Récemment, une hausse des cas de scarlatine, affection infectieuse affectant principalement les enfants, a été constatée en France et dans d’autres pays européens. Cette tendance interpelle et suscite des inquiétudes quant à ses implications sur la santé publique. Connue pour ses symptômes typiques tels que des maux de gorge, de la fièvre et une éruption cutanée distinctive, la scarlatine, causée par des bactéries streptocoques du groupe A, était jadis une maladie infantile courante et souvent bénigne. Toutefois, la récente multiplication des cas, en particulier chez les moins de 10 ans, met en évidence la nécessité d’une surveillance renforcée.
Cette évolution fait suite à une période de baisse de l’incidence de la scarlatine, notamment durant la pandémie de COVID-19, durant laquelle les interactions sociales étaient limitées. Cependant, avec la reprise des activités normales et une plus grande circulation des virus respiratoires, dont la grippe saisonnière et le virus respiratoire syncytial, le risque de maladies invasives à streptocoques du groupe A semble augmenter.
Qu’est-ce que la scarlatine ?
La scarlatine est une maladie infectieuse essentiellement infantile, contagieuse et épidémique, qui se traduit par la diffusion systématique d’exotoxines à l’origine du rash caractéristique de la scarlatine. La durée de l’incubation de la scarlatine est plutôt courte, entre 1 et 5 jours. Le début se manifeste brutalement et combine une fièvre élevée (jusqu’à 40), des frissons, des vomissements, des douleurs pharyngées (gorge) et abdominales. S’installe ensuite en période d’état survenant après 2 mois un exanthème et un énanthème (survenant au niveau de la bouche et de la gorge), amygdales rouges et tuméfiées, langue saburrale puis rouge framboise, une angine rouge, des démangeaisons cutanées, des adénopathies et des troubles cardiaques.
La scarlatine touche principalement les enfants entre 5 et 10 ans généralement au cours de l’hiver. Sa transmission se fait notamment par la voie aérienne (gouttelettes nasales.).
Un peu d’histoire
Comment cette maladie est-elle diagnostiquée ?
Le diagnostic de la scarlatine est principalement clinique, réalisé par un médecin lors d’une consultation médicale. Il examine la gorge du patient et cherche des signes d’éruption cutanée caractéristique, accompagnée souvent de fièvre élevée, inflammation de la gorge, perte d’appétit et maux de tête. Pour confirmer la présence de la bactérie Streptococcus pyogenes, causant la scarlatine, on réalise un prélèvement de culture de gorge. On analyse ensuite ce prélèvement en laboratoire pour identifier la bactérie.
Le test rapide d’antigène est une autre méthode, fournissant des résultats en quelques minutes, pour détecter la présence de Streptococcus pyogenes. Ce test, également connu sous le nom de Trod angine, est recommandé chez les enfants à partir de 3 ans. Il consiste en un prélèvement au niveau des amygdales avec un écouvillon, suivi par une réaction chimique indiquant la présence ou non du streptocoque du groupe A.
Il est important de ne pas confondre la scarlatine avec d’autres affections telles que le choc toxique streptococcique, les infections à staphylocoque, la maladie de Kawasaki, ou des infections virales comme la rubéole. L’énanthème de chronologie caractéristique aide le médecin à orienter son diagnostic. Les complications de la scarlatine étant rares, un traitement approprié avec des antibiotiques est généralement efficace.
À quoi est due la scarlatine ?
Le responsable, qui se transmet par projection de microgouttelettes de salive, est en conséquence un streptocoque hémolytique du groupe A du nom de : Streptococcus pyogenes, qui diffuse ses toxines dans l’organisme. Il se crée ainsi un foyer purulent au niveau du pharynx et des amygdales (forme d’angine) et c’est le départ de la toxi-infection. Dans les meilleurs des cas, la maladie évolue en 2 à 3 semaines, mais elle peut se compliquer d’une néphrite.
L’agent responsable de la scarlatine est une bactérie nommée Streptococcus pyogenes, également connue sous le nom de streptocoque bêta-hémolytique de groupe A. Dans de rares cas, les streptocoques des groupes C ou G peuvent aussi en être la cause.
La transmission de l’infection se fait par voie aérienne, au contact des sécrétions oropharyngées d’une personne infectée ou d’un porteur sain. Bien que le pharynx soit la principale porte d’entrée, d’autres zones telles que la peau ou l’appareil génital féminin peuvent également être affectées.
