La busserole est l’une des grandes absentes de la littérature médicale de toute l’Antiquité. Le Moyen-Âge ne fait guère mieux si l’on considère que les documents les plus anciens la concernant ne remontent qu’au XIIe siècle : certains livres anglais en relatent l’usage, elle est même mentionnée dans un herbier gallois du XIIIe siècle, intitulé Les médecins de Myddfai. En France, c’est Rabelais (médecin-écrivain) qui, le premier, souligne les effets diurétiques de la busserole dans son œuvre littéraire Gargantua, décrivant Pantagruel en proie à une infection urinaire.
Qu’est ce que la busserole ?
La Busserole, ou Arctostaphylos uva-ursi, est un petit buisson de la famille des Ericaceae, originaire des États-Unis et répandue dans les régions montagneuses et hémisphère nord. En France, elle est surtout présente dans l’hémisphère sud et en montagne. Apparaissant de mai à juillet, de petites fleurs roses en forme de grelots accompagnent ses feuilles persistantes en forme de spatule. Ces fleurs se regroupent en grappes et produisent des drupes rouges, d’où le surnom de «raisin d’ours».
Les feuilles constituent la drogue de la Busserole. Celles-ci se composent majoritairement d’arbutine (ou arbutoside), une substance aux effets thérapeutiques. On récolte les feuilles en été et séchées pour leur usage médicinal. On reconnait la Busserole pour son utilisation dans le traitement des troubles modérés des voies urinaires et de la vessie. En revanche, cet usage ne présente pas encore de données cliniques suffisantes.
La plante est un sous-arbrisseau à port rampant, formant souvent des touffes en coussin. Son écorce fine s’exfolie facilement. On la considère comme une espèce colonisatrice couvre-sol. Ses feuilles simples, alternes, épaisses et coriaces, présentent un limbe ovale-oblong et luisant.
Les fleurs de la Busserole se caractérisent par une symétrie radiale pentamère avec un calice à cinq dents et une corolle urcéolée rose ou blanc-rosé. Elle possède dix étamines et un ovaire supère multi-ovulé.
Les fruits sont des drupes rouge vif à maturité, contenant cinq nucules à une seule graine. Ces baies sont consommées par les ours et sont décoratives, mais farineuses et insipides. L’arbutoside dans les feuilles est un hétéroside phénolique, absorbé au niveau intestinal et hydrolysé en β-D-Glucopyranose et hydroquinone, qui possède une action antiseptique rénale. Plus de la moitié de l’arbutoside ingéré est éliminé sous forme de glucuronide et de sulfate d’hydroquinone. La Busserole contient également des tanins galliques et des flavonoïdes.
Un peu d’histoire
Au XXe siècle, Botan réaffirme les pouvoirs diurétiques et antiseptiques de la plante. Il écrit que l’on « met cette double propriété à profit toutes les fois qu’il s’agit de guérir des inflammations accompagnées de purulence ». Leclerc, qui n’a rien ignoré de ce que ses prédécesseurs ont pu constater au sujet de la busserole, fait l’observation suivante; les feuilles du poirier agissent à la manière de celles de busserole. Voici ce qu’il en dit : « leur infusion se comporte comme un bon diurétique, capable d’exercer sur l’urine une action antiputride analogue à celle de l’uva-ursi : elle trouve donc son application dans les cystites, dans la bactériurie, dans la lithiase urinaire; sous son influence, le volume de l’urine augmente, le liquide excrété s’éclaircit et perd ainsi de sa fétidité et l’on obtient la sédation des phénomènes douloureux dont la vessie est le siège ».
Charles de Barbeyrac (1629-1699), lui aussi, conseillait la busserole « pour calmer les douleurs néphrétiques et faire disparaître les mucosités et le sable de l’urine ». Mais ce n’est que sur l’impulsion du médecin viennois Dehaen – qui est celui qui a sans doute le mieux apprécié la valeur thérapeutique de la busserole – que cette plante se recommande à « tous ceux qui présentent une suppuration prolongée et abondante, rebelle aux autres moyens thérapeutiques, vers le système urinaire, les reins, l’uretère, la vessie, l’urètre, le scrotum, le périnée, sans aucune empreinte vénérienne et en dehors des signes évidents d’un calcul », écrit-il dans le Ratio medendi in nosocomio practico en 1758.
