On attribue l’adjectif bouleau à l’éclat argenté de son écorce papyracée. Le bouleau est une espèce d’arbre particulièrement typique en Eurasie. Bien que couramment cultivé comme arbre d’ornement, il ne s’agit pas moins que l’hôte des bois jeunes, de sols acides escarpés, de sols caillouteux et de sols sablonneux. Étonnamment, la sève de bouleau récoltée au début du printemps a l’avantage de nettoyer l’organisme des impuretés et toxines accumulées durant l’hiver. Ce fluide vital – la sève – procure une souplesse tant physique que mentale. C’est la force vitale des arbres, remplie d’éléments terrestres et célestes, apportant ainsi de l’énergie aux sorties hivernales.
Le bouleau, de son botanique Betula lenta (alleghaniensis), appartient à la famille des Betulaceae. Les organes producteurs sont le bois et l’écorce.
Un peu d’histoire
Les premières références thérapeutiques ayant trait au bouleau, c’est à une dame « septentrionale » qu’on les doit : Hildegarde de Bingen. Au XIIe siècle, elle dit du Birka (birke aujourd’hui en langue allemande) qu’elle en utilise la sève contre les rétentions liquidiennes et les troubles urinaires, ainsi que les bourgeons : chauffés au soleil ou près d’un feu, puis appliqués sur la peau, ils soignent certaines affections dermatologiques (pustules, rougeurs, etc.). Hildegarde sera aussi la première à remarquer l’emploi des fleurs à travers leur vertu cicatrisante.
Deux siècles après elle, c’est à un autre Allemand, Konrad de Megenberg (1309-1374), de livrer des informations complémentaires en ce qui concerne le bouleau. Dans un ouvrage, le chanoine de Ratisbonne vantera « l’eau » de bouleau, c’est-à-dire sa sève, comme diurétique et anti lithiasique urinaire. Il préconise cette même sève contre les ulcères de la bouche et les éphélides (taches de rousseur).
Au XIXe siècle, le médecin autrichien Wilhelm Winderwitz met en évidence les indéniables et puissants effets diurétiques des feuilles de bouleau en traitant des patients souffrant d’œdème. Il observera en effet une considérable augmentation du volume des urines émises et une baisse du taux d’albumine, sans aucune irritation rénale. Un siècle plus tard, Henri Leclerc précise encore davantage les contours du profil thérapeutique du bouleau, qu’il utilise chez les patients atteints de cellulite et présentant d’excessifs taux d’acide urique et de cholestérol dans le sang. À terme, les toxines se résorbent et les nodules fibrocongestifs fondent.
Le mot bouleau viendrait du sanskrit bhurga qui signifie « écorce sur laquelle on écrit », ainsi que du gaulois beto ou encore du latin betula qui, d’après Pline, signifierait : « arbre gaulois d’une blancheur et d’une finesse remarquables ».
Les arbres adultes d’une taille suffisante sont abattus. On prélève alors leur écorce et on la soumet à la distillation sèche ou « pyrogénation ». On peut parfois ajouter également branches et racines. L’huile résinoïde obtenue par pyrogénation est noire et parfumée.
L’écorce du bouleau, support d’écriture…
Sous son apparence de fragilité, l’écorce du bouleau est d’une durabilité à toute épreuve, en raison des goudrons qu’elle contient. Cette résistance à la pourriture a permis aux archéologues russes des découvertes historiques de première importance dans le sous-sol de Novgorod, ville située à 400 km à l’est de Moscou. Des centaines de documents intacts en écorce de bouleau furent récupérés à partir de 1951 à plusieurs mètres de profondeur, dans des couches archéologiques allant du Xe au XIVe siècle.
Les textes sont gravés au stylet sur la face intérieure de l’écorce. Ecrits en vieux russe, ces textes ont considérablement contribué à la connaissance de cette époque. Le bouleau a ainsi joué dans les pays nordiques un rôle de support de communication comme le papyrus ou le palmier dans les pays chauds.
La sève du bouleau…
« Dès les premiers jours de mars, on choisit dans la forêt un bouleau de taille moyenne. A l’aide d’une vrille grosse comme une plume à écrire, on fait un trou horizontal à une hauteur de 4 pieds du sol. Dans ce trou, profond de 5 cm environ, on place un tuyau de paille qui sort de 3 ou 4 doigts, pour servir de conducteur à la sève qui va s’écouler… douce liqueur légèrement sucrée… » Ce texte du Dr Percy (1822) est éloquent !
