Extrémités froides et microcirculation, une affection fréquente en hiver

Durant le changement de saison, surtout lors de la saison froide, il est courant de souffrir des extrémités froides (nez, mains, pieds, oreilles). Ce phénomène dû à un trouble mineur de la microcirculation est tout à fait normal. La nature est bien faite et votre corps réagit.

Mais pourquoi ce phénomène de trouble de la microcirculation ?

Lorsqu’il fait très froid, l’organisme protège en priorité les organes internes vitaux, comme le cœur, les poumons, le foie, etc. Pour cela, les vaisseaux sanguins des extrémités du corps se contractent et l’afflux sanguin vers les organes internes augmente pour les tenir au chaud (c’est ce mécanisme qui est exacerbé dans le syndrome de Raynaud par exemple, où le sang ne se rend plus dans les extrémités, d’où la coloration blanche des mains).

La microcirculation est composée de trois types de vaisseaux, extrêmement fins :

Les capillaires : Ce sont des vaisseaux dont le diamètre est aussi fin que celui d’un cheveu. On distingue essentiellement les capillaires sanguins et lymphatiques . La lumière des capillaires sanguins est parfois inférieure au diamètre des hématies ou globules rouges. C’est à travers les parois de ces capillaires sanguins que se font les échanges gazeux avec les hématies et les échanges de nutriments entre le plasma et la lymphe interstitielle. Nos capillaires sanguins, sont munis de très nombreux muscles circulaires ou sphincters qui en règlent le débit et qui réagissent aux facteurs extérieurs tels que par exemple la température.

Les artérioles : Il s’agit de petites artères.

Les veinules : Ce sont de petits vaisseaux qui convergent avec d’autres pour former le prolongement des artères et des veines. La vasoconstriction (diminution du diamètre de la lumière d’un vaisseau) engendrée par ce phénomène permet donc non seulement de  protéger nos organes vitaux en les réchauffant, mais permet également à notre corps de se protéger des basses températures en refroidissant les extrémités afin de s’adapter à une baisse de température et éviter les chocs thermiques. Le corps se protège donc naturellement contre le froid; c’est un réflexe de survie tout à fait naturel.

Comment se débarrasser des problèmes de microcirculation ?

Il est certes désagréable de porter cette sensation de froid sur soi constamment. Certaines personnes le ressentent moins que d’autres, tout est une question de constitution.

Mon seul conseil, buvez des infusions bien chaudes, prenez des douches ou des bains chauds, couvrez-vous bien lorsque vous devez sortir (manteau bien chaud, écharpe, gants, chaussettes en laine) et bougez ! En effet la marche, les longues balades où les activités sportives stimulent la microcirculation et augmentent la température de votre corps.
Evitez également les régimes en hiver; le corps a besoin de réserves et de combustibles pour son bon fonctionnement lors de la saison hivernale.

En revanche,  si les extrémités froides persistent et que les doigts des pieds et des mains changent de couleur, cela peut être un signe d’alarme. En effet, les nerfs peuvent être atteints ou il peut s’agir d’une lésion tissulaire. Dans ce cas, il est de mise de consulter un médecin qui pourra établir un diagnostic précis et traiter au mieux cette atteinte.

Que ton aliment soit ton seul médicament !

Cette célèbre citation d’Hippocrate, certes jamais formulée par ce dernier n’en est pas fausse pour autant. L’alimentation peut notamment être une alliée de taille pour lutter efficacement contre ce phénomène. En effet, une alimentation riche en vitamine K, phylloquinone ou phytoménadione interviendra en particulier dans les processus de stimulation de la coagulation sanguine.

On trouve la vitamine K à l’état naturel essentiellement dans les sources alimentaires suivantes :

  • Les épinards
  • Les céréales
  • Le jaune d’œuf
  • Les légumes verts
  • Le foie
  • Les produits laitiers
  • Les graines germées d’alfalfa (luzerne)
  • La ciboulette
  • Le basilic citron
  • Le basilic thaï

Cette vitamine est l’une des rares synthétisée naturellement par l’organisme. Elle est stockée dans le foie et les besoins journaliers sont de 0,045 mg pour l’homme et de 0,035 mg pour la femme.

Et que disent nos amies les plantes des troubles de la microcirculation ?

Le Cyprès :

En teinture mère de rameau feuillé et cône charnu ou en extraits fluides de plantes fraîches standardisés et glycérinés (EPS), le cyprès possède des propriétés veinotoniques indiquées dans les troubles circulatoires veineux. Il est cependant contre-indiqué chez la femme enceinte ou allaitante, et son usage ne doit pas être prolongé.

Riche en tanins, et notamment en oligomères proanthocyanidoliques (OPC), la noix de cyprès exerce une action veinotonique, astringente, vasoconstrictrice et antihémorragique.

Dans une étude randomisée d’une durée de 2 mois, la poudre de cyprès s’est avérée nettement plus efficace que la diosmine (veinotonique de référence) sur des symptômes d’insuffisance veineuse (jambes lourdes, douleurs, crampes, œdèmes) : 80% de bons et très bons résultats contre 53% avec le produit de référence.