À la suite de l’établissement de ces propriétés médicinales, nombreux seront les praticiens à se succéder, entrant dans la voie tracée par Dehaen pour éprouver cette plante que l’on dit être le meilleur remède des suppurations de l’appareil urinaire.
Quelles sont les principales propriétés pharmacologiques des feuilles de Busserole ?
In vitro, l’hydroquinone libre de la Busserole a une action antibactérienne efficace sur des bactéries telles que Escherichia Coli, Proteus Vulgaris, Staphylococcus aureus et Enterococcus Vulgaris. L’efficacité antibactérienne dépend de la biodisponibilité de l’hydroquinone et de sa forme conjuguée. Autrefois, il était recommandé d’alcaliniser l’urine pour favoriser l’hydrolyse de l’hydroquinone complexée en hydroquinone libre. Cependant, des études récentes menées par Garcia De Arriba ont révélé que ce sont les bactéries elles-mêmes qui libèrent la forme libre. En effet, dans un environnement de culture de coccobacilles avec de l’hydroquinone conjuguée, il a été observé que celle-ci est transformée en hydroquinone libre dans le milieu intracellulaire des bactéries.
Propriétés antiseptiques urinaires
En effet ces propriétés sont en relation avec l’activité de l’arbutine, un puissant désinfectant et anti-inflammatoire urinaire, actif sur Escherichia coli, principal germe responsable des infections de l’arbre urinaire. L’arbutine n’est métabolisée que dans les voies urinaires, où elle s’hydrolyse en glucose et en hydroquinone, (substance très proche du phénol), un puissant antiseptique. Cette transformation s’opère par conséquent sur des urines alcalines ou alcalinisées.
Hydroquinone, acides phénoliques et picéoside agissent en synergie sur de nombreux germes : Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Mycoplasmes, Pseudomonas aer., Proteus vulg., Klebsiella pneum., Enterococcus faecal., Streptococcus. Ces principes actifs sont également antimycosiques (candida albicans) et virostatiques.
Par ailleurs, les feuilles sont antimicrobiennes in vitro et in vivo vis-à-vis de nombreux germes (Candida, Staphylococcus, Escherichia, Salmonella).
Propriétés anti-inflammatoire, antalgique, astringente et décongestionnante des voies urinaires
Les propriétés thérapeutiques de la busserole sont en partie dues à la présence d’iridoïdes et d’allantoïne, qui sont des agents cicatrisants et reconstituants de l’épithélium de la muqueuse urinaire.
L’action aquarétique de la busserole, c’est-à-dire sa capacité à augmenter l’élimination rénale de l’eau, est attribuée à l’arbutoside, aux flavonoïdes et aux glucosides phénoliques présents dans ses feuilles. Chez les personnes en surcharge hydrique, la busserole favorise l’élimination du sodium et du potassium. L’arbutoside, stable dans la plante grâce aux tanins, est hydrolysé par la flore intestinale, libérant ainsi l’hydroquinone, un phénol qui est ensuite conjugué dans le foie et excrété par voie rénale.
La plante contient également des tanins galliques, aux propriétés astringentes. À hautes doses, ces tanins peuvent présenter un risque pour la santé. Elle renferme aussi des mucilages, de l’arbutine, et un glucoside qui se scinde en hydroquinone et glucose sous l’action de certains ferments. En milieu basique, propice au développement des bactéries responsables des cystites, l’hydroquinone se développe et détruit les germes, offrant ainsi des vertus anti-infectieuses.
En association avec les feuilles de bruyère ou callune, sous forme de décoction, les feuilles de busserole renforcent leurs propriétés antibactériennes.
Les feuilles de busserole ont une action anti-inflammatoire et antiseptique urinaire, utilisées dans la prévention des cystites récidivantes, l’hypertrophie de la prostate, les rétentions urinaires, urétrites, néphrites, incontinences urinaires, diarrhées, ménorragies, leucorrhées et autres troubles urinaires ou gynécologiques.
Existe-il des précautions d’emploi concernant la Busserole ?
L’hydroquinone nécessitant des urines alcalines pour être produite et exercer son action antiseptique, il est nécessaire au moment de l’utilisation de la busserole de s’assurer d’un pH urinaire alcalin (mesuré par bandelette réactive) ou d’alcaliniser les urines par l’apport simultané de bicarbonate de sodium; soit des eaux minérales comme St Yorre (4368 mg/L), Vichy Célestins (2989 mg/L) et Badoit (1300 mg/L), soit du bicarbonate de soude, ou bien de citrates (de sodium, potassium, magnésium), ou bien via une alimentation très riche en fruits et légumes. Il est conseillé de boire beaucoup durant le traitement (au moins deux litres d’eau par jour).
