Champignons toxiques : Les dangers méconnus de la forêt

Les champignons, avec leurs formes étranges et leurs variétés infinies, sont une source d’intérêt pour de nombreux amateurs de nature. Cependant, derrière leur apparence parfois innocente se cachent des spécimens potentiellement mortels : les champignons toxiques. Cet article explore les dangers cachés des champignons et leurs impacts sérieux sur la santé. Nous abordons l’identification des champignons toxiques et leurs effets sur le corps. Nous plongeons dans l’univers complexe de ces organismes fongiques, fournissant des informations cruciales pour éviter les risques liés à leur consommation. Bienvenue dans le monde des champignons toxiques.

Qu’est ce qu’un champignon ?

Les champignons sont des organismes fascinants qui jouent un rôle essentiel dans la nature. Leur diversité et leur importance dans les écosystèmes en font un domaine passionnant de la biologie, la mycologie, en constante évolution grâce aux avancées scientifiques.

Définition d’un champignon

Un champignon est un organisme vivant distinct du règne fongique. Bien que méconnus, les champignons jouent un rôle essentiel dans la biodiversité, avec environ 5 millions d’espèces, dont seulement 5 à 15 % sont connues. Ils participent au recyclage des matières organiques et sont des indicateurs de la santé des sols.

Les champignons établissent des symbioses avec certaines plantes, échangeant minéraux et sucres, ce qui favorise la survie de ces dernières. Pour cueillir des champignons, il est essentiel de récolter l’ensemble du champignon sans couper le pied. Il faut choisir des spécimens en bon état.

Il est important de noter que tous les organismes appelés « champignons » ne sont pas de vrais champignons, car ils incluent également les Oomycètes et les Myxomycètes.

L’histoire évolutive des champignons remonte à 450 millions d’années. Ils ont colonisé divers environnements terrestres et aquatiques, contribuant à l’adaptation des premières plantes terrestres.

Le terme « champignon » dérive du bas latin « campinolius« , signifiant « petits produits des campagnes« . L’histoire de leur classification a évolué, passant des plantes au règne fongique, puis à un règne distinct.

La reproduction des champignons varie selon le groupe auquel ils appartiennent. Certains produisent des spores, tandis que d’autres forment des zygospores ou des azygospores. Les ascomycètes ont des asques contenant des spores, tandis que les deutéromycètes ont une reproduction sexuée inconnue. La distinction entre ces groupes repose également sur les caractéristiques de leurs spores et de leur mycélium.

En conclusion, les champignons sont des organismes fascinants et diversifiés, essentiels à la nature et à l’équilibre des écosystèmes. La mycologie, l’étude des champignons, continue d’évoluer grâce aux avancées scientifiques, remettant en question notre compréhension de ces organismes.

Quelle est l’anatomie d’un champignon ?

Les champignons se distinguent nettement des plantes et des algues sur le plan anatomique, présentant des caractéristiques uniques qui les placent dans un règne à part :

  • Hétérotrophie vis-à-vis du carbone : Les champignons, incapables de produire leurs propres nutriments par photosynthèse comme les plantes, dépendent d’autres sources pour leur apport en carbone. Ils extraient des composés organiques de leur environnement, se nourrissant de matière morte, en parasitant ou en formant des symbioses avec d’autres organismes chlorophylliens.
  • Absorbotrophie : Les champignons absorbent les nutriments à travers leur paroi cellulaire externe, une méthode essentielle à leur mode de nutrition.
  • Appareil végétatif ramifié et tubulaire : Contrairement aux plantes qui possèdent des tissus spécialisés et différenciés, les champignons présentent un appareil végétatif ramifié et diffus, sans de vrais tissus comme les plantes supérieures.
  • Reproduction par des spores : Les champignons se reproduisent en produisant des spores, des unités de reproduction légères et résistantes, capables de se propager loin de l’organisme parent pour former de nouveaux individus.
  • Paroi cellulaire chitineuse : La paroi cellulaire des champignons est majoritairement composée de chitine, un polymère de glucides, similaire à l’exosquelette des arthropodes et des crustacés, illustrant une convergence évolutive.

Comment sont classés les champignons ?

Trois familles principales structurent le monde des champignons selon leur mode de nutrition. Les saprophytes consomment des matières organiques mortes telles que feuilles et bois. Les mycorhiziens forment une symbiose bénéfique avec arbres et plantes grâce à leur mycélium. Les parasites, troisième catégorie, se nourrissent aux dépens d’autres êtres vivants, souvent des végétaux ou d’autres champignons.

En mycologie, la classification des champignons suit les progrès génétiques. Deux approches prédominent : la classification classique et la phylogénétique. Les avancées génétiques ont modifié la classification de certains symbiotes, comme les lichens, aujourd’hui inclus parmi les champignons.

Les champignons se distinguent des plantes et algues par des caractéristiques spécifiques. Ils ne synthétisent pas leurs sucres, préférant extraire des composés organiques de leur environnement. Ils absorbent les nutriments via leur paroi externe en mode absorbotrophe.

Robert H. Whittaker, botaniste, a établi en 1969 le règne des Fungi. Ce règne englobe les champignons à sporophores et d’autres organismes eucaryotes multicellulaires, y compris moisissures, rouilles, mildious, saprolègnes et levures.