La sève du bouleau constitue une boisson, sorte de bière ou de vin, parfois enrichie de feuilles de cassis, d’écorce de citron ou d’orange…
« La sève du tronc du bouleau est, de touts les substances végétales, celle qui fournit le meilleur moyen d’imiter le vin de Champagne qu’on falsifie à Londres et à Hambourg avec diverses baies », nous apprend le Dictionnaire d’Agriculture de Rosier (1821).
Au Québec
Le Québec est l’un des endroits où l’on retrouve le plus de bouleaux jaunes au monde. Cette essence se situe principalement dans la zone de la forêt méridionale au sud de la province. Présent surtout en milieu forestier, le bouleau jaune côtoie des essences comme l’érable à sucre, le hêtre, le tilleul et certains conifères, dont le pin blanc et le sapin baumier.
Lorsqu’il a atteint l’âge adulte, le bouleau jaune se distingue par le doré de son écorce satinée qui s’effiloche en fines lanières minces et frisées. Ses ramilles ont un goût de thé des bois.
Le bouleau est donc un sublime purificateur, un incomparable nettoyeur (en Europe centrale, ne confectionne-t-on pas à l’aide des rameaux de bouleau d’excellents balais ?) et il a l’avantage de faire ce grand ménage tout en douceur, bien qu’on en évitera l’usage en cas de maladies cardiaques ou rénales graves.
A propos de la sève de bouleau, elle est depuis longtemps récoltée au début du printemps, on la buvait comme eau de jouvence. Elle décrasse l’organisme des impuretés et toxines accumulées durant l’hiver. Étonnant régénérant, elle peut être utilisée par chacun d’entre nous (sauf contre-indications). Ce liquide vital – la sève – apporte souplesse tant au niveau physique que psychologique. C’est la force vive de l’arbre chargée des éléments terrestres et célestes qui apporte vitalité au sortir hivernal.
Le bouleau jaune est également l’arbre emblématique du Québec.
En Haute-Mauricie, des îlots de bouleau jaune se trouvent au cœur de la sapinière à bouleau blanc au-delà de l’aire de répartition continue de l’espèce. Des analyses paléoécologiques d’une tourbière et d’un humus forestier prélevé au sein d’un îlot furent effectuées afin de reconstituer l’histoire postglaciaire de la végétation et d’obtenir des informations sur la dynamique à long terme du bouleau jaune. Il y a 7000 ans, le bouleau jaune était probablement plus abondant et son aire de répartition continue devait s’étendre plus au nord qu’aujourd’hui. Au cours de l’Holocène supérieur, un phénomène régional de « boréalisation » est survenu, marqué par une recrudescence de certains conifères au détriment d’autres espèces comme le bouleau jaune. Les îlots actuels représenteraient des vestiges de cette ancienne extension. Ils devraient être protégés puisque le bouleau jaune représente un élément important de biodiversité et que sa survie semble compromise en réponse aux changements environnementaux.
Hildegarde de Bingen
L’histoire thérapeutique écrite du bouleau n’est pas aussi ancienne qu’on pourrait le penser. En tant qu’arbre principalement septentrional, les anciennes civilisations grecque et romaine ne l’ont pas particulièrement remarqué. Seul Pline aurait peut-être considéré cet arbre comme originaire de Gaule. Les premières références thérapeutiques ayant trait au bouleau, c’est à une dame « septentrionale » qu’on les doit : Hildegarde de Bingen.
Au XII ème siècle, elle dit du Bircka (birke aujourd’hui en langue allemande) qu’elle en utilise la sève (contre les rétentions liquidiennes et les troubles urinaires), ainsi que les bourgeons : chauffés au soleil ou près d’un feu, puis appliqués sur la peau, ils soignent certaines affections dermatologiques (pustules, rougeurs, etc.). Hildegarde sera aussi la première à remarquer l’emploi des fleurs à travers leur vertu cicatrisante.
Konrad de Megenberg
Deux siècles après elle, c’est à un autre Allemand, Konrad de Megenberg (1309-1374), de livrer des informations complémentaires en ce qui concerne le bouleau. Dans un ouvrage intitulé Buch von den natürlichen Dingen (probablement écrit en 1349 ou 1350), le chanoine de Ratisbonne vantera « l’eau » de bouleau, c’est-à-dire sa sève, comme diurétique et antilithiasique urinaire. Il préconise cette même sève contre les ulcères de la bouche et les éphélides (taches de rousseur).