Contre-indication :
- L’EMA en recommande pas la busserole chez la femme enceinte ou allaitante en raison de ses propriétés ocytociques, c’est-à-dire utéro stimulantes et tératogènes.
- On contre indique également la Busserole en cas de cancer des voies urinaires, ainsi qu’en cas de maladies rénales.
- Selon l’agence européenne, on ne recommande pas l’utilisation chez les enfants et les adolescents pour un usage traditionnel. En effet, les infections des voies urinaires chez les enfants et les adolescents, même à un stade précoce, doivent se traiter sous surveillance médicale.
Précautions d’emploi :
- Les extraits de busserole s’utilisent en cures discontinues et de durée limitée.
- La commission E allemande recommande de ne pas prolonger la prise de busserole au-delà d’une semaine ou plus de 5 fois par an sans un avis médical.
- Selon l’EMA, l’emploi de la busserole chez l’homme sort de son usage traditionnel; lequel n’est recommandé que pour les femmes seulement.
- En cas de surdosage, possibilité d’anorexie, nausées, vomissements, céphalées, irritabilité, insomnie, élévation de la fréquence cardiaque et albuminurie.
Interactions médicamenteuses :
- La busserole peut potentialiser la toxicité gastro-intestinale des anti-inflammatoires non stéroïdiens de synthèse.
- Éviter la prise conjointe de substances acidifiant les urines (médicaments, vitamine C, canneberge, jus de fruits acides tels que les agrumes ou les pruneaux).
- Les extraits aqueux et méthanoliques de 5 produits uva-ursi ont montré une forte inhibition de l’isoenzyme du cytochrome p450.
Comment prendre la Busserole et à quel dosage ?
La busserole est une plante médicinale couramment utilisée en phytothérapie pour ses propriétés antiseptiques et diurétiques. Cependant, il est important de savoir comment prendre la busserole et à quel dosage pour en tirer le meilleur parti. Dans cette section, nous allons examiner les différentes façons de prendre la busserole et les dosages recommandés pour différents types d’affections.
Forme sèche :
- En complément alimentaire : sous forme d’extrait sec ou de poudre, en gélules.
- Au cours d’infections urinaires, des gélules de bruyère peuvent être associées à cette prise, à raison d’1 gélule 3 fois par jour.
Forme liquide :
- Extrait fluide de plante fraîche standardisé : 5 à 10 ml par jour dans un verre d’eau de préférence le matin.
- Tisanes : 10 à 15 g de feuilles par litre d’eau (après ébullition, laisser cuire à petits bouillons pendant 30 mn), 1 à 2 g par tasse, à boire 3 à 4 fois / jour. Pour éviter l’irritation gastrique due à la richesse en tanins, il est possible d’y ajouter des feuilles de menthe.
La Busserole en préparation magistrale d’extraits standardisés sous forme liquide (EPS)
La busserole est une plante médicinale populaire connue pour ses propriétés antiseptiques et diurétiques. Elle est souvent utilisée en phytothérapie pour traiter les infections urinaires et les affections de la vessie. Dans cette section, nous allons explorer l’utilisation de la busserole en préparation magistrale d’extraits standardisés sous forme liquide (EPS) et comment elle peut être utilisée pour améliorer votre santé et votre bien-être.
Association avec l’échinacée 1/3 pour 2/3 de busserole :
On recommande d’associer la busserole avec l’échinacée en cas de cystite avec baisse de défenses immunitaires en phase aiguë ou en prévention par cure de 8 à 10 jours (en alternance avec le mélange canneberge/piloselle).
Les échinacées, comme Echinacea purpurea, Echinacea angustifolia et Echinacea pallida, sont reconnues pour leurs propriétés médicinales. Elles renforcent le système immunitaire, combattant ainsi les infections et possèdent des effets anti-inflammatoires, utiles pour les problèmes articulaires. Elles favorisent également la cicatrisation des plaies et ont des propriétés antioxydantes protégeant les cellules. Ces plantes sont traditionnellement utilisées contre les infections à Candida albicans. Cependant, une consultation médicale est essentielle avant leur utilisation.