L’utilisation traditionnelle des noix de cyprès pour diminuer les symptômes de l’insuffisance veineuse ou des troubles hémorroïdaires serait liée notamment à son action de protection du tissu conjonctif.

Le Gingko biloba :

En extraits standardisés (Tanakan®  et génériques), en compléments alimentaires, en teinture mère ou en EPS, le Ginkgo biloba possède des propriétés veinotoniques et activateur de la circulation indiquée dans les troubles de la microcirculation, dont la maladie de Raynaud. Il est cependant contre-indiqué chez la femme enceinte ou allaitante et présente de nombreux risques d’interactions médicamenteuses, notamment avec les anticoagulants, les anti-inflammatoires non stéroïdiens et autres médicaments. Demandez conseil à votre pharmacien.

In vivo, l’ajout de G. biloba sur une lignée de cellules endothéliales entraîne la modification de la perméabilité membranaire en agissant sur certains canaux ioniques, et provoque la libération de la prostaglandine PG12 à partir de l’endothélium vasculaire aortique. L’extrait de ginkgo exerce également in vivo une activité vasorelaxante en induisant la libération de monoxyde d’azote (= oxyde nitrique = NO) par les cellules endothéliales basilaires cérébrales. Chez le sujet âgé, l’extrait de ginkgo exerce un effet protecteur sur les artérioles mésentériques, améliorant ainsi l’élasticité vasculaire.

Il existe un nombre croissant d’études cliniques montrant l’intérêt des extraits de G. biloba dans les maladies cardiovasculaires et vasculaires périphériques et au cours des complications vasculaires du diabète, en relation avec leurs activités antioxydantes et de piégeur de radicaux libres, de stabilisateur de membrane, d’inhibiteur du PAF, de vasodilatateur et de régulateur du métabolisme.

Le Mélilot :

En EPS ou en extrait fluide, le mélilot possède des propriétés veinotonique et circulatoire. Il est cependant contre-indiqué chez la femme enceinte ou allaitante, chez les personnes atteintes de maladies hépatiques, réservé à l’adulte et présente également de nombreux risques d’interactions médicamenteuses, notamment les antiagrégants plaquettaires, les anticoagulants ou encore les antivitamines K. Demandez conseil à votre pharmacien.

Plusieurs études cliniques des années 1990 mettent ainsi en évidence l’action des dérivés coumariniques, composants du mélilot, sur la réduction des lymphœdèmes des bras et des jambes. L’une d’entre elles fut par ailleurs menée en double aveugle contre placebo chez 104 patients présentant un lymphœdème unilatéral chronique filaire (grades 1-2) ou un éléphantiasis (grades 3-5) au niveau des jambes. Les patients traités recevaient une dose journalière de coumarine pendant un an, et furent revus douze mois plus tard. L’étude a donc démontré l’effet de la coumarine dans la réduction du lymphœdème. Dans plusieurs autres études, la coumarine a également montré des effets bénéfiques dans le traitement des lymphœdèmes.

La Vigne rouge :

En complément alimentaire ou en EPS, les feuilles de vigne rouge possèdent des propriétés veinotoniques. Elles sont cependant contre-indiquées chez la femme enceinte, ainsi qu’en prise simultanée avec les traitements aux anticoagulants ou antiplaquettaires. Demandez conseil à votre pharmacien.

L’ Hélichryse italienne :

L’huile essentielle d’hélichryse italienne est une excellente anticoagulante efficace sur les troubles de la microcirculation tels que le Syndrome de Raynaud par exemple.

L’huile essentielle d’hélichryse possède en effet un impact vasculaire majeur, c’est LA plante de la circulation sanguine pour ses propriétés anticoagulante, fluidifiante sanguine (active dans la microcirculation artérielle), spasmolytique vasculaire (vaso-coronaro-dilatatrice), préinfarctus et fibrinolytique.

Cette huile essentielle n’est cependant pas dénuée de toxicité et présente quelques précautions d’emploi :

  • Contre-indiquée chez la femme enceinte (abortive) ou allaitante
  • Réservée à l’adulte
  • Ne pas avaler
  • Ne jamais dépasser la posologie de 3 gouttes 2 fois par jour en usage externe (soit pas plus de 6 gouttes)
  • Éviter chez les patients sous anticoagulants, interactions vraisemblables avec les antiagrégants
  • Pas d’usage prolongé
  • Ne pas diffuser, ni inhaler, ni mettre dans le bain
  • Interdite en usage interne
  • Contenant des cétones et des sesquiterpènes, risque d’autotoxicité par interactions moléculaires
  • Interdite aux animaux
  • Dermocaustique, révulsive cutanée à l’état pur, dilution requise
  • Ne pas associer avec la cortisone, risque d’interaction médicamenteuse, demandez conseil à votre pharmacien
  • Prudence chez les personnes atteintes de maladies auto-immunes, épileptiques, asthmatiques, âgées ou atteintes de parkinson, ainsi qu’aux personnes neurosensibles
  • Risque de neurotoxicité pouvant induire des crises épileptiques à hautes doses
  • Usage cutané seul préconisé

Sources bibliographiques médicales et essais cliniques :

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