Quels sont les rôles des champignons ?

L’analyse des champignons révèle qu’ils sont composés principalement d’eau, représentant environ 90% de leur structure. Les 10% restants comprennent des éléments clés tels que les protéines, les lipides, les glucides, les fibres et les cendres. Ces cendres contiennent des minéraux essentiels tels que le potassium, le sodium, le phosphore, le calcium, le magnésium, le fer, le zinc et le cuivre. Les champignons ont également la capacité d’accumuler des métaux lourds de leur environnement.

Leur composition en glucides inclut divers sucres simples, méthyl pentoses, disaccharides et polysaccharides complexes, notamment la chitine. Sur le plan lipidique, ils présentent plusieurs classes de lipides riches en acides gras essentiels. En ce qui concerne les vitamines, les champignons offrent une gamme de vitamines du groupe B, de la vitamine C, ainsi que des provitamines A et D, dont les quantités varient en fonction des espèces et des conditions de croissance.

Ces organismes fongiques constituent également une source notable d’acides aminés, qu’ils soient essentiels ou non, bien que leur teneur en acides aminés soufrés soit relativement basse.

Impact écologique et économique

Le parasitisme des arbres par les champignons comprend deux catégories principales : les saprophytes et les lignivores. Les saprophytes se nourrissent des arbres morts, tandis que les lignivores consomment la matière organique vivante, ciblant spécifiquement la cellulose et la lignine des arbres.

Les champignons lignivores parasitent activement les arbres vivants. Ils provoquent le dépérissement et parfois la mort de l’arbre, selon la virulence du champignon.

La destruction de matière végétale vivante bénéficie aux organismes décomposeurs qui se nourrissent de matière morte. Cela contribue au maintien des réseaux trophiques de l’écosystème. Cependant, certains champignons parasitent les arbres sans altérations majeures. Ils ciblent spécifiquement une famille ou une espèce d’arbres, exploitant leurs faiblesses défensives. Ce parasitisme affecte la diversité forestière, surtout lorsque ces champignons sont des espèces exotiques envahissant de nouvelles régions.

Les espèces envahissantes de champignons perturbent les écosystèmes existants. Elles entrent en compétition avec les espèces locales pour les ressources, causant la dégradation de l’habitat et la perturbation des ressources en eau et en minéraux. Cela peut même mener à la disparition d’espèces locales incapables de rivaliser. La maladie hollandaise de l’orme illustre cet impact.

Recherche médicale

Les champignons ont un rôle significatif en médecine, présentant des avantages et des risques pour la santé humaine. Certains microchampignons causent des infections chez l’homme, tandis que la toxicité d’autres espèces requiert une vigilance accrue en cas d’ingestion.

En médecine, les médecins utilisent divers antifongiques, notamment les polyènes comme l’amphotéricine B et la griséofulvine, les échinocandines comme la caspofungine, la flucytosine, et les azolés, y compris le miconazole et le kétoconazole, ainsi que les triazolés tels que le fluconazole, l’itraconazole et le voriconazole. La terbinafine et la cyclopyroxolamine sont également utilisées.

Les laboratoires de mycologie médicale emploient diverses techniques pour diagnostiquer les infections fongiques, telles que l’examen direct, l’histologie, l’antifongigramme, la culture fongique, les réactions sérologiques, la spectrométrie de masse MALDI-TOF, le test au bleu de lactophénol, le scotch-test et la lampe de Wood. L’inoculation à l’animal reste rare.

Les champignons suscitent un intérêt croissant en recherche thérapeutique en raison de leur diversité métabolique. Des techniques telles que la chromatographie, la spectrochimie et les études pharmacologiques sur animaux permettent d’isoler des molécules aux activités variées. Ils présentent un potentiel pharmacologique dans divers domaines, notamment en antibiothérapie, cancérologie, parasitologie, cardiologie, dermatologie, endocrinologie, gastroentérologie, gynécologie, hématologie, neuropsychiatrie, pneumologie, traumatologie et urologie.

Certains champignons ont montré des propriétés anticancéreuses lors de tests d’activité antitumorale sur des greffes tumorales in vivo, en interagissant avec le système immunitaire. Des substances anticancéreuses telles que les polysaccharides, les lectines, les terpénoïdes et les fibres de cellulose stimulent la production de cytokines, la prolifération des lymphocytes T et inhibent la croissance tumorale.

Les intoxications par les champignons

La cueillette de champignons couvre la récolte de champignons comestibles pour des usages domestiques, commerciaux ou médicinaux, y compris hallucinogènes. Les mycologues pratiquent cette activité lors d’excursions pour identifier les espèces, tandis que les prospecteurs explorent de nouveaux marchés tels que la cosméceutique, la pharmacie et la nutraceutique.

Une récolte excessive, souvent qualifiée de sur-récolte, peut nuire à la biodiversité forestière, perturber la société et entraîner des infractions graves, telles que la destruction de l’environnement. Ainsi, des réglementations s’imposent, incluant des quotas de récolte par personne et par jour, pour protéger les écosystèmes et équilibrer l’exploitation des champignons et la conservation de l’environnement.