L’incubation de la maladie est relativement rapide, s’échelonnant de 2 à 5 jours. Le streptocoque se localise dans la gorge. L’éruption de la scarlatine provient d’une toxine érythrogène ou exotoxine pyrogène. Certains sous-types de streptocoques sécrètent cette toxine. Il existe plusieurs formes de cette toxine : A, B, C, D. Elles sont immunogènes et provoquent vasodilatation, œdème dermique et infiltrat lymphocytaire. Les toxines B et C correspondent à des formes légères de scarlatine. On associe la toxine A à des cas plus sévères.
Suite à une infection, une immunité spécifique au sous-type de streptocoque en cause se développe. Ainsi, une récidive est possible si une personne est exposée à un autre sous-type de streptocoque.
Peut-on prévenir la scarlatine ?
Il n’y a pas de vaccin contre la scarlatine. Cependant, l’adoption de mesures d’hygiène simples est cruciale pour prévenir la contamination et la propagation du streptocoque responsable.
Mesures préventives contre la transmission :
- Évitez tout contact avec des personnes infectées.
- Lavez-vous fréquemment les mains, surtout après avoir été en contact avec une personne malade ou des objets potentiellement contaminés.
- Nettoyez et désinfectez régulièrement les objets utilisés par les malades, comme les jouets, couverts, verres et ustensiles.
- Assurez le nettoyage et la désinfection des surfaces fréquemment touchées (poignées de porte, interrupteurs, comptoirs).
On recommande aussi de se faire vacciner contre la diphtérie et le tétanos, deux maladies pouvant entraîner des complications chez les personnes atteintes de scarlatine.
Hygiène des mains et du nez :
- Lavez les mains avec du savon liquide pendant 30 secondes, rincez-les et séchez-les proprement.
- Apprenez à votre enfant le lavage des mains et gardez ses ongles courts.
- Utilisez des mouchoirs en papier à usage unique pour se moucher.
- Apprenez à votre enfant à se couvrir la bouche et le nez avec un mouchoir ou sa manche en cas d’éternuement ou de toux.
Limitation des contacts en cas de scarlatine :
- Évitez les embrassades et les contacts rapprochés.
- Gardez l’enfant malade à la maison et informez son établissement scolaire.
- Évitez que l’enfant malade ne s’approche trop des personnes saines.
- Ne partagez pas les objets personnels de l’enfant malade.
- Nettoyez régulièrement les objets utilisés par l’enfant malade.
Maintien d’une maison saine :
- Évitez l’exposition à la fumée de tabac.
- Aérez le logement quotidiennement.
- Maintenez une température ambiante entre 18 et 20°C.
Existe-t-il des plantes médicinales pour lutter contre la scarlatine ?
L’antibiothérapie de choix pour les infections à GAS est en effet la pénicilline. À ce jour, on n’a pas mis en évidence de résistance. Pour les infections invasives, les médecins recommandent d’ajouter la clindamycine. Ce choix se justifie par l’effet anti-toxine de la clindamycine, son efficacité indépendante de la taille de l’inoculat et son effet post-antibiotique. Cependant, pour potentialiser l’efficacité de l’antibiothérapie, l’utilité de certaines plantes médicinales reste primordiale.
L’échinacée possède une action préventive et curative dose-dépendante antibactérienne inhibitrice sur la croissance de certains germes. Son effet antibactérien agit par conséquent directement sur Streptococcus pyogenes. L’échinacée est cependant contre-indiquée chez les enfant de moins de 12 ans.
L’échinacée stimule les défenses immunitaires contre les infections, notamment grâce à sa fraction éthanolique lipophile (alkylamides) et sa fraction polysaccharide hydrophile. Les dérivés phénoliques comme l’acide cichorique jouent un rôle clé. Elle augmente la prolifération des splénocytes, renforce les cellules tueuses naturelles (NK) et modifie les lymphocytes T et les niveaux de cytokines.
L’échinacée possède des propriétés antivirales, antibactériennes, antifongiques et anti-inflammatoires. Elle agit contre divers virus, dont les coronavirus, et exerce une activité antifongique sur Candia albicans. Son action anti-inflammatoire s’opère grâce aux alkylamides et aux polysaccharides, modulant l’activation des macrophages et inhibant l’oxyde nitrique synthase inductible (iNOS). On l’utilise pour traiter diverses affections cutanées et infections respiratoires.
L’effet antibactérien à large spectre de l’huile essentielle d’arbre à thé est lié aux alcools MT (actifs sur le staphylocoque doré résistant aux antibiotiques, sur Escherichia coli, Steptococcus pneumoniae et pyogenes, et Hemophilus influenza). L’huile essentielle d’arbre à thé est cependant contre-indiquée chez les enfants de moins de 7 ans.
Sources bibliographiques médicales et essais cliniques
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