Matthiole, étrangement, prend part à ce panégyrique : lui qui vit trop au sud, connaît pourtant celui qu’il appelle « arbre néphrétique », sans doute par l’intermédiaire de la lecture de quelques livres allemands sur la question, ce qui s’avère tout à fait possible, sachant que ce qu’il écrit rappelle ce que disait Konrad de Megenberg : « Si on perce le tronc du bouleau avec une tarière, il en sort une grande quantité d’eau laquelle a grande propriété et vertu à rompre la pierre (lithiase) tant aux reins qu’en la vessie si on continue d’en user. Cette eau ôte les taches du visage et rend la peau et charnure belle. Si on s’en lave la bouche, elle guérit les ulcères qui sont dedans ».
Sous Napoléon Ier
Soit c’est l’information qui vient à nous, comme c’est le cas ici avec Matthiole, soit c’est nous qui nous rendons auprès d’elle. C’est ce que fit Pierre-François Percy, chirurgien-chef des armées de Napoléon Ier. Il notera l’utilisation populaire de la sève de bouleau, très répandue dans tout le nord de l’Europe, à l’occasion des campagnes de Russie. Percy retiendra surtout que cet usage permet de lutter contre les affections rhumatismales, les embarras vésicaux et les reliquats de goutte.
Il est bien vrai que la médecine populaire russe ainsi que les guérisseurs sibériens recommandaient depuis longtemps non seulement la sève mais également les feuilles et les bourgeons de bouleau pour soulager les douleurs rhumatismales. Mais il serait incomplet de s’arrêter uniquement à ça, la thérapie par le bouleau étant beaucoup plus sophistiquée : « Les populations occupant le nord de l’Eurasie ont pour tradition de se fouetter de branches de bouleau tout en alternant des bains de vapeur et de chaleur sèche, avant de se frotter de neige ».
Cela préfigure le bouleau comme grand nettoyeur dans l’élimination des toxines. Ce que confirme d’ailleurs la sagesse proverbiale russe pour laquelle le bouleau est un nettoyeur via le sauna, et un guérisseur – ce dont nous ne doutons pas. Outre qu’il donne la lumière par les torches qu’il fournit, on dit aussi de lui, en Russie, qu’il étouffe les cris, ce que ne saurait se comprendre sans quelques détails explicatifs : par l’écorce de cet arbre, on obtient une sorte d’huile résinoïde goudronneuse dont on oint les roues de chariot pour leur éviter de frotter et de « couiner », ce qui est assez rigolo puisque le bouleau nous évite de faire de même avec nos propres articulations quand elles sont sujettes à l’arthrose par exemple.
Époque contemporaine
Au XIX ème siècle, le médecin autrichien Wilhelm Winderwitz met expérimentalement en évidence les indéniables et puissants effets diurétiques des feuilles de bouleau en traitant des patients souffrant d’œdème. Il observera une considérable augmentation du volume des urines émises et une baisse du taux d’albumine, sans aucune irritation rénale. Un siècle plus tard, Henri Leclerc précise encore davantage les contours du profil thérapeutique du bouleau, qu’il utilise chez les patients atteints de cellulite et présentant d’excessifs taux d’acide urique et de cholestérol dans le sang. A terme, les toxines sont résorbées, les nodules fibro-congestifs fondent.
A l’inverse, la dure écorce du bouleau est utilisée pour l’extraction d’une résine, le goudron de bouleau dont on se servait déjà au Néolithique (et même auparavant) pour réparer les récipients présentant des fissures et autres fêlures. Aujourd’hui, il est encore utilisé pour apprêter, parfumer et protéger les cuirs de Russie. On retrouve bien là la dimension protectrice et imputrescible de l’écorce de bouleau qui permet aussi de fabriquer des ustensiles et des canoës, de couvrir les huttes. Elle constitue aussi un excellent allume-feu dont l’efficacité s’avère réelle même lorsqu’elle est mouillée : cela s’explique par sa haute teneur en résine.