En France, la formation des pharmaciens en identification des champignons comestibles et toxiques a décliné depuis les années 2000. La mycologie médicale, une branche de la biologie médicale, se concentre sur l’isolement et la caractérisation des champignons, notamment les levures et les champignons filamenteux, dans divers échantillons biologiques humains. Cette discipline cherche à déterminer si une pathologie provient d’une origine mycologique.

Mycotoxicologie

Les intoxications fongiques résultent de l’ingestion, de l’inhalation de spores ou de la manipulation de champignons supérieurs, qu’ils soient sauvages ou cultivés. La mycotoxicologie étudie la toxicité des champignons. Le terme « mycétisme » désigne les intoxications alimentaires dues à des champignons supérieurs produisant des molécules toxiques, ou endotoxines, dangereuses pour l’homme et les animaux (zootoxines).

Cette discipline explore cliniquement la toxicité des médicaments destinés aux humains et aux animaux, ainsi que celle des produits alimentaires contenant des organismes fongiques avant commercialisation.

La mycotoxicologie combine les connaissances des toxicologues, qui reconnaissent les symptômes et les effets des intoxications fongiques, et des mycologues, experts en identification des espèces fongiques. Les toxicologues ne parviennent pas toujours à identifier l’espèce en cause, tandis que les mycologues ne sont pas forcément formés pour traiter les intoxications.

Distinguer les champignons comestibles des toxiques s’avère parfois complexe, soulignant l’importance de la prudence lors de la cueillette et de la consommation. La mycotoxicologie a recensé 12 types d’intoxications dues aux champignons.

Les champignons peuvent présenter une toxicité intrinsèque ou acquise, influencée par leur environnement, comme une exposition aux métaux lourds ou à la radioactivité.

Epidémiologie et causes

L’épidémiologie des intoxications par champignons montre l’existence de milliers d’espèces dans le monde, avec environ 800 nouvelles découvertes chaque année. Sur ces espèces, une centaine sont toxiques, mais seulement 32 peuvent être mortelles, et 52 contiennent des toxines graves.

Les intoxications fongiques mondiales augmentent, causant plusieurs centaines de décès annuels, souvent dus à l’Amanita phalloides, champignon très toxique.

En France, la tradition de cueillette des champignons engendre fréquemment des intoxications, avec mille à deux mille cas par an, entraînant 2 à 5 décès. L’automne, de fin septembre à mi-octobre, reste la période la plus risquée en raison des conditions climatiques favorisant la croissance des champignons. Certaines espèces peuvent toutefois pousser en été, influençant le pic des intoxications selon le climat estival.

La majorité des intoxications proviennent d’erreurs de cueillette par des amateurs peu informés ou trop confiants. Environ 70 % des victimes sont des cueilleurs amateurs ou des mycologues débutants, et les 30 % restants appartiennent à des couches socio-culturelles basses ou à des étrangers peu informés sur la prévention. Les intoxications volontaires pour chercher des champignons hallucinogènes restent rares, tout comme les cas d’intoxications criminelles ou suicidaires.

L’ingestion de champignons mal identifiés, due à des méconnaissances ou des croyances erronées, constitue la cause principale de ces intoxications. Par exemple, des idées fausses comme le noircissement de l’argent lors de la cuisson avec un champignon toxique, réfutées depuis le XIXe siècle, ou des croyances basées sur la couleur, l’oxydation ou d’autres caractéristiques des champignons, peuvent mener à des erreurs dangereuses.

Prévenir les intoxications

Pour prévenir les intoxications par champignons, l’InVS et la DGS soulignent l’importance de différencier les champignons comestibles des toxiques. Les erreurs d’identification entre espèces causent la plupart des intoxications. En cas de doute ou de symptômes gastro-intestinaux, tremblements, vertiges ou troubles visuels dans les 12 heures après avoir mangé des champignons, contacter immédiatement le « 15 » ou un centre antipoison est crucial.

Le SAMU 38 – Toxicologie Clinique déconstruit des idées reçues sur les champignons, comme la croyance en l’innocuité des champignons de printemps ou la comestibilité de tous les champignons d’automne. Ces fausses croyances peuvent mener à des intoxications graves.

La gravité d’une intoxication dépend du délai d’apparition des symptômes. Des symptômes survenant plus de 6 heures après ingestion indiquent une gravité nécessitant une hospitalisation. La vigilance reste essentielle même si les symptômes apparaissent moins de 6 heures après ingestion, car ils peuvent résulter de la consommation de plusieurs repas ou de différentes espèces de champignons.

Plusieurs syndromes d’intoxication par les champignons existent, définis par leurs symptômes et délais d’apparition. Ces syndromes incluent des symptômes digestifs et d’autres manifestations graves comme l’anémie, l’ictère, l’hypotension artérielle ou un choc, signes d’atteintes sévères comme une hémolyse aiguë.

En somme, prévenir les intoxications par champignons nécessite une identification précise des espèces, une sensibilisation aux risques et une réaction rapide en cas de doute ou de symptômes. Adopter des pratiques de cueillette responsables et ne consommer que des champignons sûrs est essentiel.

Les syndromes causés par une intoxication aux champignons

Les champignons intoxiquent en provoquant divers syndromes cliniques, liés aux toxines qu’ils contiennent. Ces syndromes se classent en deux catégories selon la durée d’incubation des symptômes. Les syndromes à incubation courte se manifestent en moins de 6 heures. Les syndromes à incubation longue apparaissent après plus de 6 heures. De plus, il existe d’autres syndromes moins fréquents associés à des champignons spécifiques.