L’échinacée augmente la prolifération des splénocytes, renforce l’activité des cellules tueuses naturelles (NK) et modifie les lymphocytes T et les niveaux de cytokines. Des composés comme l’acide cichorique, les échinacosides, les alkylamides et les polysaccharides stimulent l’activité immunitaire des globules blancs.
On utilise l’échinacée depuis des siècles pour ses vertus cicatrisantes et anti-infectieuses sur les plaies. Elle est bénéfique pour le traitement des infections cutanées (eczéma, psoriasis, acné), les affections respiratoires (rhumes, bronchites, sinusite, grippe) et les infections gastro-intestinales. Son action antibactérienne agit sur Streptococcus pyogenes et Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline. Elle possède aussi une activité virucide et antifongique, notamment contre Candia albicans.
L’action anti-inflammatoire de l’échinacée, dose-dépendante, s’opère grâce à sa fraction polysaccharidique et les alkylamides. Elle inhibe la phosphatidylinositol-3-kinase, la cyclo-oxygénase, la 5-lipoxygénase et la hyaluronidase. Elle modifie aussi l’activation des macrophages, inhibant l’expression de l’oxyde nitrique synthase inductible (iNOS) et augmentant l’activité de l’arginase des macrophages. En plus des infections ORL et respiratoires, elle est efficace dans le traitement des ulcères aphteux mineurs récurrents et a un effet anti-inflammatoire dans des modèles de polyarthrite rhumatoïde.
Association avec la piloselle 1/3 pour 2/3 de busserole :
On recommande d’associer la busserole avec la piloselle dans le traitement de cystite débutante, douloureuse ou avec hématurie. En prévention des colibacilloses à répétition, de cystites à urines claires ou encore d’inflammation des voies urinaires.
La piloselle est une plante aux propriétés pharmacologiques variées, incluant des effets diurétiques, hépatoprotecteurs et anti-inflammatoires. Elle est dotée de propriétés bactériostatiques, grâce à l’ombelliférone. Cette dernière, une coumarine, est capable d’inhiber des bactéries telles que Brucella et Salmonella typhimurium, ainsi que Staphylococcus aureus et Escherichia coli. De plus, le 4′-O-β-D-glucopyranoside d’isotéine, un flavonoïde extrait de la plante, inhibe la croissance de Pseudomonas aeruginosa, une action renforcée par la présence d’acides-phénols antibactériens.
En ce qui concerne ses propriétés détoxiquantes et aquarétiques, la piloselle favorise l’élimination de l’urée, de l’acide urique, et des chlorures grâce à ses flavonoïdes. L’inuline pourrait se trouver à l’origine de son action diurétique. L‘inuline, un fructane augmentant la pression osmotique au niveau du glomérule rénal, entraînent une plus grande élimination de l’eau. Elle soulage ainsi l’inflammation des voies urinaires.
La piloselle contribue également à l’augmentation de la vasodilatation du parenchyme rénal, améliorant le débit de filtration glomérulaire. Sur le plan hépatodigestif, l’ombelliférone de la piloselle exerce une activité cholérétique, aidant à réguler le taux de cholestérol. Elle a également un effet spasmolytique sur le sphincter d’Oddi, et ses tanins astringents confèrent une action antidiarrhéique et cicatrisante intestinale.
Les composés polyphénoliques de la piloselle, tels que l’acide chlorogénique, l’apigénine-7-O-glucoside et l’ombelliférone, présentent des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et cardioprotectrices. On a confirmé l’activité antiproliférative contre une lignée cellulaire de carcinome du côlon pour le 4′-O-β-D-glucopyranoside d’isoétine. Ces composés polyphénoliques montrent également des effets antimicrobiens, antimutagènes et antioxydants significatifs.
Association avec l’orthosiphon
On recommande d’associer la busserole avec l’orthosiphon pour les suites de colique néphrétique, inflammation des voies urinaires.
Les feuilles d’Orthosiphon détiennent une gamme étendue de propriétés pharmacologiques. En ce qui concerne les propriétés diurétiques et antilithiasiques, l’orthosiphon accroît la diurèse, l’excrétion des ions Na+ et Cl-, et l’élimination d’acide urique, tout en conservant le potassium. Cette action est attribuable à ses flavonoïdes, tels que la sinésétine et l’eupatorine, et à ses dérivés d’acide caféique. Les dérivés de l’acide lithospermique qu’il contient contribuent également à la diminution de l’urémie et à l’augmentation de la filtration glomérulaire.