Théorie du docteur Bach
Des fleurs du bouleau, l’on tire un élixir floral que le docteur Bach n’aurait pas renié : il a néanmoins été établi selon sa méthode. Parce qu’on a fait « parler » l’arbre sur son caractère, l’on a pu en déduire les domaines d’action : aussi, ne soyons pas étonnés d’apprendre que cet élixir se destine aux personnes qui font exagérément preuve de comportements sclérosants, rigides qu’ils sont comme de l’écorce de bouleau, solides dans leurs prises de position, parfois trop comme le « papier » que l’on tire de cette écorce et dont la résistance s’explique par les goudrons qu’elle contient.
Ce qui paraît, chez certaines personnes, un défaut, peut s’avérer, par ailleurs, fort utile, parce que, dans d’autres cas, sans cette écorce goudronneuse, de vastes pans de l’histoire nous seraient parfaitement inaccessibles. Nous avons vu, abordant Hildegarde, qu’elle appelait le bouleau bircka. L’allemand actuel birke ainsi que l’anglais birch rappellent, bien évidemment, cet ancien nom attribué au bouleau qui, selon l’étymologie, provient d’une racine beaucoup plus ancienne et lointaine : en sanskrit, le mot bhurga (6) qui désigne le bouleau, signifie aussi précisément « arbre dont l’écorce est utilisée comme support d’écriture ».
Etymologie
Aussi, rendons grâce au goudron de l’écorce du bouleau, puisqu’un événement majeur a permis d’asseoir l’étymologie liée à cet arbre : sa « résistance à la pourriture a permis aux archéologues russes des découvertes historiques de première importance dans le sous-sol de Novgorod, ville située à 400 km à l’est de Moscou.
Des centaines de documents intacts en écorce de bouleau furent récupérés à partir de 1951 à plusieurs mètres de profondeur, dans des couches archéologiques allant du X ème au XIV ème siècle. Les textes sont gravés au stylet sur la face intérieure de l’écorce. Écrits en vieux russe, ces textes ont considérablement contribué à la connaissance de cette époque. Le bouleau a ainsi joué dans les pays nordiques un rôle de support de communication comme le papyrus ou le palmier dans les pays chauds ». Témoin de signes gravés sur son écorce, le bouleau apparaît aussi chez les Celtes non pas comme support mais comme contenu.
Origine et usages du Bouleau
Le bouleau (Betula alba, B. pendula, B. pubescens) est très utilisé en phytothérapie dans les pays d’Europe du Nord. Son écorce d’aspect si caractéristique, en copeaux, a inspiré son nom (en sanscrit, bhurga signifie « ce sur quoi l’on peut écrire »). En effet, l’écorce de bouleau a longtemps servi de papier.
En phytothérapie, on emploie les jeunes feuilles séchées, la sève (dont on peut recueillir plusieurs litres par jour au printemps !), les bourgeons et parfois l’écorce. Par distillation des feuilles, on obtient une « huile de bouleau » utilisée sur la peau.
Aujourd’hui, on propose principalement le bouleau comme diurétique naturel. Il augmente le volume des urines et contribue au traitement des infections urinaires. On l’utilise aussi pour aider à éliminer les calculs urinaires, qu’ils soient dans les reins ou la vessie.
Les autres usages traditionnels du bouleau :
Les feuilles de bouleau contiennent des substances anti-inflammatoires et servent souvent en traitement d’appoint pour l’arthrose. Les décoctions de ces feuilles traitent traditionnellement diverses affections cutanées comme l’eczéma et le psoriasis. En Russie, on applique les feuilles fraîches broyées directement sur les verrues.
Les propriétés pharmacologiques des feuilles et des écorces de bouleau
- Le salicylate de méthyle est largement employé dans les algies rhumatismales,les spasmes coronariens et la circulation veineuse.
- Les feuilles de bouleau sont riches en acide bétulique, en flavonoïdes (hypéroside et quercétine) et en vitamine C. Il semble que ce soit la forte teneur en potassium des feuilles qui produise l’effet diurétique pour lequel elles sont traditionnellement employées.
Pour l’EMA, le bouleau est utilisé traditionnellement pour augmenter le volume des urines émises afin d’effectuer un lavage des voies urinaires, en tant que traitement adjuvant des plaintes mineures. La Commission E allemande reconnaît son usage comme thérapeutique d’irrigation du tractus urinaire lors d’infections bactériennes et de calculs rénaux et pour traiter des rhumatismes. Pour l’ESCOP, le bouleau favorise l’irrigation des voies urinaires, notamment lors d’inflammation et de calcul rénal, et comme traitement d’appoint des infections bactériennes urinaires.