Syndromes à incubation courte

Si les symptômes d’une intoxication par champignons apparaissent en moins de 6 heures, il s’agit généralement d’une forme bénigne. Cette situation concerne plus de 90 % des cas d’intoxications aiguës en France.

Le traitement se concentre sur la correction des pertes dues aux troubles gastro-intestinaux. Des mesures spécifiques s’adaptent à chaque situation clinique. En cas de doute sur la durée d’incubation des symptômes, une hospitalisation assure une surveillance adéquate.

Syndrome résinoidien

Le Syndrome résinoïdien prédomine parmi les intoxications fongiques, représentant environ 60 % des cas. Il provoque une gastro-entérite isolée, caractérisée par nausées, vomissements, douleurs abdominales et diarrhées, pouvant durer de 12 à 48 heures.

Le traitement du syndrome résinoïdien consiste en une réhydratation pour corriger la déshydratation et l’utilisation d’antiémétiques pour soulager les nausées et les vomissements. Dans certains cas, notamment chez les enfants, les femmes enceintes ou les personnes âgées, une hospitalisation peut être nécessaire.

Plusieurs champignons, tels que l’agaric jaunissant, la clavaire dorée, la russule émétique et l’hypholome en touffe, peuvent provoquer ce syndrome, même s’ils sont comestibles. Cependant, leur consommation crue, en excès ou en cas d’altération par l’environnement peut entraîner des problèmes.

Les toxines responsables de ce syndrome sont encore largement méconnues, mais semblent avoir des effets laxatifs. Parmi les toxines moins connues figurent l’illudine, la bolesatine, le fasciculol, le crustulinol et les triterpènes, présents dans une trentaine d’espèces.

Les symptômes du syndrome résinoïdien surviennent généralement entre 30 minutes et 3 heures après l’ingestion des champignons, et comprennent des douleurs épigastriques, des nausées, des vomissements, des coliques et une diarrhée persistante. En l’absence de traitement, ils peuvent entraîner une soif intense, des crampes et des troubles cardiovasculaires.

L’issue de l’intoxication peut varier :

  1. En cas de symptômes légers, ils régressent en 3 à 4 heures après la fin des troubles digestifs.
  2. Si les symptômes sont plus sévères et persistants, une hospitalisation est nécessaire pour rétablir l’équilibre hydroélectrolytique et administrer des médicaments cardiaques.

Syndrome muscarinien

Le syndrome muscarinien occupe la deuxième place parmi les syndromes d’intoxication fongique. Il se déclenche rapidement, généralement entre 15 minutes et 3 heures après ingestion. La muscarine, toxine présente dans des clitocybes, des inocybes et l’Amanite tue-mouches (quantité généralement faible), en est la cause.

Ce syndrome présente des symptômes variés, incluant nausées, vomissements, douleurs abdominales et diarrhée. Il entraîne aussi des crampes abdominales, une sudation excessive, des larmoiements, une rhinorrhée, des troubles cardiovasculaires comme la bradycardie et l’hypotension, et une myosis. Ces symptômes peuvent survenir avant la fin du repas et disparaissent généralement en 2 à 6 heures.

L’atropine, antidote du syndrome muscarinien, bloque les récepteurs muscariniques, neutralisant les effets de la muscarine. En cas d’intoxication sévère, une hospitalisation est parfois nécessaire, surtout chez les personnes âgées ou ayant des antécédents cardiaques.

Distinguer le syndrome muscarinien des autres syndromes fongiques, comme le résinoïdien aux symptômes gastro-intestinaux isolés, est crucial. Une identification précise des champignons ingérés et la connaissance des symptômes associés à chaque syndrome sont essentielles pour un traitement médical adéquat en cas d’intoxication.

Syndrome coprinien

Le syndrome coprinien se déclenche lorsqu’une personne consomme des champignons Coprin noir d’encre (Coprinopsis atramentaria) et boit de l’alcool simultanément. La coprine, toxine présente dans ces champignons, bloque l’enzyme décomposant l’alcool. Cela cause l’accumulation d’acétaldéhyde, un composé toxique. Les symptômes apparaissent entre 30 minutes et 2 heures après la consommation d’alcool, parfois avant même la fin du repas, et peuvent durer jusqu’à 24-36 heures.

Ce syndrome provoque des bouffées de chaleur, des maux de tête, une rougeur de la peau, une transpiration excessive, une accélération du rythme cardiaque et une baisse de la pression artérielle. Des vertiges, des nausées et des vomissements peuvent aussi survenir. Ces symptômes disparaissent généralement sans traitement spécifique en quelques heures. En cas de symptômes graves, un traitement médical avec des β-bloquants peut s’avérer nécessaire.

Pour éviter ce syndrome, il faut s’abstenir de boire de l’alcool pendant 3 à 5 jours après avoir consommé des Coprin noir d’encre. La coprine, responsable de cet effet, se trouve principalement dans cette espèce, mais d’autres espèces de Coprins, comme les Coprins américains, peuvent également la contenir. Bien que rares, d’autres types de champignons ont été impliqués dans des cas similaires, mais la présence systématique de coprine reste incertaine.

