Elle permet le maintien de l’intégrité de la muqueuse intestinale, par son action sur les protéines constituant les jonctions entre les cellules intestinales :
L’intestin étant le lieu de transit des pathogènes, leur passage dans la circulation sanguine ne peut se faire qu’en traversant la paroi intestinale. Lorsque cette paroi est altérée, elle présente une hyperperméabilité qui laisse passer ces pathogènes. Une paroi intestinale en bonne santé est essentielle pour empêcher leur passage, tout comme un microbiote intestinal diversifié.
Elle a une action sur le système immunitaire inné :
Ce complément alimentaire stimule les macrophages et les cellules dendritiques, qui sont les « soldats de première ligne » du système immunitaire. Notre organisme réagit ainsi rapidement en cas d’agression.
Elle stimule également le système immunitaire adaptatif :
En augmentant le nombre de lymphocytes T, conduisant ainsi à un effet anti-inflammatoire.
Elle augmente les mécanismes d’élimination des pathogènes :
Tels que la synthèse d’agents antimicrobiens par les cellules immunitaires.
Elle a été très étudiée dans le cadre de la prévention des infections pulmonaires aiguës :
Il apparaît que la supplémentation en vitamine D3 réduit le risque de contracter au moins une fois une infection des voies respiratoires.
Vitamine D et Covid-19
Le manque de vitamine D peut constituer un facteur de risque de formes graves de la Covid-19. Pour autant, il ne faut pas en prendre sans avis médical.
Sa supplémentation pourrait réduire les risques de grippe et d’infection par COVID-19.
Elle semble favoriser l’activation de la réponse immunitaire et limite les conséquences néfastes de l’immunopathologie induite par les agents pathogènes. Dans la littérature, des données probantes lient ce déficit vitaminique d’une part, à la susceptibilité aux infections virales aiguës et, d’autre part, à l’évolution plus défavorable de certaines infections chroniques. Cette revue examine les connaissances actuelles sur la vitamine D et son influence sur le risque des infections respiratoires (épidémies de grippe et pandémie COVID-19).
Durant la pandémie actuelle de coronavirus, plusieurs publications scientifiques, notamment une étude britannique portant sur 20 pays européens, ont noté des carences chez les patients atteints de la COVID-19. Il a été constaté qu’une carence en vitamine D peut augmenter le risque de forme grave, voire de décès par coronavirus.
La vitamine D dans l’alimentation
Le saumon :
La vitamine D liposoluble se trouve en quantité importante dans la chair des poissons gras. Le saumon fumé cuit au four ou à la vapeur en contient environ 8,7 µg/100g.
Le maquereau :
Comme tous les poissons gras, ses lipides comptent une majorité et d’acides gras polyinsaturés et notamment d’oméga 3, dotés d’effets bénéfiques sur le système cardiovasculaire, et cuit au four, il contient 7,72 µg de vitamine D pour 100 g.
La sardine :
En été, quand l’heure des barbecues et des repas dans le jardin a sonné, la sardine grillée est un mets qui a toujours son petit succès. Et ça tombe très bien pour nos réserves de vitamine D, puisqu’elle en contient 10,8 µg pour 100 g.
Le hareng :
Tout comme le maquereau et le saumon, le hareng fait partie de ces poissons gras, à la fois riches en bonnes graisses (notamment les oméga-3) et en vitamine D. Fumé, il en contient 22 µg pour 100 g.
L’anguille :
Cuite, elle contient 92 µg de vitamine D pour 120 g.
Les anchois :
Crus, ils apportent de quoi satisfaire les apports journaliers d’un adulte en vitamine D en quelques bouchées à peine ! En effet, les anchois en contiennent 11 µg pour 100 g.
L’huile de foie de morue :
C’est l’aliment le plus riche en vitamine D qui existe. Elle en contient 250 µg pour 10 cl.
Vitamine D et maladies auto-immunes
Une supplémentation en vitamine D réduirait de 22% le risque de développer une maladie auto-immune ! Des maladies chroniques causées par un dérèglement du système immunitaire qui « attaque » l’organisme qu’il est censé protéger.
Environ 5 millions de personnes en France seraient atteintes de maladies auto-immunes, et ce chiffre va croissant ! Aussi diverses que le diabète de type 1, la sclérose en plaques, la polyarthrite rhumatoïde, le psoriasis, la maladie de Crohn, la maladie de Basedow ou le syndrome de Guillain-Barré, toutes ces pathologies ont en commun d’être déclenchées par la perte de tolérance immunologique de l’organisme face à ses propres constituants.
Les maladies auto-immunes constituent le troisième groupe de maladies en termes de morbidité et de mortalité dans les pays industrialisés, après les cancers et les maladies cardiovasculaires. Si certaines d’entre elles sont aussi fréquentes chez les hommes et les femmes (comme le diabète de type 1), 80% des cas affectent majoritairement les femmes. Aujourd’hui, si des traitements permettent de freiner leur évolution, nombre d’entre elles restent sans espoir de guérison.
Une supplémentation en Vitamine D semble réduire significativement le risque de maladie auto-immune. Une étude publiée le 26 janvier dernier par BMJ démontre qu’une supplémentation en vitamine D pendant cinq ans, avec ou sans acides gras oméga 3, a réduit les maladies auto-immunes de 22%. Ces résultats viennent conforter les publications scientifiques qui établissent les propriétés anti-inflammatoires et immunomodulatoires de la Vitamine D.
Article instructif riche en informations !
Merci pour ce partage !
Bonne continuation