Comme pour le bouillon blanc, le boldo ou l’angélique et bien d’autres plantes, le bouleau fait partie des plantes dont l’usage traditionnel est validé par la pratique. Au cours de la dernière décennie, on constate qu’un nombre croissant de publications s’intéresse à des plantes secondaires de la pharmacopée comme le bouleau, ce qui permet peu à peu de les faire monter en gamme dans la pharmacopée végétale.
Propriétés rénales
Les feuilles de bouleau sont diurétiques, propriété attribuée à ses nombreux flavonoïdes et à sa richesse en potassium. L’écorce et la sève de bouleau possèdent par conséquent la même propriété d’élimination rénale. La sève de bouleau est antispasmodique et antioxydante.
On confère également au bouleau une activité hypo-uricémiante, liée à son fort potentiel inhibiteur de la xanthine oxydases.
Propriétés métaboliques
La bétuline, abondante dans l’écorce de bouleau, améliore in vivo l’obésité induite par un régime gras, diminue l’hyperlipidémie et la résistance à l’insuline et réduit le nombre de plaques athéroscléreuses. Cette molécule agit en inhibant spécifiquement la maturation des protéines de la liaison aux éléments régulateurs des stérols (SREBP), principaux facteurs de transcription activant l’expression des gènes impliqués dans la biosynthèse du cholestérol, des acides gras et des triglycérides. De fait, l’activité de la bétuline aboutit à la diminution de la biosynthèse du cholestérol et des acides gras.
La bétuline s’est par conséquent montrée efficace pour combattre le syndrome métabolique.
Propriétés anti-inflammatoires et cicatrisantes :
L’extrait d’écorce de bouleau améliore la cicatrisation des plaies, de manière cliniquement prouvée. Cette activité est effectivement en relation avec ses triterpènes pentacycliques, dont la bétuline qui traitent la phase inflammatoire du processus de cicatrisation en régulant transitoirement à la hausse plusieurs médiateurs pro-inflammatoires. En outre, ils améliorent la migration des kéranocytes, essentielle dans la seconde phase de la cicatrisation.
Des études in vivo ont démontré l’effet anti-inflammatoire d’extraits de bouleau sur un modèle d’inflammation induit par le 12-O-tétradécanoylphorbol-13-acétate (TPA). Par ailleurs la bétuline serait fébrifuge.
Chez l’homme, une application locale d’extrait d’écorce de bouleau s’est en effet montrée efficace dans le traitement de la kératose actinique.
Propriétés antitumorales
L’acide bétulinique est cytotoxique in vitro et in vivo; il inhibe sélectivement la croissance des cellules de mélanome humain et induit de fait l’apoptose.
Cette activité apoptotique, également démontrée in vitro sur des cellules de tumeur neuro-ectodermique, passe par l’activation de la voie des caspases ainsi que par l’activation des mitochondries et par la libération de facteurs apoptogènes mitochondriaux. Par ailleurs, l’acide bétulinique a montré une activité sur des cellules de leucémie in vitro.
Il faut signaler que l’acide bétulinique est faiblement hydrophile, ce qui peut constituer une limite d’application de ses propriétés, car cette caractéristique entraîne une faible biodisponibilité dans l’organisme. Il est probable que celle-ci est améliorée lorsque cette substance est incorporée dans le totum de la plante. Par ailleurs, l’ajout d’une section sucre à l’acide bétulinique pour le transformer en glycoside améliore son hydrophilicité, ce qui pourrait permettre d’améliorer sa biodisponibilité in vivo, sachant que ce dérivé possède une activité anticancéreuse démontrée in vitro envers les deux lignées de cellules cancéreuses (poumon et côlon).
Propriétés anti-infectieuses
Certains amides de l’acide bétulinique inhibent de façon puissante et sélective le VIH-1 et empêchent l’entrée du virus dans les cellules, retardant ainsi sa progression.
Les triterpènes pentacycliques contenus dans l’extrait d’écorce de bouleau inhibent le stade précoce de la réplication du virus de l’herpès simplex de type 1.
L’acide bétulinique inhibe la croissance de Staphylococcus aureus et Escherichia coli.