Il est crucial de bien identifier les champignons consommés et de connaître leurs interactions potentielles avec l’alcool. Les intoxications aux champignons, comme le syndrome coprinien, peuvent présenter des risques sérieux pour la santé. Ce syndrome souligne l’importance d’une consommation responsable et bien informée des champignons, surtout pour ceux qui pratiquent la cueillette de champignons sauvages.

Syndrome panthérinien

Le syndrome panthérinien, aussi appelé syndrome mycoatropinien ou anticholinergique, survient après la consommation de certains champignons. Les plus courants sont l’amanite tue-mouches (Amanita muscaria), l’amanite panthère (Amanita pantherina) et l’amanite jonquille (Amanita junquillea). Ce syndrome apparaît rapidement, généralement entre 30 minutes et 3 heures après ingestion.

Il provoque des troubles gastro-intestinaux légers : brûlures d’estomac, nausées, vomissements et diarrhée. De plus, il entraîne des manifestations neuropsychiatriques. Les patients peuvent ressentir une euphorie agitée, de l’anxiété, des délires et des hallucinations. Ils peuvent aussi souffrir d’ataxie, de mydriase (dilatation des pupilles), de paresthésies et de tremblements.

Dans les cas graves, les symptômes peuvent s’aggraver vers un coma convulsif. Après, une phase dépressive avec prostration et somnolence peut survenir. Il est crucial de reconnaître ces signes pour une prise en charge médicale rapide. Les symptômes disparaissent généralement en 8 à 12 heures, bien que parfois une amnésie rétrograde puisse survenir.

Les toxines responsables de ce syndrome sont les dérivés isoxazoles, notamment l’acide iboténique, qui agit en tant qu’agoniste du glutamate et est associé à la phase d’excitation, ainsi que le muscimole, qui agit en tant qu’agoniste GABA-ergique et est lié à la phase dépressive. D’autres substances, telles que la muscazone, sont également étudiées pour leur implication éventuelle dans ce syndrome.

L’amanite panthère (Amanita pantherina) contient deux à trois fois plus de ces toxines que l’amanite tue-mouches (Amanita muscaria), ce qui rend l’intoxication plus sévère. D’autres espèces d’amanites, comme l’amanite jonquille (Amanita junquillea), peuvent également être impliquées, bien que leur toxicité puisse varier.

Il est important de noter que cette intoxication peut être accidentelle, mais elle peut également être recherchée délibérément par des toxicomanes en quête d’effets hallucinogènes. Dans tous les cas, une surveillance étroite et, éventuellement, l’administration de sédatifs sont nécessaires pour gérer les symptômes.

Syndrome psylocibien

Le syndrome psilocybien, également appelé syndrome narcotinien, est une intoxication généralement volontaire observée chez les toxicomanes. Ce syndrome résulte de la consommation de champignons contenant des tryptamines, en particulier la psilocybine et la psilocine. Ces substances agissent sur les récepteurs sérotoninergiques. Les champignons concernés appartiennent principalement aux genres Psilocybe, Panaeolus, Pholiotina et Stropharia. Depuis le 22 février 1990, leur détention et transport sont illégaux.

Les symptômes de ce syndrome ressemblent à ceux induits par le LSD. Ils surviennent entre 5 et 30 minutes après ingestion. Les effets incluent un sentiment d’ivresse, de confusion, des rêveries, de l’euphorie, et une augmentation des sensations visuelles, auditives et tactiles. Les hallucinations sont fréquentes. Ces symptômes entraînent des perturbations dans la perception du temps et de l’espace, des troubles de l’humeur et de la pensée. L’angoisse, la panique et la confusion mentale accompagnent souvent ces manifestations. Physiquement, nausées, vomissements, maux de tête, vertiges et dilatation des pupilles sont courants. Le syndrome dure généralement 4 à 6 heures. Toutefois, des convulsions et comas sont possibles chez les jeunes enfants en cas d’intoxication accidentelle.

Les champignons hallucinogènes peuvent provoquer de graves troubles psychiatriques durant l’intoxication. Les crises de panique, la paranoïa et les comportements impulsifs sont des exemples. Des problèmes psychiatriques persistants peuvent survenir après l’intoxication, semblables aux effets du LSD.

Le traitement du syndrome psilocybien se concentre sur le repos et le soutien psychiatrique. En cas d’agitation intense, de comportement agressif ou d’hallucinations, des médicaments comme les benzodiazépines ou les neuroleptiques peuvent être prescrits pour soulager les symptômes.

Syndromes à incubation longue

Si l’incubation des symptômes s’étend sur une période supérieure à 6 heures, cela indique une intoxication potentiellement grave, nécessitant éventuellement une prise en charge médicale en unité de soins intensifs. Ces intoxications sévères, parfois fatales, sont déclenchées par des toxines qui ont la capacité de provoquer des dommages importants aux cellules vitales du foie ou des reins.

Trois types de toxines sont responsables de ces intoxications graves : les amatoxines, qui sont associées au syndrome phalloïdien, l’orellanine, qui est liée au syndrome orellanien, et la gyromitrine, qui est à l’origine du syndrome gyromitrien.