Concernant les propriétés néphroprotectrices, les acides ursolique et oléanolique présents dans l’orthosiphon sont capables d’inhiber la liaison du TGF-β1 à ses récepteurs, ce qui suggère une efficacité potentielle dans le traitement des maladies rénales.
Sur le plan hépatobiliaire, l’orthosiphon stimule les hépatocytes et intensifie la sécrétion biliaire, améliorant ainsi l’évacuation biliaire.
Au niveau métabolique, l’orthosiphon présente des propriétés hypoglycémiantes, inhibant l’α-glucosidase et l’α-amylase, ce qui est bénéfique dans la gestion du diabète de type 2. Il favorise aussi la mobilisation des graisses, aidant ainsi à la gestion du poids.
Enfin, les propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes et anti-infectieuses de l’orthosiphon sont notables. Ses composés, comme les orthosiphols et diterpènes, réduisent l’inflammation de manière dose-dépendante. Les flavonoïdes lipophiles de la plante offrent également une protection antioxydante et démontrent des activités analgésiques et anti-inflammatoires. En outre, l’orthosiphon montre des effets antiadhésifs contre la bactérie Escherichia coli, contribuant à la prévention des infections urinaires colibacillaires.
Association avec le mélilot
On recommande d’associer la busserole avec le mélilot contre la congestion douloureuse du petit bassin et pour la cicatrisation des muqueuses urinaires au décours d’une cystite ou pyélonéphrite traitée par antibiothérapie.
Les sommités fleuries de mélilot présentent diverses propriétés pharmacologiques importantes :
Les études cliniques des années 1990 révèlent l’effet des dérivés coumariniques du mélilot sur la réduction des lymphœdèmes. Par exemple, une étude en double aveugle contre placebo a démontré l’efficacité de la coumarine dans la diminution du lymphœdème unilatéral chronique filaire et de l’éléphantiasis des jambes.
Le mélilot agit également sur le système lymphatique, veineux et capillaire. Il augmente le tonus des vaisseaux et stimule la pompe lymphatique. Cette action lymphokinétique se traduit par une augmentation de la fréquence et de la force des contractions lymphatiques. On constate également une amélioration de l’activité vasculaire lymphatique.
Les extraits de M. Officinalis se sont révélés efficaces pour réduire significativement le lymphœdème post-mammectomie. Des études sur des patients traités pendant 6 mois l’ont démontré.
Par ailleurs, le mélilot contribue à la diminution de la perméabilité capillaire. Il améliore ainsi l’oxygénation tissulaire et la microcirculation. Il stabilise la membrane des érythrocytes.
Au niveau trophique tissulaire, il stimule les mécanismes de revascularisation. Cela favorise la cicatrisation et la régénération tissulaire par la stimulation du pouvoir protéolytique des macrophages et du système réticulo-endothélial.
En termes d’action anti-inflammatoire, le mélilot possède des propriétés anti-œdémateuses, comparables à l’hémisuccinate d’hydrocortisone. Ce dernier réduit l’activation des phagocytes circulants.
Enfin, le mélilot offre d’autres propriétés telles qu’un effet sédatif, analgésique léger et spasmolytique. Il possède aussi des actions anticoagulantes légères, antinéoplasiques, anti-ischémiques et antivirales.
Sources bibliographiques médicales et essais cliniques
- Durrafourd C., La Praz J.C., Cahier de phytothérapie clinique, Maloine, 1985
- Girre L., Connaître et reconnaître les plantes médicinales, Ouest-France, 1980
- European Medicines Agency, Assessment report on Arctostaphylos uva-uesi (L.) Spreng., folium, Final 2018
- Matsuda H. et al., Pharmacological studies on leaf of Arctostaphylos uva-ursi (L.) Spreng. V. Effect of water extract from Arctostaphylos uva-ursi (L.) Spreng. (bearberry leaf) on the antiallergic and antiinflammatory activities of dexamethasone ointment, Yakugazu Zasshi., 1992
- Chauhan B. et al., In vitro activity of uva-ursi against cytochrome P450 isoenzumes and P-glycoprotein, Can J Physiol Pharmacol., 2007
- Guillerey P., ‘Contribution à l’étude des plantes médicinales à réputation diurétiques », thèse de doctorat en pharmacie (Diplôme d’Etat), Nancy I. 1982
- Arriba SG, Naser B, Nolte KU. Risk assessment of free hydroquinone derived from Arctostaphylos Uva-ursi folium herbal preparations. Int J Toxicol. 2013
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