Les principales indications thérapeutiques des feuilles et des écorces de bouleau
En relation avec leurs propriétés rénales :
- Amélioration de l’élimination rénale, notamment dans les infections urinaires à Escherichia coli et dans les états inflammatoires des voies urinaires
- Prévention des lithiases uriques, uricoélimination et prévention des crises de gouttes, notamment dans le cadre d’une hyperuricémie.
Liens avec leurs propriétés métaboliques et hépatiques :
- Syndrome métabolique avec hyperuricémie et dyslipidémie
- Surcharge métabolique avec insulinorésistance
- Amélioration des fonctions d’élimination hépatique, en cure saisonnière (printemps)
En relation avec leurs propriétés anti-inflammatoires, anti-infectieuses et cytotoxiques :
- Inflammation cutanée d’origine bactérienne (Staphylococcus aureus) ou virale (herpès)
- Uricoélimination dans la lithiase urique ou dans la maladie goutteuse
- Traitement adjuvant au cours des états cancéreux, en complément des thérapeutiques habituelles
Existe-t-il des précautions d’emploi avec le bouleau ?
Contre-indications :
- Contre-indiqué chez la femme enceinte ou allaitante ainsi que chez l’enfant de mois de 12 ans.
- On déconseille cette plante en cas d’allergie à l’aspirine et aux dérivés salicylés.
Effets secondaires :
- La prise de bouleau peut notamment déclencher une allergie croisée au céleri et vice-versa.
- Compte tenu de son activité diurétique, il convient d’éviter de l’utiliser pendant une crise de colique néphrétique afin d’éviter d’aggraver la symptomatologie.
Interactions médicamenteuses : Il existe une potentialisation des effets diurétiques des plantes ou médicaments de synthèse aux propriétés analogues.
Dosages usuels :
Utilisation en tisane
- Utilisez 2 à 3 g de feuilles séchées de bouleau pour une tasse d’eau bouillante.
- Consommez deux à trois tasses par jour, de préférence 30 minutes avant les repas.
- Poursuivez la cure pendant une durée de deux à quatre semaines.
Recommandations Hydriques : Étant donné l’effet diurétique du bouleau, buvez au moins deux litres d’eau par jour pendant toute la durée de la cure.
Sève de Bouleau
- Il n’existe pas de dosage précis recommandé pour la sève de bouleau.
- Appréciée comme boisson rafraîchissante, la sève devient légèrement pétillante lors de sa conservation en bouteille.
Quelques autres plantes utilisées pour favoriser l’élimination urinaire :
La phytothérapie traditionnelle utilise également les autres plantes diurétiques suivantes :
- Artichaut (Cynara scolymus)
- Buchu (Agathosma betulina)
- Cerise (Prunus avium)
- Orthosiphon (Orthosiphon stamineus)
- Piloselle (Hieracium pilosella)
- Pissenlit (Taraxacum officinale)
- Reine-des-prés (Filipendula ulmaria)
- Thé (Camellia sinensis)
Ce qu’en pensent les autorités de santé
L’EMA
L’Agence européenne du médicament considère comme « traditionnellement établi » l’usage du bouleau pour « augmenter le volume des urines émises afin d’effectuer un lavage des voies urinaires, comme moyen adjuvant de traitement des douleurs modérées du tractus urinaire ». Elle recommande d’en réserver l’usage aux adultes et aux enfants de plus de douze ans.
LA COMMISSION E
La Commission E du ministère de la Santé allemand reconnaît l’usage du bouleau comme « thérapeutique d’irrigation du tractus urinaire lors d’infections bactériennes et de calculs rénaux ; le bouleau peut également être utile dans le traitement des rhumatismes ».
L’ESCOP
La Coopération scientifique européenne en phytothérapie considère que le bouleau favorise « l’irrigation des voies urinaires, notamment lors d’inflammation et de calcul rénal, et comme traitement d’appoint des infections bactériennes urinaires ».
Sources bibliographiques médicales et essais cliniques :
- Bruneton J., Pharmacognosie. Phytochimie et plantes médicinales, Tec & Doc., 1999
- Havlik J. et al., Xanthine oxidase inhibitory propesties of Czech madicinal plants, J Ethnopharmacol., 2010
- Tang J.J et al., Inhibition of SREBP by a small molecule, betulin; improves hyperlipidemia and insulin resistance and reduces atherosclerotic plaques; Cell Metab, 2011