Syndrome phalloidien

Le syndrome phalloïdien, résultant de la consommation de champignons spécifiques comme l’Amanite phalloïde, représente la forme la plus grave d’intoxication fongique avec une mortalité de 10 à 15 %. Plus de 90 % des cas découlent de cette espèce.

L’intoxication se manifeste après 6 à 48 heures, causée par trois types de toxines : amanitines, phallotoxines et virotoxines.

Ce syndrome se divise en trois phases. La première, la phase cholériforme, entraîne des diarrhées abondantes, des vomissements fréquents, des douleurs abdominales, une sudation excessive et une déshydratation sévère. Non traitée, cette phase peut être fatale.

La deuxième phase, hépatorénale, inclut une cytolyse hépatique, hypoglycémie, hyperammoniémie, baisse des facteurs de coagulation et hausse des transaminases.

La troisième phase provoque une insuffisance hépatocellulaire aiguë et une insuffisance rénale aiguë, des complications souvent mortelles.

La gravité de l’intoxication dépend de l’atteinte hépatique. Une forme légère se traduit par une gastro-entérite de 3 à 5 jours. La forme modérée entraîne une hépatite aiguë avec récupération en quelques semaines. Une forme grave se manifeste par une hépatite aiguë sévère, confusion mentale et saignements digestifs.

Le traitement du syndrome phalloïdien nécessite une hospitalisation en réanimation. Les soins incluent réhydratation intensive, lavage gastrique, charbon activé, antibiotiques, traitement hépatoprotecteur et, dans les cas graves, épuration extrarénale ou transplantation hépatique. Malgré l’absence d’antidote spécifique, les avancées médicales ont réduit la mortalité de 50 % à 15 %.

Syndrome orellanien

Le syndrome orellanien provient de la consommation de champignons tels que le Cortinaire couleur de rocou (Cortinarius orellanus), riche en orellanine toxique. Le Cortinaire spécieux (Cortinarius speciosissimus) peut aussi causer ce syndrome. D’autres cortinaires, comme le Cortinaire resplendissant (Cortinarius splendens), le Cortinaire cannelle (Cortinarius cinnamomeus) et le Cortinaire phénix (Cortinarius phoeniceus), contribuent rarement à ce syndrome sans contenir d’orellanine.

Ce syndrome se développe sur une longue période, variant de 3 à 20 jours après ingestion. La première phase apparaît entre 12 heures et 14 jours, entraînant des troubles gastro-intestinaux : vomissements, nausées, diarrhée, sensations de brûlure buccale et soif intense.

La seconde phase, survenant 4 à 15 jours après, se caractérise par une insuffisance rénale aiguë due à une néphrite interstitielle. Parfois, cette atteinte rénale évolue en insuffisance chronique, nécessitant l’hémodialyse voire une transplantation rénale. L’urémie grave peut mener au décès.

Le traitement du syndrome orellanien exige une hospitalisation rapide pour rééquilibrer l’hydro-électrolytique. En cas d’insuffisance rénale aiguë, l’hémodialyse devient indispensable. Une transplantation rénale peut s’avérer nécessaire pour sauver le patient. Reconnaître vite les symptômes de cette intoxication est crucial en raison de sa gravité potentielle et de sa latence prolongée.

Syndrome giromytrien

Le syndrome gyromitrien résulte de la consommation de champignons comme le Gyromitre (Gyromitra esculenta) et des espèces similaires. La gyromitrine, toxine responsable, se convertit en méthylhydrazine, causant de graves dommages hépatorénaux et des troubles neurologiques dus à un déficit en GABA.

Ce syndrome apparaît généralement 6 à 8 heures après l’ingestion. Les premiers symptômes incluent asthénie, vertiges, céphalées, douleurs abdominales, vomissements et parfois diarrhées. Ces signes persistent 1 à 2 jours, voire une semaine, avant de s’atténuer progressivement.

Dans les cas sévères, des troubles neurologiques comme des convulsions et un coma peuvent se manifester. Ces troubles sont accompagnés de problèmes métaboliques, tels que l’hypoglycémie et l’acidose métabolique. Entre le 2e et 3e jour, une cytolyse hépatique peut se développer, avec une atteinte rénale indirecte due à une hémolyse intravasculaire aiguë.

Le traitement du syndrome gyromitrien vise à gérer les troubles gastro-intestinaux et l’atteinte hépato-rénale. Il nécessite une hospitalisation pour restaurer l’équilibre hydroélectrolytique. Pour traiter les convulsions, on utilise des médicaments comme le diazépam et on administre de la vitamine B6 en intraveineuse. En cas d’hépatite grave ou d’insuffisance rénale aiguë, une épuration extrarénale peut s’imposer. Reconnaître rapidement les symptômes et chercher une aide médicale s’avère crucial en cas d’intoxication par ces champignons, étant donné la gravité potentielle de cette affection.

Autres syndromes

À partir de la fin du XIXe siècle, de nouveaux syndromes causés par des champignons ont été identifiés. Certains de ces champignons étaient inconnus jusqu’alors ou provenaient de régions extérieures à l’Europe, Ces syndromes présentent des similitudes variables avec les principaux syndromes déjà connus et peuvent être déclenchés par de nouvelles toxines découvertes ou déjà existantes.

Syndrome proximien

Le syndrome proximien, une forme d’insuffisance rénale, se manifeste principalement dans le sud de la France. Il résulte de la consommation de certaines espèces de champignons, notamment l’Amanite à volve rousse en Europe, l’Amanita smithiana en Amérique du Nord et l’Amanita pseudoporphyria au Japon. Ce syndrome ressemble au syndrome orellanien, mais avec des délais d’apparition des symptômes plus courts et des variations individuelles marquées.

Les signes initiaux comme les troubles digestifs surviennent généralement entre 8 et 14 heures après l’ingestion. Les symptômes d’atteinte hépato-rénale apparaissent de 1 à 4 jours après. À la différence du syndrome orellanien, le syndrome proximien entraîne une hépatite cytolytique mais ne mène généralement pas à une insuffisance rénale chronique.

Le traitement de cette intoxication cible principalement les symptômes, notamment les troubles digestifs et l’atteinte rénale, recourant parfois à l’hémodialyse. La sensibilité à ces champignons varie fortement d’une personne à l’autre.

Syndrome acromelalgien

Le syndrome acromélalgien, aussi appelé érythromelalgie, est un trouble caractérisé par des douleurs et une sensation de brûlure aux extrémités. Il a été identifié pour la première fois au Japon à la fin du 19ème siècle, suite à l’ingestion de champignons toxiques, et reconnu en France en 1996. Le champignon à l’origine de ce syndrome au Japon, découvert en 1918 par Tsutomi Ichimura, est nommé Clitocybe acromelalga. En Europe, un incident survenu en Savoie en 1996 a révélé la présence d’une souche similaire, le Clitocybe amoenolens, ressemblant au Lepista inversa et décrit initialement au Maroc. Cette souche a été trouvée dans les Alpes françaises en 1987, mais sa toxicité n’était alors pas connue.

Les symptômes, tels que brûlures et paresthésies aux extrémités, apparaissent entre 24 heures et 3 jours après ingestion. Ils comprennent des douleurs intenses, exacerbées par la chaleur et le mouvement, atténuées temporairement par des bains d’eau froide. Les patients présentent un œdème rouge et chaud avec hypersudation, sans atteinte cutanée. Bien que non mortels, les symptômes mettent plusieurs mois à régresser.

Des recherches ont identifié plusieurs toxines dans le Clitocybe acromelaga, notamment des acides aminés similaires à l’acide kaïnique. Parmi ces toxines, on trouve l’acide acromélique A et B, la clitidine et la clithionéine. Pour diagnostiquer l’érythermalgie, les médecins se basent sur des critères spécifiques. Ces critères comprennent la nature des douleurs, la rougeur des zones touchées, le déclenchement par la chaleur ou l’exercice, et la réaction aux variations de température et à l’aspirine.

Syndrome paxillien

L’intoxication par le Paxillus involutus, connu comme le paxille enroulé, est une maladie rare et complexe, probablement d’origine immuno-allergique. Elle se déclare 1 à 2 heures après avoir mangé ce champignon chez des personnes précédemment exposées sans symptômes.

Les premiers signes sont des troubles digestifs légers, suivis de complications sévères telles qu’une anémie hémolytique aiguë, une hypotension artérielle menant parfois au choc, et une insuffisance rénale. Dans les cas extrêmes, ces symptômes peuvent causer la mort.

Face à cette intoxication, le traitement vise à gérer l’hypotension, l’anémie et l’insuffisance rénale. En cas d’anémie hémolytique aiguë, une exsanguinotransfusion peut s’avérer nécessaire.

Le syndrome paxillien, lié au Paxillus involutus, résulte d’une sensibilisation progressive ou d’une accumulation de toxines. Cette situation conduit à la production d’anticorps contre des extraits du champignon. Autrefois considéré comestible, ce champignon est maintenant connu pour causer des intoxications graves, voire mortelles.

Les symptômes incluent des coliques, une baisse de tension, un syndrome hémolytique, une jaunisse et des lésions rénales, survenant peu après l’ingestion. Cette intoxication exige une intervention médicale urgente en raison de sa gravité potentielle.

Autres risques

Les intoxications aux champignons présentent une variété de risques pour la santé, allant au-delà des troubles digestifs. Parmi ces risques, on trouve la rhabdomyolyse, une dégradation rapide des muscles squelettiques pouvant causer une insuffisance rénale. L’acrosyndrome, caractérisé par des troubles de la microcirculation aux extrémités, est une autre conséquence potentielle. Certains champignons, comme le Podostroma cornu-damae, sont extrêmement toxiques et peuvent entraîner des lésions hépatiques graves voire la mort. Les professionnels au contact des spores peuvent développer des allergies respiratoires ou cutanées. De plus, des champignons comestibles peuvent être contaminés par des micro-organismes, des mycotoxines ou des xénobiotiques comme les pesticides, rendant leur consommation dangereuse. Ces risques soulignent l’importance d’une identification précise et d’une manipulation soigneuse des champignons.

L’acrosyndrome

L’acrosyndrome, un trouble caractérisé par des douleurs neuropathiques ou inflammatoires, est notamment associé à l’espèce de champignon Clitocybe amoenolens. Le délai d’incubation peut s’étendre jusqu’à 24 heures. Les symptômes sont attribués à des toxines, en particulier les acides acroméliques.

Ce syndrome se manifeste initialement par des fourmillements, suivis de brûlures intenses aux mains et aux pieds, aggravées par la chaleur. Ces épisodes douloureux sont accompagnés d’érythème et d’œdème localisés. Un traitement initial peut consister en des bains d’eau glacée pour atténuer les symptômes. Par ailleurs, la prise en charge est essentiellement symptomatique, avec l’utilisation de médicaments tels que la morphine ou l’aspirine.

Parmi les acrosyndromes, les plus fréquents concernent des anomalies de la microcirculation. Le phénomène de Raynaud est l’exemple le plus connu, se caractérisant par des troubles circulatoires paroxystiques des extrémités, avec changement de couleur de la peau et paresthésies. Il est souvent primaire mais peut aussi être secondaire à d’autres pathologies ou à certains médicaments.

L’acrocyanose, un autre acrosyndrome, se manifeste par un aspect violacé des extrémités, souvent accompagné d’hypersudation et d’œdème. Cette condition est généralement bénigne mais peut s’aggraver avec le froid et conduire à des engelures.

L’érythermalgie est un trouble microcirculatoire se traduisant par des épisodes de rougeur et de brûlures intenses des extrémités, indépendamment de la saison. Cela nécessite souvent l’immersion des zones affectées dans l’eau glacée.

Pour diagnostiquer un acrosyndrome, le médecin recherchera des symptômes associés tels que des douleurs articulaires, des difficultés à avaler, de l’essoufflement, ou un épaississement de la peau au niveau des mains. Des examens comme la capillaroscopie periunguéale et des analyses sanguines sont utilisés pour exclure des causes secondaires. Des évaluations complémentaires, comme un échodoppler artériel et une mesure de la pression digitale, peuvent également être envisagées.

La Rhabdomyolyse

La rhabdomyolyse détruit les muscles striés et libère leurs composants cellulaires dans le sang. En France et en Pologne, des cas ont suivi l’ingestion de champignons tels que Tricholoma auratum et Tricholoma equestre. Ce syndrome, parfois mortel, peut dépendre de facteurs génétiques ou d’une consommation excessive. Depuis 2005, la France interdit la vente de ces champignons.

On a également constaté des troubles neurologiques après ingestion de champignons. En Allemagne, des encéphalopathies dues à Hapalopilus rutilans et au Japon, des cas par Pleurocybella porrigens. En France, un syndrome cérébelleux est apparu suite à la confusion entre morilles toxiques et comestibles.

Des morts subites en Chine ont été liées à des cardiotoxines de Trogia venenata et autres espèces. Des campagnes d’information ont diminué ces incidents.

La rhabdomyolyse provoque myalgies, asthénie, raideur, gonflement et crampes. D’autres symptômes comprennent des urines foncées, des sueurs intenses sans fièvre et des nausées. Les formes graves peuvent entraîner un déficit moteur, des troubles cardiorespiratoires et une insuffisance rénale aiguë.

Le traitement cible principalement les symptômes : réhydratation, rééquilibrage électrolytique et maintien du débit urinaire. Un diagnostic précoce mène généralement à une guérison en 8 à 15 jours, bien qu’une asthénie puisse persister. Des complications graves, comme des troubles du rythme cardiaque ou une insuffisance rénale aiguë, peuvent survenir.

Le cas Podostroma cornu-damae (Pat.) Hongo & Izawa 1994

Le Podostroma cornu-damae, appelé Kaen-také (« champignon flamboyant ») au Japon, représente un danger extrême. Ce champignon toxique provoque des brûlures et desquamations au toucher et s’avère mortel en cas d’ingestion. Sa forme et couleur, symboliquement liées aux samouraïs, ont mené à des intoxications mortelles, notamment en 1999 à Niigata et en 2000 dans le département de Gunma.

Dès le début du 19ème siècle, l’Atlas de Materia Medica signalait déjà le « poison foudroyant » du Kaen-také. La dose létale se révèle très faible, à peine 3 grammes. Au Japon, on a rapporté six cas d’empoisonnement par ce champignon, la moitié s’étant avérés fatals.

Les symptômes apparaissent rapidement, environ 10 minutes après consommation. Ils débutent par des troubles digestifs comme des douleurs abdominales, vomissements et diarrhée. Ils progressent vers des paresthésies, un engourdissement des membres, des étourdissements, des difficultés respiratoires et de graves troubles hématologiques, dont un échec de la fonction hématopoïétique. Ces intoxications peuvent aussi causer des ulcérations cutanées, des insuffisances hépatique, rénale et respiratoire, avec un haut taux de létalité. Les survivants endurent souvent des séquelles graves, dont une atrophie du cervelet et de la langue, des troubles moteurs, une perte de cheveux et une desquamation de la peau.

Sources

  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Champignon#Classifications
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Mycologie_m%C3%A9dicale
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Intoxication_par_les_champignons
  • https://www.vidal.fr/actualites/14026-multiples-intoxications-aux-champignons-cet-ete-rappel-des-risques-signes-et-prises-en-charge.html
  • http://www-sante.univ-rouen.fr/biolog2/Pages/Myco%20et%20Pharma/
  • https://www.inspq.qc.ca/toxicologie-clinique/les-intoxications-par-les-champignons-sauvages
  • https://theses.hal.science/tel-00465055
  • https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01025662/document

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